Banisteriopsis caapi (Spruce ex Grisebach) Morton, « Ayahuasca »
Liane géante grimpante de la forêt amazonienne, B. caapi fait partie de la famille de plantes dicotylédones des Malpighiacées, qui regroupe des arbres, des arbustes ou des lianes des régions subtropicales à tropicales (146).
Le genre Banisteriopsis compte 92 espèces dont la plupart se trouve dans les régions tropicales de l’Amérique Centrale et du Sud, et, pour quelques espèces, en Asie (150).
Description
Cette liane géante forme des tiges ligneuses sarmenteuses pouvant atteindre de grandes longueurs. Cela dans le but de grimper le long des arbres environnants, et d’atteindre la lumière rare dans les forêts souvent denses et sombres de l’Amazonie. Ces tiges, qui se tordent sur elles-mêmes, se ramifient de façon régulière en rameaux subcylindriques et striés, de couleur brun foncé. Les nœuds annulaires formés définissent des entre-nœuds de 27 à 54 cm.
Les côtes arrondies des tiges sont séparées par des sillons disposés en spirales pour les tiges âgées et en lignes quasi-verticales pour les jeunes. L’écorce est lisse et brune, voir brun-gris au niveau des branches (146). Il faut noter que l’aspect de cette liane est relativement variable ce qui explique qu’on lui ait attribué autant de noms.
Les feuilles portées par les rameaux sont opposées, pétiolées, entières et de couleur vert foncé. Elles possèdent une forme ovée à lancéolée à base
arrondie, acuminée parfois cuspidée (146). Elles sont larges de 3,5 à 8 cm, et longues de 8 à 18 cm (151). Le limbe est multinerve et glabre, parfois légèrement tomenteux sur la face inférieure. On a longtemps fait la distinction entre B. caapi et B. inebrians par l’aspect des feuilles, entre autre chose, car celles de B. inebrians étaient jugées plus épaisses et plus ovales (152).
L’inflorescence, quant à elle, est axillaire de type ombelle paniculée. Les ombelles sont formées de 3 à 5 petites fleurs de 12 à 14 mm, chacune composée de 5 pétales frangés de couleur blanche, ou rose pâle à jaune. B. caapi ne fleurit que rarement dans les tropiques, en général au mois de janvier, parfois entre décembre et août. La floraison est encore plus rare lorsque les lianes sont cultivées (151).
Le fruit est une samare, un fruit sec indéhiscent ailé, ressemblant à celui de l’érable. Il fait de 3 à 5 cm de long. Ses ailes sont semi-ovales, elliptiques sans étranglement à la base (146). Il apparait entre mars et août (151).
Banisteriopsis caapi est proche de B. membranifolia et B. muricata, avec lesquelles elle est souvent confondue.
Habitat et Répartition
La liane des Dieux est retrouvée au Nord-ouest de l’Amérique du Sud, dans tout le bassin amazonien, autour de l’Orénoque, ainsi que sur le versant pacifique de la Colombie, de l’Equateur, du Pérou, en Bolivie et au Brésil. On la retrouve aussi aux Antilles (151). Elle pousse sous un climat tropical ou subtropical, dans des milieux avec un fort taux d’humidité sur des sols non inondables. On peut la retrouver jusqu’à 1 500 mètres d’altitude (145).
Culture
B. caapi est souvent cultivée par les tribus qui la consomment afin d’assurer sa disponibilité tout au long de l’année, et ce même si les plants sauvages sont plus appréciés par les chamans (145). Ils utilisent pour cela la technique de bouturage, car les plantes cultivées sont le plus souvent infertiles. Une jeune pousse ou l’extrémité d’un rameau sont ainsi placées dans l’eau jusqu’à ce qu’elles forment des racines. Puis elles sont transplantées dans de la terre humide, riche en humus et arrosées abondamment (151). La croissance de la liane est rapide.
Psychotria viridis Ruiz et Pavon, « Chacruna »
Chacruna est un arbuste de la famille des Rubiacées, très large famille de plantes à fleurs, qui comprend aussi le café (Coffea arabica). Le genre Psychotria regroupe 1 200 à 1 400 espèces dont la plupart se trouve dans les zones tropicales de l’Amérique Centrale et du Sud.
