Le zona et ses complications à l’officine

Le zona et ses complications à l’officine

Introduction 

Le virus de la varicelle et du zona (VZV), également connu sous le nom d’herpèsvirus humain 3 est l’agent responsable de deux maladies : la Varicelle qui est caractérisée par une éruption cutanée vésiculaire généralisée et le Zona, qui à l’inverse, est plus localisé. En 1952, Thomas Huckel Weller fut le premier à isoler le virus et démontra l’identité entre les virus responsables de ces 2 infections, ce qui l’amena à proposer le nom de Varicella-Zoster Virus. On ne dénombre pas moins de 120 herpèsvirus identifiés à l’heure actuelle dont seulement 8 sont capables d’infecter l’homme. Il faut attendre 1965 pour que le médecin généraliste Rober Hope-Simpson suppose que « le zona est une manifestation spontanée de la varicelle ». C’est ce qui a conduit à l’hypothèse selon laquelle « à la suite de la primo-infection (varicelle), le virus devient latent dans les ganglions sensoriels, où il peut être réactivé de temps en temps (Zona) ». Dix-huit années plus tard, le Docteur Donald Gilden confirme cette théorie par la découverte de l’infection des ganglions humains par l’ADN du VZV de manière latente. La transmission se fait par l’intermédiaire d’un contact direct entre individus, essentiellement par voie aérienne, mais aussi par contact avec le liquide intravésiculaire. La contagiosité débute deux jours avant l’éruption, se poursuit jusqu’à la cicatrisation des lésions cutanées. Un sujet peut donc être contagieux alors qu’il ne présente encore aucun symptôme de la maladie. La thérapeutique antivirale, et en particulier l’aciclovir, a transformé le pronostic de ces infections et la prophylaxie par un vaccin atténué est recommandée chez les sujets à risque. En cas d’immunodéficience, ces deux pathologies représentent un problème clinique important. Les succès médicaux ont augmenté la longévité dans toutes les générations. Néanmoins, l’incidence et les complications du Zona augmentent avec l’âge. Il est par conséquent, devenu nécessaire de contrôler le VZV qui est de plus en plus dangereux. Ce contrôle est possible par l’acquisition de connaissances sur le cycle de vie du virus, sur sa biologie cellulaire et sur la pathogenèse de celui-ci. Bien que l’on ait fait de nombreuses découvertes sur ce virus, il reste en partie énigmatique 

 1ère PARTIE: le virus de la varicelle et du zona

 La notion de maladie virale remonte à la fin du XIXème siècle avec la mise en évidence d’affections transmissibles par des agents ultra-filtrables et invisibles en microscopie électronique. Les virus, initialement définis par leur taille, sont retrouvés chez toutes les espèces animales, végétales et chez les bactéries. I. Classification Plus de 120 Herpes virus ont pu être identifiés à l’heure actuelle et parmi ceux-ci seulement 8 sont capables d’infecter l’être humain .On a pu subdiviser cette énorme famille en 3 sous-classes à l’aide des critères biologiques : les alpha-, bêta- et gamma-herpesviridae. Les alphaherpesviridae sont caractérisés par le neurotropisme, un cycle réplicatif rapide et fortement lytique, une gamme d’hôtes restreinte ainsi qu’une capacité d’entrer en latence au niveau du système nerveux périphérique. Il existe différents types de classification des virus, celle actuelle, qui est la classification du Comité International de Taxonomie des Virus (ICTV) utilise une méthode similaire à celle employée pour les êtres vivants et repose sur des caractères physico-chimiques tels que :  La nature du génome : – ADN ou ARN, – Le nombre de brins d’acides nucléiques et leurs arrangements physiques, – La polarité  La présence d’une enveloppe lipidique 

 La symétrie de la capside 

 Le virus de la Varicelle et du Zona (VZV) est un virus à ADN bicaténaire, linéaire, intégré dans une capside icosaédrique, entourée d’une enveloppe lipidique. L’ensemble de ces caractéristiques permet de classer le VZV dans la famille des Herpèsviridae, de la sous-famille des alpha-herpèsviridae, du genre varicullovirus et de l’espèce herpès virus humain type 3.

  1. Le génome

 Le génome est l’ensemble du matériel génétique d’une espèce codé dans son ADN ou ARN, il peut être monocaténaire (simple brin) ou bicaténaire (double brin). Chaque virus en possède un. Celui du VZV est constitué d’un ADN bicaténaire linéaire de haut poids moléculaire, ce qui le rend peu sujet aux variations génétiques. Il est le plus petit et le plus stable des Alphaherpesvirus. Cette stabilité pourrait être mise en relation avec ses propriétés biologiques : le VZV est hautement infectieux, le nombre de cycles est relativement limité et il infecte de larges populations naïves où il établit une infection latente accompagnée de réactivations subcliniques. Le génome du VZV a été complètement séquencé par Davison et Scott en 1986, il est constitué de 124 884 paires de bases codant 73 protéines au sein desquelles les auteurs ont dénombré 71 cadres de lecture ouverts, dont trois présents en double copie : ORF 62/71, ORF 63/70 et ORF 64/69. Leur organisation génomique est commune : Une région codante longue = UL ou Unique Longue délimitée par des répétitions : 18 Longues terminales (TRL) Longues internes (IRL) Une région codante courte = US ou Unique courte limitée par des répétitions : Internes courtes (IRS) Terminales courtes (TRS) Figure 5 : Génome du VZV Il y a habituellement deux isomères du génome dans les cellules infectées. Le génome est linéaire dans les virions avec un nucléotide non apparié à chaque extrémité. Dans les cellules infectées par le VZV, les extrémités se lient et le génome se circularise. Le génome à cinq régions répétées : La région 1 (R1) est située dans le cadre de lecture ouvert (ORF) 11, R2 dans ORF 14 (glycoprotéine C) R3 dans ORF 22 R4 entre ORF 62 et l’origine de la réplication virale R5 entre ORF 60 et ORF

