Métier – Secteur d’activité
Il est très courant d’entendre dire qu’une entreprise est du secteur de la mécanique, de l’électronique, de l’agroalimentaire… En fait, il est possible de voir l’entreprise de diffé-rentes manières suivant l’analyse de son activité économique.
➤ Secteur d’activité
Il existe trois grands secteurs d’activité :
• le secteur primaire : il correspond aux entreprises visant à produire les principales matières premières. On retrouve dans cette catégorie les entreprises du domaine de l’agriculture, de la pêche…
• le secteur secondaire : il regroupe toutes les entreprises de transformation des matières premières ;
• le secteur tertiaire : il regroupe les entreprises de services.
Jusqu’à maintenant, nous avons vu un très fort développement de la gestion de production dans les entreprises du secteur secondaire mais actuellement on constate un intérêt de plus en plus grandissant de ce domaine dans les entreprises du secteur tertiaire (banques, conseil…).
➤ La nomenclature d’activité
Chaque entreprise se voit communiquer par l’INSEE, lors de sa création, un numéro de code APE (activité principale exercée) en référence à une nomenclature d’activités et de produits. Celle qui était en vigueur en France depuis 1973, « NAP73 », est remplacée par un autre dispositif, la NAF (Nomenclature d’activités française), traduisant la mise en place, au niveau communautaire, d’un langage statistique commun articulé autour de nomencla-tures communes. La NAF est une adaptation de la NACE (Nomenclature d’activités des communautés européennes), elle-même dérivée de la CITI (Classification internationale par type d’industrie) de l’ONU.
Le code APE est composé de trois chiffres et d’une lettre. La section et sous-section d’appartenance de ce code sont codées chacune par une lettre.
Nature de la production
➤ Entreprise fournissant des services
L’activité de l’entreprise est orientée vers la production d’un service, ou d’une prestation intellectuelle, non matérialisée par un produit.
Dans ce type d’entreprise, l’outil de production, de type machine-outil, est inexistant.
Exemple : bureaux d’études…
➤ Entreprise fabriquant des produits par montage
Pour réaliser ses produits, l’entreprise achète tout d’abord des éléments manufacturés qu’elle assemble ensuite pour fabriquer les produits finis destinés aux clients.
Cette entreprise se caractérise par un outil de production dont les postes de travail n’impliquent pas spécialement des investissements très lourds.
Exemples : industries de l’électronique, assemblier…
➤ Entreprise fabriquant des produits après transformation de la matière
La fabrication des produits finis de ce type d’entreprise, nécessite une transformation de la matière première (apport, enlèvement, déformation…).
L’outil de production est constitué de postes de travail (machines-outils) de coûts généralement très élevés (chiffrés en centaines de milliers ou en millions d’euros). La part d’investissement est, de ce fait, très importante.
Exemples : industries de mécanique, industries de l’électronique (fabrication de composants)…
Modes de production
Le mode de production caractérise le processus de réalisation d’un produit.
➤ Production continue
La production continue concerne des produits dont le processus de transformation des matières ne doit pas s’interrompre entre deux postes de travail consécutifs, c’est-à-dire sans stockage intermédiaire entre les postes. On parle souvent dans ce cas « d’industrie de process ».
Les procédés de transformation mis en œuvre dans ce type de production imposent des investissements considérables qui ne sont rentabilisés que grâce à un taux élevé d’utilisation et à une très forte automatisation. Dans ce type de production les postes de transformation sont disposés en lignes de produits qui nécessitent un bon équilibrage, c’est-à-dire :
• une vitesse régulière de transformation et de transfert,
• un système d’approvisionnement efficace.
On a recours à ce type de production lorsque l’on a un volume important de production et une bonne stabilité de la demande.
Exemple : raffineries de pétrole, cimenteries…
Objectifs de la gestion de production
➤ Production discontinue
Dans cette production, également appelée « production discrète », chaque produit est réalisé suivant un processus de production qui peut être fractionné pour permettre la reprise de produits semi-finis. La production discontinue peut-être séquentielle ou non.
