le rôle du psychomotricien dans l’accompagnement des femmes en processus de Procréation Médicalement Assistée

Le rôle du psychomotricien dans l’accompagnement des femmes en processus de Procréation Médicalement Assistée

Les femmes et le parcours de PMA en France 

Au travers de mes différentes recherches sur la PMA, j’ai pu constater que la prise en charge était essentiellement médicale, et que celle-ci comprend des soins et des examens médicaux invasifs, altérant l’intimité. Sur les différents sites officiels de la PMA, ou bien lors de mon entretien avec une gynécologue, les soins en lien avec l’identité, le psychisme et le corporel ne sont pas cités. Nous ne retrouvons pas systématiquement de soins apportés à l’unité psychocorporelle. Cela est vraiment subjectif à chaque personne, c’est à la personne d’effectuer ses recherches pour trouver des alternatives de soins de bien-être. Je vais donc exposer en détail ce qu’est la PMA afin de mettre en avant la complexité de ce processus, mais surtout mettre en avant le fait que l’ensemble de ce parcours est invasif et qu’il est nécessaire de prodiguer des soins psychocorporels aux femmes en processus de PMA. 

Les différents examens médicaux avant l’entrée en PMA

 Avant de débuter le processus de PMA, différents examens sont prescrits aux deux membres du couple par le gynécologue pour poser un diagnostic. Ces examens sont prescrits selon les antécédents personnels et familiaux, les facteurs environnementaux, le tabagisme ou autres éléments qui peuvent exercer une influence sur l’infertilité. Pour la femme, une sérologie des maladies sexuellement transmissibles et maladies sanguines est effectuée ainsi qu’un bilan hormonal, une échographie pelvienne est réalisée pour « fournir des informations précieuses sur la morphologie de l’utérus et des ovaires grâce à l’émission d’ultrasons. « Celle-ci se réalise en position gynécologique, le radiologiste insère au niveau du vagin une sonde de forme allongée et amincie. Cette sonde spécifique est remplie d’un gel échographique qui est utilisé pour éviter toute couche d’air pouvant s’immiscer entre la sonde de l’appareil échographique et la personne. Le radiologiste bougera la sonde d’échographie pour accéder visuellement à tous les organes avoisinants : utérus, trompes de Fallope et ovaires » (Fiv&Co, ). Ensuite, une hystérosalpingographie est pratiquée. Il s’agit d’un examen radiographique de l’utérus et des trompes utérines. L’hystérosalpingographie permet d’affirmer ou d’infirmer la perméabilité des trompes, la normalité de la cavité utérine et la dispersion du produit dans la cavité péritonéale. Cet examen est également indiqué dans les cas suivants : stérilité, fausses couches à répétitions, saignements et en complément de l’échographie intra-utérine. L’hystérosalpingographie se fait sans anesthésie en position « gynécologique ». Le médecin placera un spéculum, désinfectera le col utérin puis introduira une sonde dans l’utérus, par les voies naturelles. Il injectera progressivement un produit de contraste qui opacifiera progressivement l’utérus et les trompes jusqu’à son passage dans la cavité péritonéale. Cet examen est pratiqué en dehors de la période des règles, en première partie du cycle entre J-8 et J- du cycle pour être sûr de ne pas avoir de grossesse (ibid). Pour l’homme, une sérologie des maladies sexuellement transmissibles et maladies sanguines et un spermogramme qui est « un examen médical destiné à évaluer la vitalité, la forme, la mobilité ainsi que le nombre de spermatozoïdes présents dans le sperme d’un homme » (Elsan Clinique Bouchard, ) sont prescrits. Si ces différents examens ne permettent pas de poser un diagnostic, une biopsie de l’endomètre et un caryotype peuvent être prescrits en plus. Le résultat de ces différents examens déterminera par quelle technique débutera le processus de PMA. I. 

Qu’est-ce que la PMA ? 

Selon l’INSERM, « L’assistance médicale à la procréation (AMP), ou procréation médicalement assistée (PMA), consiste à manipuler un ovule et/ou un spermatozoïde pour favoriser l’obtention d’une grossesse. Elle permet de palier certaines difficultés à concevoir, sans nécessairement traiter la cause de l’infertilité. En France, en , 3,1% des enfants sont nés grâce à une AMP, soit une naissance sur 32 environ. La recherche vise à améliorer les techniques utilisées, de manière à augmenter les chances de succès de grossesse » (INSERM, ). Plus simplement, la PMA est un ensemble de traitements et de techniques médicales pouvant être mis en place pour favoriser l’obtention d’une grossesse. I. 

