Les activités de microfinance

Le passage de l’informel au formel

la finance informelle appelée aussi finance autonome car elle se développe en dehors d’intervention extérieure avec des règles et des formes bien précises, existe depuis longtemps mais sa connaissance se limitait souvent à quelques clichés sur le rôle néfaste des usuriers. On découvre progressivement sa diversité à travers les tontines, garde monnaies, prêts familiaux, banquiers ambulants, caisse de solidarité. L’existence de la finance informelle nous montre qu’il existe bel et bien une demande réelle de service de microfinance. Autant cette demande est importante, autant les risques et les limites relatives à la finance autonome nécessitent la formalisation du système financier. Autrement dit, il faut créer un intermédiaire financier formel. Les raisons qui ont conduit à la création d’institutions de microfinance formelles sont de 3 types : Aider une institution de microfinance à résoudre les problèmes de financement.
Pour ce faire, la formalisation est nécessaire car elle permet à la fois l’accès à l’épargne et aux ressources commerciales, dans un cadre mieux sécurisé.
Cette formalisation permet également d’accroître la capacité d’une institution d’étendre les services financiers à un groupe cible déterminé.
La dernière raison de formalisation, c’est que la création d’un intermédiaire formel contribue à limiter les risques inhérents au financement autonome et à éviter les risques en rendant les opérations conformes à des réglementations strictes en matière de transaction financière.

Les modèles « GRAMMEN BANK » et « BANOSOL » 

La tendance actuelle à la transformation d’ONG financière autonome en institution de microfinance formelle a eu des répercussions plutôt positives dans de nombreux pays. Le modèle «GRAMEEN BANK» en est une illustration.
Ce modèle montre qu’il est possible de faire du crédit qui se rembourse bien (taux de remboursement ou de recouvrement de l’ordre de 98%) à des paysans pauvres sans terre, majoritairement des femmes (94% de la clientèle). Mais ceci nécessite des techniques financières spécifiques : prêt à faible montant se remboursant hebdomadairement avec une épargne quasi obligatoire et des garanties sous la forme d’un groupe solidaire de quelques personnes et un système d’encadrement de la population. Ce système nécessite une motivation élevée de la part du personnel, des réunions fréquentes de tous les protagonistes et des formations pour les bénéficiaires.
Une longue expérimentation (1976-1983) de ce système conduisit sur un statut bancaire. Le modèle prenait la forme d’une banque privée fondée en 1983 au Bengladesh par le professeur MUHAMMAD YUNS. Cette banque accorde de petits crédits aux plus démunis, aux paysans sans terre et aux femmes. Elle continua à se développer et atteint une clientèle considérable : 2,4 millions en 1998. Ce modèle est souvent reproduit dans de nombreux pays mais il nécessite à chaque fois une adaptation importante au contexte local.
Contrairement à la CRAMMEEN BANK qui a comme principale cible la population en milieu rural, la «BANCOSOL» bolivienne et colombienne s’intéresse surtout à une clientèle urbaine dont les activités sont de petites tailles et touchent l’auto emploi et les PME.
Cette population constituait une demande importante de services de microfinance mais était mon bancarisable auparavant. L’existence et l’importance de cette demande sont à l’origine de la création de la «BANCOSOL» ainsi que des modèles similaires.

La tontine

La tontine fut créé en 1653 par un banquier italien LORENZO TONTI. Généralement, la tontine est une association d’épargnants dans laquelle les adhérents se réunissent régulièrement pour mettre en commun leurs cotisations et recevoir à tour de rôle la somme ainsi rassemblée. En effet, les tontines se représentent sous deux formes : en forme simple et en forme complexes. La forme simple de tontine repose sur le principe de réciprocité : chacun cotise à date régulière, tous les jours du marché ou toutes les semaines sinon tous les mois, et reçoit à tour de rôle l’ensemble des cotisations.
Dans la tontine complexe, d’autres fonctions se greffent comme des caisses spécifiques pour les assurances décès, maladies, frais de scolarité. Les motivations sur lesquelles se basent les tontines peuvent être de divers ordres : à part la motivation économique essentielle qui est de disposer en une fois, d’une grosse somme d’argent, les motivations sociales sont loin d’être négligeables. En effet, se réunir entre personnes de confiance constitue un facteur important dans la dynamique de la tontine.
Les tontines rencontrent toutefois des limites du fait de leur manque de flexibilité. Les participants ne peuvent pas toujours recevoir un crédit au moment où ils en ont besoin ainsi que le montant qui leur est nécessaire.

