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Le développement local
Jacqueline MENGIN définit le développement local comme « action volontaire, organisée, qui intervient dans un processus de changement social ». Elle constate que le rôle des acteurs de développement est lié avec les réalités de leur territoire. Alors le développement devient un problème de civilisation qui implique la société totale. Le processus développement est impulsé par une sorte de citoyenneté active. Elle est expliquée par la présence d’une culture entrepreneuriale de la communauté. A cet effet, il appartient aux professionnels de développement d’identifier, de promouvoir, et de coordonner ces dynamismes sociaux.
Le développement local, d’après HAMROUNI, est « une démarche globale de mise en mouvement et en synergie des acteurs locaux pour la mise en valeur des ressources humaines et matérielles d’un territoire donné ». HAMROUNI dans sa définition met en exergue une volonté de mise en relation des acteurs locaux et des ressources que possède le territoire. Cette volonté pourrait venir soit par des groupes locaux, soit par des organismes externes spécialisés aux actions de développement, des professionnels de projets. Selon CLEMENT « le développement local est un processus de diversification et d’enrichissement des activités, économiques et sociales, à partir de la mobilisation de ses ressources et ses énergies ». Cette définition dégage l’idée d’une extension des activités déjà existantes avec la mobilisation des ressources locales mal employées. Elle veut exprimer en d’autres termes que le sous-développement vient du mauvais emploi des ressources locales. Bref, pour CLEMENT, promouvoir le développement local signifie employer autrement les ressources locales.
Le développement communautaire participatif
Le développement communautaire est le processus par lequel une communauté décide collectivement de ses besoins et établit des stratégies pour répondre à ces besoins à partir des forces de la collectivité. Le développement ne résulte plus seulement des mesures économiques à savoir l’investissement et le transfert de technologie. L’échec est d’autant plus probable si la population ne se sent pas concernée. Désormais, la population ne devrait plus rester passive. Sa vivacité est l’une des clés du succès. Le développement de la communauté lui dépend : c’est un développement participatif.
La participation est une composante essentielle du développement. Elle revêt une importance capitale dans toutes les actions de développement. Les terroirs sont devenus les acteurs principaux de développement.
Désormais, la communauté aura à participer à toutes les décisions qui concernent : ce qui doit être fait ; la façon de le faire ; la contribution effective à ce qui est fait .
Bref, c’est une participation complète dès le diagnostic de la localité aux achèvements des activités du projet.
La population est à cet effet une condition incontournable de l’efficacité et de la pérennité des actions de développement.
Les avantages d’un développement participatif
Les avantages d’un processus de développement participatif sont nombreux. Non seulement ce processus aboutit à la croissance économique de la localité, il apporte surtout l’épanouissement de la population. On cite ci-dessous trois parmi les avantages d’un développement participatif. La participation est créative. La population prend part active dans la croissance économique et dans l’élaboration du changement social ;
La participation mène à une prise de conscience. La population s’identifie. Elle connaît les potentialités et les blocages de sa localité ;
La participation a une dimension de partage. Ceci se manifeste dans le sens d’une redistribution équitable des avantages et des coûts que le développement provoquera.
Le projet de développement
La FAO définit le projet comme « un ensemble d’activités mettant en œuvre des moyens déterminés pour atteindre des objectifs désignés ». Par projet, la FAO dégage l’idée d’emploi des ressources déterminées en vue d’atteindre des résultats prédéfinis.
D.J. CASLEY et R. KUMAR définissent un projet de développement comme étant « une série d’activités connexes et coordonnées, entreprises et financées afin d’atteindre dans un laps de temps limité un ensemble d’objectifs précis, et réalisées par une équipe de gestion identifiable qui en assume officiellement la responsabilité ».
Cette définition ajoute plus d’apports à celle de la FAO. L’amélioration vient de : l’introduction de «coordination» et « gestion » exprime l’idée d’organisation rigoureuse des projets de développement ; l’introduction du paramètre temps indique qu’un projet de développement a une dimension temporelle. Alors on peut déduire qu’un projet de développement a un début et une fin. Toutes activités commencées auront chacune des fins respectives et ceci dans une perspective de pérenniser leurs impacts sur le territoire.
La viabilité des projets de développement
Un projet est dit viable lorsqu’il est en mesure de procurer au groupe cible des avantages durant une longue période, lorsque l’essentiel de l’aide extérieure a pris fin. Il s’agit d’une pérennité des effets provoqués par le projet malgré que celui-ci soit achevé.
Vu que l’intérêt de notre travail porte sur la sensibilisation de la contribution du système de suivi et évaluation pour la viabilité des projets, ce paragraphe énonce que la rentabilité aussi bien financière qu’économique est une condition nécessaire mais non suffisante de sa viabilité. Pour qu’un projet soit viable, il demande plus que la rentabilité.
La communauté doit être apte à gérer les fruits du projet après son achèvement. Vu que le projet est fini, la population locale doit savoir comment entretenir les infrastructures laissées par le projet. Il est conseillé d’adopter, dans la planification, des formations en vue de renforcer les capacités de la communauté à autogérer l’après projet. La protection de l’environnement est une condition prioritaire de la viabilité. Vu que le projet vise à améliorer le bien-être local, un projet destructeur d’environnement ne fait que détériorer davantage le milieu dans le moyen et long terme. Seul un environnement sain et protégé peut assurer la pérennité des actions de développement dans le long terme.
Naturellement, le pouvoir public doit adopter des politiques de soutien convenables. Il doit légiférer des règles juridiques qui protègent les infrastructures bâties.
Table des matières
Partie I Le système de suivi et évaluation : aspects théoriques
Chap.1 Développement communautaire et projets de développement
I Développement
II Le développement local
III Le développement communautaire participatif
IV Le projet de développement
V La viabilité des projets de développement
Chap.2 Les aspects théoriques d’un système de suivi et évaluation
I Généralités sur le suivi et évaluation
I Les aspects du SUIVI
III Les aspects de l’EVALUATION
Partie II Etude de cas, Projet santé et environnement intégré du SAF FJKM Moramanga, dans la commune rurale de Beforona
Chap. 1 La planification du projet
I La MARP
II L’enquête – ménages de l’INSTAT
Chap. 2 Le projet IPI Voahary Salama et son système de suivi et évaluation
I Brève présentation du projet IPI Voahary Salama
I Les grands axes du projet IPI Voahary Salama à Moramanga
III Le système de Suivi et Evaluation du Projet IPI Voahary Salama
Chap. 3 Le système de suivi et évaluation du volet “amélioration de la santé du couple mère-enfant et leur environnement” du projet SAF FJKM
I Présentation du projet SAF FJKM Moramanga VOAHARY SALAMA
II Les instruments du système de suivi et évaluation : chronogramme, cadre logique et Plan de Travail Annuel (PTA)
III Le système de suivi et évaluation
IV Les outils de suivi
V Analyse des résultats
VI Evaluation
Chap.4 L’évaluation à mi-parcours
I Outil d’évaluation à mi-parcours : la grille d’évaluation
Chap.5 Evaluation de préfaisabilité du projet SAF FJKM Moramanga
CONCLUSION
ANNEXES
Bibliographie
