Le syndrome d’apnées du sommeil en Médecine
Générale
Le SAHOS et sa sévérité
Définition du SAHOS
Elle a évolué au cours du temps, pour arriver à la définition de l’ ICSD-3 (13) (Classification internationale des troubles du sommeil) critère A , et B ou C: A) Au moins un des éléments cliniques suivants -somnolence, sommeil non réparateur, fatigue, ou insomnie -réveil avec arrêts respiratoires -ronflements habituels et/ou interruption de la respiration observés par l’entourage -HTA, trouble de l’humeur, trouble cognitif, insuffisance coronarienne, AVC, insuffisance cardiaque, FA, Diabète de type II. B) Réalisation d’une PSG ou d’un PV avec un IAH >5/h de sommeil ou d’enregistrement C) Index d’événements respiratoires obstructifs >15/h b) Sévérité du SAHOS : La Sévérité du SAHOS se définit selon deux critères qui sont un critère clinique (importance de la somnolence) et un second critère paraclinique (IAH), la sévérité du SAHOS se basant sur la composante la plus sévère. De cette sévérité découlera la prise en charge thérapeutique. – Sévérité de l’IAH : Léger : entre 5 et 15 événements par heure ; Modéré : entre 15 à 30 événements par heure ; Sévère : 30 et plus événements par heure. 6 – Sévérité de la somnolence diurne: Il s’agit du retentissement clinique du SAHOS Les RPC (recommandations pour la pratique clinique) du SAHOS définissent la sévérité de la somnolence diurne dans un guide récent publié dans la revue des maladies respiratoires, de la société de pneumologie de langue française (SPLF) (13). Elle est classée en : Légère : somnolence indésirable ou épisodes de sommeil involontaire ayant peu de répercussion sur la vie sociale ou professionnelle et apparaissant pendant des activités nécessitant peu d’attention (regarder la télévision, lire, être passager d’une voiture) ; Modérée : somnolence indésirable ou épisodes de sommeil involontaire ayant une répercussion modérée sur la vie sociale ou professionnelle et apparaissant pendant des activités nécessitant plus d’attention (concert, réunion) ; Sévère : somnolence indésirable ou épisodes de sommeil involontaire perturbant de façon importante la vie sociale ou professionnelle et apparaissant lors d’activités de la vie quotidienne (manger, tenir une conversation, conduire). Nous pouvons également nous baser sur des questionnaires de somnolence, comme l’échelle d’Epworth, (Epworth Sleepiness Scale : ESS) (14), qui la classe en : Légère: ESS 0 à 10 ; Modérée 11 à 15 ; ou Sévère 16 à 24. Ce test comporte 8 questions, et est facilement réalisable. Il est validé et largement utilisé. Ces définitions impliquent qu’il est nécessaire: -de réaliser systématiquement l’échelle d’Epworth (14) [Annexe 1] -de bien définir les événements respiratoires (apnées hypopnées et micro-éveils) qui surviennent au cours du SAHOS.
L’index d’apnées hypopnées (IAH)
C’est un critère composite, qui est calculé en sommant le nombre d’apnées et d’hypopnées enregistrées par heure de sommeil en polysomnographie, et par heure d’enregistrement en polygraphie ventilatoire. Il est important de savoir bien le calculer, car il aura une importance diagnostique, avec bien sur des conséquences thérapeutiques, et nous l’avons vu, épidémiologiques. a) Apnée: C’est un arrêt du débit aérien nasobuccal pendant au moins 10 secondes. On distingue les apnées centrales, pour lesquelles nous n’observons pas d’effort ventilatoire, des apnées obstructives, pour lesquelles persistent ces efforts ventilatoires. Les apnées mixtes, commencent comme des apnées centrales et se terminent comme des apnées obstructives.
Hypopnée
C’est une diminution du débit aérien nasobuccal d’au moins 30% pendant au moins 10 secondes, associée à une désaturation mesurée par un oxymètre de pouls d’au moins 3%, et/ou à un microéveil ou à un éveil. c) Micro-éveil: C’est un élément transitoire, qui ne réveille pas le patient, et dure entre 3 et 15 secondes. Au delà, il s’agit d’un éveil. On l’observe sous la forme d’une accélération du tracé électro-encéphalographique (EEG). Il est dû non pas à la désaturation en oxygène, mais à l’obstruction des voies aériennes supérieures. En utilisant ces définitions, il est possible d’obtenir un index d’apnées hypopnées (IAH) fiable, et donc d’établir le diagnostic du SAHOS, ainsi que d’en connaître sa sévérité.
Introduction |