L’économie Algérienne et le processus des réformes (1999-2009)
Après une période de stabilisation macroéconomique suite, aux réformes établies dans le cadre de l’application du plan d’ajustement structurel (1994-1998) , l’Algérie s’est engagée L’économie Algérienne et le processus des réformes (1999-2009) 74 dans le soutien et la continuation des réformes, notamment celles relatives à la restructuration des entreprises publiques, l’assainissement des banques , la libération du secteur des hydrocarbures et l’ouverture commerciale en essayant d’attirer l’investissement direct étranger et l’intégration dans l’économie mondiale ainsi que la promotion du système productif notamment ce du secteur privé . Dans ce contexte, on a inscrit les réformes suivantes : – dans le cadre de la réforme budgétaire, une nouvelle approche sur le système du budget a été mise en œuvre à travers les lois de finance qui se basent sur le système de budget des résultats au lieu du budget des moyens ; – dans le domaine de la fiscalité et afin de faciliter la relation entre les services fiscaux et le contribuable et dans le contexte d’un bon recouvrement, une réforme organisationnelle a été mise en place, créant des organismes spécialisés, selon chaque type de clients ( la direction des grandes entreprises (DGE), le centre des impôts (CDI) pour la relation avec les PME et les professions libérales , le centre de proximité des impôts (CPI) pour les contribuables au forfait). Dans le cadre de la poursuite des réformes, une attention particulière a été donnée par les pouvoirs publics à la recapitalisation des banques publiques et à ses relations financières avec les entreprises, notamment celles relatives aux procédures d’octroi de crédits et l’accès au capital privé. Dans le même contexte, les réformes ont porté sur la modernisation des systèmes de paiement et l’amélioration de la gestion du risque.
La reprise de la croissance économique
Afin de maintenir sa situation stable et favorable de ses grands agrégats macroéconomiques et lever les tensions sociales douloureuses plus particulièrement, l’Algérie a tenté de redynamiser la croissance, par la mise en œuvre en 2001 d’un programme de soutien à la relance économique (PSRE) s’étalant jusqu’en 2004 . Le montant global de la réalisation de ce programme englobe 525 milliards de DA, soit l’équivalent d’ à peu prés 7 milliards USD, destiné principalement à la relance des activités de base de l’état, telle la mise à niveau des infrastructures, le soutien de l’agriculture et le développement rural. En effet, la répartition des fonds sur terrain de réalisation indique que la grande part a été destinée aux travaux publics avec 2753 millions de dollars soit 40% du total, vient en second lieu les activités économiques qui concernent le développement rural avec 1492 millions de dollars 75 soit prés de 22% du total. Le montant consacré au soutien du secteur de l’agriculture et pèches et l’appui des réformes notamment, la recapitalisation des banques publiques, s’élève à 854 millions de dollars soit 12% du total et 588 millions de dollars soit 9% du total respectivement.
L’intégration dans l’économie mondiale: l’accord d’association avec l’Union Européenne
Afin de s’intégrer dans l’économie mondiale, l’Algérie a donné une priorité sérieuse à la conclusion d’un accord d’association avec l’Union Européenne (UE) et l’adhésion à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Concernant l’accord, il a été parafé le 19 décembre 2001, signé le 22 avril 2002, lors du sommet euro-méditerranéen de Valence en Espagne et mis en œuvre le 1er septembre 2005. Il en est résulté un démantèlement tarifaire dégressif sur 12 ans sur les échanges extérieurs. L’exonération des tarifs a touché en premier temps plus de 2.000 produits agricoles de large consommation en provenance des pays de l’UE. Une autre série étendue de produits industriels importés de l’UE a connu une diminution des droits de douane et taxes applicables à leur introduction sur le territoire national à partir du 1er septembre 2007. L’impact de cet accord sur l’économie algérienne est résumé dans les avantages et les coûts selon un rapport du FMI en 200625 comme suit : création d’une zone de libre-échange entre l’Algérie et l’UE qui stimule les échanges commerciales et améliore par la suite le bien-être du consommateur et les producteurs qui utilisent les intrants importés tandis que les producteurs concurrents concourent un risque de grandes pertes du fait de la contrainte de la compétitivité. augmentation de l’investissement direct étranger (IDE) du fait des coûts relativement faibles de la main-d’œuvre algérienne par rapport à celle de l’Europe et les réformes qui ont été suivi surtout en ce qui concerne la libération du secteur de l’énergie accroissement de gains de productivité et d’efficacité dans les entreprises du fait de la concurrence entre les producteurs qui chercheront à maximiser leurs profits tout en essayant de satisfaire les préférences du consommateur par l’utilisation appropriée des ressources. A contrario, cet accord enregistrera des pertes de ressources douanières qui passeront de 0,1 % du PIB en 2005 à environ à 2 % du PIB en 2017 d’un coté, et la restructuration industrielle de quelques entreprises en raison de la levée de la protection concernant leurs produits, et la fermeture d’autres non compétitives causant la perte d’emploi et augmentant la population en chômage, d’un autre coté. 25 Rapport du FMI No. 06/101, 2006, « Algérie : Questions choisies ».
