Les armes biologiques : histoire et contexte actuel

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Les armes biologiques : histoire et contexte actuel

Le potentiel meurtrier des maladies infectieuses a été reconnu, et utilisé par l’Homme à des fins militaires, depuis plusieurs centaines d’années. On trouve des exemples d’attaques biologiques dans la plupart des plus grands conflits de l’Histoire (Tableau 1­I­1). Du Moyen­ Age, où les corps de victimes de la peste étaient jetés à l’ennemi, ou depuis l’époque des guerres coloniales, où les Européens offrirent des vêtements contaminés par la variole aux Natifs américains, les armes biologiques ont beaucoup évolué. Notamment, les travaux des fondateurs de la microbiologie moderne, Louis Pasteur et Robert Koch, au 19ème siècle, ont rendu possible l’isolement et la production à large échelle d’agents bactériologiques pathogènes [39 , 40]. Bien que le Protocole de Genève, signé en 1925, interdise l’utilisation d’armes biologiques, la seconde guerre mondiale et la guerre froide furent le théâtre de véritables programmes nationaux d’armement biologiques [39, 41 ]. Les trois principaux exemples sont :
­ Le Japon, avec la tristement célèbre « Unité 731 » en activité entre 1932 et 1945 dans laquelle on estime que plus de 10 000 prisonniers sont morts des expériences conduites avec divers agents pathogènes [39 , 40].
­Les Etats­Unis avec « The US War Reserve Service » débuté en 1942 à Fort Detrick [39 , 40]. ­L’Union Soviétique, notamment avec le programme « Biopreparat » qui fut officiellement stoppé en 1989 [40].
En 1970, le protocole de Genève n’ayant eu qu’un impact limité sur le développement de ces programmes, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) [42] fit pression pour la signature d’une nouvelle Convention pour l’interdiction de développer, de produire et de stocker des armes biologiques ou toxines, et pour leur destruction. Cette convention fut ratifiée en 1972 par plus de 100 pays, y compris les Etats­Unis et l’Union Soviétique. Toutefois, cette convention ne prévoyant pas de mesures de vérification, elle n’a pas empêché certains pays de maintenir des programmes dits « défensifs » concernant des agents biologiques pathogènes (voir revues [39­41, 43]).
En dehors des programmes gouvernementaux, les armes biologiques ont aussi été développées et utilisées à des fins terroristes. Les exemples les plus marquants sont survenus aux Etats­Unis en 1984 et 2001. Le premier fut perpétré par un groupe religieux qui contamina intentionnellement la nourriture servies dans plusieurs restaurants par Salmonella typhimurium, ayant pour conséquence l’hospitalisation de 45 personnes. L’attaque bioterroriste la plus récente est celle des enveloppes contaminées à l’anthrax qui furent envoyées à plusieurs responsables politiques ou journalistes, parmi lesquels 5 sont morts de l’infection [39, 43]. Ce dernier exemple a permis de réaliser la menace réelle que constitue les agents biologiques en cas d’utilisation à des fins terroristes, tant sur le plan de la Santé Publique que sur l’impact psychologique qu’une telle attaque peut avoir sur la population. Depuis 2001, afin de mieux se préparer à une attaque éventuelle, de nombreux pays intensifient leurs recherches pour mieux comprendre les agents pathogènes pouvant être utilisés comme arme biologique et ainsi développer des solutions thérapeutiques.

Caractéristiques et classement des armes biologiques

Dès 1949, le microbiologiste Théodor Rosebury proposa 11 critères que doit remplir un agent biologique pour constituer une arme potentielle [44] :
­ Un faible seuil infectieux
­ Une forte virulence avec la capacité de provoquer une maladie aigue, mortelle ou incapacitante
­ Un pouvoir pathogène stable pendant la fabrication, le stockage et le transport
­ Une courte période d’incubation
­ Une faible contagiosité (afin d’éviter de toucher les populations non­ciblées)
­ L’absence de vaccin ou d’immunité naturelle dans la population ciblée
­ Une résistance aux antibiotiques classiquement utilisés
­ La capacité à supporter l’aérosolisation
­ La capacité à résister dans l’environnement
­ Un transport facile et une capacité à survivre lors du stockage et de la dispersion
­ Une production à grande échelle à faible coût
Le Center for Disease Control and Prevention (CDC) américain s’est basé sur cette description pour établir un classement des agents pathogènes en fonction du risque de leur utilisation en tant qu’arme et des conséquences qu’ils pourraient avoir s’ils étaient utilisés en tant que tel. Ce classement comprend 3 catégories (A, B et C) détaillées dans le tableau 1­I­2. La catégorie A comprend les agents qui posent un problème de sécurité nationale en raison de leur facilité de dissémination, leur fort taux de mortalité ou leur impact majeur sur la santé publique, leur capacité à provoquer un état de panique général et qui, enfin, requièrent une préparation particulière des autorités de santé publique pour faire face à une attaque potentielle.
La catégorie B comprend des agents pathogènes moins mortels ou moins faciles à disséminer, représentant donc une menace moins élevée. Enfin, la catégorie C rassemble des agents pathogènes émergents nécessitant des modifications afin d’augmenter leur pouvoir de dissémination.

