LE THEME DE LA SOLITUDE DANS LES POEMES
D’ALEXANDRE SERGUEIEVTCH POUCHKINE
Le contexte historique des poèmes d’Alexandre Sergueievitch Pouchkine
L’importance des poèmes
La fin du XVIIIe est une époque de gestation, où les thèmes nationaux et les thèmes personnels s’accordent à la sensibilité préromantique de l’Europe. Karamzine, représentant du sentimentalisme, inaugure les premiers grands récits en prose, et surtout milite en faveur d’une langue russe libérée des archaïsmes ; il a ses partisans, regroupés dans la société Arzamas, mais aussi ses farouches opposants, emmenés par l’amiral Alexandre Chichkov (1754-1843) et les membres de « Bessieda », qui défendirent la poésie « noble » du XVIIIe siècle. Par le biais des traductions, la langue s’affine, et deux poètes surtout forgent l’outil dont se servira Pouchkine : Batiouchkov, pénètre de l’esprit latin et des poètes élégiaques français, et Joukovski qui traduit Byron, Scott, Goethe, et donne aux vers une mélodie inconnue. Ainsi la littérature du XIXe siècle, apparait comme dans les interstices de l’histoire. Le poète sentimentaliste, le père de l’historiographie russe moderne Karamzine, dont l’histoire de l’Etat russe inspira toute la Russie cultivée jusqu’à nos jours, et en particulier Alexandre Sergueievtch Pouchkine. Il y trouvera le nœud shakespearien de son drame populaire Boris Godounov rédigea en 1812 pour le tsar son Mémoire sur la Russie ancienne moderne, où il concluait que la Russie n’était pas prête pour la grande réforme qu’il l’attendait, l’émancipation des serfs. C’est ce qu’illustre le contexte que la Russie était confrontée durant cette période de trouble. Ainsi c’est à partir du XIXe siècle, avec le miracle d’Alexandre Pouchkine, que les écrivains prennent conscience de l’unité et des aspirations russes. En effet, en moins de trente ans, la littérature accédera à la maturité et à l’indépendance, et brillera d’un rare éclat. Un rôle important lui échoit, celui de traduire la vie spirituelle d’un peuple : c’est la littérature que Dostoïevski attend. La littérature cesse d’imiter l’étranger ; elle se fraie une voie originale entre les grands courants européens, classique, romantique ou réaliste, et elle tente de combler le fossé qui sépare le peuple et son élite. Pauvre en recherches formelles, elle se veut militante, contestataire, didactique, morale, et la fiction romanesque n’est jamais qu’un support destiné à exprimer une conception du monde : les écrivains s’affirment des maîtres de la vie plus que des maîtres de l’art. Mais, la vague décadente et symboliste de la fin du XIXe siècle touche aussi la Russie. De ce fait, la poésie puis la prose renoue avec les recherches formelles, cette période trouble créatif engendre une multitude d’écoles et courants dont l’aspect souvent superficiel ne doit pas faire oublier qu’il modifie en profondeur le visage de la littérature russe. La 9 révolution ne met pas un terme à cette effervescence esthétique, ses premières années sont une période de créativité, de liberté intense. La première moitié du XIXe siècle a coïncidé avec une mutation sociale causée par la révolution industrielle en Europe. En effet, cette révolution transformait la vie quotidienne des pays européens, mais la Russie a tardivement connu cette révolution industrielle qu’à la deuxième moitié du XIXe siècle. Pendant cette période, les poètes romantiques revendiquent une vie meilleure du peuple russe. Alexandre Sergueievtch Pouchkine à travers sa solitude fustige la politique du pouvoir en Russie. Et bien étant membre de ce dernier son œuvre avait révolutionné la conscience des Russes. Le patriotisme, la justice sociale, la liberté sont les maitres mots qui animaient le poète dans ses œuvres durant cette époque. A l’époque soviétique, Alexandre Sergueievtch Pouchkine était considéré comme un précurseur de la révolution et du fait qu’il avait été très proche des décembristes intervenant contre l’autocratie tsariste. A l’époque postsoviétique, on se souvenait souvent de sa mise en garde contre la mutinerie russe parfaitement « absurde implacable ». On lit les contes de Pouchkine aux enfants. Les écoliers analysent son roman en vers Eugène Onéguine qui parle de la solitude, de la