L’économie finlandaise se dirige vers une crise

L’économie finlandaise se dirige vers une crise

Traditionnellement, les finances publiques de la Finlande ont été relative- ment stables. De fait, en 1990, le taux d’endettement de la Finlande comptait parmi les plus faibles de l’Europe. Durant les années 80, l’économie de la Finlande a connu une croissance stable et vigoureuse. Le taux de chômage est resté faible, et parfois inférieur à 4 %, ce qui a créé une pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs et dans certains métiers. Le taux d’inflation dépassait celui de certains autres pays et la consommation était excessive. Les comptes courants étaient défi- citaires. Les dépenses publiques et le taux d’imposition continuaient d’aug- menter, et les hausses de salaires étaient trop élevées. Les symptômes du mal étaient relativement bénins, mais ils étaient constants et s’accumulaient.Vers la fin des années 80, l’économie glissait vers une crise. Un des facteurs sous-jacents était l’ordre dans lequel la déréglementation graduelle du marché monétaire était mise en œuvre en Finlande. La volonté d’emprunter manifestée par le secteur privé était encouragée par l’optimisme général et par certaines caractéristiques du régime d’imposition. Les taux d’intérêt élevés ont attiré des capitaux étrangers et la facilité d’obtenir du crédit a généré un surplus de liqui-En conséquence, la demande intérieure, et la consommation privée en parti- culier, ont entraîné une surchauffe de l’économie. Le prix des biens, notamment des biens immobiliers et des actions, a d’abord monté en flèche, puis a plongé. D’autre part, trop d’investissements étaient dirigés vers le secteur des services nationaux.

Les exportations ont glissé vers une position concurrentielle plus faible sur les marchés occidentaux, pendant que s’effondraient les échanges de la Finlande avec les pays socialistes, particulièrement l’Union soviétique et la Russie.Malgré tout, les finances publiques ont enregistré un surplus pendant quelques années vers la fin des années 80, en partie grâce à la croissance des recettes. Cependant, certaines améliorations ont été apportées aux régimes de transferts législatifs et à d’autres postes des dépenses publiques. Cela s’est fait en partie en reportant à une étape ultérieure les effets des dépenses. Bon nombre des réformes sociales entreprises vers la fin des années 80 reposaient sur une surestimation des tendances sous-jacentes et du taux de croissance de l’économie.En rétrospective, le budget de 1991 présenté au Parlement en septembre 1990 constituait le sommet de l’optimisme sur l’avenir des finances publiques. L’administration centrale et le Parlement, qui préparaient tous deux une élection, ont alors voté en faveur de l’expansion fiscale. Néanmoins, la méfiance s’installait, les taux d’intérêt grimpaient et l’épargne augmentait rapide- ment dans le secteur privé.Lorsque la bulle a éclaté, la plongée a été rapide et abrupte. En 1991 et en 1992 seulement, le PIB a diminué de plus de 10 %, et même en 1993, il a continué de baisser. En 1993, le taux de chômage avait atteint 18 %, alors qu’il était de 4 % en 1990. En vertu de la législation, les dépenses publiques sociales augmentaient brusquement pendant que les recettes fiscales diminuaient.

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Il a fallu quelques années avant que la population accepte la réduction des dépenses. La situation a été mal comprise pendant longtemps par les décideurs politiques, la presse et la population, et le refus de prendre les mesures voulues était évident. Dans l’ensemble, il a fallu beaucoup de temps pour comprendre toute la portée de la situation et pour renverser le cours de l’économie.Ce n’est pas avant le début de 1991, au plus fort de la récession, que les premières réductions de dépenses sont apparues. La nouvelle administration était en place depuis le printemps de 1991 et son programme visait le gel des dépenses publiques. Le budget de 1992 incluait encore relativement peu de mesures d’économie, parce que le Parlement avait refusé d’adopter certaines réductions importantes de dépenses.Finalement, il a fallu imposer d’importantes mesures d’assainissement des finances publiques par suite de la réaction du marché. L’administration avait tenté de conclure un accord étendu avec le marché du travail, selon lequel les traite- ments, les salaires et autres revenus seraient diminués. Cette tentative ayant échoué, elle a dû dévaluer le mark finlandais en novembre 1991.

 

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