L’agriculture
Le concept « terre des ancêtres » est couramment utilisé par les membres de la communauté. L’usage du concept s’explique par le fait que la féodalité est le système facilitant l’accès à la terre. Chaque membre a droit à la terre à partir des terres qu’il hérite de ses grands-parents. Les grands parents sont alors enterrés sur le sol qu’hériteront les fils et les petits fils.
Certaines plantes sont utilisées dans l’organisation du domaine agricole :
Le « mukohwa » Erythrina abyssinicus, il est planté sur les tombes des ancêtres par ses descendants qui devront hériter le sol sur lequel ils sont enterrés. Dans ce cas, il n’est interdit à toute personne de couper cet arbre car il symbolise la survie d’un ancêtre. C’est alors qu’à l’endroit où sont toujours enterrés les morts d’une famille donnée se développe une forêt dont l’arbre principal est ce « mukohwa ». Cette forêt est appelée « mahero »ou cimetière. Le « muhathi », Diacoena fragrans, il symbolise la limitation. Il est alors planté autour d’une tombe, autour d’un champ, autour d’une parcelle, autour d’une baignoire, autour du « mahero », etc. Cette pluralité des rôles de limitation a permis la pérennisation de son usage dans la société. Le « mughumo », Ficus sp.,il joue le même rôle que le « mukohwa ». Dans le cas où, il n’est pas planté sur la tombe, ses écorces servent d’habits traditionnels portés par les chefs coutumiers lors des cérémonies diverses. Dans les régions de montagnes, les Erythrina abyssinicus sont planté à un endroit caractérisé par des érosions pour jouer un rôle écologique. Aussi, les fortes pentes sont abandonnées et réservées souvent à la chasse ou à la production du bois de chauffage. Le bananier dans les plateaux et la cuvette sont des plantes utilisées comme devant jouer un rôle écologique dans la fertilisation du sol et le maintien d’une humidité sur le sol. Il produit aussi de l’ombrage pour l’agriculteur. L’intérêt porté à cette plante dans les champs se fonde sur le fait que les feuilles mortes sont utilisées comme matelas sur les lits, les feuilles fraîches comme couvercles lors de la préparation de certains repas, les lanières servent à couvrir des cases comme paille. Le ricin, « amabono », est souvent planté par les personnes âgées. La tombée de son feuillage contribue à la fertilisation du sol, ses grains sont préférés par les colombes, ce qui permet aux piégeurs d’en profiter pour capturer certains. Ses feuilles et son huile sont utilisées dans le traitement des plaies, des fractures, des empoisonnements, des ulcères, etc.
L’écologie
Sur le plan écologique les nande avaient depuis des siècles planté :
Le « kilau », Cupressus lusitanica au bord des chemins pour la production de l’ombre aux passants qui veulent se reposer surtout qu’il s’agit des régions de montagnes et savanicoles. La plante est également utilisée pour des usages médicaux et sociaux telles que la production des planches en vue de la fabrication des portes, fenêtres, chaises, tables, cercueils etc. Les « mikaramba », Eucalyptus citriodora et le « kilima » Acacia mearnsü (decurrens) ces arbres sont utilisés pour diverses fonctions : la production des supports pour les cultures des haricots et les ignames, du bois pour la construction des cases, la fabrication du charbon du bois, et du bois de chauffage, etc. Sur le plan écologique, ces arbres sont alternés dans des champs avec du millet ou du maïs. Ils enrichissent donc le sol après une certaine durée d’exploitation dans les plateaux et les montagnes, ils freinent les érosions et jouent de ce fait un rôle très important. Les Eucalyptus « mikaramba » sont également plantés dans des endroits marécageux pour diminuer la teneur en eau et faciliter par conséquent une bonne croissance des plantes hostiles à une abondance d’eau dans le sol. Les forêts et leur rôle : Les forêts barrières pour la lutte contre les érosions, las avalanches, la protection des points d’eau, etc. ; Les forêts communautaires réservées à la chasse ; Les forêts sacrées avec pour rôles : l’intronisation du chef, les sacrifices aux ancêtres des clans, l’enterrement des seigneurs et propriétaires terriens, les rites d’initiation tels que la circoncision ; Les forêts claires réservées à l’élevage.
Le social
Le domaine de la santé fait référence à plusieurs plantes. Nous allons seulement insister sur le rôle autre que celui de la santé. Les plantes retenues sont :
Le « bubondo », Raphia gilleti, une plante dont les fils servent dans la fabrication des corbeilles, les feuilles dans la fabrication des nattes, et qui produit du vin vendu de fois par les producteurs ; Le « Kyatsinge », Urtica dioica une plante conservée dans des endroits marécageux et qui est utilisée comme fouet pour punir les voleurs. Les poils de sa tige endolorie et enflamme la peau humaine même par le simple toucher. Cette fonction plus ou moins cultiro-juridique lui a accordé une valeur très spécifique ; Les arbres fruitiers : les avocatiers, les manguiers etc. ; Les bambous, « Mulonge », Oxynanthera abyssinica , c’est une plante dont les tiges servent dans la construction des cases dans les régions des montagnes alors que dans les plateaux et la cuvette on se sert des roseaux ; Les roseaux sont des plantes considérées comme des porteuses de malheur. Ils sont le symbole de la pauvreté quand ils sont utilisés comme fouet. On ne fouette donc pas quelqu’un avec une tige de roseau.