force des conventions et du divorce entre la raison et les sentiments. Un peu plus tard, les Russes découvrent Le cavalier d’airain, poème qui porte sur la Russie, sur la voie éventuelle et son malheur éternel qu’est l’abime qui sépare l’Etat et le peuple. Bref, Alexandre Pouchkine est en fait toute sa vie, ce patrimoine sans lequel la Russie n’aurait pas été ce qu’elle est aujourd’hui. La Russie pendant cette période était gouvernée par un régime monarchique qui pratiquait le servage considéré par les poètes comme un crime contre les libertés des hommes. Alexandre Sergueievtch Pouchkine n’était pas d’accord avec cette attitude du Tsar Alexandre 1 er. C’est ce qui a causé son exil au Sud et au Nord de la Russie. Les années 1825 1830 marquent un tournant décisif pour la l’évolution du poète. Le Tsar offre sa protection à Alexandre Pouchkine fête, adule, celui-ci retourne à Moscou. La vie mondaine a perdu toute saveur. Les œuvres de ces années capitales expriment l’amertume d’une âme généreuse, constamment brime peu à peu, la méditation glacée remplace « la rime joueuse », et le style devient plus grave, à cause de sa solitude bénéfique. Les Tziganes (1824, publiées en 1827) Poltava(1829) sont l’œuvre d’un homme désenchanté, qui connait le prix de la souffrance et de la solitude. Alexandre Sergueievtch Pouchkine écrira encore son roman en vers Eugène Onéguine pendant sept années quatre mois et dix-sept jours, comme on écrit un journal, quotidiennement, interrompant parfois ses personnages pour prendre lui-même la parole d’une langue qui défie le temps. La langue prise aux sources même de la parole, là où les 10 mots épousent ce qu’ils désignent, le pénètrent, l’énoncent et où ceux qui se présentent sont comme la traduction du plus profond, du plus lointain de chacun Eugene Onéguine est une œuvre fondamentale du réalisme russe du XIXe siècle. Cette période était très difficile à vivre en Russie car il y avait un manque de liberté totale c’est ce qui a poussé le poète dans sa solitude à composer un bon nombre de poèmes. La plupart des poèmes évoque l’environnement d’un endroit étrange qui est diffèrent des autres, concentrés dans l’inspiration, à la révolte, la souffrance et surtout la solitude qui est au centre de la poésie pouchkinienne au moment de son exil. Le XIXe siècle est marqué par un tournant important dans l’évolution de la poésie russe plus particulièrement avec le miracle d’Alexandre Sergueievtch Pouchkine, que les écrivains prennent conscience de l’unité et des aspirations russes. En moins de trente ans, la littérature accèdera à la maturité et à l’indépendance et brillera d’un rare éclat. Un rôle exceptionnel lui échoit, celui de traduire la vie spirituelle d’un peuple. La littérature russe cesse d’imiter l’étranger, elle se fait une voie originale entre les grands courants européens, classique, ou réaliste, et elle tente de combler le fossé qui sépare le peuple de son élite. Pendant cette période de sa vie, Pouchkine, en pleine maturité littéraire, entame son œuvre en prose. En effet, la critique contre le pouvoir, Pouchkine met l’accent, comme ses amis décembristes, à la notion de la liberté du peuple russe. La solitude et la liberté étaient au centre de ses poèmes, il s’engageait ainsi dans la vie sociale de son peuple, étant comme son principal porte parole et son défenseur. A travers ses poèmes, Pouchkine essaie de montrer la vraie attitude des gouvernants de la Russie. Pouchkine solitaire, met en évidence la dénonciation du manque de liberté individuelle. A ce moment, Pouchkine a beaucoup écrit sur plusieurs thèmes : l’esclavage, la liberté, la révolte pour l’abolition du servage et l’instauration en Russie d’une monarchie institutionnelle. C’était le combat de tous écrivains durant toute la période trouble en Russie. Les amis de Pouchkine (les décembristes) aussi menaient le même combat mais Pouchkine était contraint d’être en exil. Alexandre Pouchkine sut d’ailleurs mettre à profit les cinq années qu’il passa dans cet exil, soit à errer sur les du Pont-Euxin, dont il aspirait avec bonheur les brises vivifiantes, soit à s’égarer parmi les Vallons parfumés de l’antique Tauride, soit à fatiguer ses chevaux à travers les steppes herbeuses de la Russie-Blanche. C’est ce qui a amené le poète à rendre hommage à son ami Raïevski, dans sa lutte pour la libération du peuple Russie. Alexandre Sergueievtch Pouchkine a parlé aussi de sa solitude à travers son chef-d’œuvre EugèneOnéguine, son roman envers, est depuis sa publication en 1832, le texte le plus connu, le plus cité et récité sur tout le territoire russe. 