L’élevage porcin
L’activité d’élevage porcin fait partie des microprojets initiés par GERP, visant à devenir l’une des nouvelles AGR dans les villages aux alentours de l’Aire Protégée de Maromizaha. • Aspects économiques D’abord, un des indicateurs économiques considérés dans cette étude figure la possession de terre. Pour le cas de Madagascar, la pauvreté en milieu rural malgache définit l’appropriation de la terre agricole comme un facteur déterminant de richesse (MINTEN et RAZAFINDRAIBE, 2002). Non seulement les pauvres son lésés en termes de superficie mais aussi en termes de qualité de terre. Il est aussi prouvé que, plus la population est pauvre, plus elle utilise les ressources naturelles et réciproquement, plus lCette théorie est assimilable à la réalité de Maromizaha. En observant la répartition des terres tout au long des villages, les deux associations qui sont composées par des membres vivant à Morafeno sont les plus vulnérables. Presque tous les villageois de cette zone sont des casseurs de pierre. Non seulement la présence de mine de gneiss ne permet pas une culture, mais les villageois ne possèdent pas non plus de carrière. Ils sont obligés de gagner leur vie en travaillant pour les propriétaires de pierre. Ainsi, bien qu’ils perçoivent de l’argent tous les jours, ils sont obligés d’acheter de la nourriture, contrairement aux autres villages qui arrivent à se faire vivre avec ce qu’ils plantent. Les habitants de Morafeno sont ceux qui se trouvent dans la situation des plus précaires, en tenant compte également que leur activité principale, l’exploitation de carrière à gneiss, est interdite dans les zones protégées. Ensuite, en analysant les AGR de chaque village, un lien a pu être établi entre ces AGR et les villages. Outre la spécialisation du village de Morafeno à l’exploitation de pierre, tous les autres villages pratiquent la vente de charbon. Certes, l’intensité de la pratique n’a pas été mesuré pour cette étude, mais il peut être déduit qu’elle n’a pas été éradiquée depuis l’intervention de GERP dans la région, depuis 2008 (MARIE et al., 2015), jusqu’à actuellement. Cependant, lors des enquêtes, tous les membres ont répondu pratiquer la fabrication de charbon à partir des bois se trouvant hors des zones protégées. L’analyse des revenus a nécessité une analyse statistique. Considérant le revenu moyen que les membres obtiennent et le revenu moyen qu’ils déclarent avoir besoin, il y a une différence significative. Le résultat est d’autant plus renforcé par la proportion de personnes qui ont répondu ne pas avoir la somme suffisante pour vivre normalement tous les mois. Aussi, les dépenses 55 occasionnées par chaque famille représentent, pour plus de la moitié des cas, des dépenses spécifiques intégrant notamment les dépenses liées à la scolarisation des enfants dans les villes environnantes. Ainsi, il peut être conclue que la majorité de la population de la région de Maromizaha appartient à la classe des pauvres, cette pauvreté est d’autant plus prouvée en prenant conscience de la dépense moyenne dépensée par les familles dans la région. Toutefois, d’après les résultats concernant les dépenses, les familles qui déclarent envoyées leurs enfants poursuivre leurs études à Andasibe et à Moramanga ont de dépenses plus importantes. Comment ces familles peuvent-elles assurées les besoins de leurs enfants ? L’hypothèse la plus probable est que la population déclare une production de charbon de bois, de pierre et de récolte plus basse que ce qui en est réellement. La communauté se plaignent, par ailleurs, de la fréquence des enquêtes dans la région et se montrent très réticente quand les questions se rapportent aux activités telles que le charbonnage, le feu de brousse ou encore exploitation de pierre. Les réponses se rapportant à la production des membres pourraient alors contenir des biais. Une étude a prouvé que le point positif d’une gestion forestière, notamment en termes d’amélioration de revenu et de bien-être, est que ces deux paramètres sont fonction de la distance par rapport à l’AP, ainsi qu’au niveau d’éducation (RASOLOFOSON et al., 2016). Cette théorie pourrait être confirmée, car considérant les huit villages touchés par ce projet d’élevage de porcs, le village d’Anevoka, qui se trouve à l’entrée est de l’AP ainsi que Maromizaha à l’entré ouest, sont appartement les plus riches. Cependant, étant donné le niveau d’éducation assez bas de la communauté environnante, qui est pour la plupart, restée au niveau primaire, GERP a peu de marge sur la sélection de personnes aptes à mener des travaux en relation avec l’écotourisme, par exemple. Ce qui pourrait aussi expliquer pourquoi seulement quatre sur les 12 associations ont des membres travaillant au GERP et que le