L’optimisation d’une telle production vise à minimiser les en-cours, les retards… et à maximiser l’occupation des moyens de production.
Exemple : industries manufacturières…
➤ Production flow-shop/job-shop
Dans une production de type « flow-shop », les produits subissent une même séquence d’opérations avec des temps opératoires éventuellement différents.
Dans une production de type « job-shop », l’élaboration du produit entraîne une utilisation des postes de charge dans un ordre variable en fonction de son processus d’élaboration. Généralement, ceux-ci sont regroupés en sections homogènes ou en îlots de fabrication.
➤ Production hybride
La plupart des systèmes de production actuels sont de plus en plus organisés autour d’une chaîne de production fortement automatisée. Un tel système peut alors se décomposer en trois sous-systèmes :
• un sous-système de production discontinue, en amont de la chaîne automatisée de production, chargé de la préparation des composants nécessaires à la production de la chaîne ;
• un sous-système de production continue représenté par la chaîne de production ;
• un sous-système de production discontinue en aval de la chaîne, chargé de la personna-lisation, du conditionnement et de l’expédition des produits finis réalisés par la chaîne.
➤ Production en flux poussé/flux tiré
Dans une production à flux poussé, on fabrique les produits à partir de prévisions de ventes, ou de commandes fermes, et les ordres concernant la fabrication sont transmis de façon à réaliser progressivement les produits.
Dans une production à flux tiré, on fabrique les produits pour remplacer les produits qui ont été vendus. Les ordres concernant la fabrication sont transmis de façon à terminer les produits ou les sous-ensembles déjà en cours de fabrication en fonction de la demande réelle.
Types de production
Le type de production d’un produit se caractérise par la quantité de produits à fabriquer lancée en une fois et s’applique uniquement dans le cas de production discontinue.
➤ Production par lot
Dans ce type de production, le même outil de production est utilisé pour fabriquer une grande variété de produits analogues mais non identiques. Le lot de fabrication peut-être composé de quelques unités à quelques centaines d’unités. Chaque changement de lot de fabrication nécessite un nouveau réglage qui peut aller jusqu’à une reconfiguration complète du poste. Ceci se traduit par un abaissement du taux d’occupation des postes entraînant inéluctablement une augmentation du prix de revient des produits fabriqués.
Malgré ces inconvénients, ce mode de production est utilisé par le plus grand nombre d’entreprises, déterminé en terme de main-d’œuvre directe ou en terme de capital investi, car il offre une plus grande souplesse de réaction face aux demandes des clients.
Exemple : équipements industriels…
➤ Production unitaire
C’est un cas particulier de la fabrication par lot. Dans ce type de production, le produit est fabriqué à l’unité, ou en très petite série, conformément à un besoin spécifique. La réalisation de tels produits nécessite généralement beaucoup de main-d’œuvre impliquant un cycle de production relativement long.
Exemple : bâtiments, construction navale, aéronautique…
➤ Production de masse
Dans un tel mode, les produits sont fabriqués en très grande quantité. Ce sont des produits standards ou similaires qui nécessitent l’utilisation d’un outil de production spécialisé constitué de machines « transfert ». Ce sont des machines très onéreuses qui, du fait de leur spécificité, doivent être amorties sur la durée de la fabrication.
Exemple : électroménager, automobiles…
i) Types de fabrication
➤ Définition
Le type de fabrication d’un produit permet de définir la relation client/entreprise. Il carac-térise le type de disponibilité et de spécifications des produits fabriqués.
➤ Fabrication à la commande
Elle concerne les produits coûteux, spéciaux ou prototypes. Dans ce cas, le produit n’est pas disponible au moment de la commande et nécessite un délai de réalisation. De plus, le prix n’est pas standard et il se négocie, en même temps que les délais, à la commande.
Exemple : immeubles, navires, ouvrages d’art…
➤ Fabrication pour stockage
Elle concerne des produits peu coûteux ou d’usage général qui sont fabriqués en grande quantité. Le produit est disponible immédiatement à la vente à un prix standard fixé par catalogue. La production est souvent une production de masse ou une production par lot économique.
