Le secteur agricole mondial

Caractéristique de l’agriculture américaine

L’Amérique est pourvue d’immense territoire qui lui permet d’avoir de vastes exploitations extensives par rapport à la France. Il est très symptomatique de constater que la part de l’agriculture proprement dite, ne rentre que pour une faible part dans le revenu du farmer. Les Américains étaient déjà arrivés à un stade de semi-stabilisation de leur agriculture avec un rythme annuel de réduction de leurs exploitations très faible en 1993.Il faut bien distinguer aux Etats-Unis deux grands types d’exploitations : les fermes commerciales, qui représentent 83% de la production commercialisée et les fermes « non commerciales », les 17% restant. En fait, les fermes de taille moyenne de 70 à 200 ha disparaissent chaque année, confrontant la tendance au renforcement de plus grandes exploitations. Tandis que ces dernières se renouvellent avec l’aide du gouvernement fédéral. Le renouvellement de la population des fermes non commerciales n’y présentent pas de problèmes majeurs puisqu’il s’agit d’exploitation tenues par des pluriactifs. Les capitaux engagés sont faibles et le revenu le plus souvent négatif. Il s’agit en quelque sorte d’activités d’accompagnement voire même d’agrément, aussi font-elles partie du cadre rural plus que de secteur agricole.

La stratégie agro-alimentaire américaine

Si les Etats-Unis reprochent à l’Europe de trop subventionner son agriculture et fausse ainsi les règles du marché selon le libre échange, l’étude de son soutien à l’agriculture va nous éclairer sur ses intentions. L’administration américaine continue à tenir un discours libreéchangiste dans les instances internationales, mais elle mène avec ardeur une politique agricole et commerciale des plus agressives. Aux Etats-Unis, le mode de soutien à l’agriculture apparaît complexe, très administré et très différents selon les productions. Les aides budgétaires sont essentiellement destinées aux grandes cultures de céréales et d’oléoprotéagineux. Cette politique de soutien s’appuie sur un système à deux niveaux : la fixation d’un prix planché calculé sur la moyenne des prix de marché des cinq dernières années et de l’octroi de paiement compensateurs. Pour bénéficier de ces aides, les agriculteurs doivent respecter certaines contraintes tant écologiques qu’économiques. Ils ne peuvent pas, par exemple, drainer les zones de marais ni mettre en culture des terres sensibles à l’érosion. Le système d’aides aux Etats-Unis varie d’une production à l’autre. Pour les fruits et légumes, le système de soutien est plus léger que pour les céréales et oléagineux. Il s’agit d’aides à l’irrigation, à la qualité et surtout à la commercialisation pour réguler l’offre. La production de lait bénéficie de ce même système, en complément d’un mécanisme de soutien des prix pour assurer un prix minimum aux producteurs.

Le paradoxe de Leontief

D’après la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production de bien dont il possède un avantage comparatif par rapport aux autre pays. Cette théorie s’est développer par la suite par celle de la dotation en facteur ou encore la théorie d’H.O.S (Hekscher-Ohlin-Samuelson). D’après elle chaque pays a intérêt à concentrer sa production dans le bien dont il détient les facteurs de production en abondance.
Les pays à facteur travail abondant devraient se spécialiser dans la production de bien nécessitant beaucoup de travail, tandis que les pays à dotation important de capital se spécialiseront dans la production de bien nécessitant une forte intensité de capital. Chacun importera ensuite le déficit de biens dont il a besoin mais qu’il ne possède pas le facteur de production nécessaire pour en produire assez pour satisfaire ses besoins. En effet, l’équilibre voulu avec le libre échange devrait se construire sans difficulté. De plus, il paraît logique qu’un pays à forte potentialité agricole exporte essentiellement des produits agricoles.
Il se trouve que ce n’est pas le cas de l’Amérique ; classé parmi les pays à forte dotation de capital, ses exportations sont essentiellement constitués par des produits agricoles (biens nécessitant les facteurs ; main d’oeuvre et terre qu’ont en abondance les pays du Sud). C’est le paradoxe de Leontief. Le blé est le produit alimentaire le plus commercialisé sur le marché mondial, et le deuxième produit de base échangé après le pétrole. Depuis les années 70, il a acquis une valeur stratégique nouvelle, indéniable comme arme alimentaire détenue par les Etats-Unis, principal exportateurs mondial de blé.

Politique agricole européenne

A côté des Etats-Unis, l’Europe est un des belligérants mondial qui prône la libéralisation des échanges internationaux. L’agriculture européenne est caractérisée par celle de la France, première puissance agro-alimentaire d’Europe. Elle s’est développée grâce à un marché communautaire pour les produits en Europe avec la Politique Agricole Communautaire (PAC) européenne pour les produits agricoles. Avec ce marché, les pays européens voient leurs échanges se faciliter et cela grâce à l’allègement des droits de douanes, ils s’échangent entre eux et avec l’extérieur en respectant les règles dans la théorie des avantages comparatifs des pays, et dans le même temps, celles du libre-échange avec certes quelques subventions surtout dans le secteur agricole. Pour une compréhension plus élargie voyons d’abord ce qu’en est la première puissance agricole en Europe, la France, pour ensuite déterminer la politique agricole commune européenne.

