Les antécédents et les pathologies obstétricales des parturientes

Age maternel

Les femmes âgées de moins de 25 ans étaient les plus exposées à l’épisiotomie avec 76,47% des cas. Et 19,38% des parturientes étaient comprises entre 25 ans et 35 ans. Celles qui avaient plus de 35 ans étaient de 3,68% des cas.
L’épisiotomie était surtout pratiquée chez les jeunes femmes.
L’étude faite au CHU-GOB par Ramamison [8] en 2001 retrouvait que 62,37% des épisiotomies étaient pratiquées chez les moins de 25 ans et que 33,38% des femmes avaient 25 ans à 35 ans. Et celles qui avaient plus de 35 ans ne représentaient que 4,70%.
Si nous notons une croissance du taux d’épisiotomies chez les moins de 25 ans, la diminution de l’âge des premières grossesses y est impliqué. Notons que la fréquence de l’épisiotomie est différente selon les écoles et les praticiens.
Ceux-ci confirment que le jeune âge est un facteur étiologique de l’épisiotomie.
Concernant la déchirure périnéale, dans notre étude 59,65% des femmes avaient moins de 25 ans. Et 31,58% des femmes étaient comprises entre 25 ans et 35 ans. Les femmes âgées de moins de 25 ans étaient donc les plus exposées.
L’étude réalisée par Rakotondrainibe à Toamasina en 2003 [5] avait montré qu’un taux de 30,49% des déchirures périnéales survenait chez les moins de 25 ans et 66,10 % des femmes avaient entre 25 ans et 29 ans. Cette étude montrait également que seulement 3,4% des plus de 30 ans avaient une déchirure périnéale.
Dans notre étude, les déchirures périnéales survenaient plus chez les moins de 25ans.
A Brazzaville selon l’étude menée par Gandzien en 2003 [4], les femmes âgées de 15 ans à 20 ans avaient eu plus de déchirures périnéales. Les femmes moins de 25 ans représentaient 62% des cas et 36% ont entre 25 ans et 35 ans contre 2% pour les plus de 35ans. Leur résultat était assez proche du notre.
Le jeune âge était aussi un facteur de risque à la déchirure périnéale.
En tout, dans notre étude et dans les littératures, l’épisiotomie était indiquée chez les femmes de jeunes âges. Les déchirures périnéales survenaient plus chez les femmes dont l’âge était inférieur à 25 ans.
Ce résultat pourrait s’expliquer par la forte tonicité du périnée chez les femmes jeunes.

La parité

Notre étude avait permis de déterminer que l’épisiotomie a été pratiquée à 72 ,79% chez les primipares. Les paucipares représentaient 23,53% des cas. Et les multipares représentaient 3,68 % des cas.
L’étude faite par Ramamison en 2001 [8] avait retrouvé que 52,95% des épisiotomies étaient pratiquées chez les primipares, 31,10% chez les paucipares et 15,92% chez les multipares.
L’étude de Fanjanirinaniaina en 2000 [6] au centre hospitalier du district (CHD) d’Itaosy rapportait un taux de 72,95% pour les primipares, 22,55% pour les paucipares et 4,5% pour les multipares.
En France, Vendittelli et ses collaborateurs de 2002 à 2003 [40] retrouvaient un taux d’épisiotomies à 68% chez les primipares et contre 31% chez les multipares.
Les résultats de ces études sont comparables aux notre. Elles nous permettent de classer la primiparité comme un facteur de risque à l’épisiotomie car elle était généralement pratiquée chez les primipares.
Concernant les déchirures périnéales, 67,79% survenaient chez les primipares, 24,13% chez les paucipares et 8,62% chez les multipares.
L’étude faite par Razafimahefa au CHU-GOB en 2001 [7] avait observé que 58,33% des déchirures périnéales survenaient chez les primipares, 33,33% chez les paucipares et 5,55% étaient survenues chez les multipares.
Une étude faite par Rakotondrainibe en 2003 [5] avait montré que 61,01% des déchirures périnéales survenaient chez les primipares, 25,42% chez les paucipares et 13,55% chez les multipares.
A Brazzaville, le taux des déchirures périnéales, selon l’étude de Gandzien [4] était de 40% chez les primipares, 50% chez les paucipares et 10% chez les multipares.
La primiparité est aussi donc un facteur de risque à la déchirure périnéale.
Toutes fois, même si la primiparité est un facteur de risque de l’épisiotomie et de déchirures périnéales, il n’est pas recommander de pratiquer systématiquement l’épisiotomie chez les primipares [4, 6, 10,38].
Le lien entre le jeune âge et la primiparité étant élevé, ces deux paramètres ne sont pas des indications systématiques à l’épisiotomie mais plutôt un facteur prédictif de déchirures périnéales. Il revient au bon sens de l’accoucheur de déterminer si une épisiotomie doit-être effectuée ou non.
La question qui se pose est encore de définir un taux des épisiotomies afin de réduire les déchirures périnéales mais en prenant comptent des complications et inconforts qu’elles entrainent.
Pour l’épisiotomie le taux de pratique en cas de toxémie gravidique était de 4,41%. Ce taux était de 0,73% pour l’épisiotomie antérieure.
Une étude faite par Andriamiradomanantsoa à Antsirabe en 2007 avait trouvé un taux d’épisiotomie à 18,34% par rapport à la lésion antérieure du périnée [41]. Pour la déchirure périnéale, le taux au cours de notre étude était de 8,77% pour la toxémie gravidique et 3,50% pour une déchirure antérieure du périnée. Ainsi nous pouvons en déduire que la fréquence de l’épisiotomie et de la déchirure périnéale est différente selon les centres et les praticiens. Elle ne dépend pas autant des antécédents maternels. Une raison peut-être que ses paramètres n’ont pas été retrouvés dans bon nombre de littérature.

