Le secteur sanitaire et une éducation améliorée

AMENAGEMENTS ET ENCADREMENT

Bassin de rétention

Le réseau hydrographique de la zone centre de Nguéniène comprend ici les eaux de surface et les eaux en profondeur. Ce potentiel hydrique est assez important pour entrevoir les possibilités économiques de leur utilisation.
Les eaux de surface sont constituées par des mares temporaires laissées par les eaux de pluies dans les bas fonds qui représentent un potentiel certain pour la CR. A coté, il ya la vallée de Thiémassas qui traverse la CR surtout dans les zones centre et nord. A ces eaux de surface viennent greffer celles souterraines qui sont captées à partir du paléocène constitué de calcaires. Elles sont composées de points d’eau bien aménages (puits, forages) qui indiquent d’importantes disponibilités en eau pour l’élevage et les cultures arrosées. La disponibilité en eau se traduit par des nappes phréatiques peu profondes de 3 à 5 m surtout au niveau du village de Ndianda.
En effet, au niveau de la zone centre, la mentalité dans la gestion de l’eau a connu évolution certaine. Depuis longtemps, elle était destinée entièrement aux animaux pour s’abreuver et à l’homme pour des travaux ménagers. La gestion de l’eau ne revêtait pas donc un aspect économique mais plutôt social. Cependant, durant ces dernières années, la population a pris conscience de la véritable dimension économique de l’eau en mettant en valeur des activités lucratives multiples comme l’arboriculture, le maraîchage etc. Ces activités qui tendent à faire de ce milieu une zone maraîchère et arboricole, intéressent dorénavant les migrants de retour comme les immigrés Guinéens appelés communément « Sourgas ». C’est ce qu’a compris l’administration locale en mettant en oeuvre des projets de bassins de rétentions (photo 1) en collaboration avec l’Etat pour contribuer à faciliter l’accès à la ressource hydrique, afin de donner la possibilité à la population rurale de développer des activités fructueuses indispensables pour répondre aux exigences locales. D’ailleurs, 96,3% de la population accèdent aux points d’eau en 2OO9 (ANSD).

L’implantation des banques de proximité

La zone centre est aujourd’hui caractérisée par l’implantation des banques de proximité qui accompagnent les populations dans la recherche financière afin de mener leurs projets respectifs. Ces services financiers ruraux occupent une place déterminante au coeur des préoccupations des paysans et des entrepreneurs. Ils permettent aux agriculteurs de mieux gérer leurs revenus en épargnant mais aussi d’investir dans des activités à profit en faisant des prêts.

Les partenaires au développement

Les structures communautaires, en raison des difficultés confrontées dans leurs actions de développement, elles bénéficient de l’intervention de nombreux partenaires avisés au développement. Etant donné que le conseil rural n’a pas souvent su remplir sa mission première de promoteur de développement local.
Ces partenaires sont formés de projets et ONG, nationales et étrangères et bailleurs de fonds.
De plus en plus présents dans la zone centre, ils interviennent dans diverses activitésnotamment économiques. L’ONG la plus reconnue dans la zone centre est celle de Caritas- Sénégal. Elle est la première à développer l’activité maraichère à partir des forages. Son programme hydro-agricole (PHA) des années 70 et 80 a permis la vulgarisation du maraîchage et la formation de plusieurs producteurs. Il a participé à la création d’un fonds inter-groupement d’épargne et de crédit (FIGEC) pour permettre aux paysans de continuer les actions du Caritas à travers des campagnes de reboisement et des projets d’embouche.
Parallèlement au Caritas-Sénégal, il existe d’autres ONG reconnues dans la zone centre telles que « Aide et action », « Fonds Chrétien pour l’Enfant » et projet intégré d’épargne et crédit et du maraîchage.

LES SECTEURS D’ACTIVITES EN CHANGEMENT

Le système de production de la zone centre repose sur les différentes activités que pratique la population. Ces activités ont connu de profondes mutations à travers la valorisation des cultures de contre saison qui étaient mal connues par la population. Elles ont modifié largement le visage économique de la localité occasionnant parfois le retour des migrants.