La France, puissance agricole européenne

Les grands historiques agricoles européens ont été marqués par les trois révolutions agricoles en France depuis le XVIIIe siècle. La première s’est développée avec les physiocrates, les premiers « agronomanes », qui soutiennent que la prospérité du royaume repose sur les progrès agricole. Celle-ci est caractérisée par le remplacement de la jachère par les légumineuses ; betterave à sucre, pomme de terre, navets, . . . produits animaux apparaissent et font croître et diversifier l’alimentation. La deuxième révolution agricole appelée aussi le triomphe de l’économie est caractérisée par le développement de source d’énergie et de nouvelles machines pour faciliter la production. Des progrès techniques et scientifiques ont modernisé à vive allure l’agriculture. Cette dernière participe au mouvement d’accumulation de capital et accompagne ainsi l’évolution capitaliste du monde bourgeois qui entraine notre société. Cette période était dominée par une croissance qui a fait « décoller » l’agriculture.
La troisième révolution fut marquée par l’industrialisation. Mais l’agriculture ainsi industrialisée perd ses adeptes. Le souci de l’environnement et la qualité de l’alimentation deviennent par la suite des préoccupations dominantes. Certes l’agriculture française peut encore progresser et devenir plus performante, mais il n’est pas certain qu’elle rende pour autant les agriculteurs plus heureux.
Ces trois révolutions agricoles ont permis à l’homme d’échapper à la rareté alimentaire, mais elles ont aussi compromis les mécanismes qui structuraient et régulaient la société agricole tout entière.

La politique agricole commune européenne (PAC)

Auparavant fondée sur les produits agricoles, les marchés et les prix, la PAC comporte aussi dorénavant un important volet de rémunération directe des agriculteurs par les pouvoirs publics. Il s’agissait d’une révolution économique, social pour le secteur agricole mais aussi pour toute la société européenne surtout dans les modes de répartition des revenus.
De nos jours, le consommateur donne de la valeur non pas à ce qui coûte en travail ; effort, coûts de production mais, à ce que lui offre des satisfactions quels que soient les sacrifices engendrés pour produire. Cette situation entraîne une position drastique des prix agricoles. Avec la PAC, la rémunération est apportée non pas par le jeu du marché mais par une institution européenne selon certains critères de valeur. Des aides ou primes compensatoires sont ainsi accorées à l’acte de production c’est-à-dire à l’activité productrice elle-même et non au produit. La PAC européenne a déjà subit plusieurs reformes selon les nouvelles exigences qui se manifestent. Mais elle se repose surtout sur le principe d’un marché commun pour l’union européenne.

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L’agriculture dans la croissance des pays asiatiques

Toutes les économies des pays riches ont commencé par une économie bâtiesur l’agriculture avant de s’étendre vers l’industrialisation et les activités de services. Au cours des dernières années, la Chine et l’Inde sont passés de la catégorie de pays à vocation agricole à celle des pays en mutation. Quant au Japon, il est le plus défavorisé en termes de disponibilité de la nature pour assurer la sécurité alimentaire du pays mais cela ne l’a pas empêché de se développer, il fait actuellement partie des plus grandes puissances que le monde ait connu. Comment ces pays ont-ils fait ? L’activité agricole dans le cas de ces trois pays asiatique constituera les points étudiés dans cette section.

La Chine

L’agriculture chinoise s’est améliorée depuis la fondation de la République Populaire en 1949. A partir de ce moment, la Chine donne toujours une priorité à son agriculture en appliquant des reformes dans les campagnes. Pour y parvenir, les Chinois ont pratiqués des techniques dans le secteur agricole et elle a connu une croissance exponentielle. En Chine, la pauvreté en milieu rural est passée de 76% en 1980 à 12% en 200114. Ce changement a été très inégal dans le temps, la diminution nette est observée au début des années 80, mais à la fin de la même décennie et au début des années 90, des revirements se sont présentés. La réduction de la pauvreté entre 1981 et 1985 a été déclenchée suite à des réformes agricoles initiées en 1978. Diverses mesures ont été prises afin d’inciter les agriculteurs:
Banque mondiale, rapport de développement dans le monde : agriculture au service du développement 2008,
 L’Etat accorde de solide droit de propriété ou droit d’utilisation sur les parcelles individuelles. Les droits d’utilisation de la terre ont été attribués par habitant et il en résulte une structure de propriété foncière égalitaire.
 Le gouvernement augmente les prix d’achat des produits agricole et débute le démantèlement des systèmes d’Etat d’achats et d’approvisionnement d’intrants. La production agricole est collectivisée et l’économie rurale se développe avec une productivité qui a presque doublée.
La Chine impose des tarifs élevés à l’importation.