Certaines de ces espèces sont employées au même titre que P. viridis, afin de moduler les visions du breuvage Ayahuasca (P. carthagenensis, P. leiocarpa …), même si elles n’ont pas forcément la même composition chimique. D’autres sont employées à des fins thérapeutiques : par exemple P. brachiata est utilisée dans le traitement des problèmes respiratoires et P. alboviridula pour calmer les morsures de fourmi (146).
Description
P. viridis est un arbuste à feuillage persistant qui peut évoluer en un petit arbre au tronc ligneux. Ses feuilles sont très longues (24 cm), étroites et ovales. Elles sont verticillées. Leur couleur varie du vert clair au vert foncé avec un limbe supérieur luisant (146). Ce sont elles qui sont utilisées pour colorer les visions de l’Ayahuasca. Elles doivent être collectées le matin et peuvent être utilisées fraîches ou séchées. Les fleurs sont de couleur blanc verdâtre et possèdent de longues tiges. Le fruit est une baie rouge renfermant plusieurs petites graines de 4 mm de long, de forme ovale, très légèrement échancrés au sommet (119).
Psychotria viridis est facilement confondue avec d’autres espèces du même genre dont P.
psychotriaefolia qui pourrait tout aussi bien être un futur synonyme (153).
Habitat et Répartition
Les origines de chacruna se situent dans les forêts vierges de l’Amazonie, mais elles se sont étendues du fait de sa culture intensive de la Colombie à la Bolivie et à l’Est du Brésil. On en cultive même dans le Nord de la Californie et à Hawaii (153). P. viridis peut pousser jusqu’à 1 000 mètres d’altitude sous un climat tropical humide et supporte les inondations (145).
Culture
La germination peut prendre jusqu’à 60 jours et il existe un faible taux de réussite. Les Amérindiens utilisent donc préférentiellement la technique des boutures à partir de petits rameaux plantés dans le sol. Une fois adulte, l’arbuste est maintenu à une hauteur de 2 à 3 mètres (153).
Diplopterys cabrerana (Cuatrecasas) B.Gates, « Oco-yagé »
C’est une liane de la famille des Malpighiacées, elle aussi très longue. Ces feuilles sont ovales à oblongues et acuminées. Les inflorescences sont formées de quatre petites fleurs. La floraison de D. cabrerana est rare dans la nature et quasiment inexistante en culture.
Elle ne pousse que dans les forêts humides du bassin amazonien (Equateur, Pérou, Brésil, Colombie).
On la retrouve entre 0 et 500 mètres d’altitude (145).
Pour la cultiver, on utilise des boutures, une extrémité d’une branche ou une jeune pousse, placées dans de l’eau jusqu’au développement des racines ou directement placées en terre (154).
Ajouter ses feuilles à l’Ayahuasca permet d’obtenir des effets durant 7 à 8 heures, avec un effet retard allant jusqu’à 24 heures (146).
Histoire de la vigne des Dieux
Un usage ancestral
L’utilisation de l’Ayahuasca est très probablement aussi vieille que la civilisation sud-américaine.
Les traces préhistoriques de cet usage nous furent livrées par le médecin équatorien Plutarco Naranjo, sous la forme de vases cérémoniels en pierre servant à contenir une mystérieuse boisson hallucinogène. Ils furent trouvés lors de fouilles archéologiques en Equateur, et dateraient de 3 500 ans (155). Mais malheureusement, aucune trace de restes botaniques ne fut découverte, et on ne peut que présumer fortement qu’il s’agissait bel et bien de l’Ayahuasca (146).
Comment les indigènes originels ont découvert cette association magique de deux plantes, l’une potentialisation les effets de l’autre, nous ne le saurons jamais. Mais il s’agit là d’une énigme des plus déconcertantes, car elle ne saurait être due au simple hasard. Cela est d’autant moins probable quand on connait l’extrême biodiversité qui caractérise la forêt Amazonienne.
