LE TRAITEMENT DES SOLS FINS

PRÉSENTATION DE LA PLATEFORME

  Sol support ou partie supérieure des terrassements (PST) Le sol support peut être en remblai, qui est un sol surélevé, ou en déblai, qui est un sol enfoncé. La déformation du sol est exprimée en MPa, tandis que la portance est définie par l’indice CBR, à 95 % de l’OPM. Le sol support est désigné dans sa partie supérieure par le terme « Partie Supérieur des Terrassements » ou PST. Sa surface constitue l’arase de terrassement (AR).  Classes de l’arase de terrassement Il y a six classes d’arase ARi définies par la portance à long terme de la PST (tableau 3).

Les valeurs de l’indice CBR sont données à titre indicatif et ne sont pas retenues comme critère de réception (AGEROUTE, 2015) Tableau 3 : Classe d’arase de terrassement (AGEROUTE, 2015) Classe AR0 AR1 AR2 AR2qs AR3 AR4 E min (Mpa) Long terme < 20 20 50 80 120 200 CBR min (%) < 5 5 10 15 25 (peu significatifs pour les arases traitées) 40 (peu significatifs pour les arases traitées) En pratique, la majorité des sols rencontrés au Sénégal est sensible à l’eau : il s’agit le plus souvent de sables ou de latérites, classés B1/B2/B5/B6 selon la norme NF P11-300, avec des indices CBR compris entre 10 et 50 %. Cette sensibilité rend leur portance immédiate variable selon leur teneur en eau.

En fonction des conditions atmosphériques lors de l’exécution des travaux, le niveau de portance immédiate de ces sols en place peut donc varier d’une AR0 21 (état hydrique très humide) à AR1 (état hydrique humide ou moyen), voire AR2 (avec dispositions constructives de drainage) (AGEROUTE, 2015). En l’absence de facteurs pouvant influencer de façon favorable (remblai, drainage) ou défavorable (nappe) la teneur en eau d’équilibre du sol, la classe d’arase à retenir est le plus souvent AR1. La classe AR2 peut être atteinte pour les sables et graves propres et insensibles à l’eau, ou après traitement de l’arase à la chaux et/ou au liant hydraulique (AGEROUTE, 2015).

La classe d’arase dépend des matériaux constitutifs de la PST. A titre indicatif, le tableau 3 fournit des valeurs de CBR que ces matériaux de PST doivent atteindre pour chacune des classes ARi. Pour retenir la classe d’arase ARi, l’épaisseur minimale de ce matériau doit être de : 25 cm (CBR 30). Par exemple, si le sol support a en surface un CBR de 20, il faut que son épaisseur soit au moins de 55 cm pour retenir la classe AR2qs correspondant à un CBR de 15 à 25. Si cette épaisseur n’est pas respectée, alors il est nécessaire d’analyser le CBR et l’épaisseur de la couche inférieure. La pratique sera de retenir la plus faible de ces deux valeurs de CBR sous réserve que le critère d’épaisseur ci-dessus soit respecté (AGEROUTE, 2015). 

Couche de forme

La couche de forme est une couche particulière de la chaussée située entre la Partie supérieure des terrassements (PST) et la couche d’assise. Elle permet notamment d’adapter les caractéristiques aléatoires et dispersées des matériaux qui constituent la PST (en remblai ou en terrain en place) aux caractéristiques mécaniques, géométriques, hydrauliques et thermiques prises comme hypothèses dans la conception de la structure de chaussée. Selon les cas de chantier (nature des sols, climat, environnement hydrogéologique, trafic de chantier…) la couche de forme se présentera sous des formes différentes.

Elle peut être, d’après le Guide des Terrassements Routiers (GTR, 2000) :  inexistante car inutile lorsque les matériaux constituants le remblai ou le sol en place ont eux-mêmes les qualités requises ;  limitée à l’apport d’une couche d’un matériau ayant les caractéristiques nécessaires ; c’est le concept traditionnel de la couche de forme ;  constituée d’une superposition de couches de matériaux différents répondant à des fonctions, incluant par exemple un géotextile, des matériaux grossiers, une couche de fin réglage, un enduit gravillonné…Cette association conçue rationnellement permet de former une structure d’adaptation dont la surface présente les caractéristiques requises pour une plateforme support de chaussée.