Le sondage urinaire la cystocenthèse

Avantages et inconvénients

Avantages

L’intérêt majeur du sondage urinaire, est que le système de recueil permet de récupérer les urines pendant une durée définit. Une fois, le sondage réalisé, le recueil des urines est à traumatique (Chew et Dibartola, 1986). Néanmoins, une sonde laissée à demeure offre de nombreux inconvénients.

Inconvénients

Le sondage doit être effectué de façon non traumatique par une personne familiarisée avec la technique correcte. Du fait des risques de traumatisme et d’ITU bactérienne (20% de risque chez la femelle, Chew et Dibartola, 1986), cette technique ne doit pas être déléguée à un personnel mal entraîné et non prévenu des conséquences possibles. Par ailleurs, le sondage urinaire chez les femelles reste toujours plus difficile. L’utilisation d’un vaginoscope est fortement conseillée (Osborne et Stevens, 1999 ; Reine, Langston 2005). L’urine ainsi prélevée est souvent modifiée par les microtraumatismes induits par le sondage (sang, cellules) et cette technique à un coût : matériel et anesthésie (Osborne et Stevens, 1999).
Figure 33 : Méthode de sondage urinaire chez la femelle (Reine, Langston, 2005).

 Applications

Le recueil urinaire par pose de sonde à demeure paraît idéal dans le cadre du prélèvement des urines de 24 heures. En particulier chez des espèces moins coopératives comme chez le chat.
La sonde étant laissée en place, le prélèvement des urines est grandement facilité, exhaustif et moins stressant pour l’animal que toute les techniques citées précédemment. Il suffit juste d’ouvrir le système de recueil et de récupérer les urines produites dans un récipient. Cependant, laisser une sonde à demeure n’est pas sans risque. Un emploi abusif de cette méthode est d’ailleurs à condamner à cause du risque d’infection de la vessie (Osborne et al., 1976).
L’infection urinaire engendrée peut venir du cathétérisme seul : une préparation insuffisante de la peau périurétrale, l’emploi d’un cathéter non stérile ou contaminé et une lésion de la muqueuse de l’urètre ou de la vessie lors du passage du cathéter (Osborneet al., 1976).
Le cathétérisme des vessies qui présentent des anomalies préexistantes risquera davantage d’être suivi d’une infection bactérienne. Il convient d’éviter autant que possible les cathétérismes répétés ou la pose de sonde à demeure car le risque d’infection bactérienne est alors nettement plus grand. Cependant, lorsqu’il est nécessaire pour un diagnostic (Test de restriction hydrique chez un chat et diagnostic de diabète insipide) ou une thérapeutique (Syndrome urinaire félin), on procédera au cathétérisme de la vessie sans hésiter et on s’attachera à des mesures hygiéniques strictes. Par exemple, l’extrémité de la sonde urinaire reliée au système de collecte devra être désinfectée avant et après prélèvement d’urine (Osborne et al., 1976).

La cystocenthèse

Définition

La cystocenthèse consiste en la ponction de la vessie à l’aide d’une aiguille (Osborne et al., 1976).

Technique

Elle nécessite la palpation et l’immobilisation de la vessie, ainsi que la préparation du site de ponction de la paroi abdominale. Elle est tolérée par la plupart des chiens et des chats vigiles.
Elle est réalisée « en aveugle » ou sous guidage échographique (méthode à préférer si le remplissage vésicale est faible) (Osborne et al., 1976).
L’aiguille (25/7 ou 25/9) est insérée avec un angle de 45° près du col vésical. Le prélèvement est obtenu par aspiration douce à l’aide d’une seringue (de 5 à 10 ml). Si possible, un prélèvement de 5 ml est effectué pour réaliser une analyse d’urine complète, puis transféré dans un flacon propre, stérile si une analyse microbiologique est envisagée. Si de l’urine n’est pas obtenue, il ne faut pas modifier l’orientation de l’aiguille en raison du risque de pénétration d’une anse intestinale et de contamination. Si un échantillon n’est pas obtenu à la première tentative, il faut changer l’aiguille avant de recommencer, avec un maximum de trois tentatives.