Le fait que les chamanes de ces populations fussent de véritables herboristes est surement une des clefs de cette découverte, n’hésitant pas à tester sur leur propre personne les vertus de telle ou telle plante amazonienne. Certaines croyances indigènes attribuent d’ailleurs l’acquisition de ce savoir par les chamanes au pouvoir enseignant de la liane des dieux. Elle aurait ainsi guidé leurs pas durant leurs rêves, les aidant à trouver les plantes adéquates, afin qu’ils puissent soigner leurs semblables (149).
Une chose est sûre, la liane sacrée était employée durant les temps précolombiens par les chamanes amazoniens à des fins divinatoires, diagnostiques et thérapeutiques, et ce dans tout le bassin amazonien.
L’Ayahuasca et les explorateurs du XIXe siècle
En 1851, l’explorateur et botaniste britannique Richard Spruce (1817-1893) écrivit le premier compte-rendu concernant la liane Ayahuasca. Il en collecta même des échantillons, pour des études plus approfondies. Elles n’auront lieu que des années plus tard, étant donné le manque d’intérêt longtemps manifesté par les occidentaux au sujet du breuvage sacré.
De 1849 à 1864, Spruce parcourut toute l’Amazonie afin de répertorier les spécimens de plantes que l’on pouvait trouver au Brésil, en Equateur et au Pérou. Il découvrit la liane appelée caapi en compagnie des Tukano du Rio Vaupés au Brésil. Les Tukano utilisaient en effet son écorce pour préparer une boisson aux propriétés hallucinogènes. Il l’identifia alors botaniquement comme étant une nouvelle espèce de Malpighiacées et l’appela Banisteria caapi (148). La description faite par Spruce sera publiée pour la première fois par Grisebach. En 1853, alors qu’il se trouvait chez les Guahibo du Rio Orinoco (haut Orénoque) en Colombie, il retrouva l’usage de cette même liane caapi pour ses effets extraordinaires, sous forme de boisson, mais aussi chiquée après qu’on eut fait sécher les tiges. Plus tard, Spruce découvrit une nouvelle boisson hallucinogène chez les Zaparo de l’Equateur, cette fois appelée Ayahuasca par les tribus indigènes qui l’utilisaient. Il ne tarda pas à faire le lien avec le caapi des tribus brésiliennes et colombiennes, et déduisit que l’Ayahuasca était préparée avec la liane qu’il avait découvert quelques années auparavant, Banisteria caapi.
De nombreux explorateurs de l’époque observèrent également l’emploi de cette boisson dans différentes tribus amazoniennes à des fins mystico-religieuses et thérapeutiques, comme le géographe équatorien Manuel Villavicencio, qui testa par ailleurs les effets de l’Ayahuasca sur sa propre personne (148). Mais aucun d’entre eux ne collecta d’échantillons de la plante comme le fit Spruce, ou ne décrivit les plantes à l’origine de sa préparation (146). Seul Simson en 1886 apporta de nouvelles données en observant que la boisson était préparée à partir d’un mélange de plantes, l’Ayahuasca, le yajé, des feuilles de sameruja et de bois de guanto, sans toutefois les décrire.
Une composition énigmatique jusqu’au XXe siècle
En 1908, Alfred Russel Wallace, célèbre naturaliste, explorateur, anthropologue et biologiste britannique édita les comptes rendus des expéditions de Spruce qu’il publia dans Notes of a Botanist on the Amazon and Andes et fit de ce fait connaitre aux scientifiques européens la boisson amazonienne.
