La patate douce
La patate douce est riche en amidon, ce qui permet d’en faire une bonne source d’énergie pour les volailles. Elle est cependant pauvre en protéines (Dieng, 2001). Selon le même auteur, le problème de l’empâtement du bec chez la volaille justifie la limitation du taux d’incorporation à 20 – 25%. Toutefois, cette contrainte peut être levée avec le procédé de granulation.
Le tourteau de sésame
Selon Anselme B (1987), le tourteau de sésame contient en moyenne 10% de graisses, 30% de protéines et un taux de calcium plus élevé que celui du phosphore (2,1 à 3,5% MS de calcium et 1,1 à 1,7% MS de phosphore). Dieng (2001), rapporte qu’on pourrait substituer le tourteau de sésame au tourteau d’arachide à hauteur de 50% dans les rations pour volailles.
Les principaux facteurs anti-nutritionnels
Les matières premières peuvent être sources d’une contamination chimique par des substances toxiques résultant de la présence de microganismes ou renfermer (cas des produits végétaux ) dans leur structure des composés organiques (lignine, tanins etc..) dotés de propriétés toxiques.
Les mycotoxines
Les mycotoxines englobent une grande famille de toxines dont les principaux effets sont la carcinogenèse, l’immuno-dépression et la mutagenèse (Nir, 2003).
L’aflatoxine
L’aflatoxine constitue le principal facteur anti-nutritionnel du tourteau d’arachide. Elle provient de la présence de champignons du genre Aspergillus flavus qui se développent lors de stockage défectueux de graines d’arachide (Guérin, 1990).
Les trichotécènes
Les trichotécènes sont des toxines secrétées par un champignon du genre Fusarium très répandu sur le maïs récolté en condition humide et conservé dans de mauvaises conditions (Le Bars, 1992). Selon le même auteur une dose de 0,5à 1 ppm est suffisante pour faire apparaître une baisse de la production. La diminution de la production s’accompagne de troubles nerveux (Nir, 2003).
L’onchratoxine A
L’onchratoxine A est généralement trouvée dans les céréales humides surtout le maïs et le blé. Elle est produite par des champignons du genre Aspergillus et Penicilium. Elle constitue la principale contrainte d’utilisation du maïs en alimentation avicole surtout en milieu tropical humide. La volaille est très sensible à cette toxine. Au-delà de 1 ppm, l’onchratoxine A entraîne des troubles physiologiques avec une baisse de la concentration plasmatique en caroténoïdes, en calcium et en phosphore.
Les tanins
Les tanins sont des composés phénoliques de deux types : les tanins hydrosolubles et les tanins condensés. Les tanins hydrosolubles sont des molécules complexes qui donnent, par hydrolyse, une fraction glucidique et une fraction phénolique. Quant aux tanins condensés, ce sont des composés plus ou moins polymérisés, aussi appelés anthocyanidines parce qu’ils libèrent des anthocyanidines par hydrolyse acide. Les effets des tanins sont liés à leur capacité à précipiter les protéines et les enzymes digestives notamment les amylases, réduisant ainsi la digestibilité et la rétention azotée.
Les facteurs anti-trypsiques
De nombreuses espèces végétales, surtout les légumineuses (soja, niébé etc..), renferment des inhibiteurs de protéases généralement la trypsine (Carré, 1997).
Elles se fixent sur les molécules de trypsine et réduisent fortement leur disponibilité. Les facteurs anti-trypsiques entraînent des effets biologiques chez la volaille dont la diminution de la vitesse de croissance. Au nombre de ces facteurs antinutritionels des légumineuses, nous pouvons citer la vicine et la convicine, la concanavaline A (protéine hémolytique) et la lypoxygénase du niébé.
Les besoins du poulet de chair
Besoins énergétiques
Les recommandations varient en fonction des souches de volailles et du niveau énergétique. L’augmentation du niveau énergétique entraîne généralement une amélioration de l’indice de consommation. Cependant, selon CISSE et al. (1997), en zone tropicale où les températures sont élevées, les volailles ont des besoins énergétiques inférieurs. Les animaux limitent leur ingestion alimentaire et donc énergétique pour maintenir leur température corporelle à la normale.
Besoins protéiques
Besoins en protéines brutes
Les apports alimentaires recommandés sont présentés aux tableaux 4(a) et 4(b).
Ils varient de 18 à 14% selon l’apport en énergie (IEMVT, 1991).
Besoins en acides aminés essentiels
Les acides aminés essentiels sont ceux indispensables à la croissance et à l’entretien des animaux mais qu’ils ne peuvent synthétiser pour couvrir leurs besoins. Ils doivent être apportés par l’aliment. Les plus importants sont lalysine, la méthionine et la thréonine.
Besoins phospho-calciques
Le rapport phosphocalcique recommandé se situe à environ 1,45 au démarrage et entre 1,3 et 1,4 en période de finition selon Cissé et al., (1997).
ETUDE COMPAREE DES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES OBTENUES CHEZ LE POULET DE CHAIR AVEC DES RATIONS INCORPORANT DES MATIERES PREMIERES DE SOURCES DIFFERENTES
MATERIEL ET METHODES
Les matières premières utilisées en alimentation aviaire au Sénégal sont en nombre très limité. Les principales sources sont le maïs importé, le tourteau de la SONACOS, la farine de poisson. Afin de mettre en évidence leur forte variabilité et l’impact sur les performances zootechniques, un essai a été réalisé avec la même formule alimentaire avec des substitutions de matières premières de sources différentes.