F. tularensis : une longue histoire en tant qu’arme biologique

F. tularensis semble avoir été la première arme biologique jamais utilisée par l’Homme. En effet, d’après une étude publiée en 2007 par S.I. Trevisanato, au 14ème siècle avant JC, les Hittites, un peuple occupant l’actuelle région entre la Turquie et la Syrie, alors touchés par une épidémie, identifiée par ce biologiste italien comme la tularémie, auraient relâché des béliers potentiellement infectés dans le but de contaminer et d’affaiblir les Arzawas ennemis [45].
Bien plus tard, F. tularensis fut au cœur des programmes de recherche sur les armes biologiques menés entre les années 1930 et 1990 par les Japonais, les Américains et les Soviétiques. Ces derniers seraient par ailleurs parvenus à créer des souches de F. tularensis résistantes aux antibiotiques, alors que les Américains auraient, eux, mis au point un système permettant de disséminer des aérosols de F. tularensis [35, 46].
Le fait que cette bactérie ait déjà été répandue intentionnellement est controversé. Néanmoins, des soupçons ont été émis concernant des épidémies massives touchant des centaines de milliers d’Allemands et de Soviétiques pendant la seconde guerre mondiale. De même, lors de la guerre du Kosovo au début des années 2000, de larges épidémies de tularémies sont survenues, faisant alors l’objet d’hypothèse de contamination intentionnelle [28, 30].
F. tularensis faisait déjà partie en 1970, des agents signalés par l’OMS comme constituant une menace en tant qu’arme biologique. A l’occasion de la publication du rapport intitulé « Health Aspects of Chemical and Biological Weapons », l’OMS réalisa une modélisation de l’impact qu’aurait la dissémination de 50 kg d’aérosols de F. tularensis sur une zone urbaine de 5 millions d’habitants. Une telle attaque provoquerait, d’après ce modèle, une maladie incapacitante pour 250 000 personnes se prolongeant sur plusieurs semaines et la mort de 19 000 d’entre elles. En outre, la capacité de cette bactérie à persister dans l’environnement provoquerait une contamination globale de la zone conduisant à la prolongation de l’épidémie [42]. Sur la base de ce modèle, le CDC a évalué les conséquences économiques d’une telle attaque à 5,4 milliards de dollars pour 100 000 personnes exposés [35 , 42, 47].
Bien que cette étude date de 1970, elle reflète l’ampleur des dégats que causerait une attaque biologique par F. tularensis et souligne les besoins actuels de solutions thérapeutiques pour faire face à ce type d’évènements.

Les approches thérapeutiques actuelles

Afin de protéger la population de façon préventive, un vaccin contre la tularémie serait l’outil idéal. Malheureusement, encore aujourd’hui, aucun vaccin n’est disponible ni en Europe de l’Ouest ni en Amérique du Nord, bien que les recherches de candidats potentiels se soient accélérées depuis le début du 21ème siècle. L’antibiothérapie est donc le seul traitement prescit à l’heure actuelle, malgré son efficacité parfois limitée.

