L’éducation primaire une nécessité pour le développement

LA NOTION « EDUCATION »

Etymologie et le concept de l’éducation

Etymologie

Le mot « Éducation » vient du mot latin « educatio » qui lui-même est dérivé de « ducere » ayant pour signification conduire, guider ou commander. L‟éducation est l‟apprentissage et le développement des facultés physiques, psychiques et intellectuelles ; les moyens et les résultats de cette activité de développement. L‟éducation rassemble alors les habiletés intellectuelles ou manuelles qui s’acquièrent, et les qualités morales qui se développent. L‟éducation primaire est relative à l’apprentissage des premiers éléments de connaissance.

Différence entre « éducation », « enseignement » et « instruction »

L‟éducation correspond à la formation globale d‟un individu à divers niveaux (religieux, moral, social, technique,…) et l‟enseignement, de son côté, se réfère à une éducation bien précise. Enseigner est donc éduquer, mais éduquer n‟est pas forcément enseigner. L‟éducation ne se limite pas non plus à l‟instruction qui serait relative seulement aux purs savoirs et savoir-faire. Elle vise également à assurer à chaque individu le développement de toutes ses capacités (physiques, intellectuelles et morales). Ainsi, cette éducation lui permettra d‟affronter sa vie personnelle, et de la gérer en étant un citoyen responsable au sein de la société.

Les grands domaines éducatifs

Schématiquement, on peut distinguer quatre grands domaines éducatifs : le savoir, le savoir-faire, l‟être et le savoir-être. Le savoir correspond aux connaissances intellectuelles. Les recherches en éducation relatives au savoir ont pour objectif de trouver les moyens pédagogiques permettant aux apprenants d’acquérir au des connaissances. Le savoir-faire correspond à des compétences pratiques, à la maîtrise par l’expérience de l’exercice d’une activité artisanale, artistique, domestique ou intellectuelle. Ces compétences s’acquièrent par la pratique d’une activité et par l’apprentissage d’automatismes moteurs. Les recherches en éducation relatives au savoir-faire ont pour objectif de trouver et d’appliquer les moyens pédagogiques permettant aux apprenants d’acquérir des compétences et des habiletés pratiques et/ou intellectuelles.
L’être correspond à l’état biologique, physique et psychique d’un individu. Les recherches en éducation relatives à l’existence de l’être ont pour objectif de trouver les moyens pédagogiques permettant, dans les situations éducatives, de favoriser et d’atteindre l’état d’être optimal : état de santé, de bien-être, de motivation, de confiance et de satisfaction des besoins naturels et psychiques (joie, plaisir, « liberté », « perception », reconnaissance, sécurité, justice, intégrité, authenticité, capacité, intimité, diversité, confort, créativité, affection, …). Le savoir-être correspond à la capacité de produire des actions et des réactions adaptées à la société humaine et à l’environnement. Cette capacité s’acquiert en partie par la connaissance de savoirs et de savoir-faire spécifiques. Les recherches en éducation relatives au savoir-être ont pour objectif de trouver les moyens pédagogiques permettant aux apprenants d’acquérir au mieux la maîtrise d’actions et de réactions adaptées à leur organisme et à l’environnement : préservation, hygiène, empathie, contrôle personnel, comportement adéquat, respect, action collective, entraide, affirmation de soi, maîtrise, communication, gestion des conflits …

Diverses définitions attribuées à l’Éducation du point de vue économique

Plusieurs sont les économistes qui se sont intéressés à l‟éducation et en ont fait un des objets de leur analyse économique. Robbins, Mill, Marshall, et Marx en sont des exemples. Robbins (1962) a défini l‟éducation comme la science qui étudie le comportement humain en tant qu‟une relation entre des fins et des moyens limités qui ont des usages mutuellement exclusifs. Et selon Stuart Mill, l‟Éducation est un moyen d‟inculquer des habitudes de prudence, d‟économie et de progrès personnel. Une autre définition de l‟éducation est toute action de formation qui a pour résultat l‟ensemble des qualités morales qui se développent. Ainsi, du point de vue économique, l‟éducation concerne non seulement l‟enseignement en classe ou la scolarisation, mais aussi, les produits de cette scolarisation qui sont tous les savoirs et les savoir-faire. Déjà, nous pouvons appréhender à travers ces définitions l‟importance de l‟éducation pour le développement de chacun tout d‟abord, et nous verrons après une analyse plus profonde de l‟apport économique de l‟éducation.

Les différentes formes d’Education

L’éducation formelle
L‟éducation formelle est dispensée dans un cadre bien défini et suit des systèmes pédagogiques communs aux mêmes niveaux. Ainsi, une éducation formelle est donnée au sein d‟une école, d‟un collège ou d‟une université.

