Les anaphoriques à référence spatiale et relation de méronymie

Les anaphoriques à référence spatiale et relation de méronymie

La relation de méronymie dans les anaphores à référence spatiale conjugue à la fois partition (ou méronymie) et localisation spatiale. Ce type de relation est représenté dans le rapport « zone topologique/ objet physique » Deux types de noms peuvent avoir cette double référence : les NLI (Noms de localisation interne) et les N Comp (Noms de composantes fonctionnelles). Les travaux de Borillo1 sont d’un grand apport sur la question. Nous rappellerons les données qui nous semblent nécessaires pour l’étude de l’anaphore méronymique à référence spatiale dans ce qui suit :

Les NLI (Noms de localisation interne) / objet Les noms de localisation interne

NLI conjuguent cette double référence : i- à des « zones spatiales » ii- à des « parties d’objets » Des noms comme avant, dessus, haut, fond, intérieur, etc. réfèrent, en effet, à des parties d’objets pour préciser un site dans une relation de localisation. Selon Borillo, ces noms se distinguent par un ensemble de caractéristiques : i- Ils ont des limites floues. On ne peut pas dire exactement où commence et où finit la zone en question. On peut hésiter, en effet, sur la surface ou le volume que représente le haut d’une armoire ou le bas d’une montagne. ii- Ils réfèrent « à des parties d’objets qui ne peuvent pas avoir d’existence en dehors de l’objet auquel elles doivent leur configuration et leur disposition spatiale. [et] normalement, ces parties ne peuvent donc pas en être détachées sans perdre leur spécificité ».

Les N comp / objet

La relation « composante fonctionnelle »2 comme relation de partie-tout, dite aussi « d’appartenance » ou « d’inclusion », est généralement considérée comme prototypique de la relation de méronymie. Elle « s’établit entre un objet concret matériel pris dans sa totalité et les parties qui le constituent, d’où les termes de constituants ou de composantes »1 Nous les évoquerons ici parce qu’ils réfèrent à des « composantes segmentales »2 et renvoient à des parties de touts. Suite à Cruse, Borillo3 relève trois grandes caractéristiques attribuées aux composantes d’objet qui sont les suivantes : 

LIRE AUSSI :  Le système ternaire U-O-Zr

Autonomie par rapport à l’objet dans sa totalité 

Beaucoup de composantes sont perçues comme existant en propre, même lorsqu’elles ne sont pas naturellement séparables. Et l’on peut voir une manifestation de cette autonomie dans le fait que l’on peut traiter une composante en tant que catégorie et non pas uniquement comme une partie individualisée d’un objet. Ceci en utilisant la structure syntaxique sans déterminant [Dét N comp de objet], comme cela se manifeste dans les exemples suivants où manche et cheminée ne réfèrent pas à des parties d’objets bien délimités mais à des catégories. Il est raide comme un manche de [0] pioche. Cela ressemble à une cheminée d’ [0] usine.

Délimitation non arbitraire

Les composantes ont généralement des frontières assez nettes. (sans parler des cas où la partie est articulée ou amovible (couvercle, porte, tiroir…), très souvent on peut tracer leurs limites.

Fonction plus ou moins bien déterminée

« Une partie est considérée comme une « bonne » composante si elle est à la fois saillante du point de vue de la perception et significative sur le plan fonctionnel.» 4 Un livre a généralement une couverture. Une fleur a des pétales, etc. 

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *