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Les incidences sur le développement du langage et la scolarité
La littérature scientifique actuelle explique que la majorité des déficits linguistiques des enfants prématurés résultent principalement de troubles cognitifs généraux plutôt que de troubles spécifiques du langage. Une étude sur des enfants nés avant 27 semaines d’aménorrhée décrit un retard de développement verbal et moteur à deux ans et demi (Månsson et al., 2014). Ce retard langagier et moteur reste présent chez ces enfants à quatre ans, six ans et huit ans (Putnick et al., 2017). Il reste cependant difficile aujourd’hui de distinguer précisément l’étiologie des troubles dans ce contexte compliqué qu’est la grande prématurité.
Généralement, il est observé des troubles affectant la composante phonologique et la modalité de compréhension. Néanmoins, il est difficile de prédire précisément les troubles neuro-développementaux de chaque enfant grand prématuré car ceux-ci ne présentent pas tous le même développement langagier. On observe une hétérogénéité des profils langagiers. La grande prématurité contraint donc grandement le développement langagier dans sa globalité (Guarini et al., 2016).
Différentes études ont évalué les difficultés de langage observées chez des enfants nés grands prématurés. Entre deux et quatre ans, on relève chez des enfants grands prématurés des difficultés de compréhension orale et une discrimination auditive peu performante (Jansson-Verkasalo et al., 2004). D’autres enfants de cet âge présentent aussi un lexique en modalité de compréhension significativement plus faible (Van Noort-van der Spek et al., 2012). Ainsi, sur le long terme, d’importantes incidences sur le développement du langage sont observées. Ces difficultés langagières sont d’autant plus importantes que la prématurité est grande et ces contraintes persistent dans le développement de l’enfant (Putnick et al., 2017). A cinq ans, la production lexicale de certains enfants grands prématurés peut être déficitaire. A six ans, d’autres enfants montrent des performances faibles lors d’épreuves de compréhension orale et de production phonologique (Charollais et al., 2013).
Il est important de rappeler que les composantes du langage interagissent entre elles ainsi qu’avec les autres compétences cognitives. Les composantes du langage sont dépendantes du développement des compétences sensori-motrices. Ainsi, les contraintes sensori-motrices telles que les praxies bucco-faciales et la discrimination tactile et auditive ont une incidence importante sur le développement de la composante phonologique, de l’attention visuelle et des transferts de modalité (Charollais et al., 2013).
D’autres corrélations sont décrites par les études sur la grande prématurité. Van Noort en expose certaines dans sa méta-analyse. Il n’est pas révélé de lien entre la sévérité des troubles et le statut socio-économique des parents. On ne retrouve également pas de lien avec la présence d’un handicap majeur. Néanmoins, concernant les fonctions langagières plus complexes, on retrouve parfois une augmentation des différences de performances entre des enfants nés à terme et des enfants prématurés entre trois et 12 ans : plus l’enfant grandit, plus les différences sont importantes (Van Noort-van der Spek et al., 2012).
Ainsi, du fait des importantes difficultés cognitives décrites, les enfants nés grands prématurés représentent une population plus à risque de présenter des troubles des apprentissages. Une étude américaine a décrit des performances plus faibles en lecture et en écriture pour des enfants prématurés, quel que soit l’âge gestationnel (Marret et al., 2011). On constate tout de même une corrélation entre les capacités en langage écrit et l’âge gestationnel (Jarjour, 2015). De ce fait, ces enfants ont plus souvent recours à des enseignements adaptés ou à des aides spécifiques (Marret et al., 2014).
Une méta-analyse de Kovachy et al. décrit plus précisément les difficultés en lecture des enfants nés avant 32 semaines d’aménorrhée. Sur les tâches de décodage, les enfants grands prématurés présentent des performances significativement plus faibles que celles des enfants nés à terme. De plus, une corrélation entre l’âge gestationnel et les capacités de décodage est observée : plus l’âge gestationnel est bas, plus les performances en décodage sont faibles. On retrouve aussi une vitesse de lecture plus lente. Des performances plus faibles en compréhension de lecture chez les enfants prématurés sont également relevées, ainsi qu’une corrélation similaire entre l’âge gestationnel et les performances en compréhension en lecture (Kovachy et al., 2015).
