Les caractères géologiques et hydrologiques de la région
La région de Saint-Louis du point de vue géologique appartient au grand bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien. Ce dernier « est une superposition de dépôts allant du secondaire au tertiaire » (Sy B. A., 1995). La région est située sur la vallée du fleuve Sénégal et, présente à cet effet un relief plat où les quelques élévations constituent les dunes formées au cours du quaternaire. Cette période est marquée par l’alternance de phases sèches et humides au cours desquelles « la transgression nouakchottienne datée environ 5500 ans BP (Holocène moyen) atteignait les limites de Boghé, situé à 250 kilomètres de la côte » (Michel P., cité par Sall M., 2006). Elle est suivie par la phase ogolienne (22000 ans BP) durant laquelle le climat était sec : c’est l’édification des dunes remarquées le long de la vallée orientées globalement NNE-SSW ainsi que la mise en place des cordons littoraux.
Les sols
« Les sols représentent les transformations de la partie superficielle de la lithosphère, surtout sous l’influence du milieu bioclimatique » (Michel P., 1973). La pédogenèse de la région de Saint-Louis est le résultat de l’évolution morphologique marquée par l’alternance de périodes sèches et de périodes humides suivant les caractéristiques du climat de la zone. Des cuvettes argileuses aux terres du Dièri en passant par les hautes levées deltaïques, les sols diffèrent par leur appartenance aux deux unités géomorphologiques bien distinctes dans la région de Saint-Louis : le Walo et le Dièri.
Les différentes unités du Walo
Le walo constitue la zone inondable par les crues du fleuve. Selon la morphologie du relief, les sols ont en général une forte teneur en argile dépendant de leur niveau d’immersion. Ils se répartissent en : Falo C’est la partie du mineur du fleuve constituée de dépôt actuel. Elle présente une pente faible et les sols composés de mélanges d’argile et de sable fin sont favorables aux cultures d’irrigation et de décrue. Fondé Appellation des paysans toucouleurs, le Fondé représente les levées fluvio-deltaïques. « Les levées sont des bourrelets de berge construits par le fleuve lui-même à partir de piégeage de sédiments» (Sy B.A., 1995). Seule la crue forte peut submerger les sols peu évolués rengorgés d’eau renfermant du sable et du limon.
Cuvettes de décantation
Ce sont des parties basse de la vallée, déprimées où les eaux sont stagnantes durant quasiment toute l’année. Elles sont situées au niveau du lit mineur du fleuve et accumulent de l’argile due à la sédimentation. Les sols sont de type hydromorphes2 ; «ils supportent les longues submersions d’hivernage et se fendillent en saison sèche sous l’effet de la dessiccation » (Sow M. A, 1998).
Le Dièri
Dans cette partie de la région, les sols sur dunes ogoliennes sont formés au Quaternaire et sont de texture légère et subissent facilement l’action éolienne. Ils appartiennent à la catégorie des sols subarides tropicaux. Les sols du Dièri ne subissent pas l’influence des crues du fleuve. C’est le domaine des cultures pluviales. Le Dièri est notre espace d’étude car les cultures sous pluies se pratiquent sur ces hautes terres à texture mono-granulaire très sableuse : « ces sols se caractérisent par une texture sableuse comprenant plus 95 pour cent de sable totaux » selon Khouma M., 2002.a