Les bénéfices de la gestion durable des terres
Les différents usages de la terre et leurs défis
Les principaux usages agricole+-s de la terre en zone aride sont la culture pluviale, la culture irriguée et le pâturage. Des phénomènes de dégradation spécifiques des sols existent pour chacun de ces usages.
Terres en culture pluviale
Surface totale mondiale : 1,5 milliards d’hectares Proportion affectée par la dégradation des sols : 38% 55% des produits alimentaires (en valeur brute) sont issus de l’agriculture pluviale. En zone sèche, ce type d’agriculture est principalement utilisé par des petits producteurs et pour la production vivrière.
Défis
• Augmentation des surfaces cultivées et diminution du couvert végétal naturel ;
• Teneurs insuffisantes des sols en matière organique et en nutriments
• Combustion de la matière organique (résidus de récolte, feux de brousse…) ;
• Erosion du sol (éolienne et par ruissellement).
Terres en culture irriguée
Surface totale mondiale : 252 millions d’hectares. Culture irriguées en pourcentage des cultures pluviales : 20% Culture irriguées affectées par la salinisation : 20% Besoin en eau pour la production de céréales : 1 000 à 1 500 l/kg Besoin en eau pour la production de viande : 15 000 l/kg
L’irrigation conduit souvent à l’épuisement et à la contamination des eaux de surface et de profondeur, pouvant conduire à des conflits d’usage. Les terres irriguées sont souvent fortement affectées par la salinisation et par une forte imbibition, dues à un apport excessif d’eau et à une insuffisance de drainage. La perte annuelle de revenus pour les agriculteurs, liée à la salinisation des sols, est estimée à 11 milliards de dollars.
Défis • Surexploitation des ressources en eau
• Usage inefficace de l’eau
• Erosion et salinisation des sols
Terres en pâturage
Surface totale mondiale : 3,4 milliards d’hectares Proportion affectée par la dégradation des sols : 73%
Le cheptel a considérablement augmenté dans les zones de pâturage ces dernières années. En zone aride, les pâturages incluent des arbres, broussailles et savanes herbeuses, ainsi que des steppes et pâturages d’altitude. Les pasteurs nomades font pâturer leurs animaux de façon extensive sur de vastes étendues, alors que les petits agriculteurs sédentaires exploitent intensivement des pâturages sur des étendues restreintes.
Défis • Surpâturage, feux volontaires et développement de plantes indésirables ;
• Teneur insuffisante du sol en carbone organique ;
• Dégradation des sols : érosion, compactage, apparition du phénomène d’encroûtement ;
• Pâturage extensif libre, sans règle claire d’usage de la terre.
Les services environnementaux
Le maintien du fonctionnement d’un écosystème et des services qu’il fournit est une condition préalable à la gestion durable des terres (GDT). La GDT recèle un potentiel important de préservation et de valorisation des services environnementaux des écosystèmes pour toute forme d’utilisation des terres. La dégradation des sols et de la végétation, la mauvaise gestion des ressources en eau ainsi que les émissions de gaz à effet de serre peuvent être limitées par des pratiques de gestion durable des terres qui permettent simultanément de préserver les ressources naturelles et d’augmenter les rendements. Les services environnementaux fournis par la GDT sont de trois ordres: les services d’approvisionnement, les services de régulation et les services socioculturels.
Séquestration du carbone dans le sol
L’expansion des terres cultivées, le labour de plus en plus profond et la perte de couvert végétal par déforestation et surpâturage ont conduit à une perte accélérée de la matière organique du sol. Ce processus est exacerbé par les feux de brousse dans les zones extensives. Ainsi, d’importantes quantités de gaz à effet de serre comme le CO2 ou le méthane sont libérées. La régénération des sols et des écosystèmes dégradés ainsi que l’adoption de pratiques de GDT représentent des solutions pour contribuer à réduire les quantités de CO2 de l’atmosphère. Dans les sols dégradés des zones sèches, le taux de carbone organique est souvent inférieur à 1%, alors qu’il peut être relevé à 2 ou 3% par de bonnes pratiques de gestion des terres. La GDT contribue à: • reconstituer le stock de carbone du sol et le couvert végétal ; • réduire les quantités de CO2 atmosphérique et limiter le réchauffement climatique
Régulation des eaux
Une gestion des terres inappropriée peut affecter sérieusement la disponibilité et l‘approvisionnement en eau en modifiant le cycle de l’eau des zones sèches. La perte de couvert végétal et de litière réduit considérablement les infiltrations d’eau dans le sol et accroît les ruissellements de surface. Les sols nus perdent aussi plus rapidement leur eau par évaporation, ce qui diminue l’humidité du sol et les réserves en eaux souterraines. Une gestion appropriée contribue à optimiser le cycle de l’eau.
La GDT contribue à: • préserver l’humidité du sol (pour la production végétale) • accroitre la production primaire • réguler les rivières, les lacs et les eaux souterraines • réguler les transferts d’eau d’amont en l’aval, en réduisant les inondations et en ralentissant des flux.