La brûlure : est une destruction aigue plus au moins complète du revêtement cutané par une source thermique, chimique ou électrique (1). La gravité d’une brûlure est définie par (2) :
− La surface de la brûlure: perte de la couverture cutanée sur plus de 10% de la surface corporelle totale (SCT), au-delà de 30 % elle engage le pronostic vital.
− La profondeur de la brûlure : les brûlures du 2éme
− La localisation : c’est le cas du périnée où les complications septiques sont fréquentes, des brûlures de la face où les voies aériennes peuvent être compromises dans les premières heures, et où s’engagent le pronostic esthétique et le devenir social, enfin des mains et des pieds, pour lesquels le pronostic fonctionnel est au premier plan. degré profond, et du troisième degré posent de difficiles problèmes du fait, d’une part de la longueur de leur évolution qui expose la victime aux risques d’infections, et d’autre part de leur avenir cicatriciel.
− Les lésions associées : que ça soit les brûlures respiratoires, ou les lésions traumatiques.
− Mécanisme : brûlures par flamme, brûlures électriques.
− Terrain : Age moins de 4 ans, et l’existence d’un terrain pathologique.
Les brûlures sont une cause importante de mortalité, et constituent un problème de santé publique dans le monde (3). Le nombre d’enfants brûlés chaque année dans le monde est estimé à plus de 500 000 tous les ans(4), et concernent dans un tiers de cas la population entre 0-15 ans(4), avec une incidence trois fois plus élevée chez les enfants de 0-4 ans. La plupart de ces brûlures sont accidentelles, évitables, et occupent une place particulière parmi les accidents domestiques de l’enfant du fait de la lourdeur de leurs séquelles, et leur fréquence parmi les accidents domestiques est de 3-8 % (5) ; leurs mécanismes sont multiples, et sont dominés par ébouillantage (eau et liquides chauds) (6).
Les brûlures chez l’enfant affectent souvent certaines zones anatomiques importantes, telles que le visage, le cou et les mains, et Comparativement aux adultes, les enfants ont une peau fine, donc de petites quantités de liquides chauds peuvent infliger des brûlures graves. En outre les effets d’immunodéficience des brûlures graves, le séjour à l’hôpital ; les procédures diagnostiques et thérapeutiques augmentent les risques des morbidités et de mortalité, ces risques ont été améliorés dans les pays développés, par contre l’absence des centres spécialisés, d’une prise en charge extra –hospitalière précoce sont responsable des taux élevés de mortalité dans les pays en développement. L’infection reste la cause la plus fréquente des morbidités et de mortalité à la suite des brûlures. Cette mortalité varie en fonction de différents facteurs : comme l’âge des patients, en particulier la population pédiatrique âgée de moins de 4 ans qui restent la plus exposée. En outre le type , les mécanismes des brûlures et le délai d’admission ont été associés à une augmentation des taux de mortalité avec des morbidités physiques, fonctionnelles et psycho –sociale à long et à court terme, ceci est d’autant plus grave que la brûlure survient au moment où le développement fonctionnel et psychologique de l’enfant est important.
Données épidémiologiques de l’étude
Fréquence des brûlures
L’incidence de la brûlure en générale, et la brûlure en milieu pédiatrique est difficile à estimer dans notre pays, puisque beaucoup de patients sont acheminés de façon éparse vers différents centres non spécialisés. Les données de L’OMS indiquent que la brûlure est responsable d’environ 300 .000 décès dans le monde chaque année (11). Dans les pays développés, les données épidémiologiques qui s’intéressent à l’incidence de la brûlure sont relativement à jour.En Allemagne survient 100 .000 nouveaux cas par an, dont 30 à 40 % sont des enfants (12), aux Etats unis 410 149 cas de brûlures non mortelles avaient lieu en 2008, avec une incidence de 136 pour 100 000 chaque année (13), en France La brûlure touche plus de 350 000 personnes par an, parmi elles une victime sur 5 est âgée de moins de 5 ans (14).En chine une étude faite entre 2001 à 2010 a recensé 17 770 enfants brûlés (19). Dans les pays en voie de développement très peu d’études ont parlé de l’incidence des brûlures aux services spécialisés : Une étude rétrospective menée par Boukind (15), au CHU IBN Rochd de Casablanca qui a englobé 775 enfants hospitalisés à l’unité de soins aux brûlés entre 1985-1993, a parlé de 10 % de tous les enfants qui ont fréquenté le centre pendant la période de l’étude. Une autre étude rétrospective menée par Boukind(16), au même centre entre janvier 2008 et décembre 2010 a parlé de 1189 patients admis pendant la période de l’étude, dont 543 ont été des enfants âgés de moins de 16 ans, soit 45,7% des admissions. Sur une étude rétrospective au CHU Ibn Sina de Rabat(17), sur une période de 3 ans (1 janvier 2005 au 31 décembre 2007),86 enfants ont présenté des brûlures graves nécessitant une hospitalisation au service de réanimation. En Tunisie l’étude prospective menée par Messaidi (18), entre 1 janvier 2001 et 1 janvier 2002 a parlé de 1000 brûlés, dont 143 enfants âgés de moins de 6 ans, soit une incidence de 14,3%.
Répartition dans l’année
La fréquence des enfants brûlés admis au service de réanimation pédiatrique à Marrakech connait une augmentation durant l’hiver, les vacances estivales et le mois de ramadan. Cela peut être expliqué par l’augmentation d’utilisations des liquides chauds pendant l’hiver, l’absence d’activités parascolaires, avec l’absence de surveillance, rendant la cuisine et la rue le seul refuge pour les activités ludiques pendant les vacances et l’été, l’augmentation des activités culinaires au cours du mois sacré, mais aussi la maladresse et la baisse de la vigilance dans la cuisine, et au moment de la rupture du jeûne.
Boukind(16), a rapporté une augmentation du nombre des brûlés pendant l’été, les vacances et le mois de Ramadan. Messaadi(18), a rapporté que la période estivale est marquée par une nette augmentation du nombre de brûlures (32,7% pour les mois de juillet, août et septembre). El Badawy(23), a rapporté que les enfants se brûlaient plus en hiver (44,97%) et au printemps (25,37%) qu’en été (18,36%) ou l’automne (11,8%). La fréquence des accidents de brûlures chez les enfants est augmentée en hiver dans 3 /4 des cas dans les études faite par Lin TM, Mukherj G, Van Nieker A (24-26). Alors que Mzezewa(27), pense que la variation saisonnière n’a aucune influence sur l’incidence de la brûlure
Répartition selon l’âge
Dans notre série l’âge moyen a été de 4,9 ans, et les enfants de moins de 4 ans ont dominé les hospitalisations au sein du service de réanimation pédiatrique à Marrakech (65% des cas), avec un pic chez les enfants entre 1 à 2 ans (23 % des cas). Ces conclusions sont identiques aux études françaises (28), mais également en République Tchèque (29), aux pays bas(30), en Turkie(31), et aux USA(21).En effet l’enfant de moins de 4 ans est particulièrement vulnérable .Il se trouve dans une situation particulière puisqu’il évolue dans un cadre de vie dont il n’est pas responsable et dont il connait mal les risques. De plus sa petite taille, sa coordination psychomotrice imparfaite et son immaturité visuelle peuvent l’exposer à des risques particuliers. Boukind(16), a rapporté dans son étude un âge moyen de 4,25 ans, avec prédominance de la tranche d’âge entre 1 à 5 ans (42,5%).
INTRODUCTION |