Les caractéristiques de la biologie de thons 

La pêche thonière à Madagascar

La pêche industrielle aux thons reste la branche la plus importante en termes de quantité, 10 000t par an, bien que les statistiques disponibles ne soient que des estimations pendant près d’une quinzaine d’années (1995 à 2008). Depuis la restructuration de l’USTA en 2007/2008, les données statistiques publiées deviennent assez fiables. La production a atteint 19 045 t en 2011.

Contexte

Sachant que l’île Madagascar agît comme un barrage d’une longueur d’environ 1 560 km en travers du courant équatorial, dont l’origine se situe à 6 000 ou 7 000 km à l’Est du pays. Cette situation est particulièrement favorable à la présence de gros et moyens pélagiques océaniques le long de l’accore du plateau continental, plus spécialement le long de sa portion occidentale.
La pêche au thon s’est pleinement développée à partir de l’année 1990 due aux différents accords de pêches bilatéraux qui étaient conclus avec la Communauté Européenne en 1986 et avec l’URSS en 1987 suivi avec les chinois et plusieurs autres opérateurs nationaux et étrangers. La ville d’Antsiranana est devenue le poumon de l’activité thonière à Madagascar. En effet, elle sert à la fois un lieu de transbo rdement pour les senneurs surtout, pour le carénage des navires au niveau du chantier naval de SECREN.
Cette dynamique a entraîné l’installation d’une usine de transformation et de conserverie de la société PECHE ET FROID DE L’OCEAN INDIEN à Antsiranana dans la même année. Hormis l’accord conclu avec la Communauté Européenne, le Gouvernement de Madagascar a contracté des accords de pêche avec la Coopérative de Pêche Thonière de Japon (JAPAN TUNA), avec des sociétés asiatiques (DAE YOUNG, INTERATUN, ANABAC,…) ou des d’autres sociétés privées. Mis à part la contrepartie financière avec la Communauté Européenne, la pêche thonière a rapporté à l’Etat une redevance équivalant à 2,1millions USD en 2008. Les zones de pêche se situent généralement au Nord pour les senneurs et plus au Sud pour les palangriers.
Les pêches étrangères aux thons dans les eaux de Madagascar concernent des navires industriels, senneurs et palangriers, qui ciblent les grands pélagiques hauturiers, thons majeurs et espadon, dans l’ensemble de l’Océan Indien occidental. Ces navires, grâce à l’attribution de licences de pêche, peuvent opérer dans la ZEE malagasy, qu’ils fréquentent occasionnellement en fonction des migrations des espèces ciblées et des opportunités saisonnières de capture. Actuellement, la pêche thonière industrielle étrangère est surtout exploitée par plusieurs armateurs tels que les européens et les asiatiques (de nationalité japonaise, chinoise ou taïwanaise, …).
Il existe deux types de mode de pêcherie pratiqué généralement par des pêcheurs étrangers suivant leur mode de capture :

La pêche à la senne

Elle se pratique avec des bateaux senneurs pour capturer les bancs de thons. Ces navires parcourent l’océan pour les repérer puis les encercler dans leur senne, une nappe de filet qui est refermée au moyen d’une coulisse située au bas du filet. Les sennes actuelles ont plus de 1,5 Km de diamètre et plus de 200 mètres de chute verticale (ces caractéristiques étant variables selon les bateaux) ces navires sont, en général, de grande capacité, et ils sont capables en moyenne de transporter plus de 1 000 tonnes de thons congelés. La pêche à la senne est pratiquée selon deux modes de pêche principaux : la pêche réalisée sur bancs libres et celle associée à des objets flottants, qui étaient historiquement des objets naturels.

