Le système philosophique de Gilles Deleuze (1953-1970)

Le système philosophique de Gilles Deleuze (-7)

L’EMPIRISME TRANSCENDANTAL (HUME, KANT, BERGSON)

Interrogé sur le rapport entre sa vie et son œuvre, Deleuze remarque : « Si vous voulez m’appliquer les critères bibliographie-biographie, je vois que j’ai écrit mon premier livre assez tôt, et puis plus rien pendant huit ans. […] C’est comme un trou dans ma vie, un trou de huit ans. […] C’est peut-être dans ces trous que se fait le mouvement. Car la question est bien comment faire le mouvement, comment percer le mur, pour cesser de se cogner la tête » (Pp, 188-189). De ces remarques sibyllines, nous ne pouvons tirer grand-chose, avant d’avoir établi deux faits : ce que nous pouvons savoir du degré d’élaboration de la philosophie deleuzienne au début des années 1950, et ce que nous pouvons déduire de son évolution pendant le « trou de huit ans » auquel la parution de quelques articles et de Nietzsche et la philosophie viendra mettre un terme au début des années 1960. Si l’on en croit Deleuze, la lecture « tardive » de Nietzsche joua un grand rôle au cours de cet intervalle. En témoigne l’ambitieuse étude qu’il lui consacre. Pour le reste, et sur de nombreux points, nous en sommes réduits à de simples conjectures. Toutefois, si l’on confronte attentivement le groupe de textes publiés de 1953 à 1956 avec ceux des années 1960, tout montre que l’orientation générale et systématique de l’œuvre deleuzienne était déjà prise. Dans cette perspective, et pour nous en tenir à l’essentiel, le plus important nous semble être la trinité initialement formée par Hume, Kant et Bergson. Quels sont les textes qui forment ce premier groupe ? On sait que, vers la fin de sa vie, Deleuze interdira la réédition de ses écrits antérieurs à 1953. Il publia cette année-là une étude sur Hume intitulée Empirisme et subjectivité, version remaniée de son Diplôme d’Études Supérieures obtenu en 1947, ainsi qu’une anthologie de textes de sciences humaines et de philosophie, Instincts et institutions 12 . En 1954, Deleuze prononça une 12 Jean Hyppolite et Georges Canguilhem dirigèrent conjointement le mémoire sur Hume. Hyppolite fut le dédicataire d’Empirisme et subjectivité qu’il accueillit dans la collection « Epiméthée » qu’il avait fondée aux PUF ; Canguilhem promut de son côté Instincts et institutions dans une autre collection des PUF. — Sur les rapports de Deleuze à Hyppolite, on consultera l’article de  conférence devant l’Association des Amis de Bergson, intitulée « L’Idée de différence dans la philosophie de Bergson », reprise deux ans plus tard pour la publication sous un titre similaire (ID, 43-72). Cette conférence, dont nous verrons l’importance décisive dans l’orientation de la pensée deleuzienne, répondait entre autres aux objections formulées contre Bergson par Jean Hyppolite : celui-ci dénonçait dans Logique et existence le caractère empirique de la conception bergsonienne de la différence, à laquelle il opposait la conception spéculative de Hegel. Il n’est donc pas étonnant que, la même année, Deleuze ait proposé un compte-rendu à la fois élogieux et distancié de l’ouvrage d’Hyppolite, amorçant explicitement la substitution d’une philosophie de l’expression de la différence à une philosophie de la contradiction dans l’être (ID, 18-23). Enfin, en 1956, Deleuze fit paraître une présentation de la philosophie bergsonienne destinée au dictionnaire sur Les philosophes célèbres dirigé par Maurice Merleau-Ponty. Une étude sur Hume, une anthologie de textes autour du rapport entre nature et culture, deux articles sur Bergson, une longue recension d’une étude sur Hegel, tels sont les écrits principaux de Deleuze avant son silence prolongé. Ces premiers travaux philosophiques, Deleuze proposera à la fin des