Depuis quelques années, l’évolution des inégalités sociales dans le monde a accentué le niveau de paupérisation des populations surtout dans les pays en développements(PED). Les agences de développement commencent à repenser sérieusement certains aspects de leur politique d’aide au développement. Le thème de microfinance renvoie à plusieurs problématiques qui peuvent être à la fois historique, contextuelle, sociologique et économique (SOULAMA, 2005). De nombreux travaux ont été réalisés pour mettre en évidence le rôle de la microfinance dans l’économie des pays. Ceci afin d’identifier la relation qui existe entre la microfinance et le développement économique d’une nation en prenant bien sûr en compte les modifications macro financières liées à la globalisation , notamment dans les PED où les politiques économiques et sociales mise en œuvre n’ont pas permis d’améliorer de manière significative les conditions de vie des populations les plus démunies. La microfinance semble aujourd’hui un rempart contre les maux auxquels font face ces PED. Cependant, l’un des principaux obstacles à une participation accrue des plus défavorisés au développement économique dans les pays sud est leur difficulté à accéder à des ressources financières. La majorité des populations du sud, en tout cas Madagascar, n’intéresse pas le secteur bancaire classique. La microfinance s’est développée en tant qu’approche de développement économique et s’intéresse spécifiquement aux populations à faible revenu dans les pays en développement. Le manque d’emploi, la pauvreté grandissante dans la plupart des pays en développement, l’absence apparente d’efficacité des pratiques traditionnelles d’aide au développement, imposent une réallocation des budgets disponibles et un changement important de stratégie d’attitude des intervenants. A cet égard, le secteur de microfinance, en tant qu’outil d’émancipation économique et sociale, représente un champ d’intervention intéressant. Ceci, en vertu de ses capacités de création d’emplois et de revenus, de l’ampleur qu’il prend dans la plupart des pays en développement, ainsi que par la nouvelle dimension plus équitable qu’il apporte en matière d’aide au développement. Les microfinances à Madagascar se propagent à une vitesse incroyable depuis l’année 2000.
Les approches théoriques concernant la microfinance
L’Europe est considérée comme le foyer des institutions financières dans le monde. Les banques classiques dominaient le marché monétaire jusqu’au XIIIème siècle et elles étaient seulement en disposition des riches. Cette première partie est focalisée sur l’histoire des microfinances mondiales.
Genèse de la microfinance
La microfinance a déjà existé depuis longtemps et c’est alors que sa définition, ses fonctions, ses structures ses caractéristiques et ses objectifs qui ont évolué. En terme claire, elle est classée comme l’ensemble des dispositifs permettant d’offrir des crédits de faible montant et de faciliter l’épargne. L’idée apparaissait en voulant aider des familles pauvres et les plus démunis afin de les permettre à conduire des activités productives (MAGALIHYA, 2012) .
La microfinance avant 1970
En 1720, Jonathan Swift avait mis en place un simple système de prêts sans collatéral pour subsister des artisans et les pauvres en Europe. Il prête des petites sommes de 5 à 10 livres remboursables par 2 shillings et sans intérêts chaque semaine. Cette forme de microcrédit était devenue comme une inspiration surtout en Grande Bretagne, USBEK notait que : « Sans le savoir, Swift lance ce qui sera au Royaume Uni l’un des modes d’emprunts les plus populaires des XVIIIème et XIXème siècles ».
En 1850 une société coopérative d’épargne et de crédit était créée par Friedrich Welhelm Raiffeisen en Allemagne. Ses fonctions se limitaient aux services d’épargne aux populations ouvrières qui n’étaient pas dans le cadre des banques classiques. Cette coopérative facilitait l’épargne pour éviter certains accidents et anticiper des usages postérieurs ou des événements imprévus. Il avait su les mauvaises conséquences de l’usure dans le monde des paysans et cherche un système de financement agricole à taux raisonnables. Puis en 1925, il créait une coopérative de crédit. Elle s’amplifie et s’étend en Amérique du Nord puis du Sud après la deuxième guerre mondiale. Il se focalise plutôt sur le service épargne mais peu de service crédit.
La microfinance après l’arrivée de Grameen Bank en 1970
Le plus grand événement arrivait en 1970. »Grameen Bank » était fondée avec réussite en Bangladesh. C’est l’œuvre de Mohammad Yunus qui est considéré comme le père fondateur de la microfinance. Cette période marque le début de l’essor de la microfinance. Il était témoin des récoltes désastreuses et la faim qui poussaient les agriculteurs à emprunter aux usuriers. Ces derniers n’acceptent des prêts qu’avec des hypothèques. C’est là que le travail d’Yunus avait pris ses initiatives. Cette banque se pencherait plutôt au microcrédit pour donner un coup de pouce aux pauvres vers le développement. C’est un moyen de créer pour les paysans leurs propres emplois. Elle (Grameen Bank) possède plus de 7,34 millions d’emprunteurs en 2007 qui est presque le double de ceux de 2003 (ACADEMIC). Elle applique un taux de remboursement très élevé : 95%(ESTELLE, 2009).
Cet exploit a stimulé le développement des institutions de microfinance dans le monde et elle a pris des diverses formes, de statut juridique et fonctions différentes. Certaines microfinances ont commencé leurs activités en prétendant être des ONG. Elles ont beaucoup évolué et développé au cours des trente dernières années mais avec le temps aussi, des problèmes apparaissaient. Dans les années 90, les microfinances sont appuyées sur des ressources gratuites ou quasi gratuites.
Cet instrument (microfinances) est perçu depuis les dernières armées comme capable de réussir mieux là où les stratégies de développement de type «top-down» ont échoué. La stratégie » Top Down « , également connue sous l’appellation de » méthode descendante « , est un mode de gestion qui consiste à établir dans un premier temps une analyse macro-économique : PIB, cours des devises, balances commerciales etc. (IREGUI, 2010). Elle se focalise essentiellement sur les mouvements économiques les plus importants des pays et des régions, puis dans un second temps, par l’identification des secteurs d’activité de ces zones en ciblant précisément ceux qui bénéficient des plus forts potentiels boursiers. Une fois cette étude de fond réalisée, l’investisseur poursuit sa stratégie en affinant son analyse par la sélection d’industries et de sociétés jouissant d’une conjoncture économique dont les perspectives d’essor seront propices au rendement d’un titre. L’échec de cette stratégie était en faveur des institutions de microfinances. Cet espoir est également alimenté par les succès indéniables de certains programmes de microcrédit dont la Grarneen Bank est l’exemple le plus probant ainsi que par la nature du microcrédit qui, par définition, accorde une place centrale au privé. Cet aspect constitutif des microcrédits cadre tout à fait avec les orientations que les institutions multilatérales et les organisations bilatérales spécialisées dans le développement tentent de dormir aux plus récentes stratégies de développement (politiques orientées vers le marché).
Quant aux Africains, la coopérative d’épargne de crédit est apparue en milieu rural au Ghana pour la première fois en 1956 puis au Togo en 1969. Elle débutait par des organisations des paysans sous l’appui des ONG, à titre d’exemple le Centre internationale de développement et de Recherche Canada et France.
La permission des octrois de crédit vers la commercialisation en 2000 donne aux microfinances une bonne réputation. Les IMF ou Institutions des microfinances sont devenus lucratifs. Et puis l’année 2005 a été choisie comme année international de microcrédit. La microfinance élargit leurs champs d’exercice. Elle ne se contente plus à offrir des sévices purement financière (dépôts et crédits), d’autres produits comme l’assurance, le transfert d’argent (mobile banking) sont déjà disponible surtout pour satisfaire les urbaines d’autant que les ruraux.
Introduction |