La pêche à la palangre

La pêche à la palangre flottante, développée dans l’Océan indien par les pêcheurs japonais depuis 1952, consiste à mouiller chaque jour, en plein eau, de longues lignes dormantes (souvent de plus de 100 Km de long) ; portant plusieurs milliers d’hameçons, des boëttes et des appâts morts ou parfois vivants. La profondeur de pose des palangres est de 20 à 400 mètres selon le gréement des palangres et les espèces qu’elles visent. Ces palangriers sont souvent de très petites unités (une dizaine de mètres de long, ayant alors une capacité de quelques tonnes seulement) ou des navires hauturiers de très grande taille, par exemple les palangriers hauturiers de plus de 60 mètres de long qui transportent pendant de nombreux mois plusieurs centaines de tonnes de thons congelés.
Les petits palangriers, c’est-à-dire à dire la pêche à la palangre utilisant l’embarcation motorisée de moins de 24 m se développe dans la partie orientale de la ZEE de Madagascar.
Elle déploie généralement 800 à 1 300 hameçons circulaires par filage et vise les albacores, patudo et les espadons.
Sachant que la pêche au thon et des espèces assimilées ne reste plus l’apanage des pêcheries industrielle et artisanale actuellement. Les pêcheurs traditionnels des zones côtières Ouest ont commencé à s’intéresser aussi à l’activité ces dernières années au moyen des filets maillants dénommés localement « ZZ ou GTZ » et « Jarifa » et des palangres. Cette pêcherie s’est développée après la formation des pêcheurs traditionnels. D’où, l’élaboration de ce projet convient aux besoins des pêcheurs traditionnels.

Potentialité

Les eaux malgaches possèdent un important potentiel des thonidés. On a constaté que sur la base des captures réalisées dans la ZEE nationale par le passé et celle d’informations régionales générales, la potentialité pourrait se situer aux alentours de 51.600 t [3].

Espèces de thons présentés dans les eaux malgaches

Les espèces de thons qui sont fortement migratrices se composent principalement de la famille de Scombridés (thazards, bonites, listao, albacores, thons obèses, etc.), d’Istiophoridés (marlins et voiliers) et de Xiphiidés (espadons). Elles sont également représentées par des coryphènes et des requins océaniques [5]. Mais les quatre espèces dominant dans les eaux malgaches sont l’albacore, l’espadon, le germon et le patudo [4]. Les images de ces différents espèces se trouvent dans l’annexe B.
Selon le rapport terminal du projet FAO/DP/MAG/008 : Les ressources en albacore (Thunnus alalunga), en thon obèse (Thunnus obesus), en thon à nageoires jaunes (Thunnus albacares) et en bonites à ventre rayé (Katsuwonus pelamis) existent dans les eauxentourant Madagascar et sont accessibles à des bateaux basés dans les différents ports de ce pays.
Le tableau suivant montre les noms scientifiques des quatre espèces dominants dans les eaux malgaches.
A titre d’information, en se référant sur les données collectées en 1973-75 par la Compagnie Malgache Nippone de Pêcherie (COMANIP). Cette compagnie exploitait à partir de Nosy-Be neuf navires canneurs de 38m et 200tjb. En 1974, les débarquements totaux s’élevèrent à 11 183t, soit une moyenne de 1 242 t par canneur avec une prise moyenne de 6t par jour de pêche. En fait 90 % des prises furent réalisées non loin des côtes malgaches et seulement 10 % au Nord du parallèle 10°S. Les statistiques disponibles indiquent par ailleurs que 1 600 t de thons majeurs furent capturés dans les eaux malgaches en 1977 par des palangriers asiatiques. Les résultats obtenus ont depuis lors incité les responsableshalieutiques malgaches à s’intéresser à un développement de la pêche thonière.

Etats de stocks

Les thons tropicaux majeurs et l’espadon sont des espèces qui effectuent des migrations importantes dans l’ensemble de l’Océan Indien et qui constituent des stocks uniques à l’échelle de cet océan. La fraction de ces stocks qui pénètre saisonnièrement dans la ZEE de Madagascar est très variable, et sans doute en relation avec les fluctuations de l’environnement [5].

Qu’est-ce que le thon?

Le thon est un type de poissons pélagique et n’est pas une espèce unique de poisson, mais regroupe plusieurs espèces. Les scientifiques utilisent souvent la formule « thon et thonidés » pour se référer aux 61 espèces concernées, dont 14 sont considérées comme « vrais thons ». Quatre d’entre elles revêtent une importance commerciale majeure dans l’océan Indien : listao (Skipjack), albacore (Yellowfin), patud o (Bigeye) et Germon (albacore).
Ces cinq espèces sont différentes par bien des aspects biologiques, par leur distribution géographique, par leur croissance.

Relations entre les thons et les paramètres de l’environnement

Pour décrire l’environnement et la distribution des thons, la température et plus particulièrement la température de surface a fait l’objet de nombreux travaux pour définir des préférendums thermiques où se rencontrent les différentes espèces de thonidés.
D’autres paramètres devront toutefois être aussi pris en compte : nous citerons la profondeur de la thermocline, le gradient de température au sein de la thermocline, l’oxygène dissous, la salinité, la vitesse du courant, l’état du ciel, de la mer et la vitesse du vent.
De nombreux auteurs estiment aussi que la nourriture va induire la distribution des thons au sein des bornes définies par les paramètres physiques et physiologiques (Blackburn 1965, 1969, Sund etal. 1981. Stretta, 1987).