revenu moyen de toutes les associations confondues est resté relativement bas. Toutefois, GERP a mis en place un système de plaque tournant afin de pallier à ce problème. A tour de rôle dans chaque village, sont sollicitées de temps en temps, des personnes pour s’exercer en tant que porteurs ou cuisinières. Finalement, concernant les questions relatives à la motivation par rapport au projet, tous les membres sans exception ont montré une grande motivation par rapport au projet. Ce phénomène pourrait être dû à l’approche de GERP, qui a été basé sur un sondage également, et qui avait pour objectif de demander à la population d’arrêter son choix sur le projet qui pourrait leur intéresser. En effet, il a été prouvé que dans une société avec un système démocratique, qui a une politique régionale et qui sollicite les avis des habitants, le système « bottom-up » aura plus de succès (CHEN 56 et VOLDEN, 2011) . Le système « bottom-up » signifie que l’inspiration et le choix du projet viennent des personnes à qui il va être octroyé. Ce système a, par ailleurs été prouvé, qu’il diminue le risque de non succès du projet, étant donné que le projet provient du besoin de la majorité de la population locale. Toutefois, cela n’exclut pas à l’entreprise d’une étude de faisabilité technique et financière avant son lancement. • Aspects environnementaux La sensibilisation, l’éducation et l’information des citoyens font partie des principe de gouvernance des AP (« Code de Gestion des Aires Protégées – Loi n°2015-005 », 2015). A Maromizaha, la majorité des membres des associations connaissent les valeurs d’usage de la forêt, toutefois, seulement sept associations sur les 12 ont eu de membres qui connaissent les valeurs de non usage. Certains membres déclarent ne rien savoir des valeurs de la forêt, d’autre déclarant même que la forêt n’a aucune valeur. Il a été cependant remarqué que bien des personnes sont frustrées à cause des restrictions dues à la gestion du parc, à savoir, les interdictions par rapport au charbonnage et les exploitations illicites de bois, et de pierre. Cela aurait pu influencer leur réponse en prétendant qu’ils ne se soucient pas de ce qui se passe. Concernant les CAP et les CAR, les écarts déclarés entre les deux valeurs ont été énormes. Le CAP varie de 0 à plus de 20 000 Ariary, tandis que le CAR allait de 100 000 à plus de 600 000 Ariary. D’une part, cet écart est déjà à prévoir, considérant le fait que les personnes interrogées ont tendance à donner des chiffres beaucoup plus élevés lorsqu’il est question de donner un montant de compensation qu’elles seraient prêtes à acceptées (CAR) (TIETENBERG et al., 2013). D’autre part, il est aussi difficile de s’assurer que les personnes interrogées aient bien compris et assimilés la raison et le but de la question. Toutefois, pour le cas de Maromizaha, cet écart pourrait aussi être expliqué par l’état du marché, c’est-à-dire qu’en l’absence de substituts satisfaisants, les écarts entre le CAP et le CAR seront importants. Et à l’inverse, en cas de substituts acceptables, les écarts entre ces deux valeurs seront moins grands (Shorgen., et al 1994). Il a été remarqué lors des descentes sur terrain, que les membres des associations sont impatients de recevoir de l’argent et prétendent être des victimes de la conservation (des restrictions, de la gestion de la biodiversité en général…). Ainsi, il est alors probables que les résultats des CAP et CAR pour cette étude soient biaisés. Le biais qui aurait pu influencer les réponses des personnes enquêtées, est le biais hypothétique. En effet, parce qu’elles pensent qu’on va leur donner le montant qu’ils déclarent, elles ont tendance à demander une grosse somme. De même pour le cas des CAP, beaucoup ont répondu prêts à ne rien 57 payer, parce que la communauté supposent qu’on va, dorénavant, réellement lui faire payer. Pour arriver alors à une estimation à peu près acceptable de cette évaluation environnementale, pour le cas de cette étude, le mieux serait de suivre le principe des droits de propriétés (TIETENBERG et al., 2013), qui appliquent que pour une personne propriétaire d’une ressource, le CAR constituera une approche appropriée et à l‘inverse si elle n’est pas propriétaire, le CAP sera la valeur à considérer. En tout cas, il a été remarqué que lors de cette étude le CAR est pour la plupart des cas plus élevé que les revenus que la communauté a déclaré avoir besoin. Il est alors incertain de s’affirmer sur le montant que la population a déclaré en évaluant l’environnement de Maromizaha. Ajoutée à la pauvreté, la communauté montre un grand intérêt quand il est question de recevoir de l’argent, un facteur majeur qui influence fortement le sens de la répartie de la population environnant l’AP.
