Les aires urbaines de Nantes, Rennes, Tours et Aix‐Marseille

Comparaison des 4 aires urbaines

  Les aires urbaines de Nantes, Rennes, Tours et Aix‐Marseille ont été décortiquées une à une  en se focalisant sur l’étalement urbain, l’étalement économique et l’autorisation en locaux par EPCI.  Nous avons déjà pu nous rendre compte de similitudes et de différences entre ces 4 territoires. Bien  qu’il s’agisse de territoires ayant des poids démographique différents, chacun possède un modèle de  développement  propre.  Cette  partie  essaie  donc  de  mettre  en  lumière  quelles  sont  les  tendances  propres  à  chaque  territoire,  mais  tente  aussi  et  surtout  d’expliquer  les  raisons  de  tels  développements en les comparant les uns aux autres.

La figure 3531 ci‐dessus nous renseigne donc aussi sur l’état des lieux de l’urbanisation 2006.  Par  choix,  j’ai  décidé  de  ne  pas  faire  apparaitre  la  catégorie  que  j’avais  nommée  ‘divers’  dans  les  sections précédentes, à savoir l’urbanisation due principalement à un facteur autre que l’habitat et  l’activité économique. L’aire urbaine d’Aix‐Marseille est nettement plus urbanisée que les autres et  ne  joue  pas  dans  la  même  cour  avec  plus  de  572  km²  urbanisés,  dont  484  km²  dus  à  l’habitat  et  l’activité.  Nantes  tient  son  rang  de  deuxième  aire  urbaine  avec  345  km²  artificialisés.

La  première  petite surprise concerne la comparaison entre les aires urbaines de Rennes et de Tours. Bien que le  territoire breton possède 180 000 habitants de plus, soit 38% de plus que sa voisine tourangelle, la  tâche  urbaine  de  ces  deux  territoires  est  quasi‐identique.  En  effet,  avec  246  km²,  l’aire  urbaine  de  Rennes  ne  possède  que  15  km²  urbanisés  de  plus  que  Tours.  Pire  encore,  si  l’on  ne  considère  que  l’étalement  urbain  dû  à  l’habitat,  on  se  rend  compte  que  l’artificialisation  est  plus  importante  en  Indre‐et‐Loire  que  sur  le  territoire  d’Ille‐et‐Vilaine  (de  3  km²  exactement).

  Ce  phénomène  souligne donc l’importante densité relative de l’habitat dans l’aire urbaine de Rennes, ou à l’inverse, la sous‐ concentration  de  l’habitat  sur  l’aire  urbaine  tourangelle.  La  grande  différence  entre  ces  deux  territoire  concerne  l’artificialisation  économique,  ou  Rennes  y  possède  presque  deux  fois  plus  d’espaces que Tours.

  En moyenne, on constate que la part de l’activité dans l’urbanisation générale est faible, avec  un  poids  de  16,8%  contre  69,7%  pour  l’habitat.  Ainsi,  l’urbanisation  diverse  est  presque  autant  génératrice  d’étalement  urbain  que  l’ensemble  des  activités  économiques.  Sur  l’aire  urbaine  de  Tours, la part des espaces urbanisés économiques descend même à 12,7%. A Rennes, celui‐ci atteint  un pic à 22,2%. Il n’est que de 14,1% à Nantes mais atteint tout de même 17,8% à Marseille.

Ainsi, on s’aperçoit que l’aire urbaine de Rennes est la plus consommatrice d’espace depuis  les années 90. Ce constat est à la fois vrai concernant l’habitat et l’activité. 139 hectares d’habitat et  77 hectares d’activité sont consommés par an en 16 ans. C’est 2,4 fois supérieur à l’aire urbaine de  Tours  qui  est  pourtant  de  taille  comparable  en  ce  qui  concerne  la  tâche  urbaine.  Marseille  n’arrive  même  pas  en  deuxième  position  puisque  Nantes  génère  175  nouveaux  hectares  par  an  contre  163  hectares sur  l’aire urbaine de la capitale phocéenne. Cet écart entre les deux AU se fait seulement  sur  l’habitat  puisque  les  nouveau  espaces  dédiés  à  l’activité  sont  sensiblement  les  mêmes  (60  hectares  contre  59).

En  revanche  Tours  reste  beaucoup  moins  actif  que  les  3  précédentes  aires  urbaines.  Avec  85  nouveaux  hectares  artificialisés  par  an  dus  à  l’activité  et  à  l’habitat,  la  capitale  d’Indre‐et‐Loire ne fait pas le poids par rapport à ses ‘concurrentes’.   Mais le plus intéressant est la part de l’activité dans les nouveaux espaces consommés. Si la  moyenne  des  4  aires  urbaines  concernant  la  part  de  l’activité  n’atteignait  que  16,8%  de  la  tâche  urbaine  existante,  on  se  rend  compte  que  celle‐ci  vaut  pour  désormais  28,5%  d’étalement  urbain général! D’ailleurs, cette moyenne est encore plus élevée si l’on ne considère que les 3 territoires du  nord‐ouest  de  la  France.

A  Marseille,  la  part  de  l’activité  dans  les  espaces  artificialisés  depuis  1990  n’est  que  de  21,9%,  alors  que  cette  part  est  de  17,8%  dans  la  zone  déjà  urbanisée.  Dans  ce  cas,  l’évolution est là mais n’est pas conséquente pour conclure à une réelle tendance à l’augmentation  de la part de l’activité dans les nouvelles artificialisations. Par contre, cette tendance est flagrante sur  les aires urbaines de Nantes, Rennes et Tour.

En effet, dans chaque cas, l’activité économique joue  un  rôle  très  important  puisqu’elle  est  la  raison  d’au  moins  30%  de  l’étalement  urbain.  Cette  part  a  plus que doublé à Nantes passant de 14,1% à 30,7% et a presque triplé à Tours en passant de 12,7% à  34%.  L’aire  urbaine  tourangelle,  dont  le  poids  de  l’activité  était  le  plus  faible  parmi  les  4  cas  est  désormais l’aire urbaine où la part de l’activité économique dans l’étalement urbain est le plus fort,  dépassant  un  tiers  des  nouveaux  territoires  consommés  (34%  exactement).  Même  à  Rennes,  où  la  part  de  l’activité  était  déjà  forte  comparée  aux  autres  aires  urbaines  avec  22,2%,  connait  une  augmentation de cette part relative pour atteindre 30,7%.

 

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