L’ELEVAGE
Le développement des milieux ruraux tel que le Ferlo, doit s’appuyer sur l’élevage qui est la principale activité de cette zone. Mais les conditions climatiques occasionnant la dégradation des écosystèmes constituent un obstacle pour le développement de ce secteur.
Le cheptel
Estimation de l’effectif du cheptel dans le département de Linguère en 2009 Source : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), 2010 La zone agro-sylvo-pastorale du département de Linguère, permet aux éleveurs de réaliser l’élevage de bovins, d’ovins, de caprins, d’équins et d’asins. Les valeurs obtenues concernant les effectifs du cheptel en 2009 sont calculées à partir du taux de croissance annuel du cheptel du Sénégal qui équivaut à 3% par an. Cheptel Effectifs Bovins 233566 Ovins 491124 Caprins 440183 Equins 10233 Asins 14488 Total 1189594 49 Figure N°8 : Estimation de l’effectif du cheptel dans le département de Linguère en 2009 Source : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), 2010 La longue expérience des pasteurs peuls sur un vaste espace du Ferlo ont permis un développement spectaculaire du cheptel.
Le nombre total de bovin au niveau du département de Linguère est passé de 213746 en 2005 à 233566 têtes en 2009. Les ovins passent aussi de 449448 en 2005 à 491124 en 2009. Le nombre considérable d’ovins et de caprins est lié au fait qu’ils se multiplient très rapidement. De nombreuses familles élèvent chez eux des ovins et caprins. Ces différents animaux constituent pour ces populations, des sources de revenues et peuvent être utilisé pour les fêtes et cérémonies. Les équins et les asins sont souvent utilisés dans cette zone comme un moyen de transport. 2- L’alimentation du bétail L’élevage pratiqué dans le département de Linguère est un élevage de type extensif à caractère transhument.
La précarité de la biomasse et la rareté des points d’eau sont à l’origine de la migration du bétail. Les ressources fourragères sont pour l’essentiel constituées de pâturages naturels que l’on retrouve dans les strates herbacées. Mais l’accroissement considérable du bétail ainsi que la 233566 491124 440183 10233 14488 0 100000 200000 300000 400000 500000 600000 Bovins Ovins Caprins Equins Asins effectifs cheptel effectifs 50 dégradation de l’environnement liée aux conditions climatiques sont autant de problèmes qui poussent les pasteurs Peuls à migrer sur de longues distances. Face aux taux de croît annuel du cheptel les éleveurs sont souvent obligés d’acheter d’autres aliments tel que du tourteau d’arachide, de graines de coton, du son de blé pour atténuer la mortalité des animaux en période de soudure. Cette stratégie permettrait en partie de limiter la dégradation prononcée des pâturages naturels au niveau du Ferlo.
Les différentes sources d’abreuvement du bétail
Les puits, les mares, les forages et les bassins de rétention sont les différentes sources d’abreuvement du bétail dans le département de Linguère. Les puits traditionnels réalisés souvent par des artisans, sont peu productifs avec un débit très faible mais attirent parfois certains éleveurs. L’abaissement de la nappe phréatique provoque l’assèchement des eaux de puits obligeant les éleveurs à se déplacer. Les premières chutes de précipitations entrainent les éleveurs à s’installer prés des mares pour abreuver leurs troupeaux. Lorsque ces mares s’assèchent sous l’action combinée de la consommation, de l’évaporation et de l’infiltration, les éleveurs se convergent vers les forages et les bassins de rétention. Les forages ont vue le jour au Sénégal à partir des années 1950 après la découverte de l’aquifère Maestrichien.
Après cette découverte un processus de construction de forages fut entamé au Sénégal mais surtout au niveau de la zone du Ferlo. Actuellement, les bassins de rétention jouent un rôle très important dans la sédentarisation des éleveurs. Grace à la gratuité de l’eau dans certains bassins, les éleveurs n’ont plus besoin de dépenser des sommes considérables pour abreuver leurs troupeaux. La disponibilité des eaux retenues dans ces ouvrages hydrauliques permettent aussi aux bétails d’exploiter les pâturages non loin des bassins de rétention en toute saison.