Développement d’un vaccin contre la tularémie

La souche LVS

Les premières recherches autour d’un vaccin contre la tularémie remontent aux années 1930 et furent conduites par le chercheur américain Lee Foshay. A l’époque, Foshay entreprit d’inactiver des cellules bactériennes de F. tularensis par traitements thermique et chimique afin de créer un vaccin constitué de bactéries entières inactivées. L’efficacité du vaccin de Foshay s’avéra limitée lorsqu’il fut testé sur des primates non­humains, ne protégeant les animaux que contre de faibles doses infectieuses de la souche virulente F. tularensis Schu S4. Chez l’homme cependant, ce vaccin eut un effet protecteur plus encourageant mais provoqua aussi des réactions locales importantes [6].
A quelques années d’intervalle, les Soviétiques menèrent, eux aussi, des recherches sur des vaccins potentiels. Contrairement aux tentatives américaines, les Soviétiques concentrèrent leurs efforts sur l’élaboration d’un vaccin vivant atténué à partir de souches de F. tularensis subsp. holarctica. Les travaux menés par Gaiskii et El’bert conduisirent en 1942, à la production de la souche « Moscou » atténuée par passage sur du sérum immun anti­ F. tularensis. Cette souche, ayant d’abord montré une protection satisfaisante sur des volontaires exposés à des souches virulentes, servit ensuite à vacciner plusieurs milliers de personnes avant d’être perdue [48]. Pendant cette période, les mêmes chercheurs mirent au point au moins deux nouvelles souches, nommées n°15 et Ondatra IV, atténuées par passage successifs sur un milieu artificiel. De nouveaux essais cliniques conduits avec ces deux souches administrées en injection sous­cutanée, permirent de confirmer leur caractère inoffensif et protecteur. Entre 1946 et 1960, on estime que plus de 60 millions de personnes ont été vaccinées par l’une de ces souches en ex­URSS, ce qui aurait participé activement à la diminution de l’incidence de la tularémie dans cette région. Par ailleurs, la souche n° 15 est toujours disponible pour la vaccination en Russie et dans les pays de l’ex­Union Soviétique dans les zones où la tularémie est endémique [48, 49].
En 1956, la souche n°15 ainsi qu’une autre, dérivée aussi de F. tularensis subsp. holarctica, nommée n°155, furent importées de l’Institut Gamaleia (Institut d’Epidémiologie et de Microbiologie) de Moscou vers l’Institut de l’armée américaine pour les recherches médicales sur les maladies infectieuses (USAMRIID) de Fort Detrick. Une fois mises en culture, ces deux souches s’avérèrent être un mélange donnant deux types de colonie sur milieu solide : bleues ou grises. Chaque variant fut isolé et testé chez la souris et le cochon d’Inde pour ses propriétés immunogènes et protectrices contre une infection par la souche virulente Schu S4. Ayant montré une meilleure efficacité chez l’animal, la souche « bleue » fut alors atténuée de nouveau par 5 passages successifs chez la souris et fut rebaptisée Live Vaccine Strain (LVS) [6, 49, 50].
Chez l’animal, cette souche vaccinale, bien que dérivée de la sous­espèce holarctica, se montra efficace pour protéger contre une infection pulmonaire par la souche virulente de Type A Schu S4 [6].
La même étude fut réalisée chez l’homme où seulement 3 des 18 personnes vaccinées exposées à des aérosols bactériens montrèrent des signes d’infection contre 8 sur 10 dans le groupe contrôle, permettant de conclure à une protection significative engendrée par l’immunisation avec la souche LVS. Une autre étude démontra qu’un an après une vaccination par LVS, seules des personnes exposées à de fortes doses infectieuses (environ 20 000 bactéries) par aérosols contractèrent une maladie, les symptômes étant tout de même moins importants que pour les individus non­vaccinés. Ces études ont appuyé la décision de la Food and Drug Administration américaine (FDA), qui en 1960, autorisa l’utilisation de la souche LVS comme vaccin, mais uniquement pour les employés de laboratoire manipulant des souches de F. tularensis, considérées comme « personnes à risque ». Une étude rétrospective a par ailleurs été réalisée en 1977 sur l’incidence de la tularémie acquise en laboratoire. Cette étude compara la période de 1950 à 1959 où la vaccination n’était pas encore mise en place, et celle de 1960 à 1969 où de nombreux employés étaient vaccinés. Entre ces deux périodes, l’incidence de la forme typhoïde de la tularémie est passée de 5,7 à 0,27 cas pour 1000 employés. En revanche, aucune influence du vaccin n’a été montrée sur l’incidence de la forme ulcéro­ganglionnaire. Toutefois, les signes cliniques de cette dernière sont apparus plus modérés post­vaccination [6, 50, 51].
Malgré les preuves de son efficacité, le vaccin LVS n’a jamais obtenu d’autorisation de mise sur le marché ni aux Etats­Unis, ni en Europe. Le principal frein pour les autorités est probablement l’absence de caractérisation précise des mécanismes d’atténuation et de protection. De plus, lorsqu’elle est administrée par voie intrapéritonéale (i.p.), la souche LVS est aussi virulente que la souche non­atténuée chez la souris, avec une dose létale très faible d’environ 10 bactéries, contre 107 en injection sous­cutanée. Pour ces différentes raisons, soulevant des questionnements quant au risque de contracter une maladie suite à une vaccination par la souche LVS, d’autres pistes sont envisagées pour élaborer un vaccin contre la tularémie [50] [6, 50].