Etude de faisabilité
L’étude de faisabilité technique et financière a montré que le projet est à la fois faisable techniquement et rentable financièrement. L’hypothèse H1 : le projet est rentable économiquement est vérifiée. Toutefois, pour aboutir à ce but, il y a des conditions à respecter : • A propos du financement La première condition concerne le plan économique. Pour atteindre le bénéfice de 13 000 000 Ariary vers la fin du dixième cycle, il serait important de renouveler le financement chaque année. Cette condition est importante car non seulement elle sera une marge dans le compte de chaque association, mais elle sera également une manière de montrer que GERP surveille l’activité. Il est par ailleurs universel qu’afin d’atteindre les Objectifs du Développement Durable (ODD), les pays en développement ont besoin de financement et de suivi (SCHMIDT-TRAUB, 2015). Si le projet prospère, le financement peut servir à financer de nouveaux projets. • Sur le plan social Le projet vise un développement social, du point de vue bien-être et accomplissement de soi. La population qui habite les villages aux alentours de l’AP de Maromizaha a un devoir de se former et de s’informer à propos de l’environnement et du fonctionnement de l’AP. En effet, cela lui permettrai d’être impliquée davantage dans les programmes de conservation. Il est également primordial que les associations réussissent leur AGR afin d’aboutir à un effet d’entrainement. Chaque année, de nouvelles associations pourront être mises en place. Il est préférable aussi que la population se tienne prête pour affronter le moment où les terres cultivables viennent à manquer à cause de la croissance démographique et des flux de migration. Il 58 faut également tenir compte de l’instabilité politique qui pourrait interdir toutes activités dans les zones protégées. En effet, la maîtrise de la croissance démographique, et la multiplication des activités génératrices de revenu sont des alternatives reconnues universellement pour réduire la déforestation (FATANEH ZARINPOUSH, 2006) • Sur le plan environnemental Le projet participe à la conservation. Outre le but du projet qui est de devenir une alternative à l’utilisation directe des ressources naturelles, il vise également à la participation aux activités de conservation. Etant donné que la population et son village font partie de l’AP, pour les visiteurs, pour les financeurs, elle doit être impliquée dans la gestion de l’environnement. Cette participation est aussi pour prouver la raison d’être du projet, qui est de soutenir le développement durable. Etant donné le niveau d’éducation très bas de la population, il est important d’intégrer dans les activités de GERP un programme d’éducation environnementale, comprise par tous, car une communauté vivant aux alentours d’une zone protégée a la nécessité d’être impliquée dans les programmes de conservation afin de développer des activités communautaires à vocation de conservation et développement. • Gestions des risques et menaces Etant donné que l’est de Madagascar est fréquemment frappé par le cyclone et que ce catastrophe apporte une influence significative sur le niveau de vie des paysans (RASOLOFOSON et al., 2016), il nécessaire de mettre en place une cellule de gestion de risque, qui appuie techniquement et financièrement les projets. Le but serait d’avoir des infrastructures plus adaptées à affronter les aléas climatiques et un budget alloué en cas de perte. • Concernant le projet en général Les associations ont besoin de soutien sur le plan : commercialisation des porcs ou porcins le moment venu ; en effet, selon la programmation de production, les éleveurs auront plus de porcs à vendre et le nombre d’association également va en augmentant. Ainsi, elles auront besoin d’une étude de marché plus ciblée dans une surface plus grande. De même, les association ont également besoin d’un soutien technique tout au long des cycles et également un soutien financier lors des débuts du projet.