LES ACCIDENTS VASCULAIRES CEREBRAUX AU SERVICE DES MALADIES INFECTIEUSES
Définition des variables
Les variables sociodémographiques ont été définies comme suit : Profession libérale : ouvrier, agriculteur, pêcheur, artiste, couturière Les variables cliniques ont été définies comme suit : Syndrome méningé : raideur de la nuque, signe de Kernig, signe de Brudzinski Altération de la conscience : coma, obnubilation Déficit moteur : hémiplégie, hémiparésie, monoplégie, mono parésie, paraplégie, para parésie, tétraplégie, tétra parésie Troubles visuels : flou visuel, diplopie, ptosis, mydriase unilatérale Trouble du comportement ; agitation, agressivité Déficit sensitif : paresthésie, hypoesthésie, anesthésie Trouble du langage : dysarthrie, aphasie de Broca, aphasie de Wernicke, amaurose, aphasie, mutisme. 31 II.5.Saisie et exploitation des données La saisie et l’exploitation des données ont été réalisées grâce aux logiciels Epi-Data version 3.5.1 et Epi info. Les variables qualitatives ont été exprimées en proportions et les variables quantitatives en moyenne ± écart-type ou en médiane et extrêmes suivant leurs conditions d’applicabilité. Les variables quantitatives ont été comparées à l’aide du test de Student et les variables qualitatives par le test du Chi2 ou le test de Fisher suivant leurs conditions d’applicabilité. Toute différence inférieure à 0,05 a été considérée comme statistiquement significative. II.6.Limites de l’étude Au cours de l’exploitation des dossiers, nous avons été confrontés à des difficultés liées au caractère rétrospectif de notre étude. En effet, dans certains dossiers il y avait des données manquantes concernant les facteurs de risque cardio-vasculaire, les circonstances de découverte de la sérologie, la tomodensitométrie cérébrale. Pour tous les patients dont les dossiers étaient incomplets c’est-à-dire les patients n’ayant pas eu les résultats des bilans, l’insuffisance des moyens diagnostiques a rendu parfois difficile l’affirmation avec certitude de certaines causes de décès.
Aspects épidémiologiques
Prévalence hospitalière
Durant la période d’étude, allant du 01 janvier 2014 au 31 décembre 2015, un total de 1925 malades a été hospitalisé dans le service, dont 313 présentaient au moins un signe neurologique comme motif principal d’hospitalisation ; soit une prévalence hospitalière de 16,26%. Sur les 313 cas, 110 présentaient un accident vasculaire cérébral soit une prévalence de 35,14%.
Description de la population d’étude
Nous avons enregistré 313 patients hospitalisés pour la prise en charge d’une affection neurologique ; parmi lesquels 124 patients infectés par le VIH, soit une séroprévalence de 39,62%.
Répartition des patients en fonction des données sociodémographiques
Tableau II: Répartition des patients en fonction des données sociodémographiques Variables socio-épidémiologiques VIH+ (N=124) N % VIH- (N=189) N % Sexe Masculin Féminin 63 50,8 61 49,2 105 55,6 84 40,4 Age (ans) 10-20 20-40 40-60 60-80 >80 02 1,6 50 40,3 65 52,4 07 5,6 – – 40 21,2 80 42,3 42 22,2 23 12,2 4 2,1 Origine géographique Suburbain Urbain Rural 62 50 54 43,5 08 6,5 108 57,14 65 34,39 16 8,47 Statut Matrimonial Marié monogame Marie polygame Célibataire Non précisé 42 33,9 19 15,3 46 37,1 17 13,7 52 27,51 13 6,88 80 42,33 44 23,28 Profession Sans emploi Professions libérales Commerçants Travailleuse de sexe Etudiants Fonctionnaire Non précisé 12 9,68 17 13,71 05 4,03 01 0,81 – – 02 1,61 87 70,16 15 7,94 28 14,81 5 2,65 – – 12 6,35 1 0,53 128 67,72 Comorbidités HTA Tabagisme Diabète Obésité HTA+ Diabète HTA + Tabagisme Diabète + Tabagisme Aucune 19 15,32 28 22,58 12 9,68 02 1,61 03 2,42 04 3,23 02 1,61 54 43,55 35 18,52 18 9,52 9 4,76 05 2,65 04 2,12 03 1,59 01 0,53 114 60,32 Au sein de la population VIH (+) il y avait une discrète prédominance masculine avec 63 hommes soit 50,8% et un sex-ratio (H/F) de 1,03. Alors que 35 celle-ci était nette avec 105 hommes soit 55,6% et un sexe ratio (H/F) de 1,25 chez les VIH(-). La moyenne d’âge était de 26,97 ans ± 16,49.Les tranches d’âge les plus affectées étaient de40-60 ans chez les PVVIH (52,4%) et 20-40 ans chez les patients séronégatifs au VIH (42,3%). La plupart des patients provenaient de la zone suburbaine et ils étaient pour la majorité des célibataires Les principales tares notifiées dans les deux populations d’études étaient le tabagisme et l’hypertension artérielle III.1.2 Aspects cliniques III.1.2.1. Répartition des patients en fonction du motif d’hospitalisation Tableau III: Répartition des patients en fonction du motif d’hospitalisation Motifs d’hospitalisation Population VIH + N=124(%) Population VIH – N=189(%) Fièvre 51(41,13) 114(60,32) Obnubilation 37(29,84) 51(26,98) Céphalées 36(29,03) 88(46,56) AEG 30(24,19) 09(4,76) Vomissement 17(13,71) 49(25,93) Déficit moteur 09(7,26) 5(2,65) Confusion 04(3,23) 3(1,59) Convulsions 06(4,84) 18(9,52) Trouble du langage 06(4,84) 5(2,65) 36 Les principaux motifs d’hospitalisation retrouvés dans les deux groupes étaient : -pour le VIH+ : la fièvre (41,13%), l’obnubilation (29,84%) et les céphalées (29,03%) -pour le VIH -:la fièvre (60,32%), l’obnubilation (26,98%) et les céphalées (46,56%). III.1.2.2. Répartition des patients en fonction des signes cliniques Tableau IV: Répartition des patients en fonction des signes cliniques Signes cliniques Population VIH + N=124(%) Population VIH – N=189(%) Syndrome méningé 63(50,08) 139(73,5) Coma -Score de Glasgow <8 9-12 >12 67(54,03) 13(10,48) 42(33,87) 12(9,68) 93(49,21) 34(17,99) 45(23,81) 14(7,41) Déficit moteur 54(43,5) 56(29,6) Paralysie faciale 37(29,8) 29(15,3) Troubles visuels 32(25,8) 30(15,9) Troubles du comportement 30(24,2) 29(15,3) Convulsions 26(21) 41(21,7) Déficit sensitif 25(20,2) 31(16,4) Céphalées 18(62,9) 155(82) Trouble du langage 19(15,5) 24(12,7) Plusieurs signes cliniques ont été retrouvés, il s’agissait surtout dans les deux populations du syndrome méningé, du coma, et du déficit moteur. Cependant on notait que les patients vivant avec le VIH présentaient plus : de paralysie faciale 37 (29,8% contre 15,3%), de troubles visuels (25,8% contre 15,9%) de troubles du comportement (24,2% contre 15,3%) que les patients immunocompétents.
INTRODUCTION |