L’ECONOMIE ALGERIENNE SE RECONNAIT-ELLE DANS LE DUTCH DISEASE

L’ECONOMIE ALGERIENNE SE RECONNAIT-ELLE DANS LE DUTCH DISEASE

Le dutch disease et l’appréciation du taux de change effectif réel. Les effets directs font référence à des canaux de transmission, entre ressources abondantes et croissance à long terme, de nature purement économique. Dans ce cadre, les politiques économiques et les comportements des agents économiques jouent un rôle décisif quant à l‘impact d‘un boom en ressources sur la croissance à long terme. En revanche, le contexte institutionnel n‘a pas d‘importance, le raisonnement néoclassique impliquant un planificateur bienveillant et un marché fonctionnant parfaitement. Le principal effet direct de l‘abondance en ressources sur la croissance à long terme selon ces critères est le syndrome hollandais en présence d‘effets externes (si les effets externes sont absents, le syndrome hollandais n‘a d‘incidence que sur l‘allocation des ressources et la structure productive, mais non sur la croissance). Ces effets externes, d‘après la théorie de la croissance endogène, se trouvent principalement dans le secteur manufacturier. Dans la théorie du syndrome hollandais (dutch disease ), des ressources abondantes affectent donc négativement la croissance économique en induisant un recul du secteur manufacturier. Le canal de transmission est l‘appréciation du taux de change effectif réel (TCER), laquelle induit une modification des incitations économiques (prix relatifs) en faveur des secteurs non échangeables (services) au détriment des secteurs échangeables non concernés par le boom (l‘industrie manufacturière et l‘agriculture). Le boom pétrolier n‘a pas induit d‘effet de syndrome hollandais dans le cas de l‘Algérie, car comme le montre la figure N°3.6, le taux de change effectif réel algérien suit une tendance à la baisse alors même que les termes de l‘échange n‘ont cessé d‘augmenter. Le TCER s‘est ainsi déprécié entre 2004 et 2008. Cette situation s‘explique par le fait que les autorités algériennes ont decidé jusqu‘à présent de ne pas tenir compte de l‘évolution favorable de leur taux de change réel d‘équilibre dans leur politique de change. Cette politique de change se traduit par ailleurs par une accumulation record les réserves internationales s’établissaient à 135 milliards de dollars en 2008 (37 % du PIB). Dans un contexte de renforcement de la concurrence internationale lié à la baisse progressive des droits de douanes, cette politique permet d‘éviter de mettre en difficulté le secteur productif local. Cependant, ce secteur productif hors hydrocarbures ne pèse pas beaucoup dans l‘économie algérienne. Il est surtout très peu tourné vers l‘extérieur. Cette situation s’explique en grande partie par la présence de la rente pétrolière.

La dépendance vis-à-vis les hydrocarbures

Le vrai problème qui menace l‘économie algérienne c‘est sans doute celui de la dépendance vis-à-vis les hydrocarbures (problème structurel). L‘économie reste toujours dépendante d‘une manière forte aux exportations d‘hydrocarbures et elle est donc sensible aux pressions exercées sur les cours du pétrole et sur la production pétrolière. Néanmoins, les perspectives de croissance à court terme sont prometteuses. Les secteurs autres que celui des hydrocarbures ont connu une forte croissance ainsi qu‘une forte demande intérieure engendrée par les efforts engagés pour développer les secteurs de construction, d‘électricité et d‘eau continuent d‘attirer des fonds étrangers. En conclusion, l‘économie algérienne ne peut tenir sans le secteur des hydrocarbures. Les prévisions, les plans, le financement de budget, les décisions, les projets, les importations des équipements et même de l‘alimentation et des médicaments, sont déterminés par les ressources des hydrocarbures.Avec près de 50% du PIB et une contribution en valeur ajoutée avoisinait les 77 milliards de $ en 2008, le secteur des hydrocarbures est sans doute la colonne vertébrale de l‘économie algérienne. La situation financière confortable que connait l‘Algérie découle essentiellement de ce secteur. Elle est exclusivement liée à deux facteurs: La flambée du prix du baril de pétrole et l‘augmentation des volumes de ses exportations depuis 2002. Les hydrocarbures constituent la majorité des exportations des biens et de marchandises (Figure 3.7). Elles restent par ailleurs la principale source des revenus en devises. 77,246 milliards de $ des 79,139 milliards de $ des exportations de marchandises provient des hydrocarbures, soit, plus de 97,14% de la valeur des exportations en 2010.1 En 2008 les exportations d‘hydrocarbures ont connu une hausse de plus de 30,5% en valeur par rapport à 2007, grâce à l‘augmentation du prix du baril de pétrole qui a connu une hausse de plus de 33% par rapport à son prix en 2007, où il se situait à 74,4 $ le baril pour atteindre les 99,1 $ en moyenne, et cela, malgré la baisse de la production du secteur qui a enregistré un recul de 3,3% en un an. En effet, le secteur des hydrocarbures en 2008 a enregistré pour la 3ème année de suite, une baisse en volume de sa production a : – 2,3% en 2008, – 0,9% en 2007 et – 2,5% en 2006. Ce recul est du principalement à la chute de la production du pétrole brut de – 4%. Ceci a conduit à une contraction de volume des exportations qui a connu une diminution de 3,3% entre 2007 et 2008 (la figure 3.8). La production d‘hydrocarbures pour l‘année 2007 s‘est élevée à 233,3 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP). Le bilan par produits fait découler les productions de 63,8 millions de tonnes de pétrole brut, 152,8 milliards m³ de gaz naturel, 13,7 millions de tonnes de condensat, 8,6 millions de tonnes de GPL et 40 millions de m³ de GNL2.

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