années 1980 de les classer dans une rubrique intitulée « de Hume à Bergson ». « De Hume à Bergson » est peut-être le nom d’une voie philosophique. Or, sur cette voie qui conduit de l’un à l’autre se dresse la figure de Kant. Pour des raisons historiques, puisque Kant est le chaînon manquant entre le philosophe écossais qu’il critique et le philosophe français qui le réfute ; pour des raisons biographiques également, puisque Deleuze assista à la fin des années 1940 aux cours de Jean Hyppolite qui portèrent successivement sur Hume (1946- 1947), Kant (1947-1948) et Bergson (1948-1949) ; mais d’abord et surtout pour des raisons proprement philosophiques, dans la mesure où cette trinité peut résumer à elle seule l’orientation générale et systématique de la pensée deleuzienne vers un empirisme transcendantal, vers une philosophie de l’expression de la différence, dont Nietzsche viendra ultérieurement accomplir la vocation critique. C’est cette orientation que nous aimerions dégager dans ce premier chapitre. La philosophie de Deleuze est systématique en tant que philosophie de l’expression de la différence. L’expression se définit toujours chez Deleuze par un double mouvement d’extériorisation de la différence dans la nature et d’intériorisation dans la pensée. En termes métaphysiques ou ontologiques, ce double mouvement se confond avec celui de la production du monde phénoménal d’un côté et sa récollection dans l’intellect (passage de l’être à l’étant et remontée de l’étant à l’être). En termes transcendantaux, on dira 23 qu’il forme un équivalent de schématisme et de déduction transcendantale chez Deleuze (passage du transcendantal à l’empirique et régression de l’empirique au transcendantal). Dans les deux cas, il s’agit de déterminer les conditions de l’expérience réelle et de penser l’expérience en fonction de ces conditions génétiques. Nous croyons que c’est la recherche de ce double mouvement qui constitue le foyer et l’horizon des interprétations que Deleuze propose de Hume, Kant et Bergson au début des années 1950, et que celle-ci se confond avec l’élaboration du système de l’empirisme transcendantal.

L’EMPIRISME, OU LA SCIENCE DE L’HOMME (HUME)

Empirisme et subjectivité et Instincts et institutions ont en commun de placer la réflexion philosophique au niveau empirique des sciences de l’homme et de la formation des institutions sociales : le premier est en effet sous-titré « Essai sur la nature humaine selon Hume » et affirme d’emblée que « Hume se propose de faire une science de l’homme » ; le second recueille principalement des textes de sciences humaines autour de la différence entre instincts et institutions, et les met au service d’une théorie philosophique qui questionne la différence entre nature et culture. Nous verrons comment ces deux ouvrages résonnent avec un troisième texte, publié de manière posthume mais datant de la même période, « Causes et raisons des îles désertes ». La proposition fondamentale de l’empirisme Le problème empiriste (comment le sujet se constitue-t-il dans le donné ?) En affirmant que dans son œuvre Hume se propose de faire une science de l’homme, Deleuze prétend en dégager le problème général. L’objet de la science de l’homme est la nature humaine, sans laquelle il n’y aurait pas de science de l’homme possible. « La Nature Humaine est la seule science de 24 l’homme »13. Or, ce qui définit une nature humaine chez Hume, c’est ce qui dans l’homme est invariable, uniforme et constant, ce qui obéit à des lois. Mais qu’est-ce qui obéit à des lois ? Où est la constance ? Dans les relations entre idées. La constance n’est pas dans les sensations que j’éprouve, ni dans les idées que j’ai, mais seulement dans la façon dont les idées sont associées dans l’esprit, dont une sensation ou une idée provoque l’apparition