L’éducation thérapeutique à Marseille et rôle du pharmacien d’officine

L’éducation thérapeutique à Marseille et rôle du pharmacien d’officine

L’éducation thérapeutique du patient (ETP) est un processus d’apprentissage systémique, centré sur le patient. Elle prend en considération les processus d’adaptation du patient (coping), sa propre considération de sa santé (Health Locus of Control), ses croyances, ses représentations de la santé en général ainsi que ses besoins subjectifs et objectifs, qu’ils soient ou non exprimés. [1] Elle fait partie intégrante du traitement et de la prise en charge. Elle concerne la vie quotidienne et l’environnement psychosocial du patient, et elle implique autant que possible les familles, les proches et les amis du patient. C’est un processus permanent, qui doit être adapté à l’évolution de la maladie et au mode de vie du patient. Elle doit être structurée, organisée, réalisée par divers moyens éducatifs. Elle est multi professionnelle, interdisciplinaire et intersectorielle et inclut le travail en réseau. Elle est réalisée par des soignants formés à l’éducation du patient, et intègre une évaluation du processus d’apprentissage et de ses effets. Ce sont principalement des médecins, des infirmières, des diététiciens, des pharmaciens, des kinésithérapeutes, des ergothérapeutes, des psychiatres/psychologues et des travailleurs sociaux.

Les soignants ont tendance à parler au patient de leur maladie plutôt qu’à leur apprendre à la gérer au quotidien. L’éducation thérapeutique a pour but de former les patients à l’autogestion, à l’adaptation du traitement à leur propre maladie chronique, et à leur permettre de faire face au suivi quotidien. Elle contribue également à réduire les coûts des soins de longue durée pour les patients et la société, tout en maintenant ou en améliorant leur qualité de vie. Son but principal est de produire un effet thérapeutique complémentaire à ceux de toutes les autres interventions (pharmacologiques et kinésithérapie notamment). En pratique, 80% des maladies traitées sont chroniques. Bien que la plupart des traitements soient remarquablement efficaces en raison de la recherche médicale, leur qualité est souvent loin d’être satisfaisante.

MALADIES CHRONIQUES ET ETP

Le diabète de type 1 (DT1) est caractérisé par une carence absolue en insuline, due à la destruction des cellules Bêta pancréatiques des îlots de Langerhans dont le mécanisme le plus plausible est représenté par une réaction auto-immune spécifique d’organe à médiation cellulaire. On distingue dans la classification de l’American Diabetes Association, qui fait référence, deux sous-types : Une prédisposition génétique est impliquée, même si dans 85 % des cas il n’existe pas d’antécédents familiaux de diabète de type 1. L’existence de facteurs de risque environnementaux est suggérée par le fait que 50 % des paires de jumeaux sont non concordantes pour le diabète de type 1 et que l’incidence du diabète de type 1, notamment en Europe, augmente à une vitesse plus rapide que celle d’une pathologie qui serait causée par une éventuelle sélection génique [4]. Une théorie hygiéniste voudrait enfin que notre environnement trop propre, trop protégé par les mesures d’hygiène et les vaccinations, empêche un développement normal du système immunitaire et favorise l’émergence de l’atopie et des maladies auto-immunes, dont le diabète .

Trouble Anxieux Généralisé (TAG)

Le trouble anxieux généralisé est un trouble marqué par une symptomatologie chronique (soucis excessifs et mal contrôlés) évoluant pendant plus de 6 mois. On l’appelle parfois la « maladie des inquiétudes ». Sa prévalence dans la population générale est de l’ordre de 5%, avec une prédominance féminine (2 femmes pour 1 homme). Le patient présente des inquiétudes et des ruminations diverses. Cette anxiété apparait excessive et incontrôlable, c’est-à-dire non justifiée par des éléments réalistes, entrainant des problèmes de concentration sur les taches courantes et des troubles très fréquents de l’endormissement. On peut aussi retrouver des symptômes d’hyper vigilance avec réactions de sursaut au moindre bruit ou à la moindre surprise. Le TAG comprend également des symptômes fonctionnels chroniques tels que les myalgies, les céphalées ou encore l’asthénie.

L’épisode dépressif est une modification pathologique de l’humeur caractérisée par une constellation de symptômes et de signes qui varie d’un patient à l’autre. Cette perturbation de l’humeur prédomine le plus souvent le matin, dès le réveil et a tendance à s’améliorer au cours de la journée. Il se distingue par la triade : perturbation de l’affectivité, ralentissement psychomoteur ou agitation et signes associés. Le trouble dépressif est multifactoriel mêlant des facteurs de risque environnementaux mais aussi génétiques. Des consultations rapprochées et régulières avec réévaluation systématique de l’état clinique, de la réponse thérapeutique et du risque suicidaire sont proposées en ambulatoire. Pour les épisodes sévères : hospitalisation avec réévaluation du risque suicidaire, inventaire des effets personnels, prévention du risque d’auto-agressions, évaluation de la nécessité d’un isolement thérapeutique et prévention des complications éventuelles d’un alitement prolongé ou de carences alimentaires. Dans tous les cas, un bilan pré-thérapeutique clinique et paraclinique complet est réalisé.

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