L’enseignement des arts au Québec
Avec différents rapporrts proposés pour l’enseignement des arts dans les écoles, les orientations du ministère changèrent pour amener une situation différente dans l’enseignement des arts dans les commissions scolaires du Québec.
Les arts à l ‘école
En 1964, le rapport de la commission royal d’enquet sur l’enseignement dans la province de quebéc se penchait sur la cul ture artistique et faisait ressortir le formation de l’individu: « L’éducation rôle essentiel de l’art dans la moderne a tendance à négliger l’expression artistique où les émotions et la sensibilité s’unissent à l’intelligence dans la création ou l’interprétation: arts plastiques et arts rythmiques devraient reprendre dans l’éducation la place qu’ils y ont déjà occupée » (Parent, 1964, tome 4, no.lO, 9). L’éducation :par 1 ‘expression artistique a le rôle de développer un » … homne polyvalent, coopérant en même teirq?s qu’autonome et créateur » (Parent, 1964, tome 1, no.31, 28), soit le type d’homne souhaitable dans la société québécoise.
Malgré les grands principes et les déclarations, nous constatons que, dans les suites données au Rapport Parent, l ‘art est le plus souvent absent de l ‘école. Le ministère de l ‘Education ne reconnaît pas l’art dans le choix des programmes pas partie des matières de base. Commission entre en contradiction et la Sur le avec formation artistique ne fait plan des applications, la la générosité théorique des propos sur les objectifs, les méthodes et l’esprit de l’enseignement. Le ministère ne semble pas vouloir s’engager concrètement, il laisse persister l’ambiguïté et n’offre aucune base solide à l’éducation artistique dans nos écoles québécoises. En ne précisant pas la place de l’éducation artistique dans les apprentissages scolaires, le Rapport Parent tient l’éducation artistique dans une espèce de marge où l’art continue de jouer le rôle de complément culturel ou d’antidote au matérialisme du monde actuel.
Pour faire suite au Rapport Parent, lequel n’avait pas accordé au domaine des arts l’importance qu’il devrait avoir en éducation et ne suggérait aucune application, la Commission Rioux, instituée en 1966 par les ministres de l’Education et des Affaires culturelles, est chargée de faire enquête sur l ‘ enseignement des arts à l’école. Elle souligne fortement l’importance que l’enseignement des arts devrait avoir dans un système d’éducation et le fait que la société requiert de plus en plus une formation plus poussée des étudiants dans ces matières.
Pour réaliser l’hamme polyvalent souhai té par la Commission Parent, la Commission Rioux souhaite que les arts aient une place plus grande dans les écoles. Sans nier que la société continuera à réclamer des masses importantes de scientifiques et de techniciens, cette deuxième . Commassion croit qu’elle aura de plus en plus besoin d’artistes, c’està-dire de créateurs et qu’il faudrait que leur cheminement à travers le système scolaire soit aussi bien balisé que ceux des sciences et des techniques. Autrement dit, la Commission Rioux souhaiterait « Que soient intégrés dans les structures de l’éducation toutes les disciplines artistiques au même titre et dans les mêmes institutions gue tous les autres enseignerrents » (Rioux, 1968).
C’est ainsi gue la Commission Rioux suggère l’enseignement de différents modes d’expression: la musique, l’art rythmique, l’art visuel et l ‘art dramatique, à raison de deux heures par semaine pour chaque forne d’art. Pour amener les réfonœs suggérées, plusieurs recommandations sont faites par la commission d’enquête sur l’enseignement des arts au Québec, pour l’intégration, la démocratisation et l’adaptation des arts à l’école.
les orientations du ministère de l ‘Education
Suite à ces rapports et en s’appuyant sur des avis du Conseil SUpérieur de l’Education ( 1970, 1972) , l ‘Ecole Québécoise, énoncé de politique et plan d’action (1978, 29) vient préciser les différents rôles de l’école dans la formation de l’individu: « d’une part, elle stimule, chez les enfants, la découverte des valeurs personnelles et, d’autre part, elle propose un certain nombre de valeurs déjà reconnues par la société ». L’Ecole Québécoise (op. cité) fait apparaître les finalités . qu’ elle poursuit en ayant pour objectif général de » .. permettre aux enfants de se développer selon leurs talents particuliers et leurs ressources personnelles, de s’épanouir comme personnes autonomes et créatrices et de se préparer à leur rôle de citoyen » (Ecole Q. 1978, 29). Ainsi, tous les enfants, quel gue soit leur milieu soc:ial ou géographique, ont droit à une formation humaniste, d’où la nécessité de démocratiser l’enseignement des arts.
Le premier plan d’action du Ministère de l’Education du Québec visant l’intégration des arts à l’école primaire sera présenté en 1981, près de quinze ans après le Rapport Parent. De 1981 à 1984, par l’entremise des agents de développement pédagogique, est entreprise une grande campagne de sensibilisation aux arts à travers tout le Québec.
Un nouveau programme d’art est présenté; il regroupe quatre disciplines: l’art dramatique, les arts plastiques, la danse et la musique.
La mise en place de ce nouveau programme était prévu pour septembre 1984. Les commissions scolaires doivent dispenser au mo1ns trois des quatre disciplines artistiques. Le temps disponible pour le programme d’art comportant les quatre disciplines, selon la grille horaire du régime pédagogique, est de deux heures/semaine pour chacun des cycles du primaire. Devant le peu de temps consacré à l’enseignement des disciplines artistiques au primaire et les doutes concernant la qualité des enseignements en 1985, le Conseil supérieur de l’éducation(C.S.E.) réagit et réclame que le développement global de l’enfant se réalise aussi sur le plan artistique dans les écoles du Québec. Ce Conseil précise qu’en ce temps de virage technologique, » .. la mise à l’écart de la dimension artistique, de la culture et de la formation irait à l’encontre des besoins éducatifs des élèves et nuirait dans leur capacité d’insertion positive dans une société, par ailleurs, si disposée à conmercialiser la création artistique » (C.S.E., 1985, 18).
Encore aujourd’hui où le discours sur la formation à l’école est influencé par le récent courant du « retour à l’essentiel » où l’on valorise et vante les matières considérées de base, comme la langue, les mathématiques et les sciences, le Conseil supérieur de l’éducation rappelle « que l ‘éducation aux arts constitue aussi un apport éducatif majeur dans le cadre des objectifs de développement intégral définis pour l’éducation scolaire du Québec » (C.S.E., 1988, 11). Ce sont ces différentes orientations qui aideront à cerner la situation à travers la province.
La situation problématique actuelle de l ‘enseignement des arts au Québec
C’est ainsi que toutes les commissions scolaires du Québec doivent dispenser l’enseignement des arts au primaire à raison de deux heures/ semaines. Le choix des trois disciplines sur les quatre volets d’art est laissé libre aux commissions scolaires. En d’autres termes, le temps global est de 120 minutes par semaine mais la répartition des minutes d’enseignement pour chaque discipline est particulière et différente pour chaque corrmission scolaire du Québec. Les écoles se retrouvent à dispenser un enseignement artistique différent pour chaque région de la province. Les élèves ne reçoivent pas tous le même enseignement artistique et, la musique que l ‘on retrouvait à la base de la formation artisti que n’est plus obligatoire. Son temps d’enseignement est maintenent partagé avec d’autres disciplines et il est possible de ne pas enseigner la musique si cette forme d’art ne fait pas partie des choix de la commission scolaire.
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