Une agriculture diversifiée

L’agriculture est toujours le premier métier du monde rural, elle représente la condition même de sa survie. Cette agriculture s’est aujourd’hui diversifiée et modernisée dans la zone centre avec désormais la pratique des activités de contre saison à travers les techniques d’irrigations et d’arrosages.
En effet, depuis 1990, la zone centre a connu une dynamique économique extraordinaire qui s’est fait distinguée notamment dans les dix dernières années. Cet essor économique est lié à la prise de conscience de la population des ressources naturelles disponibles du milieu en les mettant en valeur à travers des activités de contre saison telles que le maraîchage et l’arboriculture.
Les cultures maraichères sont surtout pratiquées dans la zone centre plus particulière à Ndianda et à Ndoffane et en moindre mesure dans le village de Nguéniène. Elles sont facilitées par la présence de la vallée (bassin de rétention) et l’existence des marres temporaires et des nappes phréatiques presque à même le sol. La zone centre renferme aussi de bonnes terres riches en matières organiques mais également le « louma » ou marché hebdomadaire et le bus « horaire » pour l’écoulement rapide des produits maraîchers.
Le retour progressif de la pluviométrique a renforcé également les capacités d’utilisation de la ressource en eau et la diversification des cultures surtout celles de contre saison. Le maraîchage a permis de donner un grand coup de fouet aux nouvelles activités génératrices de revenus dans un contexte où la monnaie se fait de plus en plus rare. Cette activité agricole constitue désormais un palliatif considérable au phénomène de l’exode mais elle fait également l’objet de nombreux retours. Quant à l’arboriculture, elle est une pratique très ancienne par contre elle a connu durant ces dix dernières années dans la zone centre un nouveau système d’exploitation tourné vers la recherche de revenus.
L’émergence de ces activités économiques constitue un facteur d’attraction majeur. Ces nouveaux créneaux porteurs attirent aujourd’hui un nombre substantiel d’émigrés déçus de leur migration.
Le maraîchage et l’arboriculture occupent présentement une large part dans l’économie locale de la communauté rurale, ils oeuvrent ainsi à la création et à la promotion de l’emploi rural. « J’étais en ville sans travail, et j’ai décidé de rentrer puisqu’au village j’ai désormais la possibilité de travailler et de nourrir ma famille » (FassarNdour, maraicher, 35 ans, village de Ndianda) Si nous prenons l’exemple du village de Ndianda, aujourd’hui 90% des Ndiandois (habitants de Ndianda) qui étaient à Dakar sont de retour et les 10% qui restent ont respectivement des fermes au village. Ceci détermine l’importance et la place du maraîchage et de l’arboriculture dans le vécu quotidien de ses populations, pour qui la finalité future du développement rural se trouve dans le retour à la terre.

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Un élevage modernisé

Cependant, la pratique de l’élevage revêt aujourd’hui une importance économique dans la zone centre, il a pris d’autres orientations plus lucratives et plus conquérantes. Il constituait un signe de prestige et on dénonçait souvent son coté inconséquent du fait que le bétail est habituellement destiné aux mariages, funérailles, circoncisions qu’à approvisionner le marché.
Cependant, les habitants de la zone centre ont initié d’autres systèmes de pratiques d’élevage tels que l’abouche bovine ou l’élevage de la volaille (poulets de chaires ou pondeuses). L’élevage s’ouvre désormais vers d’autres facettes de mise en valeur et d’exploitation. La pratique de l’élevage bovine ou l’aviculture constitue une rupture avec le système de production traditionnel de l’élevage et parallèlement une source additionnelle aux insuffisances de la production agricole. Ces nouvelles pratiques demeurent ainsi un enjeu majeur dans les perspectives de développent de l’économie de la localité.