d’une autre idée. Or, ce n’est jamais la nature d’une idée, son contenu ou son genre, qui explique comment elle en suscite une autre : la cause de leur association n’est jamais dans les idées elles-mêmes. D’après Deleuze, la complémentarité de l’atomisme et de l’associationnisme dans la pensée humienne trouve ici son premier sens : l’atomisme renvoie aux idées, il est « la théorie des idées en tant que les relations leur sont extérieures » ; l’associationnisme renvoie aux relations entre idées, à leur association dans l’esprit, il est « la théorie des relations en tant qu’elles sont extérieures aux idées, c’est-à-dire en tant qu’elles dépendent d’autres causes » (ES, 118). Une idée en évoque une autre, par ressemblance, par contiguïté ou par causalité. Voilà ce qui est constant dans l’esprit, voilà le côté « nature humaine ». Ces thèses sont les plus connues de Hume. Ce n’est pas à ce niveau qu’apparaît l’originalité du commentaire deleuzien. Celle-ci apparaît lorsque Deleuze demande : qu’est-ce qui régit le rapport entre l’atomisme et l’associationnisme, entre la théorie des idées et la théorie des relations entre idées ? À ce niveau, une première difficulté se présente. C’est elle qui constituera pour Deleuze le cœur du problème humien, et le principe de son affinité avec Bergson. La difficulté provient de ce que, au sens strict, l’esprit n’a pas de nature. Il se présente bien plutôt en son fond comme un flux de perceptions sans rime ni raison, comme une collection d’idées sans constance ni uniformité, une fantaisie ou un délire qui ne forme aucun système. « Sans cesse Hume affirme l’identité de l’esprit, de l’imagination et de l’idée » (ES, 3). Il revient au même de dire que l’esprit n’a pas de nature, que l’imagination n’est pas une faculté de produire des images ou que le flux des idées est fondamentalement délirant. Si bien que la question de la nature humaine devient : comment l’esprit acquiert-il une nature et l’imagination devient-elle une faculté ? comment la collection d’idées forme-t-elle un système ? comment des relations constantes entre idées peuvent-elles se constituer dans un flux de perceptions qui ne les suppose pas ? Car c’est un fait qu’il y a une nature humaine, que les idées sont associées 13 D. Hume, Traité de la nature humaine, Paris, Aubier-Montaigne, 1946, p. 366 (tr. fr. A. Leroy) (cité in ES, 9). Dans ce chapitre et dans les suivants, sauf mention contraire, nous utilisons la seule traduction de Hume dont disposait Deleuze à l’époque, celle d’André Leroy. 25 dans l’imagination. Mais si elles se trouvent liées en elle, elles ne le sont pas par elle. D’après Deleuze, Hume a bien vu qu’on ne peut pas expliquer les relations constantes entre idées par la faculté qu’aurait l’imagination de les associer ; c’est au contraire l’association des idées dans l’imagination qu’il s’agit d’abord d’expliquer. Deleuze peut ainsi écrire : « l’imagination n’est pas un facteur, un agent, une détermination déterminante ; c’est un lieu, qu’il faut localiser, c’est-à-dire fixer, un déterminable. Rien ne se fait par l’imagination, tout se fait dans l’imagination. Elle n’est pas même faculté de former des idées : la production de l’idée par l’imagination n’est qu’une représentation de l’impression dans l’imagination. Certes, elle a son activité ; mais cette activité même est sans constance et sans uniformité, fantaisiste et délirante, elle est le mouvement des idées, l’ensemble de leurs actions et réactions » (ES, 3-4). La question revient donc : comment l’esprit devient-il une nature, et l’imagination une faculté ? Si cette question est décisive pour Deleuze, c’est qu’elle porte directement sur la condition de l’exercice de la pensée. Et si l’empirisme lui paraît mieux à même d’y répondre, c’est précisément qu’il ne se donne pas