Relation thon / température de surface

Les thons sont sensibles aux changements de température bien qu’ils soient capables de thermorégulation dont nous allons voir au sous-chapitre suivant. La température influence la distribution verticale des thonidés, et peut dans certain s cas s’avérer être un facteur limitant. Les thons sont assez sensibles à la température et peuvent effectuer des migrations importantes en suivant les mouvements des eaux chaudes océaniques. Cependant, les préférences des diverses espèces du point de vue température ne sont pas rigoureusement les mêmes.

Relation thon / autres paramètres d’environnement

En ce qui concerne la salinité de l’eau de mer, elle ne semble pas avoir d’effet direct sur les thons (Blackburn, 1965, Sund et al., 1981), mais la teneur en oxygène dissous de la masse d’eau, joue un rôle important dans la physiologie des thons. Sharp (1978) situe les besoins minimums en oxygène à 1,5 m1/I pour l’albacore et a 0,5 m1/I pour le patudo.

Relation thon / productivité des eaux

Processus d’enrichissement

Ce qui conditionne la richesse d’une zone, c’est l’intensité de la production nouvelle qui s’élabore à partir du nitrate provenant de l’eau profonde. II existe  des différents processus d’enrichissement des masses d’eaux comme la divergence en surface et les upwellings côtiers. Ces zones d’enrichissement ont un point commun celui des mouvements verticaux de la thermocline dans la couche euphotique. Les zones de remontée des éléments nutritifs dans la couche euphotique sont le siège de processus de fertilisation de la massed’eau (Margalef, 1978).

Zooplancton

L’un des facteurs les plus importants influençant l’agrégation de poissons pélagiques dans les eaux tropicales est la présence de nourriture tributaire de la production du phytoplancton. Le Borgne et al., (1983) trouvent que la biomasse de zooplancton est d’autant plus élevé que la couche homogène superficielle est mince, donc que lathermocline est plus proche de la surface.
Il nous faudrait donc rechercher les régions à forte densité de nourriture pour trouver les zones de concentration de thons. La recherche de ces régions nous conduit trouver dans l’océan les masses d’eaux à forte productivité et à les suivre dans l’espace et dans le temps. Nous avons vu plus haut que dans les eaux tropicales, le système qui joue un rôle primordial dans l’enrichissement de la couche épipélagique est celui de la remonté e de la thermocline en surface ou du moins dans la couche euphotique.

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Biologie des différents espèces et leur distribution

Albacore, Thunnus albacores

Thunnus albacores est une espèce rencontrée dans toutes les eaux tropicales et tempérées de l’Océan Indien, ses principales zones de pêche sont concentrées dans la partie occidentale, où la plupart des captures ont lieu au Nord de 10°S et dans le Canal de Mozambique. Les petits albacores sont pris en surface à la senne où ils forment des bancs mixtes avec des listao et des patudo juvéniles, alors que les poisons plus gros ou plus âgés, sont capturés à de plus grande profondeur, à la palangre. Les tailles exploitées dans les eaux malgaches vont de 30 à 180 cm de long et pèsent grossièrement de 0,5 à 110kg. Les poissons de taille intermédiaire sont rarement capturés par les pêcheries industrielles ; mais sont abondants dans les captures de certaines pêcheries artisanales.
La taille de l’albacore au début de la maturité sexuelle est estimée autour de 110 cm , ce qui correspond à un âge de 3 à 4 ans et à un poids d’environ 25 kg. La ponte intervient principalement de décembre à mars dans la zone équatoriale (de 0 à 10°S) lorsque la température des eaux est la plus élevée, avec une zone principale de reproduction située à l’Ouest des 75°E. Des zones secondaires existent au large du Sri Lanka, dans le Canal du Mozambique et dans l’Est de l’océan Indien, au large de l’Australie [8].
Selon Suzuki (1994), il estime que la plus grande partie de l’habitat du thon à nageoires jaunes se trouve au-dessus de la thermocline. Il est utilisé à la fois pour laconserverie et la vente de poisson frais et congelé.

