L’effet contextuel environnemental socio-économique, politiques, réglementaires, culturels rôle de l’environnement externe
L’environnement de l’entreprise, définition
Pour aborder la performance des organisations suite à l’introduction des TIC et à la mise en place de systèmes de gestion des connaissances, nous avons jusqu’à présent considéré l’entreprise ou l’organisation comme un système fermé, indépendant de toute relation avec l’extérieur. Or, l’entreprise entretient des relations constantes avec son environnement, ce dernier étant particulièrement difficile à analyser étant donné qu’il possède diverses facettes influençant la vie, les décisions et les actions des entreprises. L’environnement de l’entreprise se compose de diverses variables nationales ou internationales et joue un rôle déterminant sur la vie de l’entreprise. Darbelet, Izard et Scaramuzza (2006) considèrent que « l’environnement de l’entreprise regroupe tous les facteurs sociologiques, économiques, juridiques, techniques, etc. qui ont une incidence sur la vie de l’entreprise »90. Ces auteurs précisent que l’environnement se compose de divers facteurs qui peuvent être classés en deux grandes catégories : – l’environnement général de l’entreprise ; – l’environnement spécifique de l’entreprise. La première catégorie regroupe « l’ensemble des variables qui influent sur l’entreprise sans que celle-ci ne puisse exercer d’influence en retour (une certaine influence, sur un long terme, ne doit cependant pas être exclue) ». Ces facteurs constituent le « cadre d’action » qui s’impose à l’entreprise. Cette dernière doit étudier cet environnement afin de prévoir les mutations nécessaires à son champ d’action. L’effet contextuel environnemental socio-économique, politiques, réglementaires, culturels rôle de l’environnement externe 38 La deuxième catégorie de facteurs, l’environnement spécifique de l’entreprise, « regroupe les éléments qui influencent directement l’entreprise mais sur lesquels celle-ci peut agir plus ou moins en retour ».
L’entreprise et l’intérêt général
Toute entreprise participe à la mise en œuvre de la politique économique mais a aussi une responsabilité sociale vis à vis de l’ensemble de la société. Dans une économie décentralisée, le gouvernement doit tenir compte des décisions des entreprises afin de pouvoir mettre en œuvre la politique économique qu’il a définie. On peut donc dire qu’il existe une concordance entre la politique économique conduite par les pouvoirs publics et la stratégie menée par les entreprises. Toutefois, il peut arriver que l’action des entreprises et les objectifs de l’Etat soient divergents. Darbelet, Izard et Scaramuzza stipulent que « La politique économique de l’Etat correspond aux choix économiques qu’opèrent les pouvoirs publics pour orienter l’activité des agents dans une direction jugée souhaitable »94. Donc la politique économique de l’Etat définit des objectifs et spécifie les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre. Parmi les objectifs les plus importants, on peut citer la croissance de la production, le plein emploi des facteurs de production, la stabilité des prix, l’équilibre des échanges extérieurs. Ces quatre objectifs ne sont pas faciles à atteindre simultanément. D’ailleurs, ces auteurs représentent ces objectifs à l’aide d’un carré qualifié de « magique » puisqu’il est difficile d’atteindre ses quatre coins simultanément (cf. figure ci-dessous). A côté de ces objectifs principaux, on trouve d’autres objectifs : la volonté de stabiliser la monnaie, la réduction des inégalités (justice sociale), le développement économique équilibré de l’ensemble du territoire… . Pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé, l’Etat doit s’appuyer sur tous les agents économiques, notamment sur les entreprises. Toutefois, il existe parfois des divergences entre les lignes directrices des pouvoirs publics et le comportement des entreprises. A ce sujet, Darbelet, Izard et Scaramuzza notent que « l’observation du comportement réel des entreprises montre qu’elles n’agissent pas toujours dans le sens préconisé par l’Etat »95 . Ces divergences, toujours selon ces auteurs, peuvent être volontaires, dans le sens où l’entreprise contourne les règles pour favoriser son intérêt personnel. Elles peuvent également provenir de comportements rationnels liés à la stratégie des entreprises et qui ne vont pas dans le sens de l’intérêt général. Les entreprises entretiennent de multiples rapports avec les organismes publics chargés de préserver et de contribuer à la mise en œuvre de l’intérêt général. Ainsi, étant contribuables, elles financent une grande part des dépenses de l’Etat, des collectivités locales et des organismes sociaux. Elles interviennent dans des domaines importants tels que la recherche, la formation et la politique d’aménagement du territoire.
Rôle de l’Etat, politiques publiques et perspective institutionnaliste
Les experts du développement local, les élus, ou encore les opérateurs de télécommunication s’accordent pour dire que le développement des territoires est dépendant des politiques menées en faveur des TIC. Nous souhaitons quant à nous nuancer cette affirmation car rappelons-le, nous réfutons tout déterminisme technologique. Il n’est en effet pas question de rechercher l’homogénéisation des territoires mais plutôt de déterminer les relations que les TIC entretiennent avec les pratiques sociales. Il est pour cela nécessaire de confronter ces TIC aux différences économiques, sociales et culturelles de chaque territoire. Nous insistons donc sur le fait qu’il n’existe pas une seule « bonne façon de faire » mais bien diverses façons qui doivent tenir compte des spécificités. Les travaux sur l’ampleur et les modalités de la structuration de la société par les réseaux de communication divergent. Sassen (1996) et Castells (1998) pensent que les TIC accentuent la polarisation des activités autour de grandes métropoles dans le cadre de la globalisation. Ces auteurs sont d’avis que grâce aux TIC, les entreprises peuvent accéder au marché global et s’organiser au niveau mondial. Dans ce cadre, précisent Bouquillion et Pailliart (2006), « le travail de globalisation, c’est-à-dire les tâches de coordination rendues nécessaires par le marché et par l’organisation de la production sur le plan mondial resteraient localisées »