Les adverbiaux temporels à noyau nominal
Borillo, Berthonneau, Gross1 , etc. ont mené de nombreuses études consacrées au lexiquegrammaire du temps en français. En nous inspirant de ces différents travaux, nous nous intéresserons aux emplois anaphoriques des adverbiaux temporels à base nominale étant donné qu’ils sont susceptibles de véhiculer la relation d’inclusion dans le cadre de l’anaphore associative. Nous étudierons leur distribution et leur contribution sémantique dans le site anaphorique. Nous exposerons dans un premier temps les différentes classes des adverbiaux temporels pour en distinguer les anaphoriques. Nous proposons, ensuite, une caractérisation générale des expressions qui forment cette grande catégorie des adverbes à référence temporelle afin d’examiner, enfin, les propriétés et les valeurs des adverbes anaphoriques.
Notre objectif est de décrire l’expression linguistique des relations parties-tout existant entre les référents temporels et ce en partant du principe que « les référents des Noms de temps entretiennent entre eux des relations d’inclusion, (année étant une partie de siècle, mois, une partie de l’année), etc. et qu’ « ils devraient être considérés (donc) comme « des candidats naturels » à la partition dans la mesure où ils sont conçus comme des parties constituées à l’avance »2 Nous nous appuierons, pour ce faire, sur les travaux portant sur la description sémanticoréférentielle des N de temps3 . Dans les énoncés suivants analysés par José L.4 , l’antécédent du Ntps est fourni par le cotexte. (35) Les chiffres concernant la sécurité routière ne sont guère améliorés début 1998. En janvier, le nombre d’accidents de voitures a augmenté. (36) Le 22 janvier 1996, il y a eu un accident dramatique sur cette route : un homme s’est fait renverser à 15heures (et il est mort durant son transport à l’hôpital).
Adverbiaux temporels : classification
La classification des adverbiaux temporels donnée par Smith 2 et reprise par Moeschler J. distingue trois types d’adverbiaux : les « adverbiaux déictiques », qui sont indépendants du contexte linguistique préservés dans la « capture » ou « dépendance contextuelle, les « adverbiaux dépendants de la capture » et « les adverbiaux à ancrage temporel flexible » qui sont disponibles pour la capture et pouvant être interprétés déictiquement ou anaphoriquement. Déictiques : La semaine passée, il y a une semaine, hier, maintenant, en ce moment, dans trois jours, demain, etc. Dépendants : La semaine précédente, la veille, au même moment, après coup, plus tard, etc.
Adverbiaux temporels : caractérisation et fonctionnement
Dans son étude qui porte sur les adverbes de temps, Borillo 2 part de la distinction qui se fait généralement entre les adverbes qui expriment uniquement des durées, sans fournir d’ancrage sur l’axe du temps. Exemples : Il a plu pendant trois jours Il s’est absenté quelques minutes. et les adverbes qui fournissent une référence temporelle, directe ou indirecte, à l’énoncé auquel ils sont syntaxiquement rattachés. Il a plu hier. Nous sommes partis le lendemain matin.
Cette distinction est très importante pour notre étude car elle permet de distinguer les adverbes de référence temporelle autonomes de ceux qui ne le sont pas. Dans cette deuxième catégorie, les adverbes de référence temporelle non autonomes établissent nécessairement un lien temporel entre deux phrases. Borillo les qualifie d’ailleurs de « véritables connecteurs de discours ». Ces adverbes « sont de nature anaphorique et ne peuvent s’interpréter que par rapport à une localisation temporelle ayant déjà fait l’objet d’un calcul dans l’interprétation du discours qui précède »1 . Comme c’est le cas dans l’exemple suivant : (40)Hier, il a plu. Tout au long de la journée, cela n’a été qu’une succession d’averses. En effet, dans cette séquence, l’adverbial tout au long de la journée ne peut s’interpréter que par rapport à l’indication temporelle hier figurant dans le contexte antérieur.