LES CANCERS BRONCHIQUES
Le système pulmonaire : les caractéristiques générales du poumon
Situés au niveau de la poitrine, les poumons assurent les échanges gazeux de l’organisme. Ils éliminent le gaz carbonique du sang et captent l’oxygène de l’air nécessaire à une activité cellulaire normale. Les poumons sont des organes pairs et symétriques séparés par la région du médiastin qui contient le cœur, de grosses artères et veines, la trachée, l’œsophage et des ganglions lymphatiques. Chaque poumon est entouré d’une enveloppe, la plèvre qui a pour rôle de diminuer les frottements contre la cage thoracique occasionnée par les mouvements respiratoires. Le poumon droit comporte trois lobes contre deux pour le poumon gauche, ils sont desservis par les bronches lobaires. La trachée donne naissance à deux bronches souches qui se divisent à l’intérieur du parenchyme pulmonaire en bronches lobaires desservant chaque lobe, puis segmentaires et, par divisions successives, en bronches de calibre de plus en plus petit, formant ainsi l’arbre bronchique intraparenchymateux.
Les dernières ramifications, appelées bronchioles terminales, s’ouvrent sur les alvéoles richement vascularisées, siège des échanges gazeux (Figure 4). L’arbre bronchique s’étend de la trachée à la bronchiole, il a un rôle essentiel dans la conduction de l’air, tandis que le poumon périphérique, qui s’étend de la bronchiole terminale à l’alvéole, permet les échanges gazeux. Lors de l’inspiration, l’air arrive par la trachée et se répartit dans les bronches, les bronchioles et les alvéoles. L’oxygène ainsi contenu dans l’air inspiré traverse les alvéoles pour passer dans le sang qui distribue ensuite l’oxygène à toutes les cellules de l’organisme. Lors de l’expiration, le gaz carbonique, rejeté par toutes les cellules du corps, est ramené vers les poumons. Il traverse la paroi des alvéoles, passe dans les bronches, et est ensuite rejeté par la trachée, le nez et la bouche. Les cancers du poumon peuvent siéger soit au niveau de l’arbre bronchique (tumeur proximale), soit au niveau du secteur alvéolaire (tumeur distale). Des différences d’histologie et de biologie de ces tumeurs définiront des sous-types tumoraux en cancérologie pulmonaire.
Epidémiologie
Le cancer du poumon est l’un des cancers les plus répandus dans le monde : chaque année plus d’un million de personnes en sont atteintes. Avec près de 45 000 nouveaux cas diagnostiqués en France en 2015, 30 400 hommes et 14 800 femmes; ce cancer se place en quatrième position des cancers les plus répandus derrière les cancers de la prostate, du sein et du colon-rectum. En revanche, il se hisse à la première place en terme de mortalité (source INCa, 2016) (Kerr et al., 2014) (Guérin and Hill, 2010).
Une propagation facilitée par une circulation sanguine intense au niveau des poumons et un diagnostic tardif, du fait de l’absence de symptômes caractéristiques, font que la survie à 5 ans n’est que de 15% (Coate et al., 2009) et que son incidence est quasi équivalente à son taux de mortalité. Le cancer du poumon se déclare généralement entre 50 et 65 ans, il s’écoule environ 30 ans entre le moment ou une fraction de la population commence à fumer et le moment où les conséquences sur la santé deviennent détectables (source INCa, mai 2010). Principal responsable: le tabagisme, incriminé dans près de 9 cas sur 10. Les cancers du poumon actuels sont les conséquences du tabagisme des 50 dernières années. Les plans de lutte antitabac et la prise de conscience assurent toutefois une baisse régulière de la mortalité chez les hommes. Malheureusement, les femmes prennent actuellement le relais, fumant de plus en plus elles entretiennent la progression constante du nombre de nouveaux cas et de décès, ce qui explique le triplement de l’incidence du cancer du poumon chez les femmes ces 20 dernières années (Source Institut de Veille Sanitaire (InVS)).