cet exercice mais cherche à l’engendrer. À plusieurs reprises, Deleuze s’emploie à montrer l’insuffisance de la définition traditionnelle de l’empirisme, telle qu’elle s’est forgée dans le sillage kantien : l’empirisme serait une théorie selon laquelle la connaissance ne commence qu’avec l’expérience et en dérive intégralement (ES, 121). Première insuffisance de cette définition : elle méconnaît le fait que la connaissance n’est pas, pour l’empirisme, le problème le plus important, mais seulement le moyen d’une activité pratique14. L’on rate ainsi d’après Deleuze l’originalité de Hume qui, en saisissant l’essence de l’homme sur le plan pratique plutôt qu’épistémique, rompt avec les métaphysiques classiques du XVIIe siècle ; l’on rate aussi sa parenté avec Bergson, chez qui la subordination de la connaissance à la pratique constituera un précepte empiriste fondamental, leur pragmatisme commun 15 . Nous en verrons l’importance pour Deleuze. Seconde insuffisance d’une telle définition de l’empirisme, la pire : elle contredit les seuls sens que l’on peut donner à la notion d’expérience chez Hume. Qu’elle y désigne le flux des perceptions ou bien les diverses conjonctions d’objets dans le passé, jamais l’expérience n’est constituante. C’est pourquoi, pour Deleuze, l’empirisme doit plutôt être défini au niveau d’un certain dualisme du sujet et du donné, par la constitution du sujet 14 C’est même ainsi que Deleuze débute sa présentation radiophonique de Hume en 1956,. Cette archive radiophonique a été rééditée dans L’anthologie sonore de la pensée française par les philosophes du XXe siècle, CD 3, « La nature humaine selon Hume ». 15 Cf. H. Bergson, Matière et mémoire, Avant-propos. 26 dans le donné. Le sujet est l’esprit devenu nature. Le sujet est un effet, parce que les associations constantes d’idées dans l’esprit ne s’expliquent pas par lui mais se font en lui. Ce qui définit un sujet d’après l’empirisme, c’est pour Deleuze d’être à la fois un effet et un principe, passif et actif ; en termes kantiens, on dirait : réceptivité et spontanéité. Si nous sommes passifs par rapport à un donné antérieur, nous sommes en même temps principe parce que nous dépassons constamment le donné : ainsi, lorsque nous disons et croyons que le soleil se lèvera demain, que César est mort. Chaque fois nous affirmons plus que ce qui nous est donné, puisque rien dans ce qui nous est donné ne légitime que nous fassions usage des termes « toujours », « nécessaire » ou « demain ». Autrement dit, le rapport du sujet au donné est double : c’est à la fois l’antériorité du donné sur le sujet (le sujet comme effet) et le dépassement du donné par le sujet (le sujet comme principe). Le dualisme du donné et du sujet par lequel Deleuze définit l’empirisme implique donc une distinction entre deux niveaux : le niveau de l’expérience pure, où le donné ne présuppose aucun sujet ; le niveau de l’expérience subjective, où le donné est dépassé par le sujet devenu actif. « La dualité empirique est entre les termes et les relations, ou plus exactement entre les causes des perceptions et les causes des relations, entre les pouvoirs cachés de la Nature et les principes de la nature humaine. Seul ce dualisme considéré sous toutes ses formes possibles peut définir l’empirisme, et le présenter dans cette question fondamentale : “comment le sujet se constitue-t-il dans le donné ?”, le donné étant le produit des pouvoirs de la Nature, et le sujet, le produit des principes de la nature humaine » (ES, 122- 123).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE SECTION
CHAPITRE 1. L’EMPIRISME TRANSCENDANTAL (HUME, KANT,BERGSON)
L’EMPIRISME, OU LA SCIENCE DE L’HOMME (HUME)
La proposition fondamentale de l’empirisme
Le problème empiriste (comment le sujet se constitue-t-il dans le donné ?)
