Les aspects lies à la gestion du secteur des déchets solides urbains

Les aspects techniques et organisationnels

Les voies et les moyens de gestion du secteur des déchets solides

La collecte des déchets solides ménagers et assimilés à la Médina

A la Médina, les DSU sont collectés en fréquence F3 ,c’est-à-dire les lundi, les mercredi, et les vendredi ou les mardi, les jeudi et les samedi.
La fréquence F6 est appliquée au seul grand marché de la zone. La commune est découpée en 4 quatre parties pour les besoins d’une collecte plus efficace.
La collecte se fait par porte-à-porte le plus souvent : le camion collecteur passe récupérer les déchets déposés aux devantures des maisons, le long des rues de la commune.
L’autre forme concerne la collecte groupée ou les déchets sont accumulés sur un endroit bien déterminé. C’est une forme qui n’est pas souvent utilisée à la Médina.
Les camions doivent passer normalement entre 7 heures et 16heures. Cependant, en cas de défaillance ; ce qui arrive souvent, ils peuvent passer tard dans la soirée ou même pendant la nuit.
En exemple, le mercredi 14 juin 2006, nous avons suivi la collecte dans la zone de la Médina Centre. La collecte a commencé vers 15 heures et demi et le camion (tasseuse de 16 tonnes) fut rempli seulement après passage dans quatre (4) rues ( rues 9-11-13-15), d’où la quantité importante de déchets dans la zone.
Il faut noter que des obstacles ont été notés lors de la collecte :
-Incompatibilité entre la taille du véhicule et la hauteur des arbres d’une part, et l’étroitesse des rues, d’autre part ;
– Mode de stationnement anarchique sur toute la chaussée face à l’impatience des autres usagers des rues (routes secondaires) et des ramasseurs. C’est ainsi que le chauffeur joue un rôle important dans la collecte.
-La carrossabilité et l’accessibilité douteuses des routes et la faiblesse de la desserte routière (nombreux bouchons) pendant la collecte et lors de l’acheminement des déchets à la décharge de Mbeubeuss,
-Les mauvaises attitudes des populations dont certaines attendent l’arrivée des collecteurs pour sortir leurs déchets mis dans des contenants mal adaptés (sacs plastiques, nattes usagers, etc.).
D’autres attendent le départ des camions pour sortir les déchets des ménages. Ce qui fait que juste après le passage des collecteurs, les rues sont encore sales. (Manque de civisme de la part des populations).

Le chef de secteur

Un secteur est un démembrement d’une zone.
Sous l’autorité du chef de zone, le chef de secteur a en charge :
-l’organisation, la supervision et la coordination du travail des éboueurs (Techniciens de surface)
-la gestion de la logistique au niveau de son secteur,
-l’élaboration et la remise de son rapport d’activités quotidiennes au chef de zone.

Les principales activités de AMA/Sénégal

Le balayage de la voie publique

Ce balayage est appelé à tort ou à raison le « le nettoiement ». Il concerne essentiellement les chaussés et accotements pour piétons et les grilles avaloirs d’évacuation des eaux de pluie : les produits visés concernent : les déchets solides urbains assimilables aux OM et provenant des activités des populations. Le secteur est entièrement pris en charge par AMA.
Depuis la signature du nouveau contrat (12 Juin 2006) entre AMA et l’entente CADAK/CAR, l’activité de balayage de la voie publique redevient une activité dont la mise en œuvre va être assurée par les communes.
– La collecte des déchets solides urbains (DSU)
Elle est composée :
-du conditionnement à domicile (assuré par le producteur jusqu’à la mise à disposition des services de collecte conformément à la réglementation),
-la collecte porte à porte,
-la collecte groupée,
-le transport des déchets,
– la mise en décharge précédée de transfert s’il ya lieu,
La productivité prenant en compte les réalités du terrain, et les paramètres de rentabilité technique et économique, la fréquence F6 a été retenue pour la majorité des zones d’intervention pour rendre la ville propre. C’est- à- dire que la ville est nettoyée 6 jours sur 7 dans la semaine.
Dans les secteurs gérés directement par AMA, la fréquence F6 est de mise. Aussi pour répondre aux exigences du centre ville et des localités voisines, certains circuits ainsi que les marchés sont nettoyés en fréquence F7. (7jours sur 7 de fréquence de collecte). A noter que les autres secteurs (banlieues et quartiers périphériques) sont gérés par dessociétés sous-traitantes de AMA.
Pour mener à bien le travail, la région de Dakar est découpée en 15 zones d’intervention en la date du 01 Mars 2002(cf. annexe)
– Les brigades et les horaires
Les brigades sont essentiellement diurnes et vont normalement de 8 heures à 16 heures sur toute l’étendue du territoire, exception faite du plateau et de tous les marchés qui eux doivent être collectés de 21h à 03h du matin avec cependant une poche du plateau (Reubeuss) qui est collecté le jour.
– La surveillance des Etablissements Recevant du Public (halles, marchés, lieux de foire…)
Les lieux recevant du public font l’objet d’une surveillance permanente. Un éboueur (technicien de surface) est affecté sur chacun de ces points et au besoin, il est relayé par un second. Ces opérations permettent d’intégrer certains marginaux (Boudiou Mans) qui sont devenus des surveillants de points de regroupements. C’est le cas de « Legros » à Lat Dior, et de « Colos » à Colobane. Ils sontdevenus célèbres et leurs noms sont intimement liés au service.
– Les opérations dites spéciales
Elles concernent spécialement toutes les activités qui ne rentrent pas dans les activités quotidiennes de collecte fournies par le service.
C’est ainsi qu’une équipe dite Brigade d’Intervention Rapide (BIR) a été mise en place.
Avec un effectif de 40 éléments, elle est chargée des interventions d’urgence dans toute la région. Cette disposition permet à AMA de faire des interventions de grande envergure lors d’événements comme la fête de l’indépendance, les cérémonies religieuses même hors de Dakar (Gamou, Magal, Popenguine etc. .). Il s’agit d’une intervention mécanique.

