L’échec scolaire est un phénomène commun à toutes les sociétés du monde : celles des pays riches (peut être actuellement moins frappant) et celles des pays pauvres (parfois spectaculaire). Mais au fait, qu’est ce que l’échec scolaire ? Afin de mieux saisir le sens de ce concept, nous nous sommes servie de quelques définitions provenant de six sources :
● L’échec scolaire désigne le phénomène des élèves quittant le système scolaire sans qualification ou diplôme et, plus largement, les difficultés d’apprentissage .
● Selon FRANCINE(B) l’échec scolaire c’est la sortie sans qualification du système scolaire .
● Dans le Dictionnaire de l’Évaluation et de la Recherche en Éducation, Gilbert De Landsheere définit la déperdition d’effectifs scolaires comme la «différence entre le nombre d’étudiants au début et à la fin d’un cours, d’une année ou d’un cycle d’études»
● On parle d’échec scolaire quand un enfant ne réussit pas à apprendre ou apprend avec plus de difficultés que les autres enfants de son âge. L’échec peut comprendre à la fois l’abandon ou le redoublement (reprise d’une classe). En terme de qualité de l’éducation, l’échec peut se manifester lorsque les élèves ne maîtrisent pas leur programme scolaire .
● La notion d’échec scolaire accepte plusieurs définitions. On peut considérer qu’un enfant ayant des difficultés à comprendre ses cours à l’école / au collège / au lycée est en échec scolaire. Plus largement, les redoublements répétitifs symbolisent cet état de fait. Mais la véritable définition de l’échec scolaire est la sortie du système éducatif sans diplôme, ni qualification .
● Selon la définition du nouveau petit Larousse 1968 page 299 : « échec » signifie : insuccès, non –réussite et « scolaire » évidemment vient de « schola » = école.
D’où « échec scolaire » serait « le fait de ne pas réussir à l’école ». Ou bien l’élève abandonne en cours de route (en pleine année scolaire) ou bien il arrive au terme de l’année scolaire sans obtenir de diplôme ou de résultat de l’ordre de la moyenne 10/20 et il finira par quitter l’école ou cesser d’y aller .
L’échec scolaire regroupe trois grands types de problème : des difficultés d’adaptation à la structure scolaire, mais aussi des difficultés d’apprentissage et des perturbations du cursus scolaire .
L’échec scolaire en Afrique subsaharienne, en Asie du sud et de l’ ouest , en Amérique latine et aux Caraïbes
L’échec scolaire constitue un phénomène qui touche le système d’enseignement dans les pays développés comme celui des pays en voie de développement. Son caractère mondial préoccupe les intervenants à différents niveaux (organismes internationaux, gouvernements, éducateurs, groupes sociaux, etc.). Trois régions ont des taux d’abandon particulièrement élevés dans le monde :
❖ L’Afrique subsaharienne où 42% des élèves quittent l’école précocement, un élève sur six quittant l’école avant la deuxième année de scolarisation ;
❖ L’Asie du sud et de l’ouest, où 33 élèves qui commencent l’école primaire sur 100, abandonnent avant d’avoir atteint la dernière année d’études primaires ;
❖ L’Amérique latine et les Caraïbes, où 17 % des élèves quittent l’école avant d’avoir achevé leurs études primaires .
En général, les enfants pauvres qui vivent dans des régions rurales sont plus susceptibles de redoubler et de quitter l’école avant d’avoir achevé des études primaires et d’avoir acquis des compétences de base que les enfants citadins appartenant à des ménages aisés.
De nombreux enfants qui redoublent quittent l’école avant d’avoir achevé leurs études primaires. Le pays en voie de développement a le taux d’abandon le plus élevé : il est passé de 40 à 42 % entre 1999 et 2009. En d’autres termes, plus de deux enfants sur cinq qui commencent l’école n’atteindront jamais la dernière année du cursus primaire .
Les taux d’abandon les plus élevés ont été observés au Tchad (72 %), en Ouganda (68 %) et en Angola (68 %), où plus de deux enfants sur trois qui commencent l’école primaire la quittent avant d’accéder en dernière année .
– Les taux d’abandon les plus faibles ont été observés à l’île Maurice (02 %) et au Botswana (07 %).
Les taux de redoublement et d’abandon demeurent élevés dans certains pays, mais quelques pays en voie de développement semblent être sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de l’Éducation pour tous. Le taux de redoublement est passé de 12 à 8 % entre 2000 et 2010. Par ailleurs, le nombre absolu d’élèves qui redoublent une classe de l’école primaire est passé de 8,4 à 5,4 millions pendant cette même période. Bien que ce recul soit partiellement dû à une baisse correspondante des inscriptions dans le primaire, elle résulte notamment de politiques efficaces . L’Amérique latine et les Caraïbes ont le troisième taux d’abandon régional le plus élevé (17 %) avant d’accéder en dernière année d’études primaires. Néanmoins, la situation s’est améliorée au cours des dix dernières années, notamment au Belize, au Guatemala, en Honduras et au Salvador, bien que les taux demeurent compris entre 15 et 24 %. Les taux les plus faibles (inférieurs à 5 %) ont été observés en Argentine, à Cuba, en Jamaïque, au Mexique et en Uruguay en 2009 .
Malgré le progrès accompli dans le domaine de la scolarisation en Afrique, le rapport de l’UNESCO en 2014 montre que 50 millions d’enfants ne seront toujours pas scolarisés d’ici à 2015 sur le continent et des millions d’autres abandonnent l’école avant de terminer leur cycle primaire.
L’environnement scolaire qui laisse beaucoup à désirer
Ayant été élève nous-mêmes, nous pouvons affirmer d’emblée que l’environnement scolaire peut aussi influer sur les résultats scolaires. A cet effet nous avons estimé indispensable de prendre en considération les variables contextuelles. Les variables contextuelles rassemblent les éléments qui peuvent influencer les comportements des élèves et des enseignants en classe. Elles déterminent la capacité d’apprendre des élèves, leur attitude et leur savoir-vivre. Les variables contextuelles sont celles qui impliquent l’arrière plan de l’apprentissage et de l’enseignement, y compris les infrastructures, les mobiliers scolaires, les supports didactiques et la bibliothèque et la salle informatique .
DOTTRENS considère qu’« une bonne école doit avoir de nombreuses commodités dotées de tout confort et disposant de toutes les ressources que l’on peut désirer » et que «il y a un minimum indispensable de moyen d’enseignement, sans lequel aucun travail vraiment productif n’est possible » .
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