Exemple : électroménager, matériel hi-fi…
➤ Fabrication mixte
Cette fabrication est un dérivé de la fabrication à la commande. Afin de diminuer les délais de réalisation, les produits sont conçus de telle sorte qu’il est possible de fabriquer des sous-ensembles suivant une politique de fabrication sur stock et ne conserver la personnalisation du produit final par assemblage de ces sous-ensembles qu’au moment de la commande. Toutes les entreprises qui souhaitent améliorer leurs performances vis-à-vis de leurs clients tendent à choisir, de plus en plus, ce type de fabrication.
Exemple : lotisseurs, navigation de plaisance…
Différentes perceptions de la gestion de production
Préliminaires
En faisant une recherche bibliographique et en visitant de nombreuses entreprises, nous pouvons facilement nous rendre compte qu’il n’existe pas de définition exhaustive de la Gestion de Production. En fait, chacun effectue ses regroupements personnels en fonction de ses problèmes. C’est ainsi que, si vous réunissez plusieurs spécialistes en gestion de la production de plusieurs entreprises, vous constaterez qu’ils n’ont pas la même vision de cette gestion de production. Les exemples qui suivent, montreront ces différentes visions.
Entreprise fournissant des services
Dans ce cas, l’outil de production est inexistant. La gestion de production se ramène à une GESTION D’AFFAIRE permettant de maîtriser les délais et les coûts.
Suivant l’activité de l’entreprise, il est possible de mettre en évidence des besoins en bureaux d’études ou en méthodes, mais en aucun cas nous n’aurons de vrais problèmes de gestion des stocks ou d’ordonnancement.
Entreprise fabriquant des produits par montage
Nous avons vu, précédemment, que l’activité de ce type d’entreprise consiste à assembler des produits manufacturés. Nous pouvons mettre en évidence des problèmes dans toutes les fonctions de l’entreprise, mais le problème crucial est la GESTION DES STOCKS. En effet, la moindre rupture d’approvisionnement, ne fût-elle même que celle d’un seul composant, peut stopper toute activité de production.
Entreprise fabriquant des produits après transformation de la matière
Une des caractéristiques de ce type d’entreprise concerne le poids des investissements dans l’outil de production. Un des soucis majeurs, sera bien évidemment d’effectuer de bons choix de machines-outils et par là même la fonction FABRICATION aura une grande importance. Toutefois, il n’en reste pas moins vrai que le véritable souci sera la bonne utilisation de ces moyens de production mettant en avant le problème de l’ORDONNANCEMENT.
La communication dans l’entreprise
Quel est le responsable de production qui n’a pas eu à résoudre dans sa carrière un problème de retard de livraison d’une commande ? Le plus souvent, c’est le dernier maillon de la chaîne qui est apparemment fautif. Sa défense consiste souvent à accuser son prédécesseur de son non-respect des délais. Par approche successive, on peut remonter ainsi très loin en disant « ce n’est pas moi, c’est l’autre ». On met ainsi en évidence des problèmes de communication que l’on retrouve dans toutes les entreprises mais, on peut se rendre compte que ces problèmes sont plus ou moins sensibles suivant l’origine et la formation des employés.
C’est ainsi que, dans le cas précédent avec existence d’un bureau d’études dans l’entre-prise, on risque de trouver de forts problèmes entre la fonction MÉTHODES et la fonction ÉTUDES (les gens des méthodes étant souvent, dans ce cas, des anciens employés de l’ordonnancement ou de la fabrication).
Lorsque la fonction études ne fait pas partie intégrante de l’entreprise, pour des raisons géographiques ou de structure, on s’aperçoit alors que la fonction MÉTHODES a pris de nombreuses prérogatives et les problèmes apparaissent entre la fonction MÉTHODES et l’ORDONNANCEMENT.
Sur ces deux exemples, extraits de beaucoup d’autres, nous pourrons remarquer que la gestion de production sera perçue comme le moyen d’améliorer la communication dans l’entreprise.