L’éducation non-formelle

Certains ont soutenu que le système scolaire reproduit le système social grâce à une culture scolaire insuffisante et à une culture libre que les familles les plus aisées transmettent à leurs enfants pour qu‟ils accèdent en haut de l‟échelle sociale. Ainsi, il apparaît utile d‟élargir la réflexion sur l‟éducation, sans la réduire au cadre scolaire. L‟éducation familiale et l‟éducation parentale par exemple font partie de l‟éducation non formelle. L‟éducation familiale est généralement accomplie par les parents biologiques de l’enfant en question, bien que le gouvernement et la société aient également un rôle. Dans de nombreux cas, les orphelins ou les enfants abandonnés reçoivent une éducation familiale de la part de parents non biologiques. Les autres peuvent être adoptés, élevés par une famille d’accueil, ou être placés dans un orphelinat . L‟éducation parentale est une activité volontaire d‟apprentissage de la part de parents qui souhaitent améliorer les interactions nouées avec leur enfant, pour encourager l‟émergence de comportements jugés positifs et réduire celle de comportements jugés négatifs. Elle a pour but d‟aider les parents à mieux actualiser leurs potentialités éducatives, en développant leur sentiment de compétence et en utilisant le mieux possible les ressources que leur offre leur environnement. L‟éducation parentale comprend les mesures prises par l’État afin de la promouvoir, soit en donnant plus de temps au parent pour éduquer leurs enfants, soit en leur proposant une initiation ou une formation

LE RÔLE ECONOMIQUE DE L’EDUCATION

Universellement, l‟éducation est considérée comme enjeu essentiel, en tant que véhicule de transmission aux générations ultérieures et en tant que moyen de défense et de pouvoir des personnes bien éduquées. Ainsi, elle détient un rôle prépondérant dans le développement d‟un pays.

L’éducation est un capital humain

Les économistes accordent à l‟éducation une valeur scientifique parce qu‟elle a un impact conséquent sur l‟individu et la société. Ainsi, on en a fait l‟objet de l‟analyse économique en la considérant comme un capital.

Définition du capital humain

Théodore Schultz1, Gary Becker2 et Jacob Mincer sont les économistes fondateurs de la théorie du capital humain respectivement dans leurs travaux en 1963, 1964 et 1958. Ce sont alors les premiers économistes de l‟Education. Selon Gary Becker, l‟individu dispose d‟un certain stock de connaissances, expériences, savoir-faire, qui forment un capital, qu‟il va cultiver par des investissements, comme l‟éducation et la formation professionnelle. Ces stocks de connaissances sont une forme de capital dont la particularité est d’être « incorporée » dans les personnes qui la détiennent, d’où son nom de capital humain.Au début du XXème siècle, Irving Fisher a initié la conception du capital humain, et ainsi il a défini dans ses travaux le capital comme « Tout stock de ressources permettant de donner naissance à des flux de revenus futurs ». L‟investissement en machines et celui en formation des individus sont à la fois inclus dans cette définition. Mais c‟est seulement plus tard, dans les années 60 que Théodore Schultz a fait apparaître la notion de « capital humain » dans son ouvrage : Investment in Man : An Economist‟s View. Et Gary Becker l‟a ensuite développée dans son ouvrage « Human capital ». Ainsi est née la définition du capital humain d‟un individu comme étant « l‟ensemble des expériences, connaissances, qualifications qu‟il a acquises depuis sa naissance et qui le rendent plus ou moins capable de produire des satisfactions avec un ensemble donné de biens et de services ».
Les compétences, les expériences et les savoirs, qui, ensemble, déterminent une certaine aptitude de l‟individu à travailler, sont les trois éléments qui composent le capital humain

Les particularités du capital humain

En réalité le capital humain est indissociable de son détenteur. Cette incorporation du capital humain a deux conséquences : son inappropriabilité (ou sa personnalisation) et sa limitation. Parce qu‟il est nécessairement personnel, le capital humain implique l‟individu tout entier dans une démarche d‟investissement constante (l‟individu s‟enrichit en permanence de nouveaux savoirs et expériences). De plus, le capital humain, contrairement au capital financier, ne peut devenir propriété d‟un tiers ; il est simplement mis à disposition par l‟individu. D‟autre part, le capital humain est limité à l‟individu qui l‟incorpore : il dépend de ses capacités physiques et mentales, de son cycle vital.

Modèle économique du capital humain

Le modèle de Solow

la croissance vient du progrès technique .Robert Solow a été le premier à proposer un modèle formel de la croissance. Ce modèle est un des principaux modèles de la théorie de la croissance économique d‟inspiration néoclassique. C‟est un modèle de nature optimiste, car il ne prévoit pas de situation de crise. Le modèle Solow se fonde sur une fonction de production à deux facteurs qui sont le travail et le capital. La production résulte donc exclusivement de la mise en combinaison d‟une certaine quantité de capital : capital physique et de travail ; main d‟œuvre. Le modèle de Solow se fonde aussi sur l’hypothèse que les facteurs de production connaissent des rendements décroissants, c’est-à-dire qu’une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il pose également comme hypothèse que les facteurs de production sont utilisés de manière efficace par tous les pays. En posant que la population connaît un taux de croissance que Solow qualifie de « naturel » (non influencé par l’économie), le modèle déduit trois prédictions :
 Augmenter la quantité de capital (c‟est-à-dire investir) augmente la croissance : avec un capital plus important, la main d’œuvre augmente sa productivité (dite apparente).
 Les pays pauvres auront un taux de croissance plus élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins de capital, et connaissent donc des rendements plus faiblement décroissants, c‟est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une augmentation de la production proportionnellement plus forte que dans les pays riches.  En raison des rendements décroissants des facteurs de production, les économies vont atteindre un point où toute augmentation des facteurs de production n’engendrera plus d’augmentation de la production par tête. Ce point correspond à l’état stationnaire. Solow note toutefois que cette troisième prédiction est irréaliste : en fait, les économies n’atteignent jamais ce stade, en raison du progrès technique qui accroît la productivité des facteurs.