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La situation matrimoniale

Dans notre étude 47% des cas de l’épisiotomie étaient mariés contre 53% descélibataires. Les célibataires ont été plus exposées à l’épisiotomie.
L’étude de Ramamison en 2001 [8] a observé un taux de 88,77% chez les mariées contre 11,22% pour les célibataires.
Pour la déchirure périnéale, le taux pour les mariées est de 49% et 51% pour les célibataires.
Ceux-ci nous permettent de poser une hypothèse si le rapport sexuel aurait un rôle dans l’assouplissement du périnée.

Selon la CPN

Par rapport à la CPN, tant pour l’épisiotomie que pour les déchirures périnéales, le taux par rapport au cas est voisin de 20% pour ceux qui n’avaient fait que deux ou moins de CPN. Bien que 53,68% des femmes faisaient la CPN, l’épisiotomie était indiquée. La CPN permettait donc de bien gérer l’accouchement.
Il devrait convenir aux personnels sanitaires de :
– Donner une large information par la communication pour le chargement de comportement (C.C.C) aux mères et aux femmes en âge de procréer. En matière d’obstétrique, les conseils sur les grossesses à risque ou non et la prévention des facteurs pouvant influencés sa bonne évolution sont primordiales.
– Préparer psychologiquement la femme à l’accouchement,
– Motiver et encourager les femmes enceintes à suivre régulièrement les consultations prénatales périodiques pour mener à terme la grossesse. Ceci reste un rôle important du personnel sanitaire surtout en matière de Maternité tenant compte de l’âge, de la parité, la présentation, les antécédents et les examens de la parturiente. La surveillance dès le début et l’évolution de la grossesse des femmes permettent de pouvoir dépister à temps les grossesses à risque et diagnostiquer les maladies qui peuvent influencer cette grossesse.
Il est un devoir pour les femmes de :
– Suivre des consultations prénatales régulières au cours de leur grossesse et de venir consulter au centre hospitalier au moindre souci. La consultation prénatale régulière est nécessaire pour une bonne prise en charge de l’accouchement.
– Venir accoucher dans une formation sanitaire.
– Faire le planning familial car ceci est bénéfique aussi bien pour la santé que pour une meilleur mode de vie.

Poids de naissance des nouveau-nés et lésions périnéales

Par rapport au poids de naissance du nouveau-né, les femmes dont le poids de naissance de leurs nouveau-nés était moins de 2500 g étaient moins exposées à l’épisiotomie (5,14%). Celles ayant eu un enfant avec un poids compris entre 2500 g et 3500 g étaient les plus exposées avec un taux de 78,68%. Celles qui avaient plus de 3500 g représentaient 16,18% des cas. Les femmes ayant un nouveau-né plus de 3500 g seraient logiquement plus exposées à l’épisiotomie mais les chiffres nous montrent qu’une épisiotomie est fréquemment faite pour prévenir les déchirures périnéales chez les femmes ayant un nouveau-né de 2500g à 3500g.
D’après Ramamison en 2001 [8] dans le même centre, 4,64% des femmes ayant un nouveau-né moins de 2500 g étaient exposées à l’épisiotomie. Les poids de naissance supérieurs à 2500 g représentaient 95,35% des cas.
En France, l’étude faite par F. Vendittelli et ses collaborateurs en 2006 [39] avait trouvé que 6,61% des cas avaient des nouveau-nés dont le poids de naissance était inférieur à 2500 g. Celles avec un poids de naissance compris entre 2500 g et 4000 g représentaient 88,38% des cas. Ceux qui avaient un poids supérieur à 4000 g représentaient 4,49%.
Dans la littérature comme dans notre étude, les plus exposées à l’épisiotomie étaient celles qui avaient un poids de naissance compris entre 2500 g et 3500g.
Dans les études françaises [39- 42], les plus de 4000 g ne représentaient pas plus de 7% des cas.
La protection du périnée joue un rôle important au cours de l’accouchement car le volume fœtal étire le périnée.
Concernant les déchirures périnéales dans notre centre d’étude, 7,69% des cas étaient survenus chez les femmes dont le poids de naissance du nouveau-né était inférieur à 2500 g.
Au cours de l’accouchement des prématurés ou des hypotrophes dont le poids était généralement moins de 2500 g, l’expulsion était rapide, empêchant une bonne protection du périnée et favorisant ainsi la survenue d’une déchirure périnéale.
Les femmes dont le poids du nouveau-né étaient comprises entre 2500 g et 3500 g représentaient 68,32% des cas et que 5,77% avaient plus de 3500 g. Ces résultats étaient relativement proportionnels à ceux de l’épisiotomie.
L’étude de Razafimahefa en 2001 [7] nous rapporte le même résultat.
Dans l’étude faite par Rakotondrainibe [5], 16,10% des femmes atteintes de déchirures périnéales avaient un poids de nouveau-né inférieur à 2500g. Celles qui avaient un nouveau-né dont le poids de naissance était compris entre 2500 g à 3500 g étaient représentées par 25,42% des cas et 58,47% des cas étaient supérieurs à 3500 g.
Dans cette étude, les déchirures périnéales surviennent plus chez les femmes dont le poids du nouveau-né était supérieur à 3500 g.

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