La constitution du sujet comme synthèse passive du temps (l’habitude)
Théorie empiriste du schématisme
La théorie de l’institution
Les trois faces du schématisme
LA PHILOSOPHIE TRANSCENDANTALE (DE HUME A KANT)
L’impossible connaissance du principe de l’harmonie chez Hume
Genèse des illusions
Dieu et le Monde, des illusions incorrigibles
« Une critique aiguë de la représentation »
La solution kantienne et son insuffisance (un nouveau rationalisme)
La méthode réflexive de conditionnement (Kant)
L’EMPIRISME TRANSCENDANTAL (DE KANT A BERGSON)
De l’imagination à la pensée pure
La réflexion de l’imagination (l’imaginaire et le mythe) .
Les limites de l’imagination
La philosophie de la différence
Logique du sens et expression de la différence (Hegel)
« Forcer la nature des choses » ou la critique des problèmes
La contradiction, une conception abstraite de la différence (Bergson)
L’intuition au delà de la représentation (Bergson)
L’expression ou le double mouvement de l’Être
L’intuition et les trois aspects du concept
Le système et l’expérience (la réalité vécue des conditions de l’expérience)
CONCLUSION — LE PROGRAMME PHILOSOPHIQUE
CHAPITRE 2. LA CRITIQUE DE LA REPRESENTATION
PRINCIPES POUR LA CRITIQUE ET LA GENEALOGIE DU MONDE DE LA
REPRESENTATION
Principes pour une critique du monde de la représentation
La philosophie ou la différence
« La représentation est le lieu de l’illusion transcendantale »
La quadruple racine de la représentation
Principes pour une généalogie du monde de la représentatio
Une généalogie inspirée de Heidegger
Une méthode empruntée à Nietzsche
Le Même et le Semblable
LE MONDE DE LA REPRESENTATION
Le moment grec ou la représentation finie (Aristote)
Le concept aristotélicien de différence spécifique
Au delà et en deçà de la différence spécifique (jugement et analogie)
Un « concept réflexif » de différence
Le moment chrétien ou la représentation infinie (Leibniz, Hegel)
L’infiniment petit et l’infiniment grand
Le concept hégélien de différence (la contradiction)
Le concept leibnizien de différence (le rapport différentiel)
Le fondement : identité et négation
Le platonisme, origine morale du monde de la représentation
Sens et but de la méthode de division
La volonté morale du platonisme : exorciser le simulacre
CONCLUSION — VERS LA DIFFERENCE INTERNE
CHAPITRE 3. UNIVOCITE DE L’ETRE, EXPRESSION, ETERNEL RETOUR
L’UNIVOCITE DE L’ÊTRE
La critique du jugement et la théorie des distinctions
L’univocité de l’être (de Parménide à Heidegger)
Distinction formelle et distinction modale
Distribution nomade et anarchie couronnée
Les insuffisances du scotisme : neutralité et indifférence de l’être
Neutralité et indifférence de l’être chez Duns Scot1
De l’univocité à l’expression
L’EXPRESSIVITE DE L’ETRE
L’expression ou la révocation de la transcendance
Un anti-hégélianisme généralisé.
L’expression, ou la philosophie contre la théologie
L’expression et l’affirmation de l différence
Omnis determinatio negatio
Négatif de limitation et négatif d’opposition
De Spinoza à Nietzsche
L’ETERNEL RETOUR OU LE RENVERSEMENT DU PLATONISME.
Au-delà du prékantisme et du postkantisme
Le cas Maïmon ou l’image dogmatique de la pensée
Kant et le paradoxe du sens interne (le Dieu mort et le Je fêlé)
L’éternel retour
L’interprétation deleuzienne de l’éternel retour et de la volonté de puissance
Le renversement du monde de la représentation
Aspects spéculatif et pratique de l’univocité
CONCLUSION — VERS LA RECHERCHE DES CONDITIONS DE L’EXPERIENCE
REELLE
CHAPITRE 4. LA RECHERCHE DES CONDITIONS DE L’EXPERIENCE REELLE
LA QUESTION METHODOLOGIQUE ET ONTOLOGIQUE
Le faux mouvement de la pensée (de l’hypothétique à l’apodictique)
Surmonter l’extériorité de la pensée et de l’être
Analyse et synthèse (méthodes philosophique et mathématique)
Critique du point de départ hypothétique (mathématique ou empirique)
Le « vrai mouvement de la pensée » (du problématique à la question)
Une méthode différentielle
Synthèses du temps et de l’inconscient
Une parodie non rationaliste de la Déduction kantienne
LA PREMIERE SYNTHESE (FONDATION)
La synthèse passive de l’habitude (principe empirique)
La modification
Le domaine du comportement.