Patudo, Thunnus obesus

Le patudo est une espèce tropicale que l’on trouve depuis les eaux de surface jusqu’à une profondeur d’environ 300m. Les juvéniles se regroupent en banc et sont capturés en surface, à la senne, au filet maillant et à la ligne, alors que les poisons plus gros/plus âgés sont pris dans de plus grandes profondeurs, à la palangre [8].
Les patudos représentent une asez faible proportion du total des prises de thons dans la region, mais ils sont très prisés sur le marché japonais. Les juvéniles se rencontrent en bancs mixtes mélangés à des juvéniles de thons à nageoire jaunes (albacores) et des listao. Avec la croissance, ce comportement grégaire sous objets flottants disparaît progressivement ; et les gros individus ne sont plus trouvés que dans les eaux plus profondes. Des trois thons tropicaux majeurs, le patudo est celui dont la durée de vie est la plus longue (plus de 10 ans). La taille de première maturité sexuelle est d’environ 100cm, ce qui correspond à un âge d’environ 3ans et à un poids d’environ 22kg. Les thons obèses pondent dans des eaux chaudes de surface (>26°C) (Hampton et al., 1998). Lehodey et al. (1999) ont mis en évidence une phase de croissance ralentie pour une taille voisine de 50-60 cm.
La température et le taux d’oxygène dissous sont considérés comme les facteurs hydrologiques déterminant sa distribution (Whitelaw & Unnithan, 1997). Hanamoto (1987) estime que le thon obèse (patudo) se rencontre dans des eaux comprises entre 9 et 28°C etil fixe la teneur minimale en oxygène dissous à 1 ml/l.
Dans l’état actuel des connaissances, les scientifiques admettent qu’il n’existe qu’un seul stock de patudo dans tout l’Océan Indien. Les patudos représentent une as sez faible proportion du total des prises de thons dans la région, mais ils sont très prisés sur le marchéjaponais. Le patudo est surtout capturé dans les pêcheries industrielles.

Structure thermique de la couche superficielle

La température de surface

La partie nord du Canal, de 12° S à 20° S, reste toute l’année la région la plus chaude du sud-ouest de l’Océan Indien entre, au nord, la zone de divergence entre le courant sudéquatorial et le contre-courant équatorial, où on note un faible refroidissement moyen de la température de surface, et la partie sud du Canal où la température décroît avec la latitude.
Au cœur de l’hiver, la température dans le nord est de 28 à 29°C et décroît jusqu’à 25 à 26°C en hiver ; cet écart de 3°C entre l’hiver et l’été est conservé dans le sud, entre 26 à 27°C en été et 22 à 23°C en hiver à 25°S par exemple.
Les isothermes suivant les quatre trimestres traditionnels : janvier-février-mars, avrilmai-juin, juillet août-septembre, octobre-novembre-décembre se trouvent dans l’annexe D.

Température à 100 mètres de profondeur

La température à 100 mètres de profondeur fournit une indication sur les mouvements des masses d’eaux de la couche superficielle. Dans la partie nord du Canal, on trouve toute l’année une plage d’eau chaude à température supérieure à 24° C, tra duisant un mouvement anticyclonique de l’eau superficielle. Dans le sud, la répartition de la température à 100 mètres est apparemment moins stable, vraisemblablement par défaut de données, mais on trouve des plages importantes où la température est inférieure à 20° C, sans qu’une évolution dans l’année soit décelable.

L’épaisseur de la couche homogène

L’épaisseur de la couche homogène a été prise égale à l’immersion de la température inférieure de 1 °C à celle de surface.
Les valeurs trouvées dans le Canal de Mozambique sont très variables, de moins de 20 mètres, à plus de 120 mètres ; cependant, on note des épaisseurs plus petites durant la saison, chaude d’octobre à mars (20-40 mètres très fréquemment) qu’en saison froide (80 à 100 mètres).

Salinité de surface

L’eau de surface du Canal de Mozambique dérivant du courant sud-équatorial est une eau relativement dessalée à l’origine (35 ‰ contre 35,5‰ pour l’eau tropicale nord ou sud). Recevant en outre des pluies excédentaires sur l’évaporation, principalement dans sa partie septentrionale, et les eaux de ruissellement provenant du Mozambique et de l’ouest de Madagascar, l’eau superficielle du Canal peut connaître de grandes dessalures. Ces dessalures se retrouvent sur les cartes moyennes de répartition, principalement en été (premier trimestre) et plus particulièrement du côté malgache. En été, la salinité est voisine de 35,0‰ de 10°S à 22°S, et de 35,4‰ au sud de 22°S. Elle est voisine de 35,25‰ sur tout le Canal au dernier trimestre.

