L’ÉCOTOURISME ET DE LA GOUVERNANCE LOCALE

L’ÉCOTOURISME ET DE LA GOUVERNANCE LOCALE

ÉVOLUTION HISTORIQUE ET THÉORIQUE

Dans ce chapitre, l’accent sera mis sur la manière dont s’est effectué historiquement l’écotourisme sur le plan international. Pour ce faire, la première section va traiter l’écotourisme du point de vue historique. Il s’agit essentiellement de mettre en avant les caractéristiques, le motif pour pratiquer l’écotourisme de l’axe puis de l’expliquer en tant que ressource potentielle. Ensuite, la deuxième section envisagera la gouvernance locale en prenant appui sur des définitions et des concepts ; et notamment leurs implications théoriques au niveau des axes. Section1 – Écotourisme du point de vue historique

Historique du secteur tourisme

Le tourisme trouve conjointement ses origines dans la pratique du tour et dans celle d’une forme de villégiature créée par les aristocrates1 anglais du VXIIIième siècle et réappropriée par les nouvelles classes dirigeantes du XIXième siècle. Le tourisme contemporain prit forme dans la révolution industrielle; le rapport au temps et à l’espace est modifié par l’organisation du travail industriel (contrôle du temps de travail et concentration des forces ouvrières dans un milieu unique de production) et les luttes sociales aboutirent à un dégagement d’un temps hors travail. Pour ce qui est du tourisme durable, il s’agit d’une notion relativement récente  apparue au début des années 1990. Les réflexions autour de cette forme de tourisme sont en fait nées à partir du sommet de Rio en 1992 sur le développement durable. Le tourisme durable en est l’un de ses champs d’application au sein de l’Agenda 21 comprenant entre autres, le respect de l’équilibre entre les besoins touristiques et les aspirations locales ou les actions préventives à favoriser, afin de préserver l’environnement et les produits touristiques. L’objectif est de rendre compatible l’amélioration des conditions vie environnementales et sociales qui résulte du développement touristique avec le maintien de ses capacités pour les générations futures. En 2004, les principes du tourisme durable ont été redéfinis et actualisés par les comités de développement du tourisme durable, l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT)  » Les principes directeurs du développement durable et les pratiques de gestion durable du tourisme sont applicables à toutes les formes de tourisme dans tous les types de destination, y compris au tourisme de masse et aux divers créneaux touristiques. Les principes de durabilité concernent les aspects environnementaux, économiques et socioculturels du développement du tourisme. Pour garantir sur le long terme la durabilité de ce dernier, il faut parvenir au bon équilibre entre ces trois aspects  » 2 . Par conséquent, le tourisme durable est  » une forme de tourisme qui répond aujourd‟hui aux besoins des touristes et des régions qui les accueillent, tout en protégeant et en améliorant les ressources pour l‟avenir  » 3 . Il mène à une gestion de toutes les ressources, de manière à combler les besoins socio-économiques, tout en préservant l’intégrité culturelle, les processus écologiques essentiels et la diversité biologique. Il doit : 1. exploiter de façon rationnelle les ressources naturelles, qui constituent un élément clé de la mise en valeur touristique, en préservant les processus écologiques et en aidant à sauvegarder la biodiversité; 2. respecter l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil, conserver leurs atouts culturels bâtis et vivants ainsi que leurs valeurs traditionnelles; 3. assurer une activité économique viable sur le long terme, offrant à toutes les parties prenantes des avantages socioéconomiques équitablement répartis, notamment des emplois stables, des possibilités de bénéfices et des services sociaux. Sur le plan international Au début du XXIe siècle, le développement durable est la preuve d’une prise de conscience, plus ou moins universelle, qu’il faut mieux maîtriser l’action des hommes sur la planète Terre. Il ne semble plus possible de consommer les ressources naturelles de manière illimitée, sans risque majeur pour l’humanité. La préservation de l’environnement est au centre des préoccupations écologiques et patrimoniales d’associations ou d’institutions aussi diverses que Greenpeace, le WWF ou l’UNESCO.3 L’Organisation des Nations Unies (ONU)4 a déclaré 2002 comme année internationale de l’écotourisme (AIE)  » pour faire le bilan des expériences en écotourisme dans le monde  » et ce, afin de consolider les activités et les cadres institutionnels qui en assureront le développement durable à l’avenir.  Question de la durabilité de l’écotourisme Le terme  » écotourisme  » apparaît dans le sillage du développement durable dans les années 1980, selon le rapport de Brundtland de 1987. Dans ce cadre, il permet de créer un équilibre entre l’environnement et l’homme compris sur le long terme. Il représente l’activité qui valorise l’aspect socioculturel des communautés réceptrices, mais également, les relations avec le milieu naturel. C’est une activité qui permet de réduire les impacts négatifs sur l’environnement, raison de pouvoir parler de durabilité. Un des intérêts de ce secteur aujourd’hui est d’adopter une vision à long terme, face aux ressources naturelles et culturelles du territoire étudié pour le faire bien fonctionner.  Du tourisme à l’écotourisme Au niveau national, à partir de 1984 le gouvernement malgache a accepté d’ouvrir ses frontières au tourisme international, en espérant favoriser une relance économique indispensable. Madagascar a comme objectif d’équilibrer les échanges extérieurs et également, de valoriser sur le long terme les ressources naturelles. L’offre se composait principalement au départ des atouts balnéaires de l’île, mais Madagascar ne pourrait rivaliser avec ses voisines concurrentes telles les îles Maurice, Seychelles et Réunion, destinations déjà 3L’UNESCO a créé, en 1956. L’ICCROM (International Center for Conservation and Restauration of Monuments, l’Institut consultatif pour la conservation et la restauration des monuments), dont le siège est à Rome et qui intervient au niveau de la formation des personnels chargés de la gestion et l’exploitation des sites. Par ailleurs, l’ICOMO (International Council of Monuments, conseil international des monuments et sites), dont le siège et à Paris, regroupe des professionnels et institutionnels en vue de la sauvegarde des villes historiques. Parallèlement aux actions du patrimoine mondial (une organisation indépendante relevant de l’UNESCO), le World Monuments Watch, organisation non gouvernementale (ONG) née d’initiatives privées aux États-Unis, recense les sites monumentaux les plus menacés à travers la planète (en 2004, 400 monuments en péril). 4 Note du Secrétariat de la Commission de coopération environnementale, mai 2000. La promotion de l‟écotourisme dans les aires naturelles de l‟Amérique du Nord: Les étapes franchies, p.07 8 bien implantées sur ce segment. La richesse endémique de ses écosystèmes, ainsi que ses particularités ethnoculturelles offrent à la grande île un développement touristique garant des avantages économiques. Alors, concernant les axes, ils possèdent des particularités en matière de faunes, de flores et de paysages, ainsi qu’une diversité des ressources reconnues dans le monde entier à pleine exploitées. Ses ressources naturelles sont prometteuses pour la promotion et le développement de l’industrie écotouristique locale, une branche attrayante sur tous les axes.

