DEFINITION
Sous le terme d’«algues» sont regroupés des organismes végétaux extrêmement variés tant par la taille et la forme que par la structure cellulaire, mais qui possèdent presque tous de la chlorophylle et vivent en milieu aquatique ou très humide [http:// fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/so/so1689]
CARACTERISTIQUES PRINCIPALES DES PHEOPHYCEES
Les algues brunes sont apparues et se sont développées, il y a 1,3 milliard d’années, presque en même temps que les végétaux verts [PEREZ, 1997].
Les algues brunes ou Phéophycées, ont une structure de base composée de cellules eucaryotes avec un noyau bien individualisé pourvu d’une membrane nucléaire [MARGULIS, 1985].
Les plastes sont composés de sacs groupés en triade et sont entourés de trois membranes contrairement aux algues rouges et bleues.
Dans le groupe des algues brunes nous distinguons à la fois :
– des espèces filamenteuses microscopiques formées de plusieurs cellules,
– des algues benthiques de grandes dimensions pouvant atteindre 150 m de long telles que les espèces appartenant aux genres Laminaria, Macrocystis et Pelagophycus.
Les algues brunes benthiques, comme tous les thallophytes se caractérisent par l’absence de vascularisation et de différenciation tissulaire. Cependant, le thalle peut montrer des caractères morphologiques qui rapprochent l’algue des plantes supérieures. Ainsi, l’appareil végétatif peut paraître organisé en tige comme c’est le cas chez Durvillea, en racine chez Undaria , en feuilles chez Sargassum et présenter des nervures dans les genres Dictyopteris et Alaria.
La zone de croissance chez les Macrocystis se trouve au sommet et est médiane chez les Laminaria. Les aires de stockage chez les Cystoseira sont les tophules. Les flotteurs sont remplis d’azote comme chez Ascophyllum, Fucus, Macrocystis et dressent les plantes vers la lumière. On note la présence d’organes spécialisés dans la reproduction : réceptacles de Fucus, d’Himanthalia et de Pelvetia ; les sporocystes des Macrocystis [CLAYTON, 1989 ; GAYRAL, 1986 ; PEREZ, 1997].
La reproduction de ces algues se fait dans le groupe par des éléments disposant de deux flagelles latéraux, l’un pointé dans le sens du déplacement, l’autre dirigé vers l’arrière et servant de propulseur [CHADEFAUD, 1974] (voir figure).
Les algues brunes contiennent des chromatophores se caractérisant par la prédominance de pigments brun-jaune . Les plus abondants sont la xanthophylle, la fucoxanthine qui masque la chlorophylle a et c, le ß-carotène et les autres pigments [NISIZAWA, 1975 ; PEREZ, 1997]
La fucoxanthine et la xanthophylle donnent à ces espèces une coloration située entre le jaune paille des Bifurcaria qui s’établissent toujours le long des côtes battues, et le marron foncé des vieilles lames de Laminaria hyperborea vivant par 25 m de profondeur. Il existe des teintes encore plus sombres comme celles des Ralfsia verrucosa qui tapissent d’auréoles noires, semblables à des tâches d’hydrocarbures, les rochers marquant le haut de l’estran. C’est cet ensemble qui a reçu le nom des algues brunes ou chrysobiontes (chrysophytes ou chromophytes) [GAYRAL, 1986].
Les algues brunes ont une membrane cellulaire ne contenant pratiquement pas de cellulose, mais comportant généralement de la fucoïdine ou de l’acide alginique, caractéristiques des algues brunes.
La photosynthèse conduit à la production d’un polymère du glucose, la Laminarine, se trouvant à l’extérieur du plaste, d’un stérol (fucostérol) et, de nombreux lipides.[NISIZAWA, 1975 ; PEREZ, 1971 ; MOTTE, 1971]
CLASSIFICATION
L’embranchement des Phéophytes ou algues brunes comprend une seule classe, les Phéophycées, subdivisée en trois sous classe :
– les Isogénératées où les gamétophytes sont semblables aux sporophytes,
– les Hétérogénératées où les gamétophytes sont différents du sporophyte, et réduit à un petit prothalle,
– les Cyclosporées à thalle diploïdes, oogame, sans alternance de génération (monogénétique opposé aux deux premières séries digénétiques) [BOURELLY, 1968 ; GAYRAL, 1958].
LES DIFFERENTES ESPECES D’ALGUES BRUNES RECENCEES DANS LE MONDE
La classe des Phéophycées comprend environ 1500 à 2000 espèces réparties dans 265 genres. La plupart des Phéophycées sont marines et vivent fixées aux rochers qui bordent la côte.
On trouve les Phéophycées de grande taille autour des côtes atlantiques Nord et Pacifique Nord, en abondance, à la fois dans la zone intertidale, avec une ceinture de Fucus et plus en profondeur, des forêts de Laminaria. Les lits d’algues géantes de genres Macrocystis et Nereocystis croissent submergées dans les côtes Pacifique d’Amérique du Nord, pouvant atteindre de 30 à 60 m de long et même plus.
Les espèces d’algues brunes recensées sur les côtes atlantiques du Sénégal
La classe des Phéophycées est représentée au Sénégal par 9 familles réparties dans 6 ordres. Le nombre de genres connu est de 19. BODIAN (2000) signale la présence de prés de 260 espèces d’algues marines parmi lesquelles 43 espèces d’algues brunes (voir liste ci-dessous). Toutes les espèces ayant au moins un astérisque ont été récoltées au cours des études menées par BODIAN (2000). Les deux astérisques signifient que l’ espèce ne figure pas dans la liste de HARPER et GARBARY (1997).
La culture des algues brunes a été introduite avec la demande croissante des alginophytes, qui dépasse les possibilités de cueillettes sur les peuplements naturels. Ainsi de 1992 à 1993, l’aquaculture des phéophycées dans le monde a augmenté de 17% passant d’une récolte de 3 535 321 tonnes à 4 259 421 tonnes en frais. Selon la FAO, la progression s’est intensifiée en 1994 atteignant 21,8% pour les végétaux bruns c’est à dire 5 190 000 tonnes.
Selon McHUGH (2002), 1 000 000 tonnes en poids sec d’algues cultivées de nos jours donnent après extraction 55 000 tonnes d’hydrocolloïdes. Ce qui correspond à 585 000 000 $ US dont 213 000 000 $ US reviennent à la production d’alginate extraite des algues brunes.
La récolte de Laminaria est estimée à 1 000 000 tonnes en poids sec. La plus part destinée à la consommation directe est vendue sous le nom de Kombu à 3 000 $ US par tonne de matière sèche contre 500 $ US par tonne pour le marché de l’alginate. Le commerce des 33 000 tonnes (poids sec) de Undaria vendue sous le nom de Wakamé pour l’alimentation humaine revient à 230 000 000 $ US.