L’efficience des marchés financiers
C’est la concurrence acharnée que se font les investisseurs entre eux pour maxi- miser leurs gains qui rend les cours des actifs financiers proches de leur valeur intrinsèque. Les résultats de recherches à la fois nombreuses et sérieuses ont confirmé la valeur de l’hypothèse d’efficience des marchés. Ces recherches ont trait à la fois à la vérification de l’indépendance des taux de rentabilité successifs des actifs financiers, à leur comportement à la suite de l’annonce par les sociétés d’événements financiers occasionnels – tels que la distribution d’actions gratuites, l’an- nonce des résultats – et à l’évaluation de la performance des gérants de portefeuille. Certes, nous n’irons pas jusqu’à dire que tous les marchés financiers sont parfaite- ment efficients et que la réalisation de profits est purement aléatoire ; c’est justement l’action de ces investisseurs à la recherche de profits exceptionnels qui rend le marché plus efficient. Toutefois, les résultats des études statistiques et l’observation de tous les professionnels montrent que les marchés sont suffisamment proches de l’efficience pour utiliser la théorie financière comme base de toute analyse financière et structuration d’une gestion des risques.
Les évolutions technologiques récentes qu’ont connues les marchés financiers, comme le trading à haute fréquence ont conduit les prix des titres à converger plus rapidement vers leur valeur d’équilibre. Cependant, en présence de frictions, certains déséquilibres ne pourront pas être exploités par les investisseurs : il s’agit des limites de l’arbitrage. De plus, en pratique, la psychologie des investisseurs peut également expliquer certaines déviations du concept d’efficience. Celles-ci font l’objet de la finance comportementale.
La volatilité importante des marchés et l’accent mis sur la gestion des risques ont entraîné le développement d’instruments adaptés à la gestion des risques. Ces nouveaux instruments financiers ont révolutionné les méthodes de gestion et ce, que ce soit dans le domaine de la gestion de portefeuille, de la gestion de trésorerie d’entre- prise, de la gestion bancaire et plus généralement de toute stratégie financière. De plus, de nombreuses évolutions récentes ont modifié en profondeur les marchés financiers : l’émergence du shadow banking et de la désintermédiation financière (financement des entreprises directement sur les marchés et non plus par les banques) ; la croissance soutenue des ETF et de l’investissement passif ; le spectre du risque systémique qui a suivi la crise financière et la crise des dettes souveraines en Europe ; l’augmentation continue de la complexité des produits financiers offerts aux entreprises et aux investisseurs. En réaction, le cadre réglementaire a dû être renforcé en profondeur au niveau national et supranational.
Ces diverses réflexions justifient le plan qui a été retenu pour cet ouvrage dont cette sixième édition a été profondément actualisée et refondue.
Le chapitre 1 est consacré à la présentation des institutions boursières françaises et étrangères et à leur environnement. Il permet de familiariser le lecteur avec le cadre institutionnel des marchés financiers.