Le sésame, Sesamum indicum L.

Description botanique

Appareil aérien

Le sésame, Sesamum indicum L. est une plante annuelle à port droit pubescent, à tige de section carrée dont la taille varie entre 60 cm à 120 cm selon les variétés et les conditions de cultures. Selon Weiss (1971) le degré de pubescence traduit une résistance à la sécheresse. On distingue des variétés non ramifiées ou monocaules, des variétés ramifiées et des variétés très ramifiées.
Les feuilles de couleur verte sont poilues avec des stomates sur les deux faces. Les dimensions des feuilles varient et peuvent atteindre jusqu’à 17,5 cm de long et 7 cm de large. Les feuilles peuvent être opposées lorsqu’elles sont situées à la base de la tige ou alternes pour celles situées plus haut sur la tige. Ces dernières ont une forme effilée, lancéolées et étroite avec un pétiole court tandis que les feuilles inférieures sont plus larges, lobées avec un long pétiole (Weiss, 1971).
Les fleurs chez le sésame sont tubulaires, pendulantes en forme de cloche de couleur pourpre pâle, rose à blanchâtre mesurant 1,9 à 2,5 cm de long. Les fleurs sont individualisées ou parfois regroupées en deux ou trois fleurs (racème) par axe et apparaissent à l’aisselle des feuilles.
Le sésame est autogame avec un nombre de chromosomes total 2n = 26. Les fleurs sont zygomorphes et sont autofécondes. Elles sont gamopétales avec un calice à 5 sépales et une corolle à 5 lobes. Corolle et calice sont tous pubescents.
Les étamines fertiles au nombre de 4 forment l’androcée. Les anthères sont portées par des filets basifixes. Les étamines s’individualisent par deux formant deux paires inégales. La plus courte mesure 1,5 cm maximum et la plus longue 2cm. Les graines de pollen produites par les anthères tôt le matin, sont viables 24h durant.
Le gynécée comprend un ovaire à 2 carpelles contenant 15 à 25 ovules répartis dans 4 loges. Ces ovules sont disposés en position axillaire (Mazzani, 1964). L’ovaire est sessile et supère. Le style simple est composé d’un stigmate bifide et peut être réceptif un jour avant et deux 2 jours après l’épanouissement floral. Cependant Schilling & Cattan (1991) fixe la période de réceptivité du stigmate à 4 jours après l’ouverture de la fleur. C’est un style terminal, pubescent mesurant 2 cm environ (Weiss, 1971). Les fleurs de sésame sont autofécondées pour la plupart. Cette autofécondation est possible par la disposition des anthères qui ne libèrent les graines de pollen qu’à l’intérieur de la fleur en rapport avec leur disposition introrse. Néanmoins la fécondation croisée par l’intermédiaire d’insectes ou du vent est souvent observée (Weiss, 1971). Après fécondation et ouverture de la fleur, les pétales et les étamines tombent au bout de 15 à 20h.
Les fleurs fécondées donnent des capsules au bout de 9 jours après leur ouverture.
Ces capsules ont une taille de 1 à 3 cm et sont pubescentes ou glabres selon les variétés, de couleur marron à pourpre à maturité, oblongues et présentant des rainures. Chaque capsule produit de nombreuses petites graines (60 graines environ) ovales de couleur variable suivant les variétés (Weiss, 1971). Ces graines sont classées en type en fonction de la couleur et il existe des graines de type claire (blanches, jaunes, crèmes) et des graines de type sombre (rouge brune, grise ou noire). Ces graines contiennent de l’huile et des protéines dont les teneurs en huile et en protéines des graines varient beaucoup en fonction des variétés entre 45 à 55% et 19 à 25% respectivement (Weiss, 1971 ; Varma, 1958 ; Pursglove, 1984).

Système racinaire

La morphologie racinaire du sésame est fortement corrélée au type variétal mais aussi aux conditions environnementales (Weiss, 1971). La racine a un long pivot principal et un réseau dense de racines latérales. Cette racine croit plus vite chez les variétés non ramifiées et l’accroissement rapide du pivot serait due à une accumulation importante de phosphore par la plante indispensable à son établissement racinaire et le prélèvement s’effectue entre 5 et 8 cm en dessous du sol (Weiss, 1971 ; Diouf, 2001).

Caractéristiques phénologiques

Le sésame a un cycle de développement variant entre 70 à 180 jours après semis (jas) selon les variétés. Il existe des variétés précoces à cycle court (70 à 100 jas) et des variétés tardives à cycle long (100 à 180 jas). Cependant le cycle peut varier considérablement en relation avec les conditions environnementales. Ainsi le sésame qui est normalement une plante de jour court présente des variétés de jour long adaptées. (Weiss, 1971 ; Narayan et al., 1982 ; Purseglove, 1984).
Après semis, la germination s’observe au bout de 3 à 10 jours. Le sésame est caractérisé par une lente mise en place du système racinaire, ensuite il y’a un accroissement rapide de l’appareil aérien. La floraison débute au bout de 25 à 55 jas suivant les variétés. L’arrêt de la floraison est synonyme de maturation des capsules qui se fait du bas vers le haut de la tige par un jaunissement progressif suivie de chute des feuilles. En outre une déhiscence des capsules est observée chez les variétés déhiscentes.

Conditions écologiques de culture

Le sésame est une plante qui s’adapte à plusieurs types de sols, mais s’accommode mieux à un sol bien drainé, fertile à texture moyen et à pH neutre. (Oplinger et al., 1990).

Culture du sésame

Le sésame est une culture exigeante en chaleur et un bon drainage du sol est nécessaire. Par ailleurs le sésame est sensible à l’hydromorphie qui est néfaste à tous les stades de son développement et particulièrement au stade jeune (Guèye, 2002).
Le sésame est cultivé seul ou en association avec d’autres cultures (mil, maїs, coton, melon, oseille, arachide, sorgho). En culture dérobée, le sésame profite de l’effet résiduel d’engrais appliqué sur la précédente culture. L’association avec l’arachide doit se faire simultanément, le semis tardif de l’un par rapport à l’autre peut entraîner des conséquences néfastes sur les protagonistes (Brétaudeau, 1998). Des études ont montré que le développement initial du système racinaire est beaucoup plus lent comparé à celui des cultures comme l’arachide, le mil ou le sorgho (Mouton, 1995). La culture du sésame peut être faite en conditions irriguée ou pluviales. Cependant l’irrigation par aspersion peut entraîner un dépérissement des racines ou des feuilles par des champignons pathogènes (Westphal et Ferwerda, 1985). Le sésame est semé à plat quand le milieu est à pluviométrie moyenne ou sur des billons quand la pluviométrie est forte. Le lit de semis doit être débarrassé des mauvaises herbes (Schilling & Cattan, 1991).
Le sésame a un cycle de développement compris entre 70 à 180 jas selon les variétés (Weiss, 1971 ; Mazzani, 1964 ; Göhl, 1982 ; Purseglove 1984 ; OMM, 1991). Il existe ainsi des variétés à cycle court (70 à100 jas) et des variétés à cycle long (100 à 180 jas).
En plus de ce caractère lié au cycle il en existe d’autres permettant de distinguer les différentes variétés de sésame. Ces caractères sont la ramification, la coloration des fleurs et des graines, la déhiscence des capsules ; le nombre de loges que contiennent les capsules, la taille de la plante et la hauteur (Weiss, 1971). Cependant les travaux de Djigma (1984) ont montré que la longueur de la tige principale, le nombre de capsules, le poids de 1000 graines peuvent être utilisés comme des critères valables de distinction des variétés.

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Amélioration du sésame

Le rendement dépend de variable croissant de l’environnement, des pratiques culturales, de la variété semée et des intrants apportés. Il varie également en rapport avec le soin apporté à la récolte des capsules déhiscentes Ce rendement avoisine 342 kg/ha au plan mondial (FAO, 1999). Cependant selon les études effectuées par Varma (1958) le rendement en sésame peut atteindre 2300kg/ha. C’est ainsi que Brigham en 1985 obtint 2250kg/ha pour le rendement en essai au Texas. Beaucoup d’études ont été faits sur l’amélioration génétique du sésame. Un panel des experts en matière de sésame s’était réuni à Vienne sous les auspices de la FAO et a récapitulé les objectifs visant à la sélection de plantes pour l’amélioration du sésame (Ashri, 1987). Ces objectifs visent à l’amélioration de la conservation des graines dans leur capsule, à une teneur élevée en huile, à l’uniformisation de la maturité des capsules et à la résistance aux maladies. Plusieurs opportunités d’amélioration du sésame existent maintenant en raison du développement récent de la culture de tissu végétal et la manipulation génétique des plantes cultivées. Desvariétés de sésame peuvent être régénérées à partir de méristèmes de pousses ou de segments apicaux d’hypocotyle et arriver à maturité en moins de 4 mois. Des rapports semblables de régénération réussie de variétés à partir de segments d’hypocotyle ont été édités (George et al., 1987).
Le choix variétal dépend des conditions environnementales, des exigences des consommateurs. Une bonne variété doit avoir des graines claires de grande taille, la plante peu ramifiée, résistante à la sécheresse, à l’hydromorphie et aux agents pathogènes. Le niveau bas d’insertion de la première capsule est aussi un caractèrede choix recherché (Varma, 1958 ; Schilling et Cattan, 1984) mais également l’indéhiscence des capsules.

Semis et entretien de la culture

La période de semis dépend des conditions écologiques de la zone de culture. Il est généralement  conseillé de semer les graines de sésame après les premières pluies (20 à 30 mm). Au Sénégal, des travaux récents effectués par Niang (2004) ont montré que les dates du 20 juillet au 30 juillet et du 30 juillet au 10 août sont propices pour les semis dans la zone nord du bassin arachidier respectivement chez deux variétés locales cultivées, Ceraas-1-98 et 32-15. Ces mesures permettent ainsi d’avoir les conditions d’une meilleure productivité et d’une maturation en phase sèche.
Le semis doit être superficiel avec une profondeur de 1 à 2 cm. Le semis peut se faire à la main par ligne d’intervalles réguliers ou à la volée. Les graines peuvent être également semées de façon mécanique avec un semoir. Dans ce cas les graines sont mélangées à du sable, à de l’engrais ou à du son afin de pouvoir bien les dispersées.
L’écartement des poquets qui peut aller de 45 à 90 cm selon les variétés, est un caractère important pour la culture du sésame et la densité des semis a une influence particulière sur la productivité. C’est pourquoi des densités de 60×20 cm sur terrain plat et de 80×20 cm en culture billonnée ont été définies par Djigma (1984).
Cependant pour Schilling et Cattan (1991), les densités optimales sont comprises entre 80000 et 450000 pieds/ha.
Après levée (3 à 10 jas), les plants de sésame sont démariés et repiqués et généralement effectués au bout de 10 à 15 jas.
Les cultures de sésame doivent être régulièrement entretenues par sarclage et binage afin de se débarrasser des mauvaises herbes qui peuvent entraîner une réduction considérable de la productivité (Schilling et Cattan, 1991). Le sarclage peut être fait manuellement ou avec l’utilisation de désherbants chimiques (Maliwal & Rathore, 1994).

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