11 Destin tragique en effet, et que la fiction va prédire par deux fois ; dans le rêve de Tatiana la jeune héroïne, puis dans la réalisation de ce rêve antihéros, par excellence, qui rêve par éclipses les habits de l’auteur, le roman en vers Eugène Onéguine. La poésie russe connait une véritable floraison, avec les poètes « décabristes »ou ceux de la « pléiade pouchkinienne », que la gloire de Pouchkine éclipse injustement. Pouchkine donne à la langue russe sa véritable pureté et son charme. Le miracle du poète a ouvert des perspectives à la poésie et à la prose, au théâtre et à la nouvelle en synthétisant de la tradition et des influences étrangères. Au début du XIXe siècle, la littérature russe est encore balbutiante. Il lui manque un Shakespeare, un Cervantès ou un Pétrarque. Alexandre Sergueievtch Pouchkine va combler ce vide à lui seul. Pour la poésie, avec Rousslan et Lioudmila, 1820, le théâtre avec Boris Godounov et la nouvelle avec Les Récits de feu Ivan Petrovic Bielkine, 1830. Si la vie de Pouchkine mort en duel à 38 ans, frappé par son éclat romantique, son écriture, et sa prose en particulier, est empreinte d’un sobre classicisme. A la fois élégante, chatoyante, et discrètement teintée d’une douce ironie, elle s’attache aux petites gens comme aux grands seigneurs, éclaire les profondeurs de l’âme par petites touches subtiles. Les poèmes de Pouchkine restent pour ses compatriotes, malgré les annelées, les styles qui changent, les régimes passent, comme l’orchestration magistrale de leurs plus chers souvenirs. La pensée d’Alexandre Sergueievitch Pouchkine, contrairement à celle de Dostoïevski, de Tchékhov, de Gogol, de Tourgueniev, est tonifiante. La conception de Pouchkine est l’existence rappelle les maitres de la Renaissance. S’il avait écrit comme il vivait, Pouchkine eût été un poète romantique, inégal dans son inspiration. Ses poèmes sont très importants dans la littérature russe du XIXe siècle car ils relatent les problèmes de la société russe. Le poète montre sa solitude à travers ses poèmes très engagés, ces derniers constituent un support pour la société russe qui était privée de sa liberté. Dans sa logique de dénonciation du pouvoir qui pratiquait le servage contre son peuple. Pendant cette période la liberté d’expression était bafouillée, c’est dans cette optique que Pouchkine écrivait ses poèmes. L’importance de ses poèmes se traduit par l’influence sur la société russe et la prise de conscience de ses populations longtemps souffert par le manque de liberté. Cette influence suffit, sans doute, pour déguiser un profond sentiment politique et social dans ses poèmes. Ce changement des formes littéraires avait entrainé des scandales dans le milieu des dirigeants du régime. Les poèmes de Pouchkine constituent un miroir pour la société russe du XIXe siècle car ils relatent les tares du pouvoir et conscientisent le peuple face au pouvoir monarchique du tsar. Le poète s’afflige contre les tristes effets de l’esclavage et de la barbarie. Alexandre Sergueievitch Pouchkine milite pour une grande ouverture vers la poésie politique 12 d’inspiration patriotique. Par conséquent, le poète montre son engagement et son ambition pour sa patrie. Ainsi, Alexandre Sergueievitch Pouchkine réussit à se pénétrer de l’esprit du peuple russe, de sa vision du monde, il très proche son peuple. Tous ces éléments montrent l’originalité de l’œuvre de Pouchkine ; son talent d’écrire dans un style simple, clair et concis, ce qui montre une fois de plus que Pouchkine était un véritable poète. Le point de vue de Pouchkine évolue sensiblement entre ses deux voyages au Caucase. Entre 1821et 1828, le contexte lui-même avait changé. Ses poèmes ont une importance capitale dans la littérature russe du XIXe siècle. Pouchkine avait créé un précédent sous l’influence, en 1823, dans la poésie romantique.