  1. La capside

 Le génome est emballé dans une structure protéïque amorphe et fibreuse appelée capside, qui vient du mot grec « Capsa » signifiant boîte. La capside protège le génome. Elle a une conformation géométrique qui, selon les virus est, soit tubulaire, soit polyédrique. On appelle nucléocapside la structure compacte formée par l’assemblage de la capside autour du génome : -Nucléocapside tubulaire ou hélicoïdale : tube enroulé en peloton, lui-même enveloppé dans un élément : le péplos 19 -Nucléocapside polyédrique : c’est un icosaèdre, un polyèdre à 20 faces qui sont des triangles équilatéraux et 12 sommets. Elles sont faites de protéines virales, polymérisées, exprimées au cours du cycle de réplication du VZV et ces structures ont été sélectionnées dans la nature en raison de leur grande stabilité. Chez le VZV, la nucléocapside fait 120nm de diamètre et est constituée de 162 capsomères hexagonaux.

  1. L’enveloppe ou péplos

Du grec signifiant « manteau », le péplos est une structure externe existant chez certains virus notamment chez le VZV. L’enveloppe est une bicouche lipidique, d’environ 200 nm de diamètre, constituée de glycoprotéines, de polyamines et de lipides insérés au sein de la bicouche lipidique. L’enveloppe est dérivée par bourgeonnement pendant le transport des virions le long de différents réseaux membraneux comme : les membranes nucléaires, l’appareil de Golgi, le réticulum endoplasmique approximatif, les vésicules cytoplasmiques et les éléments de la surface de la cellule infectée. La taxonomie virale permet de distinguer les virus enveloppés (VZV) des virus nus. Un virus nu ne peut quitter la cellule hôte qu’à la lyse de celle-ci à la différence des virus enveloppés qui peuvent être libérés sans destruction. L’enveloppe virale confère une stabilité envers les influences externes ainsi qu’une plus grande capacité de changement de la surface du virus. C’est un avantage évolutionnaire, qui permet à cette catégorie de virus d’échapper plus facilement aux défenses immunitaires de l’hôte ou de mieux s’y adapter. 

Table des matières

Introduction
1ère PARTIE: le virus de la varicelle et du zona
I. Classification
II. Structure
1. Le génome
2. La capside
3. L’enveloppe ou péplos
4. Les glycoprotéines
5. Les téguments protéiques
III. Cycle du virus
IV. Epidémiologie
1. Répartition et incidence
a) La varicelle
b) Le zona
2. La transmission
V. Diagnostic
1. Diagnostic clinique
a) Varicelle
b) Zona
2. Les différents types de prélèvement possibles
3. Diagnostic direct
4. Diagnostic indirect : Sérologie
5. Biologie moléculaire : PCR
VI. Physiopathologie
1. La primo-infection : La varicelle
2. La latence
3. La réactivation : Le zona
VII. Les complications du zona
1. Névralgie
2. Parésie de zona
3. Méningo-encéphalite à VZV
4. Vasculopathie VZV
5. VZV et artérite à cellules géantes
6. Maladies oculaires induites par le VZV .
2ème PARTIE: Les traitements du zona et des douleurs post-zostériennes
I. Schéma thérapeutique
II. Les traitements antiviraux
1. L’aciclovir
a) Structure
b) Indication pour le VZV (34)
c) Mécanisme d’action
d) Pharmacocinétique
e) Effets indésirables
f) Contre-indications
g) Résistance virale
2. Le Valaciclovir
a) Structure
b) Indication
c) Mécanisme d’action
d) Pharmacocinétique
e) Effets indésirables
f) Contre-indications
g) Résistance virale
3. Le Famciclovir
a) Structure
b) Indication
c) Mécanisme d’action
d) Pharmacocinétique
e) Effets indésirables
f) Contre-indication
g) Résistance
III. Les alternatives aux résistances
1. Le Ganciclovir
2. Le foscarnet
IV. Les traitements antalgiques
1. Le paracétamol
2. L’ibuprofène
3. L’aspirine
4. Le tramadol
5. Les autres dérivés morphiniques
V. La prise en charge thérapeutique des douleurs post-zostériennes
1. Le Versatis®
a) Indication
b) Mécanisme d’action
c) Effets indésirables
d) Contre-indications
2. La vaccination : Zostavax®
3. L’homéopathie
4. La phytothérapie (54)(55)
5. L’aromathérapie
6. La neurostimulation électrique transcutanée
a) Définition
b) Histoire
c) Mécanismes d’action
d) Déroulement des séances
e) Les effets indésirables
f) Les contre-indications et précautions d’emploi
7. Les conseils alimentaires et compléments alimentaires
a) Alimentation
b) Les compléments alimentaires
Conclusion
Bibliographie
Liste des figures
Liste des tableaux

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