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Concept et définition selon les auteurs

Selon LANQUARD Robert et AMENGUAL B., le mot tourisme signifie  » une activité essentielle à la vie des nations en raison de ses effets directs sur les secteurs sociaux, culturels, éducatifs, économiques et dépend de l‟accès de l‟homme au repos récréatif, aux vacances et à sa liberté de voyage dans le cadre de temps libre et des loisirs; son existence est intégralement lié à un état de paix durable auquel il est appelé à contribuer l‟aspect économique du tourisme  » 5 . Les travaux pionniers de CEBALLOS L. donnent la première définition de l’écotourisme comme étant un  » voyage calme et non contaminateur des espaces dont l‟objectif est d‟étudier et de contempler les paysages, les animaux et les plantes sauvages, ainsi que les manifestations culturelles (actuelles et passées) que l‟on peut trouver dans ces espaces  » 6 . Cette définition donne un aperçu de l’objectif de l’écotourisme, une activité tournée vers la nature (vivante et non-vivante) et la culture dans des endroits bien définis en mettant l’accent sur la contrainte de non perturbation de l’endroit en question. Ainsi en 1987, CEBALLOS L. lui-même définit l’écotourisme :  » un tourisme satisfaisant aux besoins présents des touristes et des régions hôtes, tout en protégeant et en mettant en valeur les opportunités pour le futur. Il conduit à une gestion des ressources qui remplit les besoins économiques, sociaux et esthétiques tout en maintenant l’intégrité culturelle, les processus écologiques essentiels, la diversité biologique et les systèmes qui supportent la vie « .7 La définition de l’OMT permet de situer l’écotourisme sur un segment du tourisme durable. Dans la même perspective, le  » TIES « en donne une définition suivante en 1991 :  » l’écotourisme est un voyage responsable dans des environnements naturels où les ressources et le bien-être des populations sont préservés  » 8 .C’est une forme de tourisme durable qui respecte l’environnement, qui valorise la biodiversité des espaces naturels et qui permet d’adopter un comportement responsable du voyageur. L’importance est de valoriser les communautés locales réceptrices de ce tourisme pour satisfaire leurs besoins. Il s’agit de focaliser à travers la population locale une économie viable en harmonie avec la nature. D’autres auteurs mettent l’accent sur la définition, il s’agit : « Ecotourism Society » (1991) définition qui semble la plus consensuelle :  » voyage dans des aires naturelles dont l‟objectif est de comprendre les cultures et l‟histoire naturelle de l‟environnement, qui prend garde de ne pas altérer l‟écosystème et génère des opportunités économiques faisant que la préservation des ressources naturelles profitent aux populations locales « . Et aussi MASBERG et MORALES (1999, p.289) considèrent l’écotourisme comme  » un voyage dans des aires naturelles qui conserve l‟environnement et améliore le bien-être des populations locales  » 9 . Ces définitions mettent l’accent sur la population locale. Alors le passage du tourisme à l’écotourisme se traduit par l’élargissement de l’activité vers l’aspect écologique. C’est ainsi que la conservation d’AP oriente l’écotourisme vers une approche locale, fondée sur un nouveau projet politique de société et par conséquent, une nouvelle forme d’éducation, de collaboration démocratique, ancrée dans les réalités du territoire. C’est pour cela que le TIES le définit comme :  » une forme de tourisme responsable qui contribue à la conservation d’un environnement naturel ainsi qu’au bien-être des communautés locales  » 10 . Nous identifions des définitions de l’écotourisme recensées dans les revues selon les auteurs, soit en fonction de la demande touristique, de la ressource à protéger ou de la communauté d’accueil. 

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