Cette boisson narcotique et les ingrédients végétaux qui la composent furent à l’origine de nombreuses erreurs et confusions, que ce soit de la part des anthropologues, mais aussi des botanistes et chimistes qui l’étudièrent. A ce propos, Richard Evans Schultes, le père de l’ethnopsychopharmacologie et expert mondial des plantes hallucinogènes, écrivit :
« Il n’existe probablement aucune autre préparation dont l’histoire recèle autant d’interprétations erronées. Pendant plus d’un siècle, les études sur les narcotiques à base de Malpighiacées ont été littéralement infectées par des recherches menées sans queue ni tête, des imaginations débridées et des supputations fantaisistes » (148)
En 1917, Safford confirma la pensée de Spruce en affirmant que l’Ayahuasca et le caapi étaient identiques et provenaient de la même plante. Mais cette judicieuse observation fut entachée par la théorie erronée de l’anthropologue français P. Reinberg (1921) qui soutenait que l’Ayahuasca et le caapi provenaient de Banisteria caapi alors que le Yajé venait lui d’une liane de la famille des Apocynaceae, Haemadictyon amazonicum (Prestonia amazonica) (148).
Cette idée parasita la littérature scientifique pendant plus de quarante ans. En effet, il fallut attendre 1960 pour que Schultes et Raffaud réfutent définitivement cette idée de l’utilisation de l’Apocynacée dans la préparation du Yajé.
En 1921, l’explorateur allemand Theodor Koch-Grünberg fut l’un des premiers à observer la fabrication du caapi à partir de la liane des dieux. En 1930, le taxonomiste Morton renomma la liane Banisteria caapi en Banisteriopsis caapi et sa monographie fut publiée en 1957 par Richard Evans Schultes (156).
Au milieu du 20ième siècle, il est finalement définitivement admis qu’Ayahuasca, caapi et yajé sont différentes appellations pour la même boisson, obtenue à partir du même ingrédient de base : la liane Banisteriopsis caapi. On doit en autre cela aux travaux de deux chimistes, Chen et Chen, qui étudièrent les principes actifs de ces breuvages (146).
Les études se consacrèrent alors à l’identification des plantes additives ainsi qu’à la composition chimique détaillée de la boisson amazonienne. Ce qui était, jusque-là, impossible pour les chimistes, ne pouvant faire reposer des analyses sur des spécimens non précisément identifiés d’un point de vue botanique.
La chimie des Dieux enfin dévoilée
Les premières recherches sur la composition chimique du breuvage furent menées par Average Hochstein et Paradies en 1957, dont ils isolèrent alors trois composés. En 1965, les chercheurs français Claudine Friedberg et Jacques Poisson publièrent également leur recherche, affinant ainsi la composition du breuvage (157). Le matériel collecté par Spruce quelques décennies auparavant, fut quant à lui, finalement analysé en 1969. Ainsi donc, les premiers alcaloïdes isolés lors de ces recherches furent nommés télépathine, yagéine et banistérine. Pour l’anecdote, ils nommèrent le premier alcaloïde isolé télépathine, car des articles de journaux avaient attribué des pouvoirs télépathiques au breuvage amazonien, ce qui eut le mérite de faire connaitre au grand public cette boisson extraordinaire (147).
Par la suite, des études chimiques plus poussées montrèrent qu’il s’agissait en réalité de l’harmine, un alcaloïde déjà isolé de la Rue de Syrie (Peganum harmala) de la famille des Zygophyllacées (148). On trouva aussi dans l’écorce (et parfois les feuilles) de la liane l’harmaline et de la d-tétrahydroharmine en moindre quantité, faisant toutes partie de la famille des β-carbolines (157). Dans les années soixante, on découvrit avec surprise que les espèces généralement employées comme additifs pour renforcer et prolonger les visions, Psychotria viridis et Banisteriopsis rusbyana (maintenant Diplopterys cabrerana), contenaient en réalité de la N,N-diméthyltryptamine ou DMT, un hallucinogène oralement inactif.
En 1967 se tint la conférence de San Francisco pour la recherche ethnopharmacologique sur les drogues psychoactives, qui dévoila l’approche multidisciplinaire concernant la boisson psychédélique Ayahuasca. Malgré la découverte de la présence de DMT dans la boisson, on attribua ses propriétés hallucinogènes aux seules β-carbolines de Banisteriopsis caapi.
Cinq ans plus tard, Rivier et Lindgren publièrent la première synthèse interdisciplinaire sur la composition botanique du breuvage et le profil des alcaloïdes qu’il contient. Ils analysèrent notamment les constituants de Banisteriopsis caapi et de Psychotria viridis (158).
