L’ELEVAGE DES VACHES LAITIERES
L’élevage des vaches laitières est une activité délicate, mais à la portée de tout le monde. Il dépend de trois facteurs principaux: le potentiel génétique, le management, et l’alimentation.
LE POTENTIEL GÉNÉTIQUE
Le potentiel génétique est le premier facteur à considérer pour avoir une bonne production laitière. Il est basé sur la sélection des races ou sur le croisement d’une race quelconque à une race laitière à haute productivité c’est-à-dire une amélioration du potentiel génétique des vaches. Cette pratique offre une forte augmentation de la production laitière.
LE MANAGEMENT
Le management est l’application cohérente et harmonisée de toutes les techniques impliquées dans l’élevage des vaches laitières pour avoir une meilleure productivité. Il ne doit pas être négligé tant sur le plan de la génétique, de l’alimentation, du logement, de la traite, des préventions sanitaires, que sur le plan de la reproduction.
L’ALIMENTATION
Une bonne maîtrise de l’alimentation est indispensable pour une rentabilité de la production car les vaches à haut potentiel génétique produisent une grande quantité de lait qui nécessite un apport nutritionnel élevé et rigoureux. Une sous-consommation engendre une sous production alors qu’une sur-consommation serait couteuse et dangereux pour la santé de l’animal. La productivité dépend de la mise en jeu cohérente et compétente des différentes techniques qui interviennent solidairement (contrôle de l’expression du potentiel génétique, une bonne conduite d’élevage, et une maitrise de l’alimentation). Dans ce système, les facteurs limitants de la productivité doivent être détectés et corrigés pour avoir un maximum d’efficacité (Figure 1).
PARTICULARITE DU TUBE DIGESTIF DE LA VACHE LAITIERE
Les vaches laitières sont des herbivores car leur alimentation est composée principalement de matières végétales. Toutefois, ce sont aussi des ruminants parce qu’elles mastiquent leurs aliments non seulement pendant les repas, mais aussi, la plupart du temps, entre les repas (29). Après avoir été avalés, les aliments reviennent dans la bouche (régurgitation) où ils sont mélangés avec de la salive et mastiqués à nouveau. Cette activité « rumination », fait partie du processus d’adaptation qui permet aux ruminants d’obtenir l’énergie des cellules végétales, ou fibres alimentaires (51). Une prédigestion fermentaire est obligatoire pour permettre aux ruminants d’utiliser les fourrages et les autres aliments riches en cellulose.
ANATOMIE DU TUBE DIGESTIF DES RUMINANTS
Outre leur façon particulière de ruminer, les ruminants sont caractérisés par le nombre et l’organisation très particulière de l’estomac. Les ruminants sont aussi appelés « Polygastrique » avec un développement très important des préestomacs (Figure 2) qui n’existent pas chez les autres mammifères. Cette dernière a la même structure et les mêmes fonctions que l’estomac des autres espèces.
LA BOUCHE : « RUMINATION ET PRODUCTION DE SALIVE »
La bouche est la première partie du tube digestif de la vache qui : Réduit la dimension des particules alimentaires pour faciliter l’attaque de la fibre pendant la fermentation microbienne. Figure 1 : Schéma général de la productivité des vaches laitières. Source : auteur produit 160 à 180 litres de salive lorsque la vache mastique entre 6 et 8 heures par jour (51). Produit une solution tampon dans la salive (bicarbonates et phosphates) qui va neutraliser les acides produits par la fermentation microbienne, et qui favorise ensuite la digestion des fibres et la croissance microbienne grâce au maintien d’une acidité neutre dans le rumen. Les aliments que consomme la vache se présentent souvent sous forme de longues particules qui sont de trop grande taille pour que les bactéries du rumen puissent les digérer complètement. Ainsi la vache les régurgite pour les mastiquer plusieurs fois jusqu’à ce que les particules soient suffisamment petites. Dans le processus, la salive joue aussi un rôle important car elle fournit des éléments utilisés par les bactéries du rumen.
