Le rôle des banques centrales dans la stabilité macroéconomique et financière

Le rôle des banques centrales dans la stabilité macroéconomique et financière

L’intégration croissante de l’Afrique dans le système financier mondial entraîne des évolutions au sein des banques centrales du continent. Quatre grands défis ont été analysés lors de cette réunion. 2. Les banques centrales jouent un rôle clé dans le développement des marchés obligataires locaux. L’expansion des marchés obligataires en monnaie locale est essentielle au développement financier de l’Afrique et à sa résilience aux chocs. Les politiques budgétaires et de gestion de la dette ne doivent pas nuire à l’efficacité de la politique monétaire ; une bonne politique macroéconomique requiert des mécanismes de coordination appropriés, qui évitent les conflits d’intérêts. 3. Les dispositifs de stabilité financière doivent être renforcés. Les banques centrales doivent avoir leur mot à dire dans la politique de stabilité financière, laquelle est étroitement liée à la politique monétaire. La banque centrale est naturellement l’institution officielle la plus proche des marchés financiers. Cependant, elle partage presque toujours la responsabilité de la stabilité financière avec d’autres organes. Quelles que soient les modalités de ce partage, qui diffèrent d’un pays à l’autre, les autorités de contrôle ont besoin d’indépendance et de pouvoirs suffisants pour prendre des mesures rapides et impartiales. 4. La période prolongée durant laquelle les produits de base affichaient des cours supérieurs à la moyenne, qui s’est souvent accompagnée d’entrées massives de capitaux, a certes dopé la croissance, mais pourrait aussi avoir vu naître des risques pour la stabilité financière. Dans ce contexte, une approche macroprudentielle de l’élaboration des politiques – qui s’efforce d’appréhender dans leur globalité ces mouvements longs des cours des produits de base – peut aider à s’attaquer aux risques systémiques potentiels.

Cette réunion a permis aux banques centrales de différents continents de comparer leurs expériences face à ces défis, sachant toutefois que chaque contexte national a ses spécificités. Paul Collier a invité les décideurs politiques africains à se concentrer sur les problèmes propres au continent et à tenir compte de leur situation particulière. Ils doivent, a-t-il dit, moderniser le système financier pour développer les opportunités d’investissement et de croissance, et créer de solides Les flux de capitaux à destination de l’Afrique ont augmenté ces cinq dernières années sous l’effet conjugué de conditions monétaires mondiales accommodantes et de l’amélioration des performances macroéconomiques du continent. Tandis que les banques des économies avancées se délestaient d’actifs et de risques, les banques domiciliées dans de grandes économies émergentes, comme le Brésil, la Chine et l’Inde, ont pris une plus forte part de ces flux. Une autre évolution notable, amplement commentée dans l’étude de Benedicte Christensen présentée dans ce volume, est l’expansion de groupes bancaires panafricains (groupes domiciliés en Afrique et possédant des filiales dans plusieurs pays du continent). Ces groupes apportent généralement de l’expertise et plus de concurrence au pays d’accueil, ce qui améliore le fonctionnement du marché interbancaire et du marché des changes, et développe l’accès aux services bancaires. Cependant, les autorités de contrôle des pays d’accueil sont bien conscientes des nouveaux risques que les activités mondiales de ces groupes bancaires peuvent poser pour la stabilité financière. Pour gérer ces risques et les surveiller, il faut améliorer le cadre de réglementation et de surveillance, et disposer d’informations plus à jour sur l’état de santé des banques étrangères. Les autorités de contrôle du pays d’accueil doivent aussi élaborer des plans d’urgence transfrontières appropriés pour pourvoir à la liquidation ordonnée d’établissements non viables ou en faillite. La question de l’aléa moral doit être soigneusement prise en compte dans la conception de l’assistance du prêteur en dernier ressort aux banques panafricaines.

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L’étude de Sarah Alade, Vice-Gouverneure de la Banque centrale du Nigeria, relève les difficultés du point de vue du pays d’origine. La vive croissance des activités des banques nigérianes en Afrique a conduit la banque centrale à introduire un nouveau système de réglementation et de surveillance. Madame Alade souligne deux aspects fondamentaux de la surveillance : d’une part, toutes les banques étrangères devraient y être soumises et, d’autre part, cette surveillance devrait être conforme aux normes internationales. En outre, il est impératif qu’un contrôle consolidé soit exercé sur l’ensemble des activités étrangères des banques nationales. Elle note qu’au Nigeria, toutes les banques – nationales et étrangères – sont traitées sur un pied d’égalité et font l’objet des mêmes règles de contrôle, en vertu d’un cadre prudentiel uniforme. En cas de crise de liquidité, la banque centrale est le prêteur en dernier ressort de tous les établissements qui ont des activités au Nigeria.

 

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