La reconfiguration du système productif et la promotion des PME
Après le PAS, le système productif public en Algérie a été reconfiguré par la mise en œuvre du processus de privatisation juste après la promulgation de l’ordonnance de 2001. Cette reconfiguration porte sur entreprises dont 75% sont affiliées aux sociétés de gestion de participation. Les entreprises affiliées aux SGP sont toutes éligibles à la privatisation. Toutefois,seulement des entreprises publiques économiques sont considérées comme viables alors que connaissent des difficultés tant financières qu’organisationnelles [KASMI, 2008]. Par ailleurs, des réformes ont touché le système productif, se focalisant sur la promotion et le développement des petites et moyennes entreprises (PME) à cause de leurs rôles importants dans la constitution de la valeur ajoutée et le PIB, la stimulation de la croissance et la création d’emploi et la lutte contre le chômage. A cet égard, les pouvoirs publics ont mis en place des programmes d’appui au profit de ces entreprises dont l’objectif était de les mettre à niveau et d’améliorer leur compétitivité. La nouveauté dans le cadre réglementaire et institutionnel a affecté plusieurs domaines, en l’occurrence, les financements, l’intermédiation des banques, le code d’investissement, le foncier, les politiques de concurrence. Le plan d’action de ces programmes concerne : – le renforcement de la gestion au sein des PME par la formation, l’expertise et la disponibilité de l’information ; – la création des institutions financières auxiliaires qui assistent ces PME dans leur parcours d’existence ; – la création d’un climat favorable pour son développement, sa promotion et son expansion, afin d’augmenter sa contribution à la croissance économique et la création de l’emploi. Dans ce sens, trois programmes sont mis en œuvre en cette période, à savoir le programme national de l’amélioration de la compétitivité industrielle, le programme (MEDA) et le programme national de mise à niveau de la PME.
La consolidation des équilibres macroéconomiques
Une amélioration constante et soutenue a été remarquée dans la stabilisation des équilibres macroéconomiques, grâce aux réformes engagées par les pouvoirs publics. Le taux de croissance du PIB global est passé au cours de la période couvrant le PSRE de 2,7% en 2001 à 4,7% en 78 2002 puis 6,9% en 2003 pour atteindre 5,2 % en 2004. Ces niveaux de croissance jugés satisfaisants ont coïncidé avec l’augmentation des recettes des hydrocarbures depuis 1999. En 2005 la croissance du PIB global a affiché un taux similaire à celui de 2004, soit 5,2 %, pour décliner à 2% en 2006 et remonter à 4,6% en 2007. Cette fluctuation est due principalement à la chute du prix du baril de pétrole. La politique de relance économique adoptée par l’état dans les programmes de croissance (2001-2004) et (2005-2009) a engendré des flottements plus ou moins modérés de l’inflation. Celui-ci est passé de 2,6% en 1999 à 0,3% en 2000 pour atteindre 4,2% en 2001, 1,4% en 2002 et 3,6% en 2004. En 2008, il a enregistré 4,4% affichant une augmentation continue depuis 2005 (graphique n°21).