La problématique des poèmes
La majorité de ses poèmes servaient un moyen de lutte pour les futurs décembristes ensuite Pouchkine avait un vaste temps pour la rédaction de ses poèmes qui sont favorables à la lutte sociale entamée par ses amis poètes décembristes. La plus grande partie de ses poèmes avait été utile dans la lutte idéologique des futurs décembristes. Parmi ses poèmes devenus satiriques et séditieux pour la plupart (par opposition aux poèmes sentimentaux écrits dans la période lycéenne), on peut citer : l’Oiseau, Le Prisonnier du Caucase et d’autres. Ces poèmes traduisaient également une expérience personnelle. En effet, cet exil très pénible dans la vie poétique de Pouchkine, mais très productive dans l’évolution de son œuvre ainsi que dans le choix des thèmes abordés. Le poète à travers sa solitude s’était intéressé à l’individualisme, en particulier, voire même à l’anormal à l’exceptionnel. La solitude et la quiétude dans le manque de liberté étaient devenues ses principaux thèmes pendant cette période. La solitude dans les poèmes de Pouchkine se caractérise par des moments d’inspiration et de recueillement avait permis de fustiger le manque de liberté de beaucoup d’écrivains en Russie. Les poètes étaient privés d’exercer leur mission d’écrivains durant cette période. Ceci était un frein pour la liberté d’expression sous le régime du Tsar, on remarque aussi les répressions et l’éternelle question des libertés individuelles et collectives à résoudre. Pouchkine manifeste sa profonde solitude dans son exil en écrivant ses poèmes qui montrent la bravoure, la révolte dans les mines de la Sibérie. Alexandre Sergueievitch Pouchkine fut influencé par son ami Vassili Joukovski, fils d’un esclavage musulman et passeur du romantisme allemand dont il aimait les poèmes des années 1810 à 1820. Chez Pouchkine, l’approche occidentale romantique et les représentations issues de la tradition littéraire s’enrichirent donc mutuellement. Le Prisonnier du Caucase est un poème très important il fut perçu comme un récit de voyage : le prince Viazemski voyait dans cette œuvre la transmission fidèle des « impressions produites sur (‘Pouchkine) par son voyage Pouchkine a été frappé par la nature sauvage, majestueuse, la poésie des mœurs et coutumes d’un peuple certes fruste mais intrépide, indépendante »5 Ainsi pour mieux écrire d’Alexandre Sergueievtch Pouchkine dans sa solitude empruntera une orientation littéraire fondée sur la liberté, la solitude et la dénonciation du pouvoir Tsariste qui utilisait le servage contre le peuple. Ensuite Pouchkine dans son exil continu à publier des poèmes libérateurs et très engagés malgré sa souffrance et sa solitude, il était considéré comme le fondateur de la poésie russe de tous les temps modernes. 5 Lettres à Goorcakov, dans Alexandre Sergueievitch Pouchkine, polono sobranie socinenji v 10 –X tomax Œuvres complètes en 10 volumes, M. 1956, A. X, P. 50. Cité par Paul. 14 Dans sa profonde solitude et la souffrance très dures, il décide de rompre avec un certain lyrisme personnel et d’ascèse intérieure, la solitude a permis au poète d’aborder une inspiration nationale et collective en préférant l’objectivité à ses élans intimes, l’histoire de son peuple. L’exil était grave pour une âme peu faite à la solitude. L’isolement de campagne russe ne pouvait guère être combattu que par le travail : Alexandre Sergueievtch Pouchkine se livra sauvagement au travail, et écrivit une multitude de poèmes. C’est dans cette perspective qu’Alexandre Sergueievtch Pouchkine manifeste la prise de conscience de l’importance de la solitude à travers ses propos « j’ai appelé dans la solitude le paisible travail et le goût de la réflexion. Le temps est à moi, et j’en use selon ma volonté ; mon esprit est devenu l’ami de l’ordre ; j’apprends à retenir mes pensées, je cherche à réparer en liberté le perdu : je me mets en règle avec le siècle »6 Ces propos montrent que le poète vivait parfaitement dans une profonde solitude durant cet exil ; mais cet exil constitue une motivation dans la mesure où il utilise cette solitude pour expliquer ses sentiments de révolte et de souffrance en vers le régime du tsar. Alexandre Sergueievtch Pouchkine se caractérise par des poèmes qui renferment de la solitude en permettant au poète d’avoir une parfaite d’inspiration et de méditation dans un lieu isolé. Alexandre Sergueievtch Pouchkine ne parvient à travailler que dans la solitude, condamné à l’isolement, s’ennuie mortellement, quand il n’écrit ou ne lit pas, les seules distractions qui lui sont permis sont : des promenades, courses à cheval et les visites qu’il rend à ses voisins dont celles de Trigorskoe, et les histoires que lui raconte sa nourrice. La manifestation de l’esprit solitaire dans les poèmes d’Alexandre Sergueievtch Pouchkine s’illustre par exemple dans le magnifique et célèbre poème intitulé Le Prisonnier du Caucase où il manifeste sa solitude à travers ces vers : Я сердем отдюхал-друг друга мы любили И бури надо мной сбирепость утомили Я в мирной пристани богов благословил. Во дни печальные разлуки Мои зодумчиые звуку. Grâce à ton amitié mon cœur se reposera L’orage qui m’avait abattu s’apaisa. Et je bénis les dieux dans cette paix complice. Exilé chagrin loin de toi, J’écoutais rêveur dans mes rimes
Remerciements |