Un commerce redynamisé

Dans la zone centre, le secteur de commerce semble prendre une sérieuse option dans la vie économique et sociale de la population avec les équipements commerciaux. Elle abrite l’undes plus grands marchés hebdomadaires de tout le département de Mbour. Crée en 1974, le marché hebdomadaire se tient tous les mercredis au village centre de Nguéniène. Il est aujourd’hui plus valorisé et renferme actuellement plus de 453 places (cantines) fixes et permanentes sans compter celles non permanentes et accueille des milliers de personnes venues des divers endroits du pays et de la sous région. Grâce à son dynamisme, ce marché « louma » facilite la commercialisation des produits agricoles, du bétail, des denrées de première nécessité, des produits manufacturés et participe à la promotion de l’emploi rural.
Aujourd’hui, ce lieu de rencontre d’offre et de la demande constitue le principal pourvoyeur des denrées alimentaires et d’autres pour les populations de la zone centre et des environs. Il a permis à la zone centre d’exercer une forte polarisation sur l’ensemble de la CR et du voisinage. Le marché a nettement urbanisé la localité avec l’émergence de différents corps de métiers. A titre indicatif, selon nos investigations les différents corps de métiers présents quotidiennement dans le marché de « louma » sont environ un nombre de 21 sans dénombrer ceux qui sont aux alentours. Ceci certifie également la concentration dans la zone centre des boutiques et la prolifération de certains ateliers au rang desquels : le menuisier, le soudeur, le tailleur etc.
Le marché abrite aussi une case touristique qui accueille chaque semaine de centaines de touristes de nationalités différentes et d’antiquaires. La case touristique fait désormais aujourd’hui la fierté du tourisme local. En effet, le marché dans sa globalité contribue résolument aux recettes du conseil rural à travers les taxes et permet également aux populations de pouvoir s’approvisionner sur place et d’être autonomes.

Un transport mieux valorisé

Le secteur de transport qui était longtemps peu connu et constitué que de routes latéritiques et de pistes difficilement praticables surtout durant la saison humide, connaît de nos jours une évolution fulgurante avec la construction de l’axe routier bitumé de la CR de Nguéniène en 1996. Cet axe principal traverse toute la longueur de la zone centre (18km) c’est-à-dire l’axe Ngazobil-Nguéniène siège de la CR. Cette route bitumée occupe une place précieuse dans le transport de la population en direction de la commune de Joal-Fadiouth où de la capitale sénégalaise. Elle est également empruntée par les gros porteurs qui transportent le poisson frais ou fumé en direction des régions centres (Kaolack, Fatick) au sud (Tambacounda, Kédougou) et la sous région (Burkina Faso, Mali). Fort de ce constat, le conseil rural a mis à la disposition des populations une ligne « horaire » de Nguéniène centre à Dakar. Cette volonté politique arrive à un moment opportun pour véhiculer ou voiturer les produits maraîchers dans les centres urbains et le désenclavement de la de la zone. Créée en 2009, la ligne « horaire » contribue évidemment à la migration de retour et à l’heure actuelle, les envois d’argent en provenance des villes notamment Dakar sont acheminés dans la zone centre par le chauffeur ou les apprentis du Bus « horaire » avec une commission allant de 5000 à 1000Fcfa. Le bus « horaire » se substitue ainsi aux structures de transferts d’argent au niveau local et l’on retrouve alors l’importance des transports dans les migrations.
De ce fait, dans la zone centre, on constate aujourd’hui une augmentation fulgurante de l’emploi de chauffeurs « clando » et de « coxeurs » qui assurent le transport inter-villageois, même si l’usage de la charrette reste le moyen de transport le plus habituel surtout pour accéder aux autres zones (nord et sud). Cette évolution du métier de transport trouve son explication en partie par les migrants de retour qui après la vente des produits maraîchers investissent dans le transport. Ainsi, le transport, en plus de permettre au conseil rural d’additionner ses ressources avec le prélèvement des taxes sur les véhicules, contribue significativement à son tour au désenclavement de la localité.
En dehors de ces nouvelles opportunités rurales, s’ajoute les difficultés de vie en milieu urbain qui elle aussi constitue un facteur déterminant de le choix du retour des migrants dans la zone centre de la communauté rurale de Nguéniène.
Au terme de ce panorama sur les équipements et les ressources, on voit que dans la zone centre de nouvelles opportunités se sont révélées à savoir : Dans le secteur de l’élevage avec l’embouche bovine où l’élevage de la volaille, dans le secteur de transformation avec l’apparition du métier « clando » et en fin dans le domaine de l’agriculture à travers le maraichage et l’arboriculture. A cela s’ajoute le marché de « louma » qui joue un rôle moteur sur l’urbanisation de la zone centre qui tend à passer d’un espace traditionnel à un espace moderne.

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