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La recherche de nouveaux vaccins contre la tularémie

Deux grandes familles de vaccins sont envisagées pour lutter contre la tularémie : les vaccins vivants atténuées, comme la souche LVS, et les vaccins sous­unitaires.
Ces derniers, constitués de composants isolés de la bactérie et non de la cellule entière, offrent de nombreux avantages comparés aux vaccins vivants. Ils sont plus faciles à stocker et à transporter, et ne comportent pas d’espèce vivante. Le risque de contracter une pathologie infectieuse, existant avec les vaccins vivants, ne se pose donc pas.
Plusieurs études ont été conduites pour l’élaboration d’un vaccin contre la tularémie comportant des composés antigéniques spécifiques de F. tularensis, tels que des protéines, des lipoprotéines, ou encore des polysaccharides. Ces vaccins potentiels ont montré une protection très relative malgré une immunogénicité significative (voir revues [49, 52, 53]). En revanche, plus récemment, plusieurs équipes ont montré qu’une immunisation avec un mélange de plusieurs composants de F. tularensis, comme une fraction de la membrane externe, pouvait offrir une meilleure protection contre une exposition à des souches virulentes [54, 55]. Ces recherches laissent donc entrevoir la possibilité d’un vaccin sous­ unitaire contre la tularémie.
Bien que les vaccins vivants atténués présentent des inconvénients majeurs cités plus haut, leur efficacité a néanmoins déjà été démontrée dans le cadre de la tularémie, mais aussi dans le cas d’autres maladies infectieuses, notamment la tuberculose avec le vaccin BCG. Cependant, une plus grande exigence est requise aujourd’hui pour le développement de vaccins vivants, notamment en caractérisant plus précisément l’origine de l’atténuation, en identifiant les mutations sur les gènes essentiels à sa virulence. Dans le cadre de la tularémie, de nombreux mutants ont été créés à partir des différentes sous­espèces de F. tularensis et testés chez l’animal. Tandis que les dérivés de F. novicida ne semblent offrir aucune protection croisée contre les souches virulentes, certains mutants de la sous­espèce tularensis ont montré une capacité de protection significative. Toutefois, le caractère extrêmement virulent de cette sous­espèce comporte un risque non négligeable quant à son utilisation en tant que vaccin [52, 53]. Les souches de type B semblent donc être des candidats plus sérieux. Les avancées de ces dernières années sur l’étude du génome de F. tularensis devraient contribuer à l’identification de gènes cibles d’atténuation et de ce fait, à l’élaboration d’un vaccin vivant atténué mieux caractérisé que l’actuelle souche LVS.

L’antibiothérapie contre la tularémie a) Les antibiotiques recommandés

D’après le rapport de l’OMS publié en 2007, 3 familles d’antibiotiques sont recommandées pour traiter la tularémie : les aminoglycosides, les fluoroquinolones et les tétracyclines. Dans les cas peu sévères, la ciprofloxacine (fluoroquinolone) ou la doxycycline (tétracycline) sont administrées par voie orale pendant 2 à 3 semaines. Ces traitements seraient aussi adaptés, en première intention, à des épidémies de masse qui incluraient un grand nombre de victimes, comme dans le cas d’une dissémination intentionnelle. Ces antibiotiques sont également utilisés en tant que traitement prophylactique dans le cas d’une exposition avérée à F. tularensis [35 , 36, 56].
Pour les cas les plus graves nécessitant une hospitalisation, la streptomycine ou la gentamicine par voie parentérale sont conseillées. La gentamicine est associée à des rechutes plus fréquentes mais est aussi plus largement disponible, la streptomycine ayant été retirée du marché dans plusieurs pays à cause de lourds effets secondaires. La durée de traitement par l’un de ces deux aminoglycosides est de 10 jours [35, 56]. Le tableau 1­I­3 rassemble les traitements recommandés dans le cas d’épidémies de tularémie.