Condition moyenne de température et de salinité par zone

Les courbes présentées sur la figure suivante permettent de suivre plus facilement les conditions moyennes de température et de salinité dans huit zones différentes couvrant tout le canal. On y retrouve les caractéristiques de surface décrites précédemment.

LES CONDITIONS FAVORABLES A LA PRESENCE DE THONS DANS LES PARAGES DE MADAGASCAR

Les principes de base d’études océanographique sur l’environnement du thon

Comme nous avons vu dans la chapitre II, le phénomène déterminant le point de départ de toute production pélagique est toujours une remontée, depuis les couches inférieures jusque dans la couche euphotique, de sels minéraux indispensables au métabolisme du phytoplancton, premier niveau trophique. Ces phénomènes d’enrichissement en sels nutritifs ne se produisent que lors de la conjonction de certaines circonstances favorables liées à la topographie des bassins et des côtes, à la circulationplanétaire des courants océaniques et aux conditions météorologiques.

L’extrême nord de Madagascar

Les études entreprises dans le voisinage du cap d’Ambre ont fait ressortir des conditions hydrologiques contrastées et fluctuantes (CITEAU et al., 1973). C’est un lieu de rencontre de masses d’eau différentes, cheminant par veines et se mélangeant partiellement sous l’effet de courants forts et d’impulsions à large spectre de fréquences y compris celles des ondes de marée. Schématiquement, le front physico-chimique à 10°-12°, typique de l’Océan Indien est bousculé par le flux d’eau de l’Est de Madagascar (POULAIN et al., 1974). On observe donc un front physico-chimique parallèle à la côte et proche de celleci. De plus, à l’accumulation d’eau du courant Sud équatorial le long de la côte, qui est à l’origine du courant superficiel fort, doit correspondre un apport de matières organiques.

La côte nord-ouest de Madagascar

La circulation dans le Nord du canal de Mozambique a été décrite par DONGUY et PITON (1969) : la circulation anticyclonique autour des Comores (figure 10), entraîne un courant général longeant la côte Nord-Ouest de Madagascar du Sud vers le Nord ; ceci est théoriquement favorable à des remontées d’eau le long du talus. C’est en effet ce qui a été observé plusieurs fois par le “VAUBAN”, mais ces remontées sont assez brèves et ne semblent pas liées à des vents particuliers. En fait, des mesures de courant de surface au G.E.K. ont montré que les courants sont faibles et variables en direction. On peut aussi penser que la présence, le long de cette côte, de nombreuses baies qui reçoivent d’importants apports terrigènes et sont en été le siège d’enrichissement en sels nutritifs par circulation de type estuaire (PITON et MAGNIER, 1971), peut augmenter la quantité de nourriture sur les accores. On peut enfin remarquer que la température ne descend jamais en-dessous de 25°C (WYRTKI, 1971).

Table des matières

REMERCIEMENTS 
SOMMAIRE 
LISTE DES FIGURES 
LISTE DES TABLEAUX 
ABREVIATIONS 
INTRODUCTION 
PARTIE I. CONTEXTE GENERALE 
CHAPITRE I. LA PECHE MARITIME A MADAGASCAR
CHAPITRE II. LES CARACTERISTIQUES DE LA BIOLOGIE DE THONS
CHAPITRE III. PRESENTATION DU CANAL DE MOZAMBIQUE
CHAPITRE IV. LES CONDITIONS FAVORABLES A LA PRESENCE DE THONS DANS LES PARAGES DE MADAGASCAR
PARTIE II. METHODOLOGIE 
CHAPITRE I. PROPRIETES PHYSIQUES DE L’EAU DE MER
CHAPITRE II. MASSES D’EAU
CHAPITRE III. LA MODELISATION METEOROLOGIQUE ET LE MODELE WEATHER RESEARCH AND FORECASTING « WRF »
PARTIE III. APPLICATIONS
CHAPITRE I. POTENTIALITE DE PECHE D’UNE ZONE « PPZ »
CHAPITRE II. SITUATIONS METEOROLOGIQUES ET PHENOMENES OCEANIQUES
CORRESPONDANTS
CHAPITRE III. CONFIGURATION DU MODELE
CONCLUSION 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 
ANNEXES 
TABLE DES MATIERES

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