Une association hallucinante
En 1984, Dennis McKenna et deux collaborateurs publièrent leur recherche concernant l’activité fortement inhibitrice in vitro d’échantillons dilués d’Ayahuasca sur les MonoAmine-Oxydases (MAO), enzymes responsables, entre autre, de la dégradation orale de la DMT. Ils avancèrent donc l’hypothèse déjà plus ou moins formulée les années précédentes que les β-carbolines présentes dans B. caapi inhibaient la dégradation par les monoamine-oxydases viscérales de la diméthyltryptamine contenue dans les plantes additives comme P. viridis, rendant actif par voie orale ce puissant hallucinogène. Ainsi, les indigènes amazoniens avaient trouvé et utilisé depuis la nuit des temps cette interaction pharmacologique extraordinaire pour communiquer avec le Monde-autre et élever leur conscience à un niveau supérieur. En parallèle, on découvrit que la DMT était en fait présente naturellement dans différent fluides corporels humains (sang, liquide céphalo-rachidien, urine) et animaux, faisant d’elle le premier endoalcaloïde psychédélique (157). L’Ayahuasca, longtemps boudée par le monde scientifique a donc fini par intéresser vivement les chercheurs, pour ces propriétés pharmacologiques remarquables mais aussi biomédicales, au vu de l’excellente santé des Ayahuasqueros, et ce, même à un âge avancé.
Evolution des pratiques des Ayahuasqueros : les Eglises syncrétiques
A la suite de l’urbanisation de la région amazonienne, la culture chamanique tribale brésilienne de l’Ayahuasca fut contrainte de s’adapter et d’évoluer, notamment du fait de son contact prolongé avec les religions monothéistes, et plus particulièrement avec le Catholicisme.
Elle donna ainsi naissance à plusieurs mouvements religieux syncrétiques dont les plus importants étaient l’église de Santo Daime, de Barquinha et d’União do Vegetal (UDV) créées respectivement en 1930, 1945 et 1961. Ces églises mélangèrent les traditions indigènes avec des éléments de la religion judéo-chrétienne et employèrent l’Ayahuasca comme sacrement religieux. Cet usage dans le cadre d’une pratique religieuse fut même légalisé par la Cour suprême des Etats-Unis en 2006, au nom de la protection de la liberté religieuse, comme ce fut le cas pour le Peyotl (156).
C’est d’ailleurs grâce à cela qu’a pu naitre l’Hoasca Project (Hoasca est l’équivalent d’Ayahuasca en portugais) lancé par McKenna et Luna dans les années 90, projet interdisciplinaire et international. Il eut pour but d’étudier les effets psychologiques, physiques et sociaux de la prise au long cours de l’Ayahuasca dans un cadre religieux, au sein de l’Eglise UDV. Et ainsi, de faire avancer les connaissances concernant le breuvage sacré. Cette étude pilote fut un remarquable succès, et montra que la prise du breuvage sacré n’entrainait pas de déficit mental ni physique à long terme, et qu’elle était même un facteur bénéfique d’intégration sociale pour différentes populations à risque : minorités ethniques supportant mal l’urbanisation forcée et personnes avec un passé de dépendance, entre autre chose (156).
En France, où les mentalités sont peu enclines à ce type de pratique, les deux branches du Santo Daime présentes sur le territoire furent l’objet en 1999 de nombreuses arrestations, perquisitions et saisies de la part de la brigade des stupéfiants (157). Elles furent interdites et assimilées à un mouvement sectaire susceptible de pratiquer « la soumission chimique » grâce à l’Ayahuasca.
Mais heureusement, les études concernant le breuvage amazonien se poursuivent ailleurs, notamment en ce qui concerne son potentiel thérapeutique dans le traitement des addictions et même de la maladie de Parkinson. Preuve que les savoirs traditionnels ancestraux ont toujours leur importance dans l’évolution de nos connaissances, qu’elles soient médicales ou concernent plus généralement ce que l’on nomme la conscience humaine.