Les adverbiaux temporels anaphoriques
Adverbiaux temporels dans l’anaphore méronymique (avec antécédent)
Nous analyserons dans ce qui suit les d’anaphores où le N temps est repris par un adverbial N temps, le deuxième dénotant une partie du premier. Dans ce cas d’anaphore, les adverbiaux anaphoriques méronymiques en position d’anaphorisant prennent la forme soit le N soit Prép le N. Reprise par un adverbial temporel de type Le N Les adverbiaux anaphoriques méronymiques de forme le N dénotent des parties d’un intervalle temporel plus large (l’antécédent). Exemples(le matin, le soir, l’après midi, l’hiver, l’été, etc.) par rapport à (journée, année, etc) Nous analyserons dans ce qui suit des séquences où l’anaphore est établie entre les adverbiaux actualisant les propositions. L’adverbial actualisateur méronyme a pour antécédent un adverbial actualisateur holonyme, ce qui assure l’enchainement interphrastique. (136) Bernard avait pas mal vu l’oncle Paul ces derniers jours, le matin de bonne heure dans sa chambre, nous avions fait deux promenades l’après midi de la semaine dernière, nous sommes contents de l’avoir vu un peu vivre avant cette terrible chose.
Reprise par un adverbial temporel de type Prép le N
A côté des adverbiaux temporels de forme le N, notre corpus contient des adverbiaux temporels anaphoriques de forme Prép le N, ces derniers établissent un rapport de partie-tout avec leur antécédent. Ces adverbiaux ont la particularité d’être introduits par des prépositions qui sont susceptibles de renforcer leur valeur anaphorique et de marquer un lien de simultanéité, d’antériorité ou de postériorité par rapport au repère temporel mentionné dans le discours antérieur. Parmi ces prépositions qui introduisent les adverbiaux nous citons : en, pendant, à, à partir de, depuis, jusqu’à, etc. Dans ce type de reprise, l’antécédent de l’adverbial temporel peut être, sur le plan énonciatif de deux types différents : Il peut être déictique, dans le cas où il s’interprète par rapport au moment de l’énonciation et non déictique dans le cas où son interprétation dépend des éléments figurant dans l’énoncé ou lorsqu’il s’agit de repère absolu comme c’est le cas pour les dates. Dans les deux cas de figure ces adverbiaux anaphoriques occupent la fonction d’actualisateurs au sein de l’énoncé. Il serait, par conséquent, nécessaire de s’attarder sur la nature prédicative ou non des éléments composant ces adverbiaux anaphoriques, notamment celle du noyau nominal qui les compose, afin de vérifier son incidence sur les différentes ellipses au sein de l’anaphore.
Le noyau nominal de l’expression anaphorisante est de nature non prédicative
Dans les séquences suivantes (140) et (141), l’anaphorisant est un adverbial de temps de type Prép le N où le noyau nominal est non prédicatif (soirée, nuit). Il reprend un antécédent déictique hier qui présente l’intervalle temporel englobant, d’où le rapport méronymique entre l’anaphorisant et l’anaphorisé. (140) D’après leur radio, cette nouvelle occupation s’est effectuée sans incident et dans un calme parfait, si l’on excepte la ville de Toulon où hier, dans la soirée, ils n’avaient pas encore pénétré, les marins du port ayant juré de s’opposer à l’envahisseur et de faire tirer les canons des unités de la flotte. SCHROEDER Liliane, Journal d’Occupation : Paris, 1940-1944 : chronique au jour le jour d’une époque oubliée, 2000, p. 159. (141) Dans un studio, au labeur, travaillant sur les toiles de vêtements somptueux, comment dire que j’ai pleuré de fatigue, de retour ici ? J’ai achevé hier, tard, dans la nuit, Lorsque le soleil tombe. J’étais ému, le texte est ténu, sa trajectoire lui donne force et sens, il y a là de l’ingénuité, de l’appel et de la tendresse.