Le rôle du capital public dans le processus de production
L’augmentation de la richesse produite par la croissance de la productivité est précieuse non seulement parce qu’elle permet d’améliorer le niveau de vie, mais aussi parce qu’elle sert de médiateur au conflit social, le ralentissement de la productivité des pays en voie de développement a été largement reconnu comme l’un des principaux problèmes économiques auxquels les pays sont confrontés,
plusieurs chercheurs ont tenté d’identifier les raisons de ce ralentissement concluant 81 que divers facteurs habituels (la population active; un ralentissement du taux de croissance du ratio capital-travail, l’investissement dans les équipements et les structures n’ayant pas suivi le rythme de l’augmentation sans précédent de la main-d’œuvre occupée; une stabilisation des dépenses de recherche et développement;
la maturation de certaines industries, avec peu de nouvelles technologies; et des changements d’attitude envers le travail…) ont contribué au phénomène (Munnell, 1990a). Bien que plusieurs de ces effets semblent intuitivement des facteurs explicatifs importants, les preuves empiriques montrent que la plupart d’entre eux n’expliquent qu’un peu le ralentissement et qu’aucun d’entre eux ne peut être considéré comme un contributeur majeur.
Aschauer (1989a) a identifié un nouveau facteur potentiel du ralentissement de la croissance de la productivité, un facteur évident, mais jusqu’alors pris pour acquis ou négligé c’est le stock d’infrastructures publiques.
Selon Aschauer (1989a, 1989b), sur les bases néoclassiques, l’expansion des dépenses publiques d’investissement devrait avoir un impact plus stimulant et aussi entretenir une relation de complémentarité avec les capitaux privés dans la technologie de production privée que les augmentations similaires des dépenses de consommation publique.
Plus précisément, l’investissement public est censé induire et augmenter la productivité marginale du capital privé et, de ce fait, attirer et stimuler l’investissement privé. En d’autres termes les différences dans le stock d’infrastructures publiques sont à la base des différences de productivité, de production nationale et, en fin de compte, de niveaux de croissance économique.
Les pays ayant des stocks d’infrastructure publique plus importants ont donc une activité plus importante du secteur privé. En conséquence, l’amélioration de la dotation en infrastructures a un impact direct sur la productivité, ainsi que sur les coûts de main-d’œuvre (Biehl, 1991 ; cité dans Crescenzi et Rodríguez‐Pose, 2012).
D’après l’étude de Munnell (1990a) qui a comparé deux études fondamentales sur la croissance de la productivité, en s’appuyant sur la méthode Cobb-Douglas, elle a combiné seulement le Capital (K), Travail (L) et la Productivité Multifactorielle (MFP), le procédé conventionnel de Cobb Douglas d’une part , et d’autre part elle a combiné le Capital (K), Travail (L), Capital Public (G) et la Productivité Multifactorielle (MFP), elle a constaté une baisse de la croissance de la productivité multifactorielle qui étais conforme aux attentes.
Ces résultats suggèrent qu’une grande partie de ce qui avait été attribué à la croissance de la productivité multifactorielle au cours de la 82 première moitié de la période de son étude reflétait réellement une augmentation de la production due à la mise en place d’infrastructures publiques.
Et la baisse de la croissance de la productivité multifactorielle s’explique en grande partie par la quasi-cessation de l’investissement public. En d’autres termes, une grande partie de la baisse des chiffres de productivité multifactorielle publiée peut refléter l’omission de capital public dans le calcul des intrants plutôt que le déclin de l’innovation technologique.