LE RUMEN ET LE RETICULUM (LE RESEAU) : « FERMENTATION »
Le rumen et le réseau sont les deux premiers estomacs des ruminants : l’herbe avalée par la vache traverse l’oesophage, et tombe dans le rumen. Entre le rumen et le réseau, il n’y a pas de limite de paroi : ces deux organes communiquent largement l’un avec l’autre, et sont souvent appelés le réticulo-rumen (Figure 3), parce qu’ils forment un même volume. Chaque minute, le réseau se contracte et son contenu se mélange avec celui du rumen. L’ensemble forme une cuve de fermentation de 130 à 180 litres. Le réticulo-rumen retient les longues particules fibreuses qui stimulent la rumination et la salivation. Une activité microbienne intense conduit à la production d’acides gras volatils (AGV) qui sont des produits terminaux de la fermentation des sucres et à la production d’une masse microbienne riche en protéines. Figure 2 : rumen Les AGV sont absorbés à travers la paroi du rumen et sont utilisés comme source d’énergie dans les cellules du corps ainsi que pour la synthèse du lactose, des protéines et de la matière grasse du lait. Avant de pouvoir quitter le réticulo-rumen et d’entrer dans l’omasum (Figure 5), les particules doivent être d’une dimension inférieure à 1 ou 2 mm de longueur et d’une densité plus ou moins égale à 1,2 g/mL.
OMASUM : « RECYCLAGE DE CERTAINS NUTRIMENTS »
Le troisième estomac ou feuillet est un organe de forme sphérique d’une capacité d’environ 10 litres. Il tire son nom de feuillet de sa structure interne : sa cavité intérieure contient un grand nombre de lames, de « feuilles », qui s’attachent sur l’un des côtés, et laissent un passage libre entre le réticulo-rumen et la caillette. L’omasum est un organe de transition entre le rumen et l’abomasum qui ont des modes de digestion très différents. En dépit de sa petite dimension, cet organe a une grande capacité d’absorption. Il permet le recyclage de l’eau, des AGV (Acides Gras Volatils), et de certains minéraux, tels que le sodium et le phosphore, qui sont absorbés dans le sang et retournent dans le rumen via la salive.
ABOMASUM : (CAILLETTE) « DIGESTION ACIDE »
Le quatrième estomac est la caillette. Cet estomac est similaire à celui des nonruminants. Il sécrète un acide fort (acide chlorhydrique) et de nombreuses enzymes digestives. C’est à ce niveau que s’effectue la digestion de protéines qui ont échappé à la fermentation Figure 3 :Préestomacs
GENERALITES
Figure 2 : Préestomacs de la vache (en gris) d’après http://babcock.cals.wise.edu Figure 3 : Réticulo-rumen. Source : Les bases de l’alimentation des ruminans 7 2012 ruminale mais aussi des protéines bactériennes produites dans le rumen (0,5 à 2,5 kg par jour).
LES INTESTINS « DIGESTION – ABSORPTION – FERMENTATION – FORMATION DES FECES Les intestins des ruminants sont composés, comme dans les autres espèces, d’un intestin grêle et d’un gros intestin. Ce dernier se divise lui-même en un côlon et un cæcum (Figure 4).
INTESTIN GRELE
L’intestin grêle effectue : • la sécrétion d’enzymes digestifs par la paroi de l’intestin et le pancréas. • la digestion enzymatique des hydrates de carbone, des protéines et des lipides. • l’absorption de l’eau, de minéraux et des produits de la digestion intestinale (glucose, acides aminés et acides gras) Figure 4 : Coupe transversale de l’Omasum (Feuillet). Source : Les bases de l’alimentation des ruminants. Figure 5 : Le tube digestif du bovin adulte. S Figure 4 : Le tube digestif du bovin adulte. Source : INRAP Figure 5 : Coupe transversale de l’Omasum (Feuillet). Source : Les bases de l’alimentation des ruminants. 8 2012 I.2.1.7 – CÆCUM ET GROS INTESTIN : Dans le cæcum s’effectue la fermentation, par une population bactérienne, des produits de la digestion intestinale non absorbés, et dans les gros intestins, l’absorption de l’eau et la formation des matières fécales.
PARTICULARITES DE LA DIGESTION CHEZ LES RUMINANTS
Les ruminants ont un mode de digestion qui leur permet de digérer la cellulose (glucide) composant principal de l’herbe. L’utilisation de la cellulose de l’herbe par les ruminants est liée au fonctionnement du rumen, et à la richesse de sa population de microorganismes. (Figure n° 6) Ces microorganismes travaillent pour eux même et laissent au ruminant : – Une part du substrat alimentaire qui a échappé à son attaque. – Des déchets de son métabolisme (Acides Gras Volatils (Figure n° 7)) – Ses propres protéines microbiennes – L’ensemble des vitamines du complexe B .
INTRODUCTION 1 |