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Les facteurs limitants du système de gestion des déchets par AMA

Des facteurs bloquants de types organisationnel, logistique, etc. sont constatés tout au long des différentes interventions de la société. On peut noter :
– des contraintes d’organisation (on ne met pas les hommes qu’il faut à la place qu’il faut) on recrute des agents qui n’ont pas les profils et compétences (problème de codification),
– des contraintes logistiques car le matériel lourd est importé et il n’est pas adapté à la réalité du terrain. En plus il n’y a pas de maintenance préventive et curative en cas de panne. Raison pour laquelle le parc automobile est vétuste et il se pose un sérieuxproblème de renouvellement de ce dernier, ce qui entraîne quelquefois des dysfonctionnements comme en témoigne le décor hideux de la ville (beaucoup d’ordures par endroit pendant longtemps) et la vue du parc de AMA qui ressemble à un cimetière de camions.
– l’absence de motivations du personnel : salaires maigres, besoins de formation et de recyclage, pas de plan de carrières pour les cadres, pas de protection pour les techniciens de terrains (éboueurs), problèmes de signatures du contrat avec l’Etat, pas d’équipements sanitaires ni vestiaires, etc. …

Les relations de partenariat avec les autorités

Les autorités jouent un rôle d’appoint mais surtout de contrôle. Les collectivités constituent normalement un cadre de concertation.
Le plus souvent les communes d’arrondissements ne sont pas informées lors de la prise de décision en matière de gestion des déchets. C’est le cas lors de la signature du nouveau contrat avec AMA déclare Monsieur le Secrétaire Municipal de la CAM.
Parmi les structures de contrôle et de concertation on peut citer l’APROSEN (Agence pour la Propreté du Sénégal), la Mairie de Dakar avec l’entente CADAK/CAR et récemment le Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature, etc

Les aires de stockage

Ce sont généralement des surfaces aménagées, fermées ou pas, destinées à stocker les poubelles dans les habitats densifiés ou ruraux. A la Médina, il existe des cas d’habitat densifié, avec une trame en damier mais il n’existe pas d’aires de stockage réglementaires. Les résidants cohabitent avec les déchets dans la même concession ou les laissent au dehors, en plein air.
En somme, la société AMA, avec des tares et des manquements dans sa politique organisationnelle et technique de gestion, s’est vouée à l’échec, ce qui lui a valu la rupture de son contrat.

Les aspects économiques et financiers

Une récente étude commanditée par l’AFD dans cinq pays de l’Afrique de l’ouest dont le Sénégal et neuf villes montre qu’entre 12% et 73% des budgets locaux finançant la partie publique des dépenses sont orientés vers la gestion des déchets avec des écarts importants.
Ainsi par exemple en terme de dépenses collectives (publique et privée) les estimations vont de 64000 euros par an (42 000 000 FCFA) pour Louga à plus de 7 000 000 d’euros par an (4,6 milliards CFA) pour Dakar. (AFD, 2001).
Cette étude a montré que cette gestion pose problème aux municipalités africaines et interpellent tous les acteurs urbains. En effet l’un des obstacles majeurs à cette gestion est la mobilisation du financement nécessaire. Ainsi convient-il de répertorier les différentes formes de financement du secteur et d’analyser les possibilités de mobilisation et d’augmentation des ressources à lui allouer pour son efficacité et sa durabilité.

Les sources de financements du secteur

Plusieurs instruments économiques sont utilisables pour le financement de la gestion des DSU avec plus ou moins d’efficacité.
Les formes les plus utilisées pour mobiliser le maximum de ressources sont les taxes municipales de gestion des ordures ménagères notamment la taxe sur l’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) ou la taxe de voirie ou encore les redevances.
– La taxe municipale de l’enlèvement des ordures ménagères (TEOM)
Elle porte sur toutes les propriétés assujetties à la contribution foncière, exception faite des usines et propriétés bâties situées en zones non desservies La taxe représente 5% de la valeur locative de la concession assujettie.
Elle est émise par voie de rôle et est gérée par le service des impôts qui en établit l’assiette et par le trésor public qui assure son recouvrement. Les services municipaux n’interviennent dans cette filière que pour soutenir ces structures notamment dans la distribution des rôles. Une fois les rôles émis distribués, les assujettis doivent se déplacer vers les services du trésor ou leurs démembrements pour s’acquitter de la taxe.
Il faut noter que cette taxe connaît beaucoup de contraintes dont :
-L’identification des contribuables à cause de l’occupation spontanée de l’espace,
-La difficulté d’évaluation de l’assiette due elle-même à la difficulté de l’appréciation de la valeur locative,
– La difficulté du recouvrement (mauvaise acceptation sociale, mouvements non maîtrisés…).
En effet, le phénomène d’occupation spontanée de l’espace a fortement attiré notre attention à la Médina. Aussi la difficulté d’évaluation de l’assiette est manifeste car la plupart des ménages enquêtés sont des locataires et le plus souvent ils sont en situation de conflits avec le propriétaire de la maison.

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