Les limites de l’antibiothérapie

Ces antibiotiques sont efficaces contre les infections par F. tularensis lorsqu’ils sont administrés dans des conditions optimales ; c’est­à­dire dans un court délai après l’infection, et lorsque la durée du traitement est suffisante. La plupart des rechutes suite à ces traitements ont été observées après une administration tardive. Malheureusement, la difficulté à poser le bon diagnostic participe activement au retard de traitement. En effet, les symptômes de la tularémie pulmonaire ne sont pas spécifiques de cette pathologie, qui est souvent mal identifiée, notamment dans les régions où les cas naturels de tularémie sont rares. Le traitement généralement donné à des personnes présentant une fièvre inexpliquée est basé sur des antibiotiques de la famille des β­lactamines, telle que la pénicilline. Cependant, F. tularensis étant naturellement résistante à cette famille d’antibiotique, un tel traitement n’a aucun effet [56, 57].
Par ailleurs, l’efficacité de ces traitements repose sur l’hypothèse d’une infection par une souche sensible à ces antibiotiques. Bien qu’aucune souche de F. tularensis n’ait acquis naturellement de résistance aux antibiotiques, en cas d’épidémie d’origine intentionnelle, l’utilisation d’une souche résistante est à envisager.
Pour faire face à cette éventualité, de nouveaux traitements anti­infectieux sont actuellement en cours d’étude. De nouveaux antibiotiques ont montré des effets prometteurs sur plusieurs souches de F. tularensis, ainsi que de nouvelles formulations d’antibiotiques existants afin d’améliorer leur pénétration dans les tissus et les cellules. En parallèle, d’autres approches thérapeutiques sont en cours d’investigation, notamment l’immunomodulation mais ce sujet sera discuté dans le paragraphe III­B [57].
Depuis le début des années 2000, un intérêt grandissant pour F. tularensis, notamment dans le cadre de programmes de défense contre les armes biologiques, a contribué à une meilleure connaissance de cette bactérie et des relations hôtes­pathogènes qui s’établissent lors d’une infection. Ces avancées devraient permettre, à terme, de développer des moyens de lutte efficace contre la tularémie pulmonaire, forme la plus étudiée à l’heure actuelle car la plus susceptible d’être provoquée par une attaque biologique.

