L’ÉMERGENCE D’UN PROJET DE LIGNE À GRANDE VITESSE BRETAGNE PAYS DE LA LOIRE

L’ÉMERGENCE D’UN PROJET DE LIGNE À GRANDE VITESSE BRETAGNE PAYS DE LA LOIRE

La volonté de l’Union Européenne de rendre le transport ferroviaire plus performant s’inscrit dans une optique de développement durable. L’adaptation du rail aux besoins actuels (Section I) permettra, à terme, de réduire l’émission de gaz à effet de serre. Le projet de ligne à grande vitesse en Bretagne et Pays de la Loire s’inscrit dans cette démarche. Pour le comprendre il convient d’effectuer un bref historique de l’arrivée de la grande vitesse à l’ouest (Section II).

L’ADAPTATION DU RAIL AUX BESOINS ACTUELS

Le système ferroviaire français, pour être performant et ainsi concurrencer la route ou l’avion, doit s’adapter aux besoins des clients et des chargeurs. Le projet de ligne à grande vitesse à l’Ouest a donc pour objectif d’améliorer la mobilité au niveau national et européen (§1) mais aussi à l’intérieur de la région Bretagne (§2).17.- Le principe. En 1966 a été créé au sein de la SNCF un service dédié à la recherche pour la création d’un « turbotrain » à grande vitesse. Suite aux essais, dix ans plus tard débute la construction de la première ligne à grande vitesse en France. Elle s’étend de Paris à Lyon et elle est mise en service en 1981. Les constructions se succèdent dans tout le pays avec notamment la construction de la LGV Atlantique entre Paris et Le Mans ouverte au grand public en 1989. Il s’agit en réalité de construire de nouvelles lignes de chemins de fer indépendantes des lignes classiques afin de ne pas saturer le trafic et de contourner Paris. En effet, sur ces lignes circulent également les trains express régionaux (TER) et des trains de marchandises (FRET). L’autre objectif est de créer davantage de liaisons entre les régions et de gagner en temps de parcours50. Les effets sur le court et le long terme seront vus infra.

Une vision plus large : la liaison avec les capitales européennes 

L’historique. Le projet des lignes à grande vitesse s’inscrit dans la volonté de l’Union Européenne d’améliorer l’efficacité des systèmes ferroviaires en Europe. En effet, l’Union est très active dans le domaine du transport et, dans le cadre de la réforme ferroviaire, elle souhaite faire de ce mode de transport écologique la norme. Ainsi les différentes lignes construites ou en cours de réalisation en France vont permettre de mieux relier le territoire national aux capitales européennes. Il s’agit de poursuivre les efforts déjà entrepris comme par exemple l’Eurostar inauguré en 1994 reliant Paris, Lille ou Bruxelles à Londres par le tunnel sous la Manche en seulement 1h20, 2h00 ou 2h15 selon l’origine. 20.- Les enjeux actuels. L’ouverture en 2016 de la seconde phase de la ligne à grande vitesse Est Européenne a permis de réduire les temps de parcours entre la capitale française, Strasbourg où siège le Conseil de l’Europe et Luxembourg où siège le Parlement Européen. À plus long terme il s’agit de relier Paris aux capitales slovaque et hongroise. Le contournement Nîmes – Montpellier quant à lui vapermettre le transport de marchandises en direction de l’Espagne et de l’Italie 52. Issue de la volonté européenne d’abord, nationale ensuite, la ligne à grande vitesse Bretagne Pays de Loire a fait l’objet d’une importante mobilisation régionale.

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Le projet. La construction de la ligne à grande vitesse entre Le Mans et Rennes est liée à un projet au niveau régional dénommé « Bretagne à grande vitesse » (BGV). L’idée est que le gain de temps réalisé sur le trajet Paris-Rennes bénéficie à toute la région Bretagne et non pas seulement à la ville rennaise. Deux axes ont alors été dégagés. D’une part il s’agit de relier les grandes villes bretonnes à la capitale et d’autre part d’améliorer les liaisons secondaires c’est-à-dire les villes bretonnes entre elles. Ces liaisons secondaires qui avaient été placées au second plan lors de la mise en place du TGV Atlantique il y a 28 ans. Les enjeux. Les acteurs régionaux ont œuvré sur plusieurs points. Tout d’abord, il est prévu une augmentation de la fréquence des TGV en provenance de Paris et à destination de Brest et Quimper à raison de huit TGV supplémentaires par jour sur ces trajets. Ensuite, l’objectif était de maintenir la desserte de l’intégralité des gares TGV bretonnes. C’est un enjeu primordial car, lors de la mise en place du TGV Atlantique il était question de supprimer certains arrêts afin de gagner des minutes supplémentaires. Autre mesure, l’amélioration du service TER au niveau des correspondances avec le TGV. Il s’agit également d’améliorer l’efficacité des trains régionaux pour ses utilisateurs quotidiens. L’arrivée de la ligne à grande vitesse va alors avoir pour effet une réorganisation du système ferroviaire régional.

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