Les techniques utilisées dans le secteur agricole

Pour arriver à sa croissance, La Chine a adopté plusieurs stratégies. On dirigera ce paragraphe sur le plan historique, l’irrigation et les recherches.Son caractère historique s’exprime par l’importance de la main d’oeuvre engagée au sein de très petites ou de micro-exploitations. L’irrigation est un des principaux facteurs d’intensification de l’agriculture chinoise. Les autres facteurs en sont la priorité de la culture, l’utilisation intensive de fumier. Concernant l’irrigation, les réseaux exigent une main d’oeuvre importante que ce soit pour la construction de nouveaux ouvrages que pour l’entretien. La Chine ne compte que 10% de sa surface en terres cultivables, soit 0.08 hectare par habitant en 1996. Environ 52% de ces terres arables se trouvent aujourd’hui irriguées.

Les recherches

On observe le développement de l’agriculture moderne intensive, particulièrement dans le secteur de l’élevage industriel des porcs et volailles. Cela est dû à des travaux de recherches des économistes et historiens qui ont montré l’ancienneté et l’émergence de ce système. Ce dernier a accompagné et a permis une expansion démographique. Au sujet des recherches et développement agricole, on constate que les dépenses publiques consacrées ont augmenté en Chine en comparant avec celles de 1981 et en 2000. Les chiffres sont donnés dans le tableau suivant.

Commercialisation

En Chine, la commercialisation des produits agricoles est établie par des agriculteurs réunis en coopérative. Cette coopérative est soutenue par le gouvernement local. Par exemple les planteurs de petites échelles ont enregistré la marque «Yulin» pour leurs pastèques. Ils ont également normalisé la production par des plantations coordonnées. La qualité des produits est contrôlée puis on les emballe. Les producteurs ont formé la coopérative Ruoheng afin de donner des brevets à leurs techniques et d’étendre leur réseau de commercialisation. La coopérative vend directement 40% des produits aux grossistes, 25% aux supermarchés et 35% aux vendeurs de détails qui l’ont choisi comme fournisseurs. Cette coopérative peut livrer des volumes importants sur une base régulière et à temps du fait du respect des normesde qualité. Le prix de ces pastèques étant le plus élevé, il est de 3,0 yuans par kilogramme contre 1,2 yuan pour les autres pastèques. Par conséquent, le revenu des membres de la coopérative augmente. Le nombre de membres de cette coopérative est passé de 29 à 152 et sa surface cultivée était de 0,2 hectare en 1992, mais elle est devenue de millier d’hectare en 2005 grâce au succès.

L’Inde

L’Inde est un des pays qui a connu une croissance assez rapide mais pas aussi évidente que celle de la Chine. La croissance du secteur agricole a contribué fortement dans la réduction de la pauvreté tant dans les zones rurales qu’urbaines. Tel est aussi le cas du secteur des services mais pas pour le secteur industriel. Même les programmes, comme la réforme foncière, le crédit rural et les politiques de l’enseignement, provoquent des coûts en termes de croissance économique, ils ont joué un rôle essentiel dans les années 70 et 80. Dès 1991, l’Inde a entamé des réformes au niveau macroéconomique et commercial. Ces réformes ont engendré une croissance impressionnante du secteur industriel et celui des services. Entre 1993 et 2004, on observe une baisse continue des taux de pauvreté en Inde.

Libéralisation du commerce

Entre 1980 et 2004, les états les plus pauvres ont connu une croissance plus faible, d’où une disparité des revenus. La rapide libéralisation du commerce en 1990 a possédé des conséquences variables dans les régions. Les milieux ruraux à forte concentration industrielle sont pénalisés, ils ont progressé plus lentement dans la réduction du degré de pauvreté et de ses incidences. Cette pénalisation existe en raison de la mobilité très limitée de la main d’oeuvre entre les régions et les industries. En comparant les niveaux de revenus, ceux des ruraux évoluent moins rapidement que ceux des travailleurs industriels bien que les disparités se présentent relativement faible en Inde. Dans ce pays, les réformes récentes ne visaient pas l’agriculture. Mais actuellement, cette dernière jouit d’un intérêt politique car les agents économiques en Inde évoquent que les potentialités de l’agriculture ne sont pas encore exploitées au sujet de la diminution de la pauvreté. En Inde, c’est le secteur tertiaire qui a le plus contribué dans la croissance au début, puis en vient la participation intense de l’agriculture.

Nouvelle technologie et discrimination sociale positive

En Inde, les inégalités des groupes culturels, sociaux et ethniques se présentent par des accès différents aux opportunités économiques. Les tribus défavorisées vivent dans une partie d’un village éloignée du village principal. Les équipements sanitaires, l’eau potable, les routes, les écoles à la disposition des tribus déshéritées sont souvent de très mauvaise qualité par rapport à ceux consommés par les tribus privilégiées.

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