« Un riche domaine de signes »
La réforme de l’esthétique transcendantale
Le moi passif et la finitude de la contraction
Le plaisir comme principe
LA DEUXIEME SYNTHESE (FONDEMENT)
Du principe empirique au principe transcendantal
Le principe transcendantal et l’impuissance de la preuve apagogique
La différence de nature entre le passé et le présent
Les paradoxes du passé pur (synthèse passive de la mémoire)
La coexistence de tout le passé avec lui-même
La répétition dans l’inconscient et l’action
Érôs et Mnémosyne (« toute réminiscence est érotique »)
LA TROISIEME SYNTHESE (LE SANS-FOND)8
Le cercle du Même et le coude
La circularité du fondement
Du cogito cartésien au cogito kantien (le paradoxe du sens interne)
La ligne droite
« Le temps est hors de ses gonds »
Le problème de l’instinct de mort (Thanatos)
La perversion et la pensée
Le cercle de l’Autre
L’auto-affection (l’expression dans son ensemble)
La synthèse de l’avenir (vérité ésotérique de l’éternel retour)
CONCLUSION — ESTHETIQUE, ANALYTIQUE, DIALECTIQUE
DEUXIEME SECTION
CHAPITRE 5. THEORIE DE L’IDEE
L’IDEE VIRTUELLE.
Le virtuel au lieu du possible
Au-delà du possible et du réel (les Stoïciens, Kant)
Vers le virtuel (Leibniz, Maïmon)
« Logique, c’est-à-dire dialectique »
Une dialectique sans négation
Le problématique n’est pas négatif
Le paradoxe au lieu de la contradiction
Une casuistique transcendantale
« L’Idée n’est pas du tout l’essence »
La vice-diction au lieu de la contradiction5
LA DETERMINATION PROGRESSIVE DE L’IDEE
Les trois moments de l’Idée ou les trois figures de la raison suffisante
Le troisième âge de la raison suffisante
La dimension temporelle idéale de la détermination progressive
La mort commune du moi, du monde et de Dieu4
« L’Idée est un universel concret »
Le principe de déterminabilité (élément de la quantitabilité)
Le principe de déterminabilité
L’indéterminé et l’élément de la quantitabilité
Le principe de détermination réciproque (élément de la qualitabilité)
Le rapport différentiel ou la détermination réciproque
De la qualité à la qualitabilité
Le principe de détermination complète (élément de la potentialité)
La potentialité et le concept ordinal de nombre
Les singularités ou la détermination complète
CONCLUSION — DE LA DIALECTIQUE A LA THEORIE DES MULTIPLICITES
CHAPITRE 6. PHILOSOPHIE ET SCIENCES
LA DIALECTIQUE DES IDEES, LA PHILOSOPHIE ET LA SCIENCE
Une voie dualiste et métaphysique
Le rejet de la définition néo-kantienne de la philosophie
Le rapport entre philosophie et science dans les études de Deleuze
La dialectique des problèmes et leurs expressions scientifiques
L’attachement au concept de dialectique
« Les problèmes sont toujours dialectiques »
Problèmes dialectiques, champs symboliques et théories scientifiques
LA DIALECTIQUE OU LE CALCUL DES PROBLEMES
De l’universalité de la dialectique à la mathesis universalis
Le cercle du problème et de la solution
Le critère intrinsèque de résolubilité d’un problème (Abel et Galois). « L’algèbre de la pensée pure »
De la métaphysique du calcul à la dialectique du calcul
Une mathesis universalis non rationaliste
LA THEORIE DES STRUCTURES SYMBOLIQUES ET DES MULTIPLICITES VIRTUELLES
Apparition, enjeu et critères de la structure et de la multiplicité