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Les formes de tontine 

Les prêts entre familles, entre amis et entre proches : Selon la philosophie malgache, la notion du «Fihavanana» prédomine les rapports sociaux et le mode de vie. L’organisation sociale se base sur l’entraide en cas de décès, de travaux d’intérêt collectifs voire même de festivité : les pratiques telles les «valintanana» encore fréquentes en milieu rural, illustrent ce type d’organisation. Cette entraide est ainsi courante et est rendue possible grâce à la confiance instaurée entre les membres de village. Les rapports sociaux prennent alors la forme de la «tontine de l’énergie humaine ou de la main d’œuvre» : les hommes et les femmes constituent les seules sources d’énergie disponible. A Madagascar, il est habituel que des personnes appartenant à une certaine communauté se réunissent périodiquement pour effectuer un travail collectif (au profit d’une personne, d’une famille ou d’une institution) Etant donné l’importance liée à l’utilisation de la monnaie, de l’acquisition des facteurs de production et de caractère souvent imprévisible des difficultés financières, le recours à la famille est systématique dans la société malgache en cas de problèmes. Les prêts entre proches qui ne sont pas soumis à des intérêts sont pratiques courantes. L’usure : L’aide financière auprès de la famille n’est pas toujours évidente. La plupart du temps, les agents qui ont besoin de financement se tournent vers les usuriers qui pratiquent en général un taux d’intérêt élevé associé à une garantie matérielle importante non-conformité aux textes régissant les transactions ainsi qu’à un délai de remboursement à très court terme.
A Madagascar, les gens connaissent surtout de difficultés financières à la période de moisson, c’est le moment où ils ont le plus souvent recours à l’usure.

LA MICROFINANCE

Elle désigne les dispositifs permettant d’offrir de très petit crédit (microcrédit) à des familles très pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leur très petite entreprise.
Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés , la microfinance s’est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d’argent etc…) et une clientèle plus étendu également. Dans ce sens, la microfinance ne se limite plus aujourd’hui à l’octroi de microcrédit aux pauvres mais bien à la fourniture d’un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel. C’est ainsi la Microfinance désigne l’activité de collecte d’épargne et de financement des petits producteurs ruraux et urbains. Elle peut être aussi définie par deux critères : La population bénéficiaire, relativement pauvre ou tout du moins exclue du système bancaire classique, Des opérations d’épargne et de crédits de faibles montants.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : ETAT DE CONNAISSANCE DE MICROFINANCE
CHAPITRE I : Evolution et historique de la Microfinance
I- Evolution et historique de la microfinance dans le monde
1.1- La tontine
1.2- Le passage de l’informel au formel
1.3- Les modèles « Grameen bank » et bancosol
II- Evolution et historique de la microfinance à Madagascar
2.1- Les formes de tontine
2.1.1- Les prêts entre familles, entre amis, et entre proches
2.1.2- L’usure
2.1.3- L’Ankandray
2.2- L’évolution dans les 3 périodes distinctes de Microfinance
2.2.1- Avant 1990
2.2.2- 1990-1995 : phase d’émergence des IMFs
2.2.3- 1996 à nos jours : phase de croissance et développement
CHAPITRE II : Quelques notions
I- Microfinance
II- Institution de Microfinance
III- Crédit
IV- Microcrédit
V- Taux d’intérêt
CHAPITRE III : Les différents agents économiques opérants la microfinance
I- Acteurs
II- Partenaires
III- Intervenants
PARTIE II : MICROFINANCE A MADAGASCAR
CHAPITRE I : Les associations professionnelles
I- Les Associations Professionnelles des Institutions Financières Mutualistes (APIFMS)
1.1- Les réseaux membres et structures
1.2- Visions et objectifs
1.3- Missions et activités
II- Les Associations des Institutions de Microfinance non Mutualistes (AIM)
2.1- Les réseaux membres et les sympathisants
2.2- Les missions
CHAPITRE II : Impact du crédit dans le développement économique
I- Au niveau individuel
II- Rôle de crédit dans la croissance
III- Problèmes rencontrés
CHAPITRE III : Solution proposées
I- Pour l’octroi de crédit
II- Rôle de l’Etat
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIES

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