Avantages et Inconvénient

La cystocenthèse est souvent la méthode de prélèvement urinaire préférée, car elle permet un prélèvement d’urine non contaminée bactériologiquement par les voies urinaires et génitales externes.
Il existe peu de contre indication à la réalisation de cette méthode. Cependant certain l’excluent lors distension anormale de la vessie (Chew et Dibartola, 1986). Un des risques décrits est la ponction d’un autre viscère abdominale (Chew et Dibartola, 1986). Cette technique effectuée dans des conditions stériles reste la meilleure méthode.
Les échantillons récoltés peuvent être transportés et stockés dans des pots à prélèvements. La cystocenthèse facilite la localisation de l’hématurie, de la pyurie, et de la bactériurie. Mais, il doit y avoir assez d’urine dans la vessie. La technique peut entraîner une hématurie microscopique et doit être effectuée avec précaution chez les patients ayant eu une incision de cystotomie récente.
Par ailleurs, chez les patients atteints de cystite, il faut s’attendre à une hématurie microscopique induite par l’aiguille qui lèse la paroi vésicale enflammée contenant le plus grand nombre de vaisseaux dilatés (Osborne et Stevens, 1999 ; Reine, Langston 2005). L’examen de l’urine émise par miction naturelle permettra de faire la différence avec l’hématurie iatrogène éventuelle induite par la cystotomie. Dans certaines situations le prélèvement urinaire par cystocenthèse est recommandé. C’est le cas du suivi d’un patient et l’évaluation de la réponse au traitement. Un exemple est la surveillance de la réponse à l’antibiothérapie des infections urinaires bactériennes. A contrario, la vessie des patients ayant une cystite irritative peut être trop petite pour prélever en toute innocuité son contenu par cystocenthèse.

Applications

Cette méthode de recueil de l’urine est idéale pour une analyse urinaire de routine. Cependant elle n’est pas recommandée pour le recueil des urines de 24 heures. En effet, la réalisation de plusieurs cystocenthèses à la suite est peu recommandée. Pour récupérer les urines de 24 heures, on peut imaginer qu’un minimum de 3 cystocenthèses/jour devrait être réalisé. Or, il s’agit du maximum de cystocenthèse accepté chez un animal. Au-delà, de ce nombre de ponction, des lésions vésicales peuvent apparaître (cystite) (Osborneet al., 1976). De plus, en essayant de minimiser le nombre de prélèvement, la vessie peut être très remplie lors de la ponction, ce qui augmente le risque de rupture vésicale lors de l’acte (Reine et Langstone, 2005).

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La cage à métabolisme

Principe

Une cage à métabolisme est un box d’hospitalisation dans lequel l’animal est placé pendant 24 à 48 heures et qui permet de récupérer les urines et les fèces.
Pour optimiser les résultats, l’idéal est de vider la vessie au début et à la fin de l’épreuve de recueil. L’urine récupérée avant le début de l’épreuve est éliminée alors que cette obtenue à la fin sera prise ne compte dans le calcul (Osborne, Stevens, 1999).
La lumière vésicale peut être rincée avec un volume connu de soluté salin et le contenu obtenu sera ajouté au prélèvement. Cette étape est réalisée par sondage urinaire (Hendriks et al., 1995).
Lorsqu’un chien est placé en cage à métabolisme, sa diurèse est très souvent modifiée pendant les premiers jours. Si possible on laissera donc le patient s’habituer à la cage à métabolisme pendant la journée précédent l’examen. Les mesures seront ainsi plus précises.
Il est assez difficile d’obtenir des prélèvements urinaires sur 24 heures qui soient reproductibles. En général, les meilleurs résultats sont obtenus en mesurant et en comparant l’élimination urinaire quotidienne et la prise d’eau sur 2 à 3 jours (Osborne et Stevens, 1999).

