Les Bélemnites du Jurassique Supérieur

Le Bassin de Morondava occupe la plus grande partie des Formations sédimentaires malgaches. Il est limité au Nord par le cap Saint André et au Sud par le cap Sainte-Marie dans les parties Ouest et Sud-ouest de Madagascar (BESAIRIE, 1972). Ce Bassin renferme un grand nombre d’espèces fossiles ou des restes d’un être vivant qui n’existe plus actuellement. La zone la plus concernée était dans les milieux à dépôts marins. Dans le site fossilifère de Filanjara, une quantité considérable des fossiles de Bélemnites sont rencontrés, dans une couche sédimentaire de la période du Jurassique (COMBEMOREL, 1988).

A part des études paléontologiques des Bélemnites de Madagascar réalisées par BESAIRIE (1930) et COMBEMOREL (1988) (RAKOTOVAO, 2015), très peu d’études ont été menées dans la partie du site de Filanjara surtout de ces fossiles d’invertébrés. Cela amène à l’idée sur le sujet du mémoire : « Les Bélemnites du Jurassique Supérieur de Filanjara, Bassin de Morondava ».

GÉNÉRALITÉS

Site d’étude

Localisation
Le site de Filanjara est situé dans la commune d’Ankilizato, district de Mahabo, dans la région de Menabe et de la province de Toliara. Il est traversé par la RN 35, à 84 Km de Morondava . Ce site est placé dans la partie centrale nord du Bassin.

Stratigraphie

La série du Jurassique Supérieur du Bassin de Morondava est généralement constituée de la Formation sédimentaire marine allant de l’étage Callovien au Kimméridgien (MICHEL, 1997). Le Tithonien est absent dans le centre du Bassin où le site d’étude était inclus. Elle a été étudiée successivement par V. HOURCQ (1933) puis par A. de VENDEGIES (1955-1956) et GOLENKO (1955), (BESAIRIE, 1972). Dans la partie d’Ankilizato, sa lithologie comprend les étages suivants :

➤ Callovien : qui est une zone à Macrocephalites, Kinkeliniceras, Obtusicacostites et Peltoceras avec une épaisseur de 25 mètres et constitué de calcaire oolithique à spathique et calcaire marneux de couleur jaune intercalé avec des couches minces de marne ;
➤ Oxfordien : zone à Mayaites et qui est un étage très peu identifié parce que son épaisseur est très réduite, de quelques mètres. Il est composé par des oolithes ferrugineuses et des grès glauconieux ;
➤ Argovien : c’est un étage constitué de marne jaune d’Ankilizato avec de nombreux fossiles de Bélemnites, contenant aussi des gypses. Son épaisseur est d’environ 70 mètres ;
➤ Kimméridgien : zone à Treblites constituée de calcaire gréseux et qui se termine par des intercalations des grès et d’argile à glauconie. Son épaisseur est d’une vingtaine de mètre .

Dans une coupe de 20m dans le site d’étude à Filanjara, des marnes vertes fortement glauconieuses alternées avec des grès verts sont rencontrées (BALOGE, 1977).

Bélemnites

Ces sont des animaux fossiles représentés par son squelette interne : le rostre, le phragmocône et le proostracum qui est rarement conservé.

Le rostre est la partie dure de l’animal qui avait une forme allongée en calcite, comme une balle de fusil. Il est à l’extrémité postérieure de l’individu qui sert de lest. Le rostre se termine par une pointe appelé apex.

Le phragmocône c’est le squelette cloisonné contenant une partie de son corps reliée par un siphon. Il est prolongé dorsalement vers l’avant par une lame cornée qui est le proostracum.

DISCUSSION

Systématiques

D’après les résultats systématiques et descriptifs des Bélemnites étudiés, 4 genres dont 12 espèces ont été inventoriés : les genres Belemnopsis, Hibolites, Hastites et Rhopaloteuthis. Ils possèdent des caractères très variés dont certains sont spécifiques à chaque espèce.

L’évolution des Bélemnites était similaire à celle des coléoïdes parce qu’elles appartiennent dans cette sous-classe. Au cours du temps, elles sont caractérisées par la réduction de la coquille, notamment le rostre qui peut même disparaître (CLAUDE, 1971). Par l’analyse des caractères selon la classification moderne, la reconstitution phylogénétique et la taxonomie des Bélemnites peuvent se faire par l’évolution de la dimension du rostre.

Biostratigraphie

Une étude stratigraphique se fonde relativement sur les fossiles ou zones caractéristiques présentes dans les couches sédimentaires. Dans le cas d’Ankilizato, la distribution stratigraphique des Bélemnites est repartie temporellement de l’âge de Callovien jusqu’au Kimméridgien .

Taphonomie

Après la mort de l’organisme, des phénomènes d’évolution de son corps se succèdent jusqu’à son état fossile : c’est le processus de fossilisation (BABIN, 1980). Il est constitué par les étapes suivantes :

➤ la mort de l’animal qui est suivie de la destruction de la partie molle de son corps;
➤ le transport et le dépôt : les Bélemnites sont accumulés en thanatocoenose dans certaines couches du site fossilifère de Filanjara (BALOGE, 1977). Ils sont transportés pour être déposés en masse considérable dans un milieu de dépôt. D’après l’observation des rostres récoltés sur terrain, il y avait des agents de transport qui les rendent en mauvais état ;
➤ l’enfouissement dans les sédiments : après la destruction de la partie molle qui se décompose rapidement, la partie dure s’enfouit dans les sédiments pour être soustraite des agents destructeurs.
➤ l’évolution post-sédimentaire : il y a intégration des minéraux du sédiment dans la partie dure de l’animal (le rostre) pour qu’elle soit épigénisée. C’est le phénomène d’épigénisation.

Paléoécologie

La reconstitution du paléoenvironnement est basée sur le principe de l’actualisme. Il s’agit d’observer les paysages actuels, et les transposer aux phénomènes du passé. Les Bélemnites sont des animaux aquatiques marins qui étaient semblables aux seiches et aux calmars actuels. Elles sont des organismes pélagiques donc leur présence n’affirme pas la profondeur de la mer. Elles nageaient à reculons, en expulsant de violents jets d’eau. Son régime alimentaire se définissait probablement comme de carnivore prédateur.

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I. GÉNÉRALITÉS
I.1 Site d’étude
I.1.1 Localisation
I.1.2 Stratigraphie
I.2 Bélemnites
CHAPITRE II. MÉTHODOLOGIE
II.1 Matériels utilisés
II.1.1 Matériels de terrain
II.1.2 Matériels de laboratoire
II.2 Méthodes
II.2.1 Travaux sur terrain
II.2.2 Etude bibliographique
II.2.3 Travaux de laboratoire
CHAPITRE III. RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
III.1 Descriptions et systématiques
III.2 Interprétations
CHAPITRE IV. DISCUSSION
IV.1 Systématiques
IV.2 Biostratigraphie
IV.3 Taphonomie
IV.4 Paléoécologie
IV.5 Paléogéographie
CONCLUSION
RÉFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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