PROTOCOLE EXPERIMENTAL
Animaux et schéma expérimental
L’essai a été conduit à Sangalkam, durant la période de novembre à décembre 2003. Quatre cent (400) poussins d’un (1) jour de souche Ross 208 non sexés ont été répartis au hasard en 8 lots de 50 poussins. Les 6 premiers lots (RI à RVI) ont reçu chacun la même formule alimentaire avec des différences dans l’origine des matières premières. Les 7ème et 8ème lots (RVII et RVIII) ont reçu, de l’aliment Sentenac en poudre et en granulé, respectivement.
Les poussins ont été élevés sous éleveuse pendant les quinze premiers jours, puis en claustration au sol avec litière en copeaux de bois. Des thermomètres ont été installés dans les poulaillers pour le suivi quotidien de la température ambiante à des heures fixes : 7h, 10h, 13h, et 16h. Les animaux ont été également vaccinés contre les maladies de Newcastle et de Gumboro et protégés contre la coccidiose (tableau V).
Formulation des rations
Le logiciel « PORFAL »
La formulation des rations s’est faite avec le « PORFAL » conçu par l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et commercialisé par l’ITP (Institut Technique du Porc) de France. Il s’agit d’un outil informatique de formulation alimentaire par programmation linéaire destiné aux mono- gastriques. Il permet le calcul, par optimisation, de rations au moindre coût en intégrant les besoins des animaux, les caractéristiques des matières premières et leur contrainte d’utilisation.
Le logiciel offre la possibilité d’utiliser les tables de composition disponibles ou d’introduire des valeurs de son choix (résultats d’analyse, normes spécifiques, etc. .).
Rations utilisées
Le niveau d’ingestion pour le démarrage et la finition a été pris en compte lorsde la fabrication des aliments:
– 1 kg d’aliment / sujet de 0 à 3 semaines,
– 3 kg d’aliment / sujet de 4 à 6 semaines.
Ainsi, pour chaque ration, 50 kilogrammes ont été préparés pour le démarrage et150 kilogrammes pour la finition.
La préparation des aliments (broyage et mélange) a été effectuée au Centre
National d’Aviculture de Mbao à l’aide d’un broyeur-mélangeur. Les différentsintrants ont été broyés un à un et séparément, puis le mélange effectué aprèspesée selon les différentes proportions indiquées dans les formules alimentaires.
Prélèvements et mesures
Quantités ingérées
Les quantités hebdomadaires ingérées ont été calculées, après pesée des quantités quotidiennes d’aliments distribués, et des refus à la fin de chaque semaine.
Performances de croissance
Les poussins d’un jour ont été pesés à l’arrivée pour le calcul du poids moyen au démarrage. Ensuite, dans chaque lot, les sujets ont été pesés toutes les semaines, à partir de 8 heures du matin.
Evénements sanitaires et mortalités
Tous les évènements sanitaires survenus durant l’essai ont été régulièrement enregistrés: cas de paralysie, de mortalités, etc.…
Echantillonnage
Un échantillonnage a été effectué sur les matières premières et les aliments finis. Pour les matières premières, la collecte s’est faite auprès des fabricants (cas dutourteau d’arachide et de la farine de poisson) ou des distributeurs (cas du maïs et du phosphate bicalcique).
Les analyses ont été effectuées sur triple échantillonnage aussi bien pour les matières premières que les aliments finis.
Analyse chimique
L’analyse des aliments a été effectuée au Laboratoire d’Alimentation–Nutrition de l’ISRA selon les méthodes conventionnelles ( AOAC). Elle a porté sur la matière sèche (MS), les matières minérales (MM), les matières azotées totales (MAT), les matières grasses (MG), la cellulose brute (CB), le calcium (Ca) et le phosphore (P).
La teneur en MS des aliments a été déterminée par la perte de poids subie à la dessiccation à la chaleur. Un échantillon de 2 grammes d’aliment a été pesé et séché à l’étuve à 105°C pendant 24h.
Les MM ou cendres ont été obtenues après incinération de l’échantillon à 450°C pendant 24h. trois grammes d’échantillon ont été ensuite portés au four, en chauffant lentement afin d’avoir une carbonisation lente sans inflammation de la masse. Les cendres ont par la suite été refroidies à l’étuve à 103°C pendant 30 minutes, puis au dessiccateur avant d’être pesées.
Les MAT ou protéines brutes ont été déterminées par la méthode de Kjeldahl : un gramme d’échantillon a été minéralisé par de l’acide sulfurique concentré en présence d’un catalyseur (sélénium). Le minéralisat a été alcalinisé par une solution de soude à 40%. L’ammoniac libéré a été entraîné par distillation et recueilli dans un excès d’acide borique puis titré par de l’acide sulfurique 0,1N.
La CB a été dosée selon la méthode de Weende. Un gramme de l’échantillon a été pesé et soumis à deux attaques successives : acide (H2SO4, 0,26N) et alcaline (KOH, 0,23N). Le résidu a été séché puis calciné. La perte de poids résultant de la calcination correspond à la cellulose brute de la prise d’essai.
La matière grasse a été dosée après extraction à l’éther éthylique. Cinq grammes de l’échantillon ont été pesés puis mis dans une cartouche de Kumagawa.
L’extraction en deux phases a été faite avec 140 ml de solvant. Une première phase de 30 minutes pendant laquelle la cartouche a permis une pré-extraction de la matière grasse, et une seconde phase de 80 minutes pendant laquelle la cartouche a surnagé. Le solvant a permis de récupérer la totalité de la MG. La matière grasse a été tarée après séchage du bêcher à l’étuve à 103°C pendant 1h.