Table des matières

Chapitre 1 Introduction
I Francisella tularensis et la tularémie
A) Historique
B) Le genre Francisella
1) F. tularensis subsp tularensis, holarctica et mediasiatica
2) F. tularensis subsp. novicida
C) Epidémiologie
1) Répartition géographique
2) Réservoirs naturels
D) Modes d’infection et formes de tularémie associées
1) La tularémie ulcéroganglionnaire
2) La tularémie pulmonaire
3) Autres formes de tularémie
E) F. tularensis : une arme biologique potentielle
1) Les armes biologiques : histoire et contexte actuel
2) Caractéristiques et classement des armes biologiques
3) F. tularensis : une longue histoire en tant qu’arme biologique
F) Les approches thérapeutiques actuelles
1) Développement d’un vaccin contre la tularémie
a) La souche LVS
b) La recherche de nouveaux vaccins contre la tularémie
2) L’antibiothérapie contre la tularémie
a) Les antibiotiques recommandés
b) Les limites de l’antibiothérapie
II Tularémie pulmonaire : cycle infectieux et réponse immunitaire
A) Cycle infectieux : des poumons à l’infection systémique
B) Réponse immunitaire innée à Francisella
1) Interaction de Francisella avec les TLR
2) Phagocytose et cycle intracellulaire dans les macrophages
a) Les récepteurs d’entrée
b) Le devenir du phagosome conditionné par la voie d’entrée
c) Résistance dans le phagosome
d) Croissance cytosolique et mort cellulaire
3) Réponse inflammatoire et sepsis
a) L’infection systémique et le déclenchement de la réponse inflammatoire
b) Le rôle ambigu des neutrophiles dans la pathologie
III – Thérapies ciblant l’hôte
A) Différentes stratégies thérapeutiques
1) Immunostimulation
2) Immunomodulation
a) Les glucocorticoïdes
b) Les statines
c) Les macrolides : antibiotiques antiinflammatoires
d) Les antiinflammatoires nonstéroïdiens
e) Une nouvelle classe de composés antiinflammatoires : les mannodendrimères
i) Le ManLAM : structure et propriétés antiinflammatoires
ii) DCSIGN et ses homologues murins
iii) Les mannodendrimères : analogues fonctionnels du ManLAM
B) Cibler l’hôte pour traiter la tularémie pulmonaire
IV Présentation des travaux
Chapitre 2 – Résultats et discussion
I – Evaluation du M3T in vitro dans deux modèles cellulaires : les macrophages et les cellules dendritiques infectés par F. novicida
A) Mise au point d’un modèle d’infection des cellules THP1 par F. novicida
1) Croissance intracelullaire
2) Caractérisation de la réponse inflammatoire
a) Cinétique de la réponse et choix des paramètres d’infection (temps, MOI)
i) Cinétique de réponse et choix de la durée d’infection
ii) Choix de la MOI
b) PRR impliqués dans l’activation des cellules THP1 par F. novicida
B) Evaluation de l’effet du mannodendrimère 3T sur la réponse inflammatoire induite par F. novicida dans les cellules THP1
1) Effet du M3T sur la réponse induite par F. novicida
2) Etude mécanistique de l’effet du M3T
a) Effet du M3T sur la viabilité de F. novicida
b) M3T : inhibiteur compétitif pour l’internalisation de F. novicida ?
i) DCSIGN : un récepteur de F. novicida?
ii) Effet du M3T sur l’internalisation de F. novicida
c) M3T : antagoniste de TLR2 ?
d) Inhibition de la voie de signalisation induite par TLR2
i) Inhibition de la signalisation induite par des ligands de TLR2
ii) Rôle de DCSIGN
3) Conclusion
C) Evaluation de l’effet antiinflammatoire du mannodendrimère 3T in vitro dans des cellules primaires
a) Les cellules dendritiques humaines dérivées de monocytes
b) Les cellules dendritiques murines dérivées de moelle osseuse
II Evaluation du potentiel thérapeutique du M3T in vivo
A) Mise au point du modèle d’infection pulmonaire
1) Ethique : détermination d’un point limite
2) Détermination de la dose d’infection
3) Mise au point d’un traitement antibiotique sousoptimal
a) Ciprofloxacine
b) Gentamicine
B) Evaluation du M3T
1) Effet du M3T sur la survie et implication de SIGNR1
a) Effet sur la survie
b) Rôle du récepteur SIGNR1
i) Rôle des récepteurs SIGNR1 et SIGNR3 dans la pathologie
ii) Rôle du récepteur SIGNR1 dans l’inhibition de la réponse inflammatoire par le M3T
2) Effet du M3T sur la charge bactérienne
3) Effet du M3T sur la réponse inflammatoire
a) Production de cytokines dans les poumons
b) Recrutement cellulaire dans les poumons
i) BAL
ii) Tissu pulmonaire
c) Effet du M3T sur la pathologie
Chapitre 3 – Conclusions et perspectives
Chapitre 4 – Matériel et méthodes
IExpériences in vitro
A) Microbiologie
1) Cultures de F. novicida
2) Extraction des lipoprotéines de F. novicida
3) Test de viabilité des bactéries
4) Test de liaison de F. novicida à DCSIGNFc
B) Biologie cellulaire
1) Lignées cellulaires
2) Cellules dendritiques murines dérivées de moelle osseuse (BMDC)
3) Cellules dendritiques dérivées de monocytes
4) Evaluation de la réponse inflammatoire
a) Infection, stimulation et traitement
b) Mesure de l’activation de NFκB et dosage de cytokines
c) Mesure de l’expression des marqueurs d’activation par cytométrie en flux
5) Mesure de la croissance intracellulaire de F. novicida
II Expérimentation animale
A) Infection intranasale
B) Administration du M3T et de la gentamicine
C) Evaluation de la charge bactérienne et de la réponse inflammatoire
1) Charge bactérienne
2) Immunomonitoring
3) Histologie
Annexe
– Article : Identification par spectrométrie de masse sur bactéries entières d’une modification de la structure du lipide A de Francisella novicida en réponse à un stress acide
Bibliographie

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