Avantages et inconvénients

Avantages

Ces cages jouent un rôle central dans la science de la nutrition car elles sont souvent utilisées dans l’évaluation de la digestibilité des nutriments, l’étude des excrétions endogènes, la mesure du débit de filtration glomérulaire, et la quantification desexcreta produits par les animaux (Hendriks et al., 1995). La cage à métabolisme a été développée pour être en mesure d’exercer un contrôle de la consommation totale de nourriture et d’eau ainsi que l’excrétion des fèces.
La cage à métabolisme est pratique ; elle ne nécessite en aucun cas la sortie des animaux et les urines peuvent être recueillies par un technicien à la différence du sondage urinaire ou encore de la cystocenthèse. L’animal n’est pas manipulé, ce qui limite son stress et la modification de la composition de l’urine par la décharge de ces catécholamines.
Mais l’avantage essentiel est que cette technique de recueil n’est absolument pas traumatique pour l’animal, comparée au sondage urinaire, à la cystocenthèse et même à la compression vésicale manuelle.

Inconvénients

♦ Une composition urinaire modifiée
Pour l’animal, le logement dans une cage métabolique implique l’isolement. En effet, l’animal est seul dans son box d’hospitalisation et l’enrichissement de la cage est au minimum car cela pourrai interférer avec la collecte complète des urines et des fèces. Cependant peu d’études s’intéressant aux problèmes de bien-être possibles pour les animaux placés dans des cages à métabolisme n’ont été réalisées.
En revanche, certaines études ont constaté des changements dans le système nerveux central et le système immunitaire chez les rongeurs mis dans des cages à métabolisme. Les rongeurs dans des cages socialement isolés présentaient des taux élevé de cortisol. Une étude à également prouvé que les chiens mis en kennel présentaient une augmentation du rapport Cortisol u/Créatinine u (Hiby et al., 2006). L’expérience fut entreprise sur 81 chiens. Le RCCU fut mesuré dans un premier temps sur les urines recueillies par miction spontanée chez le propriétaire afin d’avoir une valeur de base 6 mois avant l’hospitalisation. Après une familiarisation au kennel, les RCCU furent réévalués à J2, J5, J10 et tous les 7 jours pendant 31 jours. Leurs valeurs furent maximales à J2 et commencèrent à diminuer à J17 suite à l’habituation au kennel et à la diminution du stress. Mais, dès qu’un animal était changé de cage, le RCCU s’en trouvait directement modifié avec une augmentation de l’excrétion urinaire en cortisol. Bien que ces modifications soient différentes d’un individu à l’autre, cette étude met tout de même en évidence l’effet de l’utilisation de la cage à métabolisme sur la composition urinaire. Ce phénomène est un inconvénient majeur surtout dans le cadre des analyses quantitatives urinaires.
♦ Une mesure de diurèse impossible
Certaines urines tombées dans la cage s’évaporent. D’autres peuvent être contaminées par les fèces et la nourriture et ne sont donc pas récupérées dans le prélèvement. Par conséquent, une mesure de la diurèse de 24 heures reste très difficile car des urines seront omises.
Or, le plus souvent la mesure de la quantité d’eau ingérée pallie l’absence de mesure de la diurèse. Néanmoins, le volume d’eau consommée dépend très notablement de la nature de la ration et/ou d’un éventuel exercice physique et/ou d’un état pathologique. De plus, lors d’hospitalisation de 24 heures, les animaux boivent moins que dans leur environnement.
Enfin, le dernier inconvénient est que bien que ces cages permettent la collecte d’urine fraichement excrétée, les échantillons de la nuit ne seront analysés que le lendemain matin.

Applications

La méthode de recueil des urines par l’utilisation de cage à métabolisme semble être la méthode de choix pour le recueil des urines de 24 heures chez le chien et le chat (cf. Tableau 3). Il n’y a aucun risque de traumatisme pour la vessie et / ou pour le tractus urinaire à la différence de la cystocenthèse et du sondage urétral .
L’animal reste moins stressé que lors de compression manuelle vésicale bien que de nombreuses études rapportent l’augmentation du rapport cortisol/créatinine urinaire chez les chiens mis en kennel (Hiby et al., 2006).
L’utilisation de cage à métabolisme reste ce qu’il y a de plus réalisable en pratique courante pour récupérer l’urine de 24 heures chez les carnivores domestiques malgré le risque de modification de la composition urinaire. Pour cela, il serait recommandé de réaliser des périodes d’adaptation au kennel avant l’examen urinaire.
Néanmoins, l’utilisation des cages à métabolisme n’est pas recommandée pour la mesure de la diurèse de 24 heures.

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