Population concernée 

La PMA est ouverte à toutes les femmes avec ou sans pathologies particulières, essayant d’avoir un bébé depuis plus d’un an avec des rapports sexuels réguliers (pour les couples hétérosexuels) mais aussi, elle est ouverte aux femmes seules ou aux couples de femmes homosexuelles. Nous retrouvons le plus souvent des femmes ayant le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), étant un trouble de l’ovulation, avec des cycles menstruels irréguliers ou même une absence de règles. Aussi, pour des femmes ayant l’endométriose déjà diagnostiquée, cette maladie se caractérise par des douleurs de règles importantes, mais aussi des troubles ovulatoires, des altérations des trompes utérines avec adhérences ou échec de nidation. Les femmes ayant une absence de règles due à un trouble du comportement alimentaire, une anomalie du profil hormonal, une anovulation ou absence d’ovulation, une lésion des trompes de Fallope, une anomalie au niveau du col de l’utérus ou une infertilité inexpliquée peuvent aussi être prises en charge dans le cadre de la PMA. 

I.1.4. Les conditions liées à l’âge Concernant les femmes, il est possible de passer par la PMA jusqu’à 43 ans, néanmoins la fertilité baisse à partir de 35 ans. Pour les hommes, il est possible d’avoir recours à la PMA jusqu’à 60 ans. Nous pouvons remarquer une différence notable entre l’homme et la femme au niveau de la fertilité. 

1.5. Techniques utilisées

Il est important de préciser que le parcours de la PMA est différent pour chaque couple. Je vais détailler l’ensemble des différentes étapes possibles. Néanmoins, certains couples ne passent pas par certaines étapes, cela varie en fonctions des difficultés rencontrées et des différentes pathologies. Tout d’abord, il y a la stimulation ovarienne, elle se fait par comprimés ou par injection dans le ventre ou au niveau de la cuisse. La stimulation des ovaires est réalisée pour favoriser l’ovulation. Elle est surveillée par échographie et par prise de sang pour voir à quel moment de son cycle la femme ovule, cela s’appelle le monitorage de l’ovulation. Au moment de l’ovulation, il sera préconisé d’avoir des rapports sexuels. Ensuite, il y a l’insémination artificielle, nous retrouvons aussi l’étape de la stimulation ovarienne, cependant, la différence avec la stimulation ovarienne est que le médecin y ajoute une préparation de sperme afin de garder les meilleurs spermatozoïdes, les plus mobiles et les plus rapides qui seront introduits dans l’utérus par insémination à l’aide d’un fin cathéter au moment de l’ovulation. « La fécondation se fait selon le processus naturel, « in vivo » puisqu’elle se passe à l’intérieur du corps de la femme » (Ministère des Solidarités et de la Santé, ). La Fécondation in Vitro (FIV) ou le bébé éprouvette : celle-ci se fera à l’extérieur de la femme. Un traitement hormonal avec des fortes doses va être administré afin de stimuler les ovaires, puis se fera l’étape de la ponction des ovaires pour récupérer les ovocytes : ovule. Le même jour, le conjoint fait son recueil de sperme puis se réalise une mise en culture des spermatozoïdes et des ovules dans un milieu liquide nutritif. Celle-ci est placée dans un incubateur à 37°C, jusqu’à ce que se forment des embryons. La dernière étape est celle où l’embryon sera implanté dans la cavité utérine. Dans ce cas-ci, on laisse le spermatozoïde rentrer seul dans l’ovule. La stimulation ovarienne dure environ jours et le transfert de l’embryon se fait 2 à 5 jours après la ponction des ovocytes au niveau des ovaires. L’un des derniers recours est la FIV par Injection intracytoplasmique FIV ISCI : la procédure est la même que pour la FIV, cependant, le spermatozoïde est injecté directement dans l’ovule. Cette étape est réalisée si les spermatozoïdes sont de moins bonne qualité ou s’il y a déjà eu des échecs de FIV classique. Le nombre d’embryons obtenus peut être supérieur au nombre d’embryons transférés. Dans ce cas, les embryons non transférés dits « surnuméraires » et qui présentent des critères de développement satisfaisants peuvent être congelés. Il existe aussi la FIV IMCI (Intra-cytoplasmic Morphologically-selected Sperm Injection), la différence avec la FIV ISCI se trouve au moment de la sélection des spermatozoïdes. Cette technique permet de choisir le meilleur spermatozoïde qui sera injecté dans l’ovocyte. Dans un premier temps, lors du recueil de sperme, de nombreux traitements sont incorporés pour mettre en place la technique de la MACS (Magnetic Activated Cell Sorting) qui écarte les spermatozoïdes défectueux ou de mauvaise qualité (Fiv.fr, ). Cette technique intervient particulièrement dans le cadre d’un spermogramme montrant de grandes difficultés en termes de mobilité des spermatozoïdes. 