Le structuralisme génétique
Le structuralisme et la philosophie transcendantale8
De la structure à la multiplicité
La théorie des multiplicités
Origine et fonction de la notion de multiplicité
La théorie des multiplicités, la pratique de la philosophie4
L’ONTOLOGIE, LA QUESTION ET L’AVENTURE DES IDEES
Le problème et la question
L’origine radicale des Idées
L’Être comme question (portée ontologique de l’empirisme supérieur)
« Penser, c’est émettre un coup de dés »
L’Idée de jeu ou le jeu pur
Affirmer tout le hasard, affirmer la nécessité (répétition de la différence)
La renaissance de l’ontologie dans la pensée moderne
CONCLUSION — LES QUATRE INSTANCE
CHAPITRE 7. DU VIRTUEL A L’ACTUEL
LA DRAMATISATION ET L’INDIVIDUATION INTENSIVE
Idée, dramatisation, différenciation
Genèse statique et synthèse passive
La dramatisation au lieu du schème, ou le principe d’individuation
Les dynamismes spatio-temporels
L’intensité, un principe transcendantal asymétrique
La correspondance entre la dialectique et l’esthétique
L’affinité des quantités intensives avec l’étendue
L’affinité des quantités intensives avec les différentielles
DU PHYSIQUE AU PSYCHIQUE
Le critère de l’évolution vers le complexe
Les catégories du système en général (système signal-signe)
Les valeurs d’implication ou les centres d’enveloppement
Les deux faces de la mort
Le danger de la folie
La spécificité des systèmes psychiques et la structure-autrui
Le système du Je fêlé et du Moi dissous
La structure-autrui
Vers un monde sans Autrui
CONCLUSION — LA PENSEE A L’EPREUVE DE L’EXISTENCE
CHAPITRE 8. LES AVENTURES DE LA PENSEE
LE MOUVEMENT REEL DE L’APPRENDRE
La recherche de la vérité
Procès conceptuel et itinéraire existentiel
Le mouvement réel de la pensée (antilogos)
La genèse dynamique de la pensée
Rompre avec la doxa (le signe, la bêtise et la bassesse)
Critique de la doctrine kantienne des facultés
Pour une doctrine complète des facultés (sensation, imagination, mémoire, pensée)
L’EXPRESSION DE L’ABSOLU ET LE LANGAGE
L’expression de l’absolu
Signe, sens, essence
Le sens, l’événement, l’exprimé
Les paradoxes logiques (stérilité et genèse)
Le langage et la pensée pure
Les deux états du sens (logique formelle et logique transcendantale)
La proposition verbale et les singularités-événements
Objet = x, mot = x, action = x5
La fragilité du sens (la pensée au risque de la folie)
La question du non-sens
Le saut sur place ou la projection (la perversion et la pensée)
Le couronnement de l’île déserte
L’opposition dynamique de la pensée, de la folie et de la représentation
CONCLUSION — DELEUZE ET DERRIDA
CONCLUSION
L’EXPRESSION DU SYSTEME
LA METAMORPHOSE D’ARIANE
INDEX NOMINUM.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES DE GILLES DELEUZE ET ETUDES SUR SON ŒUVRE
1. Ouvrages de Gilles Deleuze
2. Autres textes de Gilles Deleuze
3. Études entièrement ou partiellement consacrées à Gilles Deleuze
II. AUTRES OUVRAGES UTILISES
1. Dictionnaires, ouvrages généraux et manuels
2. Pensée antique, médiévale et renaissante (d’Héraclite à Boehme) .
3. Pensée classique (de Descartes à Kant)
4. Pensée moderne (de Kant à Nietzsche)
5. Pensée contemporaine (de Bergson à aujourd’hui)
TABLE DES MATIERES

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