En conclusion, l’enfant né grand prématuré est plus à risque de présenter des troubles neuro-développementaux que l’enfant né à terme. Comme l’indique l’étude EPIPAGE, d’importantes fragilités cognitives peuvent être révélées à différentes étapes du développement, comme des troubles langagiers ou attentionnels, avec incidence possible sur un trouble des apprentissages scolaires (Marret et al., 2009). Il est donc intéressant de comprendre l’incidence des troubles du langage oral, principalement des fragilités de la composante phonologique, et des troubles attentionnels sur l’acquisition du langage écrit chez les enfants nés grands prématurés (Marret et al., 2014).
L’ELECTROENCEPHALOGRAPHIE ET LES POTENTIELS EVOQUES COGNITIFS VISUELS
L’électroenc phalographie : généralités et réalisation
En pédiatrie, les électroencéphalogrammes (EEG) sont généralement utilisés pour le diagnostic et le suivi des épilepsies. Cependant, leur utilisation s’avère intéressante dans d’autres domaines comme le diagnostic étiologique de déficience intellectuelle, de troubles du spectre autistique ou de troubles du langage et des apprentissages (Fluss et al., 2011).
L’EEG a pour but de recueillir l’activité bioélectrique cérébrale à l’aide d’électrodes placées sur un scalp. Cette activité bioélectrique correspond à la différence de potentiel électrique entre deux électrodes du scalp (Vespignani, 2003).
Table des matières
Abréviations
Introduction
Chapitre I : Étude bibliographique
1 Synthèses des 5,6,7,8-tétrahydro-[1,6]-naphthyridines
2 Réactions de Diels-Alder sur les 1,2,4-triazines
3 Additions conjuguées sur les vinylhétérocycles
4 État de l’art au sein de l’équipe et sujet de thèse
Chapitre II : Synthèse des 3-vinyl-1,2,4-triazines
1 Préparation des précurseurs 3-méthylthio-1,2,4-triazines
2 Synthèse des 3-vinyl-1,2,4-triazines par substitution nucléophile aromatique
3 Introduction du groupement vinyle par couplage croisé catalysé au palladium
4 Étude de la réaction de métathèse croisée
Chapitre III : Réactions en cascade pour la synthèse de tétrahydro-[1,6]-naphthyridines
1 Validation de l’addition de la propargylamine sur la 5-phényl-3-vinyl-1,2,4-triazine
2 Cycloadditions DAdei/rDA intramoléculaire vers la synthèse de tétrahydro-[1,6]-naphthyridines
3 Séquence domino aza-Michael/DAdei/rDA
4 Synthèse de 7,8-dihydro-5H-thiopyrano[4,3-b]pyridines
5 Conclusion
Chapitre IV : Vers une addition conjuguée asymétrique
1 Résultats préliminaires
2 Nouvelle méthodologie organocatalytique d’addition d’aza-Michael sur les 3-vinyl-1,2,4-triazines
substituées
3 Catalyse par les acides de Lewis
4 Mécanisme de la réaction catalysée par les disulfonimides
5 Exemplification
6 Conclusion
1 Nouveaux partenaires propargylamines pour l’addition d’aza-Michael
2 Synthèse de nouvelles tétrahydro-[1,6]-phthyridines
3 Exemplification
4 Clivage du groupement alkoxyle
5 Conclusion
Conclusion générale
Perspectives
Annexes
1 Résultats complémentaires
2 Bilan des molécules synthétisées
3 Publications
Experimental procedures
1 General Information
2 Quantitative NMR spectroscopy
3 Preparation of 3-vinyl-1,2,4-triazines
4 Aza-Michael additions
5 Tetrahydro-[1,6]-naphthyridines syntheses
6 Methoxyl group cleavage from 6-methoxytetrahydro-[1,6]-naphthyridines
7 Other compounds syntheses
8 Organocatalysts syntheses
Références
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