I.1.6. Accord, report ou refus

 L’ensemble des décisions sont gérées par l’équipe médicale. L’obésité est une contreindication à la PMA, il sera demandé à la patiente de perdre du poids dans un premier temps avant de mettre en place des stimulations ovariennes ou autres. A contrario, il est aussi contre-indiqué à une personne ayant un poids trop faible d’avoir recours à la PMA, cela pourrait avoir un impact sur la croissance de l’enfant. De plus, il y a refus de prise en charge pour les personnes fumeuses, il doit y avoir un sevrage fait au préalable avant de commencer les traitements. Les patients peuvent aussi refuser la PMA, notamment dans le cas où la FIV est trop invasive.

Table des matières

PRÉAMBULE : le désir de devenir parents
Introduction
PARTIE I : Mise en place du questionnement.
I.1. Le contexte du choix du sujet
I.1.1. Contexte familial propice à ma réflexion
I.1.2 Les réseaux sociaux
I.2. Les femmes et le parcours de PMA en France
I.1.1 Les différents examens médicaux avant l’entrée en PMA
I. 1.2. Qu’est-ce que la PMA ?
I. 1.3. Population concernée
I.1.4. Les conditions liées à l’âge
I. 1.5. Techniques utilisées
I.1.6. Accord, report ou refus
I. 1.7. Prise en charge financière
I.3. Formulation de la question centrale et des problématiques
PARTIE II : Le cadre théorique et conceptuel de la recherche
II.1. Le désir d’être mère.
II.2. L’infertilité et les conséquences physiologiques et médicales .
II.2.1. Qu’est-ce que l’infertilité ? .
II.2.2. Les répercussions de l’infertilité chez la femme
II. 3. La matrescence.
II. 4. Quelques points de repères psychomoteurs.
II.4.1. Le tonus et la posture
II.4.2. Les représentations corporelles
II.4.3. L’espace et l’investissement corporel
II.4.4. Le temps et les rythmes
II.4.5. La douleur
II.4.6. L’identité et le narcissisme
PARTIE III : Méthodologie de recherche
III. 1. L’établissement des objectifs de recherches
III. 2. Prise de renseignements auprès d’une gynécologue-obstétricienne
III .3. Prise de contact avec des associations
III. 4. Choix des personnes à enquêter
III. 5. Conduite des entretiens semi-dirigés
PARTIE IV : résultat de la recherche
IV. 1. Les répercussions d’un parcours de PMA sur l’organisation psychomotrice de la femme
IV. 1.1. Les changements physiques et les effets secondaires des traitements
IV. 1.2. Le rythme de vie
IV. 1.3. Un rapport au corps altéré
IV. 2. Déterminer les besoins psychomoteurs d’une femme en parcours de PMA
PARTIE V : Discussion
V. 1. Le colibri symbole de la PMA
V. 2. Conférence sur la PMA
V. 3. Les perspectives de prise en charge
V.3.1. L’expressivité corporelle
V.3.2. La relaxation
V.3.3. La respiration
V.3.4. Le toucher
V.3.4. Le carnet : écrire leur histoire
V. 4. Des éléments critiques sur la conduite méthodologique et sur les résultat
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Annexe I : Table des abréviations
Annexe II : Grille d’entretien PMA
Liste des tableaux et des extraits d’entretien

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