Les anaphoriques verbaux

Les anaphoriques verbaux

. L’imparfait anaphorique méronymique

L’anaphoricité de l’imparfait semble communément admise1 ; elle s’applique à la conversation, c’est-à-dire à l’interaction orale où deux interlocuteurs sont présents dans une situation d’énonciation et elle s’applique aussi sur les textes littéraires, pour la raison suivante : Que l’imparfait, désormais (IMP), est « un temps qui n’a pas d’autonomie référentielle, il réfère à un moment qu’il n’identifie pas lui-même et renvoie à une entité temporelle du passé déjà introduite dans le contexte ou accessible dans la situation extra-linguistique ».2 Selon Berthonneau et Kleiber, l’(IMP) est un temps qui exprime la « coréférence globale », puisqu’on considère « l’événement à l’imparfait comme faisant partie d’une situation complexe », c’est ce qui fait de l’(IMP) un temps anaphorique méronymique. Prenons l’exemple suivant 3 : (117)Jean se réveilla à 8heures. Il dormait bien. Il bien dormir fait partie d’une situation complexe du type dormir+se réveiller, l’imparfait dormait traduit une partie de cette situation complexe. L’imparfait peut être précédé d’un antécédent explicite, c’est-à-dire que l’intervalle temporel est donné par celui d’une expression temporelle au passé mentionnée dans le cotexte antérieur. L’antécédent peut être constitué par : -Un prédicat d’événement au passé qui constitue le noyau d’une phrase antérieure comme dans (118) Paul entra. Marie faisait la vaisselle. où l’antécédent temporel de la phrase à l’imparfait est l’événement Paul entra, en effet, le rapport entre les deux faits dans la P1 et P2 implique que Paul s’est déplacé vers « une situation » où il a perçu1 Marie entrain de laver la vaisselle.  Laver la vaisselle fait donc partie d’une situation plus « complexe » dans laquelle se trouve Marie. Dans un énoncé comme : (119) Paul entra. Marie faisait la vaisselle.

Elle écoutait de la musique et elle chantait. Nous avons affaire à plus d’informations en rapport avec cette situation « complexe » dans laquelle se trouve Marie : Laver la vaisselle, écouter de la musique, chanter, etc. Ainsi, l’(IMP) lavait, écoutait, chanter contribue à décrire certains aspects d’une situation englobante dans laquelle se trouve Marie, d’où sa référence à une partie d’un tout. Pour mieux illustrer le cas de l’imparfait méronymique avec un antécédent explicite ayant la forme d’une phrase à prédicat dans le passé, nous prenons la séquence suivante : (120) Le Capitaine s’arrêta et regarda. La rue sentait l’égout, le poisson, la fumée, mais il s’y mêlait aussi d’autres odeurs, celles du pain, du linge qu’on repassait, une odeur de résine. GUILLOUX Louis, Le Sang noir, 1935, p. 83 Dans P1, les prédicats d’action s’arrêter et regarder constituent des antécédents pour l’(IMP) sentait, se mêlait, repassait dans P2. Ces différents imparfaits contribuent chacun à décrire une partie de l’environnement complexe dans lequel se trouve le personnage, ce qui confère à l’imparfait une valeur méronymique. L’antécédent peut être aussi une proposition subordonnée temporelle dont le prédicat est dans un temps du passé. (121)Quand Paul entra, Marie faisait la vaisselle. 2 -Un adverbial temporel à noyau nominal en position frontale.

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L’imparfait sans antécédent

L’imparfait anaphorique se prête à l’effacement de l’antécédent. En effet, il peut être dépourvu d’antécédent temporel explicite, mais, on peut toujours récupérer par inférence un intervalle temporel soit dans le texte, soit dans la situation énonciative.1 C’est cette configuration de l’imparfait sans antécédent qui nous intéresse dans le cadre de ce travail parce qu’il présente un cas d’anaphore méronymique avec ellipse ou d’anaphore méronymique « inférentielle », selon l’expression de Kleiber.2 Les séquences ci-dessous présentent des cas d’(IMP) qui n’a pas d’antécédent. En effet, il figure au début de la séquence et le lecteur ne dispose d’aucune information au sujet du son point de référence. Il s’agit d’un type particulier d’IMP que Vogeleer3 appelle l’IMP perceptuel, il fera l’objet de cette partie de notre travail vu qu’il peut avoir un antécédent « implicite » et il est de nature méronymique. Soient les énoncés suivants : (125) Il pleuvait, elle n’avait pas de parapluie, mais l’imperméable de Daldry pendait au portemanteau. Alice le passa sur ses épaules et ressortit.

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